Art de la guerre monétaire et économique

Vote Trump, redémarrage de système, et l’attente de l’Histoire Par Alexis Toulet

Vote Trump, redémarrage de système, et l’attente de l’Histoire

Contre toute attente, à coup sûr celles des hommes de média, et peut-être même celles du principal intéressé, Donald Trump, milliardaire jusqu’ici connu du public surtout pour son caractère cabotin et « grande gueule », s’est imposé en moins d’un an comme le candidat des Républicains,

Dénonçant libre-échange destructeur d’emplois et immigration incontrôlée, guerres irréfléchies et alliés profiteurs, représentant ses concurrents comme faillis et vendus, utilisant le langage le plus simple et direct possible – parfois cru et insultant – le tout appuyé sur son assurance inébranlable que ses talents lui permettraient de redresser la situation, le candidat d’abord considéré comme une simple distraction en est arrivé à rassembler une majorité des électeurs de droite autour de son slogan « Rendre sa grandeur à l’Amérique ». Il fait aujourd’hui jeu égal dans les sondages avec Hillary Clinton, la candidate probable des Démocrates.

Comment comprendre une ascension aussi fulgurante ?

Voici quelques réflexions sur le phénomène Trump, sa signification et son impact possible. Il s’agit d’un article de Richard Fernandez sur le site PJ Media (en anglais)

En guise de préliminaires, notons qu’il faut commencer par mettre de côté le présupposé de l’auteur comme quoi – en caricaturant à peine son propos – « tout ce qui va mal est de la faute d’Obama« , présupposé évidemment partisan et creux. Mais le reste de ses remarques sont assez bien vues. Certains des commentateurs que cet auteur cite sont d’ailleurs très à gauche – le genre de constat dont il s’agit n’est pas affaire d’orientation politique.

Quelques passages marquants :

(…) « Hillary Clinton ne peut vaincre ce que Trump représente » c’est-à-dire une rébellion contre la « globalisation néolibérale » à la recherche d’un meneur.

(…) L’élection est en fait un référendum. Les électeurs veulent retrouver leur pays et leurs emplois. Ils comprennent que les élites du statu quo, laissées à elles-mêmes, ne les leur rendront jamais. Ils se tournent donc vers Trump pour qu’il soit non pas un chef, mais une boule de démolition de ce dont ils ne veulent plus. (1)

(…) Ce qui nourrit le phénomène Trump est le rejet en lui-même : ceux qui pensent que le train est sur le point de tomber dans un ravin veulent tirer le signal d’alarme qui stoppera le train, même s’ils ne savent pas ce qui se passera ensuite.

L’élection de 2016 n’a aucun sens à moins qu’on ne la regarde depuis l’extérieur du système, car c’est le système lui-même qui est en procès (2) De ce point de vue, ce rejet est loin d’être aussi dénué de sens que ses critiques le prétendent.

(…) Peut-être la meilleure métaphore de l’élection de 2016 (est-elle) la casse au billard, ou la réinstallation d’un système d’exploitation infecté par un virus.

(…) Cela suggère que le vainqueur de 2016 sera probablement une figure de transition plutôt que l’initiateur d’une tendance durable. Le gagnant sera probablement dépassé par les événements dans cette période de flux. Mais peu importe. L’objectif est d’arrêter le train, même si on ne sait pas ce qui arrivera ensuite.

(…) Nous pourrions être dans l’une de ces situations où il faut attendre que l’Histoire se mette en mouvement. La situation est quelque peu complexifiée du fait que nous ne savons même pas ce que nous attendons. La consolation, c’est que nous le reconnaîtrons quand nous le verrons.

Il est déjà suffisamment évident que la France est dans une situation bloquée, que les Français en souffrent et que le pessimisme se répand. On ne souligne pas assez que la situation du point de vue de la majorité des Américains est sans doute encore pire :

  • Le taux d’emploi parmi les adultes s’est effondré suite à la crise de 2008 et n’est jamais remonté– le taux officiel de chômage ne baisse que du fait des millions qui abandonnent toute recherche d’emploi
  • L’immigration illégale est estimée aux alentours de 11 millions de personnes, à comparer avec environ un demi-million en France, soit après correction suivant la population environ quatre fois plus, ce qui contribue encore à augmenter la concurrence pour le faible nombre d’emplois disponible
  • Le système social américain est beaucoup plus léger que le français, le « filet de sécurité » est très lâche
  • Enfin, le rôle de l’argent en politique est ouvert et évident, la grande majorité des politiciens « classiques » – à l’exception donc de Donald Trump chez les Républicains et Bernie Sanders chez les Démocrates – étant concernés

Un très grand nombre d’Américains non seulement refusent cet état de choses, mais sont prêts à prendre des risques pour le refuser. Redémarrer le système, refuser à la fois les politiciens classiques d’un côté et de l’autre, ils semblent prêts à s’y résoudre.

