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Mondialisme : De quoi Macron est-il le nom ? Par Bruno Bertez

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De quoi Macron est-il le nom ?

Bruno.bertez.com Le 13 Juillet 2016

Macron est le candidat des Allemands, nous ajoutons qu’il est aussi le candidat favori du Medef et de sa partie très grandes entreprises financiarisées et internationalisées.

Nous-mêmes, nous rejetons fermement sa politique sous les aspects politiques et économiques, mais nous ne sommes pas insensibles au charme de la nouveauté, de la cohérence et de l’audace.

Macron opère une clarification qui autorise un vrai combat politique, on sort de l’enfumage, on entre dans le vrai combat, avec une belle ligne de partage entre ceux qui d’un côté acceptent la vassalisation dorée internationale, le remplacisme et la disparition définitive des référents, et de l’autre ceux qui ont la fierté de leur identité, la fierté de ce qu’ils sont.  Macron se désigne comme un adversaire valable.

Macron a renforcé les spéculations sur ses ambitions pour la présidentielle de l’an prochain en appelant ses partisans à porter son mouvement jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire…Peu de choses sur les contenus, les objectifs et les moyens d’y parvenir, on ne sait pas où l’on va, mais on y va de façon décidée. Nous dirions que c’est de bonne guerre, même si ce n’est pas très élégant pour ses collègues de l’exécutif.

Macron procède comme on le fait en publicité pour le lancement d’un nouveau produit, il utilise des teasers, les teasers sont des moyens de susciter la curiosité et de produire une attente. L’un des plus célèbre était le teaser qui annonçait le lancement d’une eau minérale ; « BB aime Charrier », un autre était les » Ronds Rouges » de Elf. Ce qui important en Com, c’est le nom, l’étiquette, ici « En Marche » , pour  ce qu’il y a dans le flacon, on verra plus tard.

Nous présumons, à partir du teaser, que Macron veut se positionner comme le vrai, le seul, l’authentique porte-parole du changement et de la modernité. Ce qui serait logique compte tenu de la Loi à laquelle il a donné son nom. Il se définit donc par rapport à ceux qui louvoient, qui ne savent pas bien ce qu’ils veulent et gouvernent dans le clair-obscur et les demi mesures.

Cela n’est pas encore politique et ne définit pas un plan d’action, mais on voit à peu près où il veut en venir: il veut rabaisser ceux qui ont tergiversé, ceux qui n’ont fait qu’une partie du chemin , bref les timides, les timorés et les ringards. L’une des composantes de son image c’est l’audace, la jeunesse, le culot.

Si nous voulions risquer une idée sur ce dont quoi Macron est le nom, nous le nommerions Uber Macron. Sa façon de passer au-dessus des institutions et des fonds de commerce classiques, sa façon de raccourcir la chaine et sa façon de parasiter ce qui existe nous fait penser à cette Uberisation dont il est le défenseur/promoteur.

Le concept est riche car l’Uberisation est moderne, économique, destructrice de formes anciennes et malhonnête. Malhonnête car elle ne peut se développer qu’avec des avantages indus, des conditions de concurrence biaisées et faussées, ce que nous appelons parasitaires. L’uberisation nie le passé, l’héritage, elle triche en s’attribuant un héritage sans le payer, sans droit d’entrée. Uber nie le savoir accumulé, le passif, les carcans un peu comme on le fait vis à des taxis et des hôtels à qui on met des boulets de réglementations, de normes et de charges aux pieds et à qui ont dit: allez-y, courrez contre Uber et AirBNB!

Mettez les taxis et les hôtels sur le même pied d’égalité que Uber et AirBNB et vous verrez que ces formes soit disant modernes ne prennent qu’une part marginale du marché, la modernité ne s’impose que parce que les dés sont pipés et c’est ce que fait Macron.

Il a fait son nid comme un coucou à l’abri des formes anciennes de la politique, chez Hollande et Valls et à un moment donné il se lève pour les détruire. Il utilise la position qui lui a été conférée, le capital qui lui a été transmis, les moyens de Com mis à sa disposition et le capital d’image qui a été prêté pour se retourner contre ses bailleurs de notoriété.

Macron sera perçu comme une sorte de traitre et c’est le costume que l’on essaiera de lui faire porter, mais ce sera insuffisant pour caractériser sa démarche.

Le choix de « En Marche » comme identité de son mouvement est significatif, car « En Marche », cela s’oppose à l’immobilisme. Et donc se définit par rapport à cet immobilisme.

Hollande n’a pas été immobile, il a osé trahir ses promesses, la culture de son parti et son électorat, mais il a considéré que la politique était l’art du possible c’est à dire qu’il s’est arrêté dans le mouvement et les réformes chaque fois qu’il a senti le danger d’un soulèvement social. En fait il a défriché pour quelqu’un comme Macron qui n’aurait pas les mêmes scrupules ou les mêmes craintes.

Il va falloir analyser le sens politique, historique du positionnement d’Uber Macron, mais les fils conducteurs sont déjà là, ils tournent autour de l’économisme, l’ouverture, l’adaptation, la concurrence, lesquels sont masqués par l’appel à la modernité, cette fameuse catégorie érigée en valeur suprême pour mieux tromper ou camoufler les vrais objectifs.

