Art de la guerre monétaire et économique

La crédibilité de la Fed est morte : Fedpocalypse Now ? Par James Howard Kunstler

La crédibilité de la Fed est morte

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James Howard Kunstler 24hgold.com

L’économie est un monstre à deux têtes. La première tête, c’est le commerce de biens et services réels. L’autre, la fraude financière et les arnaques qui truffent le système bancaire. Il est parfois difficile de faire la distinction entre les deux. La couverture médicale peut par exemple être perçue comme étant un véritable service. En réalité, il s’agit d’un racket d’otages destiné à la victimisation des patients lorsqu’ils sont au plus faible, grâce à des protections « premiums » qui peuvent facilement aller jusqu’à 12.000 dollars par an pour un couple marié, même si aucun des deux n’est malade ou vulnérable. Voyez ce qui arrive à ceux qui ont besoin de trois points de suture dans les salles d’attentes des services d’urgences.

Le reste de l’économie comprend majoritairement des gens qui conduisent leur voiture sur des distances ridicules, qui brûlent de l’essence entre des magasins géants qui ont été pensés pour détruire les commerces de centre-ville – et qui y sont parvenus, sous les applaudissements des citoyens dont les villes ont été détruites (« Nous voulons payer toujours moins ! »).

Mais aujourd’hui, même Walmart regarde par-dessus son épaule l’effondrement des arrangements complexes qui lui ont permis de se métastaser au travers de l’Amérique du Nord à la manière d’un champignon cancéreux. Le globalisme ralentit à mesure que les combines à la Ponzi gargantuesques basées sur le crédit se dissolvent dette après dette. Il ne se passera pas longtemps avant que plus personne ne puisse emprunter un centime et qu’aucune transaction ne puisse être risquée sans que de l’argent liquide soit impliqué – ce qui pourrait vite devenir une manière peu pratique de faire des affaires.

C’est principalement le cas sur les marchés émergents – les pays du monde dont les populations très larges acceptent de devenir les esclaves d’usines. Le transport de containers de télévisions écran plat (et des matières premières nécessaires à leur fabrication) ne pourra plus très bien fonctionner sans lettres de crédit – qui sont des promesses passées entre les banques et qui assurent un paiement contre réception d’un produit. Ce système aura du mal à survivre un effondrement de 3,5% de la valeur d’une devise en l’espace d’une nuit, suivi d’une nouvelle chute de 4% la nuit suivante. Un enfant de huit ans pourrait comprendre ce genre de choses.

Ma nouvelle théorie de l’Histoire s’applique parfaitement à la situation globale : les gens font ce qu’ils font, parce qu’au moment où ils agissent, ils pensent prendre une bonne décision.

Pour vous donner un exemple, il y a quelques décennies, l’arrangement suburbain de la vie quotidienne (les banlieues) semblait être une bonne idée. Il était possible d’acheter un terrain à trente kilomètres de ce qui était alors un centre urbain fonctionnel (pas encore obsolète) pour y construire à la va-vite des maisons peu chères et de mauvaise qualité, y paver de nouvelles rues et y implanter des centres commerciaux encore plus nuls. Vous avez là une base économique rêvée. C’était plus ou moins l’utopie de Ronald Reagan.

Mais la situation commence à tourner au vinaigre, et est trop difficile à régler. Il ne vaut pas le coup de tout raser pour reconstruire de nouveaux bâtiment encore moins durables. La jeune génération ne veut même pas vivre dans cette dystopie suburbaine. Ils la fuient à toutes jambes pour venir se réfugier à Brooklyn, où même à Troy, dans l’Etat de New York, sur la rivière Hudson. Malheureusement, cette jeune génération a également fait l’objet de victimisation par le racket du crédit – renforcé par la révision des régulations sur la banqueroute, qui rend impossible d’annuler ce genre de dette. Quand les jeunes commenceront-ils à se révolter ? Leur dette finira par défigurer leur vie aussi sûrement qu’un séjour militaire au Vietnam l’a fait il y a quarante ans. Peut-être Siri ne les en a-t-elle pas informés.

La semaine  a marqué un point de tournant pour le système bancaire centralisé et l’illusion selon laquelle notre mode de vie actuel est doté d’un avenir. La Réserve fédérale a pris la décision de faire grimper les taux, et Janet Yellen s’est retrouvée seule, debout nue sous le regard brûlant de sa propre crédibilité carbonisée. Une créature larvaire misérable, bougonnant encore devant « les données » et les « objectifs de croissance médiane » ainsi que d’autres outils pondus par la grande machine qu’est le bâtiment Eccles.

La Réserve fédérale elle-même est la victime de ce mélodrame grandiose, et de l’idée qu’elle puisse jouer l’économie nationale comme s’il s’agissait d’un pipeau à trois trous. Ce qui semblait autrefois être une bonne idée, quand Alan Grenspan et Ben Bernanke entraient en scène, n’est plus que la fraude de toutes les fraudes, celle qui a rendu possible pour les corporations d’emprunter toujours plus d’argent à l’avenir et de prétendre que leurs bilans sont en bonne santé. Cette fraude n’a plus nulle part où se cacher, si ce n’est dans le trou noir qui l’attend depuis le début. Tout ce que la Fed a encore à faire est de détruire la valeur du dollar (ou de la sauver ! Juste comme le Vietnam !)

