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De l’imbécilité foudroyante du Keynésianisme Par Charles Gave

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 De l’imbécilité foudroyante du Keynésianisme

J’ai toujours eu des convictions assez fortes dans les domaines que je pensais maitriser. L’une de ces convictions est la suivante : Keynes fut peut-être un grand économiste, cela peut se discuter. Mais les Keynésiens, eux, sont sans aucun doute autant de Jean-Foutre.

Dans ce papier, je ne vais pas discuter des idées de Keynes mais de la façon dont elles ont été dénaturées et trahies par une série de clampins sans culture, sans intelligence et sans compétences.  Ces gens là ont en effet réduit la pensée de Keynes à deux idées, toutes les deux fausses.

  • La première idée est que des taux d’intérêts bas, voir négatifs, favorisent la croissance économique et que pour avoir une bonne économie, il est nécessaire de procéder à ce que Keynes lui-même appelait  « L’euthanasie  du rentier»
  • La deuxième est que toutes les récessions sont créées par une « insuffisance de la demande finale » et que donc la solution quand la demande du secteur privé s’affaiblit est de la remplacer par un accroissement de la demande publique et donc de creuser le déficit budgétaire, que l’on financera bien sûr par des taux d’intérêts très bas.

Je vais essayer de montrer dans cet article que ces deux idées sont contraires à toutes les observations historiques et en fait sont à l’origine de tous nos malheurs. Cette démonstration se fera en deux parties, la première consacrée à la relation taux d’intérêts et activité économique, la deuxième, à paraitre la semaine prochaine sera dédiée à la relation poids de l’Etat dans l’économie et taux de croissance. Première partie : l’euthanasie du Rentier Que le lecteur veuille bien considérer le graphique suivant. La ligne rouge est simplement la différence entre le rendement annualisé des bons du Trésor américain à 3 mois et la hausse des prix des 12 derniers mois.Quand le graphique est hachuré en vert, cela veut dire que l’inflation est supérieure aux taux d’intérêts et que donc nous avons des taux réels négatifs.

L’une des grandes idées de Keynes a été d’avancer l’idée que si l’économie ne croissait pas c’était à cause des « Rentiers », qui à la place de dépenser leurs revenus, les thésaurisaient en les mettant par exemple dans un matelas, ce qui faisait baisser la vitesse de circulation de la monnaie et empêchait toute croissance. La solution était alors simple : il fallait cesser de rémunérer la rente, et pour cela mettre les taux d’intérêts sur les placements sans risques (bons du trésor à 3 mois) à un niveau tel que le rentier n’aurait le choix qu’entre s’appauvrir ou consommer. Ce qui voulait dire, mettre les taux réels à un niveau où ils seraient inferieurs à l’inflation (taux réels négatifs dans le jargon des économistes). Sur le graphique ci-dessus, ces périodes ont été hachurées en vert, et donc, pendant ces périodes l’on peut dire sans crainte d’être démentie que la Banque centrale US suivait une politique Keynésienne.Nous avons eu donc trois expériences Keynésiennes de taux réels négatifs aux USA : le début des années 50, les années 70 et la période actuelle qui a commencé en 2002. D’après la Doxa Keynésienne, ces trois périodes auraient dû être des périodes de forte croissance économique. Vérifions, vérifions encore, vérifions toujours.

Catastrophe ! (pour les Keynésiens, ce dont je me contrefous, mais surtout pour les petites gens, ce qui m’importe beaucoup) : toutes les périodes de taux réels négatifs ont été suivies par de véritables effondrements de la croissance du PIB par habitant, comme le graphique le montre.Aujourd’hui, après plus de 10 ans de politique Keynésienne, JAMAIS le taux de croissance du PIB par habitant aux USA n’a été aussi bas, à 0,435% par an depuis 10 ans… à la place des 2 % habituels. Et comme le lecteur peut le voir, des effondrements similaires se sont produits dans les deux précédentes périodes Keynésiennes, les années 70 et la fin des années 50 et le début des années 60.Bref, nous assistons à un véritable désastre en temps réel, et l’idée de mettre les taux d’intérêts très bas pour favoriser la croissance semble être aussi intelligente que celle de madame Aubry de réduire le temps de travail pour faire diminuer le chômage…La constatation est simple : ça ne marche pas.Mais encore faut il comprendre pourquoi et le graphique suivant va nous en donner la raison. Ciel ! L’explication est toute simple !. Quand les taux d’intérêts sont bas, la productivité du travail s’effondre.  Ce qui veut dire que les salaires ne peuvent augmenter et que donc le revenu disponible stagne.

Fort bien va me dire le lecteur toujours curieux : mais pourquoi la productivité baisse t’elle ?Facile, va répondre l’économiste : parce que les investissements s’écroulent.

 Voila qui apparait irréfutable. Donc quand les taux réels deviennent négatifs, 18 mois après, les investissements commencent à s’écrouler, ce qui amène automatiquement à une baisse de la productivité, ce qui est logique et de là à une baisse du niveau de vie, ce qui l’est encore.Mais je sens que le lecteur va encore me poser une question : mais pourquoi les investissements s’écroulent t’ils alors que l’argent est donné dans la rue ?Les entrepreneurs ne devraient ils pas s’endetter pour acheter des nouvelles machines ?
Et bien pas du tout, au contraire.Les entrepreneurs s’endettent certes, mais non pour acheter des machines mais bien pour acquérir leurs concurrents, ou bien encore leurs propres titres ou pour payer de gras dividendes aux actionnaires.Le prix des actifs existants montent, mais pas le stock d’actifs avec lesquels la population travaille, et donc la productivité, qui ne dépend que de l’accroissement du stock de capital cesse d’augmenter. Qui plus est, quand le coût de l’argent est trop bas, nombre d’entreprises qui ne devraient PAS avoir accès au capital parce qu’elles n’ont pas une rentabilité suffisante y ont accès quand même et donc nous assistons à la survie de ce qu’il est convenu d’appeler les sociétés mortes-vivantes ou sociétés zombies, ce qui pèse sur les marges des autres et empêchent la circulation fluide du capital et du travail. Pour le dire brutalement, des taux d’intérêts bas amènent à une allocation parfaitement désastreuse de ce bien rare entre tous qu’est le capital et de là à un ralentissement constant et durable de l’économie. Pour faire simple, je dirai que des taux bas, dans le processus de destruction créatrice cher à Schumpeter empêchent la destruction et donc automatiquement empêchent la création. Et encore une fois, c’est ce qu’avait parfaitement annoncé Schumpeter dans « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » : La classe des intellectuels de second ordre (traduire : la classe dirigeante Française, de gauche ou de droite) prend le contrôle du système politique et se sert du monopole de la violence légitime pour «maintenir» les avantages acquis.A l’arrivée la faillite et la perte de toute souveraineté (voir la Grèce), et « C’est pour ca que votre fille est muette », bien sur. Voila qui conclut cette première partie.La semaine prochaine nous étudierons comment cette classe de nuisibles pour consolider son pouvoir a comme ambition de faire croitre la part de l’état dans l’économie, ce qui est d’autant plus facile quand les taux sont bas et comment cette dérive amène automatiquement à un appauvrissement général , dont ne souffre pas bien entendu notre classe de nuisibles.

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