Allemagne

La Deutsche Bank est solide comme un roc..elle tombe comme une pierre!

La Deutsche Bank, spectre de Lehman Brothers

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La semaine dernière, nous avons appris que la Deutsche Bank avait perdu 6,8 milliards d’euros en 2015. Si vous vous souvenez, en septembre, j’avais mis en garde contre d’énormes problèmes à la Deutsche Bank. La banque la plus importante en Allemagne est en difficulté extrême, et elle pourrait finir par devenir pour l’Union Eeuropéenne ce qu’avait été la Lehman Brothers pour les Etats-Unis.

fév 9, 2016 Or-Argent.EU  

cds de Deutsche bank

Après un début d’année encourageant ayant fait des métaux précieux les actifs les plus performants de janvier, l’or et l’argent se sont littéralement envolés en raison du regain de faiblesse du dollar dans un premier temps, et, dans un second temps, du grand retour du risque bancaire matérialisé par les soucis de plus en plus inquiétants rencontrés par la Deutsche Bank.

Les difficultés du géant allemand ne datent pas d’hier. Le 11 juin 2015, nous publiions déjà la traduction d’un article de NotQuant.com que nous intitulions « Deutsche Bank : chronologie d’une mort annoncée ? ». Cet article dresse la liste des déboires de la banque, de ses problèmes de liquidités à la démission des 2 CEO de DB de juin 2015 tout en dressant des parallélismes avec la faillite aussi soudaine qu’inattendue de Lehman Brothers en 2008.

Aujourd’hui, les choses ont évolué de mal en pis pour la Deutsche Bank. Comme le rapporte le média financier indépendants Zero Hedge :

« Les échos de Bear (Stern) et Lehman se rapprochent chaque jour qui passe. Quelques heures seulement après l’effondrement du cours de l’action Deutsche Bank de 10 %, portant le titre à une valorisation plus vue depuis la crise financière, le géant allemand aux positions brutes notionnelles de plus de 50 trillions de dollars en produits dérivés se retrouve dans une énième situation de déjà vu, et quelque peu déplaisante, à devoir défendre sa liquidité et plus spécifiquement rassurer les investisseurs quant à sa capacité de rembourser des coupons pour 350 millions d’euros d’émissions de Tier 1 arrivant à échéance en avril. Soit l’une des nombreuses raisons ayant justifié la vaporisation de valeur de plusieurs milliards, en titres ainsi qu’en obligations convertibles qui ressemblent de plus en plus, au fil des jours qui passent, à des capitaux propres. »

De quoi rappeler de mauvais souvenirs à la communauté financière : la dernière fois que de grandes banques des « marchés développés » ont du faire des sorties publiques pour rassurer les investisseurs sur leur liquidité, un énorme plan de renflouement de plusieurs trillions de dollars ne tarda pas à suivre. Cependant, ce n’est probablement pas pour tout de suite, toujours selon Zero Hedge. Si le régulateur allemand interdit de shorter le titre DB, ce sera probablement le signe du début de la fin. En attendant, le risque Deutsche Bank est reflété par ses CDS, dont la courbe a adopté la formation tant redoutée du « Viagra », passant de 100 à 250 points de base en l’espace de quelques semaines.
 

Rappel: Deutsche Bank : chronologie d’une mort annoncée ?

Article publié sur NotQuant.com le 11 juin 2015 :

« Avec le recul, l’effondrement de Lehman Brothers en 2008 s’est déroulé à une vitesse surprenante. À la surface, quelques signes annonciateurs se déclarèrent mais la réelle étendue du désastre n’a fini par apparaître que dans les derniers instants, lorsqu’il était devenu évident que Lehman était condamné.

Afin de dresser le parallèle avec la Deutsche Bank, récapitulons les événements de 2007 et 2008 :

Malgré le peu d’indicateurs concernant le destin de Lehman, les initiés furent par contre au courant assez tôt : à la fin 2008 Goldman Sachs paria en son nom des montants énormes contre Lehman, une position qui fut appelée en interne « le gros short » (Big Short), un pari qui allait rapporter gros durant la crise.