Une semaine intéressante s’annonce sur les marchés financiers, dont les acteurs ont pu profiter d’un long et anxieux weekend pour absorber la nouvelle de la mort de la crédibilité de la Fed. D’ici quelques mois, les marchés financiers feront l’objet d’une reprise de soulagement. Ne vous y laissez pas prendre.

Que reste-t-il de cette économie monstrueuse à deux têtes si ce n’est conduire d’un Walmart à un autre ? L’industrie du tatouage ? La meth et les drogues ? La prostitution ? Les sports professionnels sur écran plat ? Kanye et Kim ? GTA ? Pensez-vous vraiment que Donald Trump pourra remédier à tout ça ?

Fedpocalypse Now ?

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Tout le monde est capable de percevoir Janet Yellen se tenant nue dans ce petit recoin – ou devrais-je dire ce canyon en cul-de-sac – et le spectacle n’a rien de joli. Bien qu’elle continue d’insister sur le fait que le ciel économique soit dégagé, des nuages orageux viennent se former au-dessus des royaumes et des principautés. Les actions ont perdu près de quatre pourcent la semaine dernière, le crédit se tarit (plus personne ne veut prêter), les obligations toxiques plongent (à l’approche de défauts) , les devises du monde sont en baisse, les hedge funds ne peuvent pas rendre leur argent aux investisseurs, la liquidité disparaît (il n’y a plus aucun acheteur pour les valeurs douteuses), les marchandises poursuivent leur déclin, le pétrole est tombé si bas que l’industrie pourrait jamais ne s’en remettre, les échanges internationaux s’évaporent, le Président fait de son mieux en Syrie pour déclencher une troisième guerre mondiale, et le monstre que nous connaissons sous le nom de globalisation gît dans son cercueil, un pieu pointé vers le cœur.

Ceux qui n’ont pas favorisé le liquide le mois dernier sont maintenant en train d’hyperventiler.

Mais la vérité, c’est que les évènements ont finalement rattrapé les distorsions structurelles d’un monde financier nourri d’illusions. Il y a une raison à tout. L’hiver économique a commencé. Aux quatre coins du monde, les gens ont emprunté bien trop pour pouvoir acheter toujours plus, et sont désormais endettés jusqu’au cou et ne savent plus quoi faire de leurs affaires. Bienvenue dans l’économie de braderie, au successeur de l’économie globale qui verra toutes ces merveilles récemment achetées rentrer en circulation pour finir à la décharge.

Une perception généreuse du sort des Etats-Unis pourrait supposer que le malheureux empire de mensonges érigé ces quelques dernières décennies n’était rien de plus qu’une tentative désespérée de préserver nos mauvaises décisions d’investissement et nos mauvais choix. Le très odieux Trump a causé un sacré tollé en pointant du doigt certains d’entre eux, comme par exemple la délocalisation de la production industrielle américaine vers les nations où les employés sont réduits à la servitude, aux dépens des travailleurs américains qui n’ont pas la chance de travailler dans l’usine de titres adossés à des créances de Goldman Sachs. Mes lecteurs sauront que je ne réjouis pas face à la possibilité de voir Trump entrer à la Maison blanche. Mais ce que je n’entends personne demander est s’il est vraiment le mieux que nous puissions faire compte tenu des circonstances. N’existe-t-il pas un seul individu décent, capable et éligible aux Etats-Unis qui soit susceptible de formuler des pensées cohérentes et en accord avec la réalité ? Apparemment non.

Ceux qui ont trafiqué les idées politiques sont trop occupés à célébrer les valeurs merveilleuses du transgenre. La dernière roue se détache maintenant du carrosse des choses qui ont vraiment de l’importance, comme la capacité à payer son loyer ou à se nourrir, ce qui pourrait bientôt forcer le recul des préoccupations névrotiques que sont la race, le genre, le privilège et les maux artificiels qui poussent une génération entière de citoyens à gaspiller le capital politique sur des fantômes et des inventions de leur imagination. Contrairement aux apparences, l’année des élections n’est pas terminée. Des évènements pourront encore survenir qui pourront faire basculer l’Histoire dans une autre direction.

Madame Yellen et son cortège de nécromanciens pourraient perdre leur sang-froid. S’ils choisissaient vraiment de faire grimper les taux , ils pourraient enfin parvenir à faire sauter un système bancaire qui mérite entièrement l’intensité du carnage qui se profile à l’horizon. Il y a quelque chose dans l’air. Comme une lourde charge statique. Qui n’attend que d’être libérée.

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EN BANDE SON : 

1 réponse »

  1. Article génial, de bonnes idées. Cependant, j’ai rencontré un problème avec mon navigateur firefox.
    vilho de framok.

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