Art de la guerre monétaire et économique

Grèce : J’ai honte d’être européen Par Bruno Bertez

J’ai honte d’être européen Par Bruno Bertez

Avant, les pillages étaient des actions de guerre, des actions de violence ; maintenant le pillage est civilisé, « soft », il se réalise par le biais de la finance.

Honte à Merkel et Schauble qui ont fait en sorte que la Grèce, petit pays à grand histoire aient les épaules à terre.

J’espère que les grecs s’en souviendront et que la haine à l’égard des Allemands les habitera.

Honte à Tsipras qui a trahi son peuple et l’a fourvoyé par des promesses qu’il ne pouvait pas tenir.

Honte à Mélenchon qui a participé au mépris de toute rigueur intellectuelle, en soutenant Tsipras, à la trahison des grecs.

La Grèce a scellé vendredi la vente du port du Pirée à l’armateur chinois COSCO Shipping Corporation, ce qui représente sa deuxième grande « privatisation » depuis la fin de l’année dernière. Et on appelle cela une « privatisation » en langage européistement correct.

Le processus de cession avait été suspendu après la victoire du parti de gauche Syriza aux élections législatives de janvier 2015.

Il a ensuite été relancé dans le cadre du troisième plan d’aide international, de 86 milliards d’euros, mis sur pied en août.

Des dockers, craignant pour leurs postes, ont défilé dans les rues d’Athènes ce vendredi pour protester contre la vente, un mouvement qui a entraîné la fermeture de terminaux de conteneurs.

De légères échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et certains manifestants.

Xu Lirong, le président de COSCO, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec issu de Syriza, et le directeur de l’agence des privatisations (HRADF) ont signé à Athènes le contrat de vente de 368,5 millions d’euros.

Selon les termes du contrat, COSCO achètera 51% du port du Pirée moyennant 280,5 millions d’euros, puis 16% au prix de 88 millions d’euros cinq ans après, en fonction des investissements obligatoires qui doivent être réalisés.

COSCO est l’opérateur de l’un des terminaux du port depuis 2009. Le groupe investit 230 millions d’euros pour y construire un deuxième terminal.

Le ministre grec de l’Economie, George Stathakis a estimé cette semaine que l’objectif initial de 50 milliards d’euros de recettes de privatisations était irréaliste et précisé que le gouvernement Tsipras visait désormais un montant de 15 milliards, en admettant que le produit final pourrait être encore inférieur.

En décembre, l’opérateur aéroportuaire allemand Fraport a signé un accord de 1,2 milliard d’euros portant sur la location et l’exploitation de 14 aéroports régionaux grecs.

En janvier, l’agence des privatisations grecques a par ailleurs annoncé avoir signé un accord de 400 millions d’euros avec le fonds d’investissement Jermyn Street Real Estate Fund pour la vente d’Astir Palace, un complexe touristique de luxe situé près d’Athènes.

Grèce-L’objectif de privatisations toujours valide, dit Berlin

Reuters le 06/04/2016 à 15:04
 
    BERLIN, 6 avril (Reuters) - L'objectif de 50 milliards 
d'euros pour le produit des privatisations en Grèce tient 
toujours, a déclaré mercredi le ministère allemand des Finances 
en réponse aux estimations d'Athènes selon lesquelles le 
programme de vente d'actifs de l'Etat rapportera beaucoup moins. 
    Le chiffre de 50 milliards figure dans l'accord sur la dette 
grecque conclu l'été dernier entre Athènes et ses partenaires de 
la zone euro. 
    "Pour ce qui nous concerne, le protocole d'accord 
("Memorandum of Understanding") reste valide", a dit une 
porte-parole du ministère lors d'une conférence de presse. 
    En déplacement mardi à Berlin, George Stathakis, le ministre 
grec de l'Economie, avait déclaré que les privatisations 
pourraient au bout du compte ne rapporter que six ou sept 
milliards d'euros à Athènes.   
 
 (Madeline Chambers et Michael Nienaber, Véronique Tison pour le 
service français)

7 réponses »

  1. Tsipras veut rester dans l’euro.

    Tsipras veut rester dans l’Union Européenne.

    ET DONC le naufrage de la Grèce va continuer.

  2. Tsipras illustre une réalité évidente : à la fin, la gauche trahit toujours le peuple.

    La vraie base sociale de la gauche a toujours été les fonctionnaires, les éternels étudiants, les journalistes, les militants professionnalisés et les syndicats mafieux (dockers, et autres monopoles publics). Jamais les travailleurs.

    Et l’histoire récente de la Grèce offre une autre leçon : il y a toujours des trous du cul pour l’excuser, et jamais un journaliste « mainstream » pour rappeler ces trahisons.

    Bref, la Grèce est mûre pour l’Aube Dorée et/ou le défaut unilatéral de sa dette.

  3. 51% du port du Pirée moyennant 280,5 millions d’euros LOL
    c’était urgent: très grosse affaire
    ça fait combien de sous marin?
    cela me rappelle l’empressement de sarko à essayer de vendre l’Hotel de la Marine (carlyle?=+-son frere) alors que celui -ci ne lui a jamais appartenu! et que c’était peanuts!
    c’était juste une mesure vexatoire…

    Suis un peu d’accord avec noni la grece n’ a plus rien à perdre: cela sera nationalisé avec de la monnaie de singe

  4. La honte est ancienne. Que les allemands aient fait entrer le FMI un organisme qui on l’oublie aidait jusqu’alors seulement les pays pauvres, dans la troika pour le plan grec démontre qu’ils ont vendu l’idéal européen pour un plat de lentille. Ah la Merkel… elle nous aura coûté cher.

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