À l’été 2007, les crédits subprimes commençaient à battre de l’aile sur les marchés. À partir du mois d’août, la liquidité commença à s’évaporer rapidement tandis que les fonds derrière les titres adossés à des créances s’asséchaient. Malgré tout, même jusqu’à la fin 2007, peu de gens suspectaient ce qui allait arriver à Lehman.

La première indication publique date probablement du 9 juin 2008, lorsque Fitch abaissa la note de Lehman à AA- avec perspective négative et ironie du sort à la même date jour pour jour ce fut l’abaissement de la note de Deutsche Bank par Standard & Poor’s en 2015, 7 ans plus tard. La « perspective négative » indique qu’une nouvelle baisse de la note est probable. Dans le cas de Lehman, ce fut un euphémisme.

À peine 3 mois plus tard dans le courant d’une seule semaine, Lehman annonçait une énorme perte de 3,9 milliards et déclarait faillite (entre le 10 et le 15 septembre). Le reste, vous le connaissez. (…)

Chronologie des difficultés de la Deutsche Bank

Voyons maintenant ce qu’il s’est passé avec la Deutsche Bank durant les 15 derniers mois :

  1. En avril 2014, Deutsche Bank est forcée de lever du capital de tiers 1 pour 1,5 milliard afin de renforcer son bilan. Pourquoi ?
  2. Un mois plus tard, en mai 2014, la recherche effrénée de liquidités continue alors que la DB annonce la vente d’actions pour 8 milliards de dollars, bradées de 30 %. De nouveau, pourquoi ? La nouvelle étonna les médias financiers. L’image de géant tranquille de la Deutsche Bank était écornée par ses efforts pressés pour trouver de l’argent frais. Quelque chose devait se tramer en coulisse.
  3. Mars 2015, la Deutsche Bank ne passe pas les stress tests, on lui demande de renfoncer sur-le-champ sa structure en capital.
  4. En avril, la Deutsche Bank confirme son accord de règlement à l’amiable avec les États-Unis et le Royaume-Uni concernant la manipulation du LIBOR. La banque se retrouve avec une amende énorme de 2,1 milliards à payer à la justice américaine.
  5. En mai, l’un des CEO de Deutsche Bank, Anshu Jain, reçoit de la part du Directoire de la banque des pouvoirs étendus ce qui ressemble furieusement à une décision de résolution de crise, le pouvoir exécutif étant souvent renforcé durant les périodes difficiles.
  6. Le 5 juin 2015, la Grèce ne rembourse pas le FMI. Le risque du défaut du pays sur sa dette est désormais élevé ce qui aurait d’énormes implications pour la DB.
  7. Week-end du 6 et 7 juin : les 2 CEO de Deutsche Bank annoncent à la surprise générale leur départ. Soit un mois seulement après que l’un d’entre eux ait reçu des « pouvoirs spéciaux ». Anshu Jain sera le premier à partir à la fin de ce mois de juin tandis que Jürgen Fitschen suivra en mai prochain.
  8. 9 juin 2015 : Standard & Poor’s abaisse la note de Deutsche Bank à BBB+ soit seulement 3 crans au-dessus de « junk » (actif pourri). Soit une note inférieure à celle accordée par Fitch à Lehman il y a 7 ans alors que la banque avait mordu la poussière à l’époque dans les 3 mois.

Voici ce que nous savons. Quelle est la gravité de la situation ? Nous l’ignorons car nous n’avons pas le droit de savoir. Mais ces nouvelles n’émanent pas d’une société saine.

Quelle est l’exposition de la Deutsche Bank ?

Le problème de la Deutsche Bank, c’est que son secteur bancaire conventionnel (agences) ne génère pas de bénéfice significatif. Pour conserver ses marges, elle a dû prendre plus de risques que ses pairs.

Deutsche Bank repose sur 75 trillions de dollars de paris sur les produits dérivés ce qui représente 20 fois le PIB allemand. La DB fait même mieux de 5 trillions que la JP Morgan.

Avec une telle exposition, des mouvements relativement limités peuvent engendrer des pertes catastrophiques. La Grèce est au bord du défaut, l’annonce de faillites n’est pas de l’ordre de l’impossible. (…) L’histoire ne se répète pas mais elle rime et sur les marchés, cela a tendance à se passer tous les 7 ans.