Reboot_system.png

Etes-vous sûr de vouloir redémarrer le système ?

Mais il n’est pas du tout certain qu’en cas de redémarrage, les choses se passeraient comme les partisans du milliardaire l’espèrent.

De fait, un Trump élu Président – le scénario est tout à fait réaliste, comme le montre l‘évolution des enquêtes d’opinion – serait probablement très vite dépassé par les conséquences de son élection. Réinstaller un système d’exploitation infecté peut être une bonne idée… mais Trump est-il en mesure de le faire ? Une nation est d’ailleurs quelque peu différente d’un simple ordinateur. N’est pas Hercule aux écuries d’Augias qui veut. Sans compter qu’un président américain doit encore davantage compter avec le parlement qu’un président français.

Boule_demolition.jpg

Trump comme boule de démolition ?

Mettre en mouvement de force un système bloqué est une chose, maîtriser la suite en est une autre. Il est assez facile d’imaginer un président Trump perdre rapidement le contrôle face aux impacts de ses décisions.

Un autre personnage historique a bien tenté de redémarrer un système. C’était il y a une trentaine d’années, les slogans sonnaient bien – restructuration, transparence – on allait repartir du bon pied, tout cela à partir des véritables idées du fondateur, de ce que le pays était censé être. Mais ça ne s’est pas exactement terminé comme Gorbachev l’imaginait…

Sans penser à un parallèle parfait, puisque rien ne recommence à l’identique et naturellement les situations de départ sont très différentes, il faut souligner que les réformateurs tendance dynamiteprennent quelques risques. Avant tout le risque que le résultat final soit vraiment différent de leurs projets de départ…

Gorbachev.jpg

Mikhaïl Gorbachev – Un redémarrage peut provoquer une instabilité

1 – La déclaration de ce partisan de Trump, même si elle n’est pas nécessairement partagée par tous, vaut d’être citée : « (Donald Trump) est à 95% un clown mais à 5% un patriote, c’est pourquoi il dépasse de la tête et des épaules tous ses rivaux républicains« 

2 – Rappelons que les Américains ont une opinion absolument désastreuse de leur parlement, qu’ils ne sont que 10 à 20% à approuver, et ce depuis des années…

http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/05/26/Vote-Trump%2C-red%C3%A9marrage-de-syst%C3%A8me%2C-et-l-attente-de-l-Histoire

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6 réponses »

  1. Ce qui est amusant, c’est que globalement, les gens n’arrivent pas à cerner Trump, à comprendre ce qu’il représente.
    Trump n’a pas été le premier à comprendre le péril mondialiste et islamiste, d’autres l’avaient fait avant lui, il a été le premier en occident à donner un visage à une opposition crédible à la mondialisation.
    J’ai dit le premier en occident car Poutine l’avait fait avant lui, puis Victor Orban permettant d’identifier les deux camps rivaux car avant Trump, on s’écharpait déjà entre anti-Poutine et Pro-Poutine.
    On disait déjà la même chose de Poutine que ce que l’on dit sur Trump aujourd’hui.
    Beaucoup dont je faisais partie n’hésitèrent pas à mettre en avant les bons résultats de l’économie russe en utilisant une voie différente de celle des mondialistes. Là où les mondialistes ne produisaient que misère et chômage, la Russie de Poutine, ou la Hongrie d’Orban connaissaient une économie prospère, rattrapant à grand pas l’occident sous le regard haineux des euro-bobos.
    Trump propose un système économique proche de celui de Poutine mais il va en plus rajouter sa marque personnelle. Il va s’attaquer aux bobos et au politiquement correct en les critiquant violement, sans retenue, provoquant des crises d’hystérie chez les bobos mondialistes.
    Il est le premier qui a compris qu’une grosse partie des citoyens sont fatigués de la mondialisation, puisqu’elle ruine les pays et détruit les cultures, fatigués des vivrensemblistes et autres padalgamistes, qui chantent le « vivre ensemble » alors que islamistes sont de plus en plus agressifs et violents ( attentats, agressions physiques, imposition autoritaire de leur modèle culturel)
    La mondialisation, comme je j’ai dit dans un autre commentaire a mis au pouvoir une génération d’hommes politiques laquais, sans charisme, incapables de prendre des décisions importantes.
    Le cours de l’Histoire est en train de s’accélérer, dans quelques mois, quand surviendra l’élection américaine, la situation se sera encore dégradée et Clinton ne sera plus en mesure d’arrêter Trump.
    Par contre les mondialistes, plus préoccupés par Trump que par la montée de l’Islam radical vont à mon avis tout tenter pour le stopper et ce sont des spécialistes des coups tordus…