Macron tente de jouer un rôle qui est en fait éminemment politique, il tente de passer au-dessus et de créer une nouvelle ligne de partage entre ceux qui sont « en marche » et ceux qui sont «  »immobiles », et quand on décode le sens du mouvement , on voit bien que Macron est l’homme qui veut larguer les amarres, aller vers le grand large … comme une partie du Patronat.

Ce qui nous frappe, c’est la mode du thème de l’union, de la négation du découpage droite/Gauche, on voit que tout le monde essaie le récupérer. Qu’est-ce que cela recouvre ? cela recouvre une réalité sociale, sociologique et politique : les lignes de partage anciennes sont périmées, détruites par l’évolution de nos sociétés. La conscience de classe a muté, la société civile est complexe, elle a une conscience à géométrie variable. Les exploités d’avant sont en partie devenus les exploiteurs de gens plus surexploités comme ceux des émergents, les solidarités ne sont plus ce qu’elles étaient. Bref on sent bien que le découpage ancien ne correspond plus à grand-chose et ce n’est pas un hasard si, pour le traduire on a inventé de nouveaux mots, de nouvelles étiquettes comme celle de UMPS. Celle qui a beaucoup servi ; le « nègre-blanc » ou « bonnet blanc-blanc-bonnet » que l’on appelle sociale-démocratie est elle aussi usée, car elle repose sur la répartition, la lutte contre les inégalités, une idée de la justice conçue comme redistributive; et notre époque ne le permet plus, à personne , notre époque creuse les inégalités et les provoque elle-même. La sociale démocratie est obligée de muter vers le droit de l’hommisme, le sociétal, la défense de l’immigration et du remplacisme, l’universel etc.

Macron n’est pas unifiant comme il le prétend, il va diviser, faire ressortir cette ligne de partage latente qui ne passe plus par la droite et la gauche, mais par l’attitude face au grand large, face à l’intégration mondiale, face à l’universel marchand. De la même façon que le Brexit est un évènement politique majeur, comme le populisme et la dislocation du bipartisme, l’Uber Macron va agir comme un révélateur de cette nouvelle coupure de nos sociétés. Le Brexit a creusé un fossé clair, radical qui a traversé toutes les formations politiques, un fossé entre ceux qui sont pour l’intégration globale sous le signe de l’argent et de la marchandise et ceux qui sont pour rester ce qu’ils sont, pour défendre leur héritage et leurs héritages, becs et ongles. La ligne de partage passe entre ceux qui sont les gagnants et ceux qui sont les perdants, ceux qui montent et ceux qui descendent, ceux qui prennent l’ascenseur social pour grimper et ceux qui le prennent pour dégringoler.

S’il travaille bien, il peut accélérer les prises de conscience et faire ressortir le vrai clivage français, celui qui existe entre ceux qui bénéficient de la soi-disant modernité et ceux qui en sont les victimes, les déclassés.

Macron c’est une sorte de révélateur, une sorte de scalpel qui peut favoriser une clarification, une recomposition ou un réaménagement de l’échiquier politique. Macron c’est l’équivalent, potentiellement du référendum sur le Brexit.

ADDENDUM

Macron est le candidat des Allemands, nous ajoutons qu’il est aussi le candidat favori du Medef et de sa partie très grandes entreprises financiarisées et internationalisées.

Nous-mêmes, nous rejetons fermement sa politique sous les aspects politiques et économiques, mais nous ne sommes pas insensibles au charme de la nouveauté, de la cohérence et de l’audace.

Macron opère une clarification qui autorise un vrai combat politique, on sort de l’enfumage, on entre dans le vrai combat, avec une belle ligne de partage entre ceux qui d’un côté acceptent la vassalisation dorée internationale, le remplacisme et la disparition définitive des référents, et de l’autre ceux qui ont la fierté de leur identité, la fierté de ce qu’ils sont.  Macron se désigne comme un adversaire valable.

Sa position et sa popularité lui ouvrent les antennes et les médias d’obédience patronale et singulièrement ceux qui ont le tropisme anglo-saxon. Les Echos devraient le chouchouter. Le défi est intéressant car ce serait, si cela fonctionnait, la première fois que quelqu’un mis en avant par des réseaux non politiques et des sociétés de réflexion se frotterait à la légitimité électorale. Rocard avait une situation semblable et s’était lancé un peu dans une entreprise comparable, mais le Macronisme n’est pas le Rocardisme. La popularité de Rocard, qui flottait dans les cieux des sondages, s’est effondrée sous l’épreuve de dure réalité du combat politicien. Une véritable baudruche. Macron a un avantage sur Rocard, il s’exprime clairement, pas besoin de décodeur pour comprendre ce qu’il dit ; il ne pratique pas le verbiage diafoirique de la deuxième gauche. Pourras-t-il compter sur la CFDT comme l’a fait Rocard ?

Voici notre position afin qu’il n’y ait nulle équivoque :

Si on est persuadé que l’Union (NDLR le Mondialisme) peut être détruite et qu’elle n’est pas irréversible, alors il faut lutter pour que l’éclatement se produise et voter Marine voire Mélenchon ou Asselineau ou Cheminade, il n’y a pas d’ennemis du côté de ceux qui refusent la fatalité !

Si on est persuadé que l’Union est définitive, alors il faut voter pour que dans cette Union Européenne la France soit la mieux adaptée possible, la plus moderne et le meilleur élève international et il faut alors soutenir Macron. Macron, c ‘est l’adaptation intelligente à l’inéluctable. La soumission intelligente à la fatalité.

EN BANDE SON

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