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http://or-argent.eu/deutsche-bank-chronologie-dune-mort-annoncee/

3 réponses »

  1. Attention aux fausses sorties, le marché Boursier global flirte avec le seuil baissier

    C’est une convention que de dire qu’un marché est en tendance baissière fondamentale lorsqu’il baisse de plus de 20% Cela a un coté magique, un côté ligne Maginot. Mais les marchés sont simplets, ils sont dominés par le panurgisme, la superstition et les croyances en la répétition. Les marchés fonctionnent selon le principe de « l’éternel retour ».

    Les seuils, les chiffres ronds, les martingales font partie de la panoplie boursière de base. A ce titre nul observateur ne peut les négliger. C’est bien souvent au niveau de certains seuils que se déclenchent les contre-offensives des Maîtres du monde. Ils connaissent aussi bien la magie boursière que n’importe quel Goldman Boy puisqu’il ya inter pénétration, osmose.

    La technique des Maîtres consiste à laisser se developper des faux signaux, des signaux pièges, des fausses sorties à la hausse ou à la baisse. Grâce à cette technique, héritée des Rothschild de l’ancien temps, du temps de leurs luttes contre leurs confères et ennemis, les Maîtres embarquent à la hausse quand ils veulent que cela chute et pilonnent à la baisse quand ils veulent que cela monte. Pourquoi ? Parce que si vous ëtes sur un seuil baissier et que faites en sorte de donner la pichenette qui précipte la baisse, les vendeurs à decouvert à coeur de lièvre s’engouffrent, ils vendent eux aussi et accentuent la dégringolade. Les cours baissent plus fortement qu’ils ne le devraient et il y a une sorte de boule de neige. Vous n’avez qu’à vous mettre en face, dans les bas cours et profiter de l’aubaine, puis monter vos limites d’achats de plus en plus haut et ainsi vous « squeezez » les vendeurs, non seulement ils viennent vous racheter cher ce que vous leur avez pris plus bas, mais en plus ils accélèrent, par leur détresse la hausse que vous recherchez. Les Maîtres construisent des situations « pièges », fausses sorties à la baisse ou à la hausse, j’en ai assez construit dans ma carrière pour les discerner et les analyser. Le jeu Boursier est devenu un jeu de cache cache.

    Donc méfiez vous des signaux courts, instantanés.

    Je suis totalement sceptique sur l’analyse technique depuis que nous sommes en situation de marchés dirigés, pilotés. L’analyse technique primaire ment, elle trompe.

    En revance les Maîtres ne peuvent tout suivre, tout controler et il y a des indicateurs maisons qui donnent des bons résultats, ce sont des indicateurs « longs » ; eux échappent aux manipulations, car « ils » ne peuvent faire attention à tout.

    Actuellement on construit, une gigantesque figure en « tête et épaules » longue. Elle est bien analysée par certains chartistes qui travaillent sur des tendances et des moyennes mobiles longues.

    Pour nous, la situation est propice à un rebond technique , surtout avec une prestation de Yellen en vue. Ce serait dans l’ordre des choses. Normalement, historiquement, on dessine ce que l’on voit sur le graphique ci dessus, puis on fabrique un beau rebond , les idiots achetent le dip et on sert, on distribue. Le rebond s’asphyxie et la vraie chute commence, la chute sanglante, celle qui coute cher.

    Nous ne faisons pas de pari, car tout dépendra des annonces et surtout des mesures concrètes qui seront non pas promises, mais décidées. Est ce que: oui ou non on accepte de rouvrir le « robinet du dollar », le « dollar spigot ».

  2. les attaques contre deutsche bank et CS (ce matin ou hier un analyste bfm blbabla)
    ont plus a voir avec le militaire qu’avec la finance
    toutes les autres banques sont pareils, car contrepartie

    DB CS c’est russie
    DB chine

    le pb est que leurs dirigeants ainsi que leurs dirigeants politiques de references sont CORROMPUS ou très NAIFS

    Tout du moins on ne peut qu etre d’accord pour dire que les zones ou ces deux là opérent seront toujours en activité dans 20ans ceteris paribus.
    Ce n’est pas le cas pour d’autres zones comme celles ou operent par ex JPM BOA et wells fargo ;-)))

  3. pour un depot de bilan :

    il faut un truc a priori non systemique
    incompris par, inconnu des politiques
    côté

    glencore?

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