  2. I stand by Donald Trump …
    ( avec la Juge Jeanine Pirro comme vice-présidente ! )

    Car nous ne sommes pas à la veille de pouvoir en produire à nous seul un pareil chez nous , , que l’exemple nous vient toujours des USA dix ans avant que nous l’importions en France et que je ne suis même pas certain que nous ayons dix ans devant nous avant la guerre civile …

    Obama le brilliant crypto-muzz m’avait déjà donné la sensation de débarquer de la lune , qui avait tout emporté , armé seulement de son formidable charisme et de sa stratégie de conquête innovante qui avait fait la différence en s’appuyant sur les bien-pensants et en faisant croire qu’il était le réconciliateur de la frustration raciale .

    C’est au tour des mal-pensants comme moi de faire surgir un champion qui sera bien plus authentiquement iconoclaste dans le genre car il va savoir expliquer simplement pourquoi on ne peut attendre des pyromanes politiques de l’Establishment cravaté qu’ils deviennent les sauveteurs du pays .

    Contrairement à notre systéme vérrouillé gangrené par la complicité objective « politiques-médias » , le systéme américain , bien que trés atteint également lui aussi , admet une infime fenêtre d’opportunité qui permet de produire ce genre d’OVNI venu de nulle part , riche pour rester libre de ses choix et de ces options , patriote pour se lancer dans une telle épuisante et colossale bagarre , pour assumer le risque d’être seul contre tous y compris son propre camp et de devoir se préparer à éviter des missiles ad hominem pour ne pas finir comme JFK , et capable de réenchanter une vie publique monopolisée par des imposteurs et des gauchiasses atteints de ce sida mental qui te fait aimer ce qui veut te tuer , hypocrites et arroguants , arcboutés sur leur rentes de situation et de notoriété et qui sont dans un déni de réalité suicidaire .

    Il arrive pile poil , avec la fougue et la fraicheur du béotien pêchu , pour le dynamitage des codes périmés que nécessite absolument le défi de ce changement prodigieux de paradigme que seuls les aveugles ne voient pas venir mais qui va inéluctablement son bonhomme de chemin et rendra ringardes les recettes éculées des politiciens professionnels qui font mine d’éluder leurs responsabilités car cela les mettrait à poil devant leurs électeurs .

  3. il nous faudrait un trump français ; le paillasson qui nous sert de dirigeant en france est devenu néfaste , rien dans la tête , mis à part de sournoises magouilles accompagnées de mensonges quotidiens , rien dans le pantalon sauf pour tirer sa copine , rien dans le ventre pour nous sortir de la mouise ou nous ont mis allègrement hollande et ses prédécésseurs ; nous avons bien un général à la retraite qui se présentera en 2017 , didier TAUZIN , mais l’on n’en parle pas ; pensez ! un nouveau venu , qui veut redrésser la france , en plus !!! celui là aussi aura beaucoup de mal à se faire connaitre , because en france , il faut sortir du moule de l’éna , faire de la politique depuis au moins 50 ans , avoir sa tronche connu de tous , promettre sans jamais tenir , prendre les gens pour des abrutis , alors là oui , on parle de vous ; alors moi je dis , vive poutine , vive trump …amen ;

  4. Marc Faber sur Bloomberg: I would vote for Mr. Trump because he may only destroy the U.S. economy, but Hillary Clinton will destroy the whole world.

  5. A part Mitt Romney et Giuliani, pas encore et j’espère jamais nommés, Monsieur D. Trump s’est entouré de gens apparemment remarquables (et Lupus n’a pas manqué d’en encenser quelques uns, à juste titre selon moi). Même sa fille, son gendre et son fils sont remarquables. Sa femme reste discrète et super classe!
    Mais c’est aux fruits que l’on reconnait l’homme, l’équipe, alors prions pour nos dirigeants car ça parait incroyable, mais c’est Dieu-YHWH qui met en place toute autorité (Romains 13 sauf erreur).
    Amitiés
    Fred

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