Art de la guerre monétaire et économique

Le marché obligataire dans une course folle vers l’inconnu : La BCE commence ses achats d’obligations d’entreprises (Avec Note du Lupus)

EXPLOSION DE SUPERNOVA » SELON BILL GROSS

C’est une entrée en terre inconnue. Bill Gross, le « tsar des obligations » du fonds d’investissements Janus Capital, qui a fait en son temps les beaux jours du géant Pimco, met en garde contre ce « supernova qui va exploser un jour »

La BCE commence ses achats d’obligations d’entreprises

Juin 8, 2016 OR-ARGENT.EU

Les banques centrales, via leurs QE visant principalement la dette souveraine, ont fait plonger les taux de ce type d’actif. Aujourd’hui, c’est au tour des obligations d’entreprises d’entrer dans la composition du panier d’achats de la BCE et de Mario Draghi. Pourquoi simplement encourager les Etats à s’endetter encore plus en baissant les taux quand on peut également encourager de mauvais investissements dans le secteur privé ? Article de Bloomberg, publié le 8 juin 2016 :

« La banque centrale européenne vient d’entrer dans une nouvelle phase de ses efforts visant à stimuler l’économie faiblissante de la zone euro en plongeant pour la première fois dans le marché de l’obligation d’entreprise ce mercredi.

Parmi ces achats, il y a des obligations d’Anheuser-Busch InBev NV, premier producteur mondial de bière ; Telefonica SA, première société de télécommunications d’Espagne : Siemens AG, première société d’ingénierie allemande ; Assicurazioni Generali SpA, le plus gros assureur italien ainsi que le constructeur automobile français Renault SA et Engie SA d’après des personnes proches du dossier qui se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat.

Les investisseurs observeront de près les premiers achats obligations d’entreprises de Mario Draghi afin de vérifier s’ils ont eu raison d’acheter ces actifs sur base de la promesse de la banque centrale de les acquérir. Durant la période préparatoire du programme, les coûts d’emprunt ont baissé, le rendement moyen ayant baissé à 0,98 % mardi, le plus bas depuis un an d’après les chiffres de Bank of America Merrill Lynch.

« Il y a encore du chemin à accomplir pour que la BCE soit crédible, » a déclaré Victoria Whitehead, gestionnaire senior de BNP Paribas Investment Partners, qui gère un patrimoine de 521 milliards d’euros. « Si la BCE n’achète pas pour au moins 5 milliards d’euros d’actions par mois, le programme sera considéré insuffisant. »

La BCE est en train d’ajouter des obligations d’entreprises de première qualité à ses achats mensuels de 80 milliards d’euros, dont les actifs incluent déjà des obligations et des titres adossés à des actifs, dont l’objectif est d’encourager la croissance. Dans l’anticipation de la hausse de la demande, les sociétés ont émis pour plus de 50 milliards d’euros d’obligations en mai, soit le second mois record d’après les données de Bloomberg. (…)

La BCE peut choisir parmi 1049 titres dont la valeur totalise 620 milliards d’euros, d’après les données compilées par Bloomberg. (…) Les banques centrales nationales achèteront ces titres au nom de la BCE sur les marchés primaires et secondaires, d’après le site Web de la BCE. (…) Le 18 juillet 2016, la BCE publiera la liste des obligations d’entreprise qu’elle possède et la mettra ensuite à jour tous les lundis. » 

Il y a peu de chances que la Banque centrale européenne (BCE) parvienne à atteindre ses objectifs en matière d’inflation en Europe au cours de la prochaine décennie, a estimé Huw Pill, analyste chez Goldman Sachs.

La Banque centrale européenne vise un taux d’inflation de 2 % au sein de la zone euro, mais actuellement, ce taux est négatif, de -0,1 %. 

Pill affirme qu’il sera particulièrement difficile d’atteindre les 2 % au cours de la prochaine décennie, et il en attribue la raison à l’écart entre l’inflation globale et l’inflation de base. Cette dernière ne prend pas en compte les prix de l’énergie et des produits alimentaires.

Défi

“Comme les cours du pétrole sont à un bas niveau, et qu’ils demeureront probablement ainsi pendant un certain temps, la Banque centrale européenne a besoin d’une inflation de base plus élevée pour pousser l’inflation globale à la hausse, et atteindre ses objectifs.Et c’est là que cela devient difficile. Atteindre l’objectif de stabilité des prix de la BCE au cours de la prochaine décennie réclamera non seulement de restaurer la dynamique des prix domestiques qui prévalait avant la crise financière, mais aussi d’atteindre une inflation de base moyenne significativement plus élevée que celle qui a été enregistrée au cours de la première décennie de l’union monétaire.

Depuis que l’euro a été introduit en 1999, l’inflation de base moyenne annuelle est restée en dessous du niveau de l’inflation globale. Pour parvenir à une inflation de 2 %, la BCE devra accomplir la prouesse d’un revirement de tendance d’une ampleur telle qu’il pourra compenser l’impact de la baisse de l’inflation globale liée à de faibles cours du pétrole”.

http://or-argent.eu/la-bce-commence-aujourdhui-ses-achats-dobligations-dentreprises/

Ainsi que la Deutsche Bank l’en accuse violemment, la BCE s’emploie activement à détruire l’euro, lequel n’est temporairement remonté que pour des raisons externes à sa réalité propre.

Les taux d’intérêt négatifs européens (et japonais) sur l’ensemble de la courbe des taux jusqu’aux taux à 10 ans que la BCE (et la Banque du Japon) ont organisés portent en germe le krach obligataire à venir et, à court terme, l’assèchement des liquidités via la stérilisation du cash par les banques privées et les investisseurs, la sortie en masse des obligations d’Etat puis des obligations d’entreprises européennes (et japonaises) et la fuite des capitaux vers les obligations d’État et d’entreprises US (ce qui faisant actuellement baisser les taux US fait aussi baisser le dollar US d’autant que la Fed semble paralysée quant à la remonté de son directeur mais fera fortement remonter la monnaie US plus tard en raison du flux de capitaux internationaux vers les USA et donc vers le dollar US).

Trois liens très importants à lire:

http://www.telegraph.co.uk/business/2016/06/08/desperate-ecb-risks-destroying-european-project-with-negative-ra/

https://www.dbresearch.de/PROD/DBR_INTERNET_EN-PROD/PROD0000000000407094.pdf

http://uk.businessinsider.com/deutsche-bank-ecb-and-negative-interest-rate-impact-on-eurozone-2016-6

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http://www.bloomberg.com/gadfly/articles/2016-06-08/ecb-distorts-corporate-credit-market-with-little-to-show-for-it

http://www.bloomberg.com/news/videos/2016-06-09/bevan-draghi-hugely-distorting-corporate-bond-market

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/bce-les-defis-du-programme-de-rachat-d-obligations-privees-577236.html

http://www.atlantico.fr/decryptage/taux-bas-cette-grande-anomalie-qui-en-dit-bien-plus-que-longs-discours-etat-economie-mondiale-mathieu-mucherie-2726025.html

http://www.atlantico.fr/decryptage/bce-milliards-euros-injectes-dans-economie-pour-rien-pourquoi-ocde-se-trompe-en-pensant-que-europe-est-dans-trappe-liquidites-2723719.html

Avec des taux à moyen et long termes négatifs, les banques privées ne prêtent plus, elles accumulent le cash dans leurs coffres… D’où l’interdiction du cash par les pouvoirs publics qui se profile.

http://uk.businessinsider.com/commerzbank-reportedly-explores-storing-cash-to-avoid-negative-rates-2016-6

Et les Primary Dealers se retirent du commerce des obligations d’Etat…

https://anthonybsanders.wordpress.com/2016/06/06/treasury-primary-dealer-auction-purchases-fall-to-record-low/

http://www.zerohedge.com/news/2016-06-07/its-seismic-shift-japans-biggest-bank-quit-jgb-primary-dealer

Toutes les règles européennes vont à vau-l’-eau…

http://www.zerohedge.com/news/2016-06-09/mario-draghi-now-buying-junk-bonds

http://www.lepoint.fr/economie/le-crepuscule-du-pacte-de-stabilite-et-de-croissance-europeen-07-06-2016-2044922_28.php#xtor=CS3-190

https://www.project-syndicate.org/commentary/imf-greek-debt-reduction-deal-by-daniel-gros-2016-06

Draghi, que Merkel et autres chefs d’Etat ou de gouvernement européens, devraient démettre de ses fonctions immédiatement pour forfaiture (il a violé tous les traités européens et les statuts de la BCE) et incompétence (la mise en place de taux négatifs jusqu’aux 10 ans étant une tragique et monstrueuse erreur « euthanasiant » les rentiers, les investisseurs, les caisses de retraite, les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les banques privées pour relancer une illusoire inflation qui ne reviendra plus en raison de la mondialisation et du libre-échange intégral globalisé structurellement déflationnistes), nous prépare un « Lehman Moment » en Europe.

Il faut en finir avec l’indépendance des banques centrales voire les supprimer puisque les politiques de centralisme monétaire décidées par quelques individus « hors sol » non élus qui les dirigent ne produisent que des distorsions majeures conduisant à des bulles d’actifs destinées à répétitivement se désintégrer, ainsi que cela immanquablement arrivera à la bulle obligataire et des taux négatifs actuelle, tout en cassant le pouvoir d’achat des monnaies qui constituent « le bien commun » universel dont la préservation de la valeur (sauf ajustement exceptionnel) devrait être la tache principale des banquiers centraux et des gouvernements.

http://www.marketwatch.com/story/fund-managers-fear-central-banks-will-create-next-lehman-moment-2016-06-08

Le niveau déjà ahurissant du QE européen n’a produit que de la déflation. Pourquoi penser qu’accroitre ce QE à l’infini produirait autre chose que plus de déflation encore?

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PIERRE LECONTE

http://www.forum-monetaire.com/lunion-europeenne-etant-rejetee-par-les-peuples-pendant-que-la-bce-semploie-activement-a-detruire-leuro-le-brexit-est-a-peu-pres-certain-avant-eclatement-de-lensem/

NOTE DU LUPUS :

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Inflation des Assets d’un côté déflation des collatéraux de l’autre, Draghi brule les vaisseaux jusqu’à que la monnaie atteigne son point zéro…La solution grecque appliquée à toute l’Europe en attendant le jour du jugement dernier : le grand reset ! Et vogue la galère….

Désormais Nous sommes tous devenus des keynésiens Japonais, la fuite en avant et le hara-kiri peuvent continuer : No exit et no place to hide !

EN BANDE SON

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11 réponses »

  1. Le taux d’inflation comme levier financier, ne peut avoir d’effet dans une zone Euro très fragilisé par une disparité d’actifs d’entreprises ,la standardisation de la thérapie peut compromettre cette action .

    • La France et sa morale à géométrie variable dans toute sa splendeur, mais qui réjouira sans aucun doute les lecteurs de Médiapart…

      Alors question ? La stratégie des banques vautours françaises et allemandes en Grèce c’est quoi ? de l’ingérence humanitaire sans doute…

      Et puis si les Etats ne s’endettaient plus pour faire du clientèlisme à outrance et faire des promesses qu’ils savent ne pas pouvoir tenir ce genre de problème ne se poserait pas…Non?

      • 🙂 On a le choix entre la Dette privée au profit de la finance anglo-saxonne et la Dette Publique au profit de la finance anglo-saxonne…

        C’est la différence entre les LR et le PS…

        Am stram graaaam, pic et pic et colégraaaamm…. 🙂

        • Non la finance n’est pas Anglo-Saxonne elle est globale, elle n’a ni nation, ni race, ni religion (et j’insiste sur ce dernier point) et elle a en son sein les meilleurs cerveaux de la planète toute race, toute nation, toute religion confondues…

          Autre point il faut rendre à césar ce qui est à césar c’est à dire à Mitterrand qui pour financer un modèle social irréaliste que la France n’avait déjà plus les moyens de s’offrir a l’époque a ouvert en 1983 la voie à la financiarisation de l’économie française et le recours systématique à l’endettement…Le phénomène UMPS quant à lui est né avec les années Chirac et la déconstruction de la droite et la perte de souveraineté qui a été avec…

  2. « Non la finance n’est pas Anglo-Saxonne elle est globale, elle n’a ni nation, ni race, ni religion (et j’insiste sur ce dernier point) et elle a en son sein les meilleurs cerveaux de la planète toute race, toute nation, toute religion confondues… »

    Je pense que comme toutes les activités humaines l’économie est emprunte d’une idéologie… la finance contemporaine est sous la coupe du protestantisme américain (qui est au protestantisme ce que le wahhabisme est à l’Islam : une dérive sectaire et fascisante).

    Quant à votre remarque sur la France de Mitterrand je la partage entièrement : JC Naouri a manipulé comme à la parade ce crétin de Bérégovoy en lui faisant croire qu’en dérégulant le système financier français on pourrait sous peu rivaliser avec les Anglo-Saxons.

    Trente ans plus tard le bilan est limpide : nous ne rivalisons pas avec eux, nous sommes leurs esclaves…

    • Quand je dis que la finance n’est pas anglo-saxonne je ne dis qu’elle ne l’a pas été…Mais ce qui m’intéresse c’est ce qu’elle est aujourd’hui c’est à dire financiarisation globale, globale cela signifie totale, totale cela signifie totalitaire…Et là je vous rejoins…

      Le parallèle que vous faite avec l’islamisme est intéressante car d’une dérive sectaire et minoritaire cela prouve qu’on en arrive très vite à un système global et totalitaire ce que tend à être l’islam « modéré » d’aujourd’hui…C’est ce que l’on appelle l’impact des minorités agissantes…

  3. Il semblerait que le systéme applique a la lettre ce qu’a décrit Karl Marx au final.

    • Pas vraiment non car il y a belle lurette que les capitalistes ont mis la clef sous la porte et que les collectivistes de toute nature et de toute obédience ont pris le pouvoir…Soyez heureux donc l’homme nouveau c’est pour bientot…

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