A Chaud!!!!!

Des Chiffres et une Lettre : « J’AI PEUR ET JE FAIS L’AUTRUCHE » Par Bruno Bertez

« J’AI PEUR ET JE FAIS L’AUTRUCHE »

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Cher lecteur,
 
Voici ce que j’ai reçu hier matin :
 
 
« J’ai peur et fais l’autruche »
 
Jean-Pierre réagit à l’effondrement du cours de Deutsche Bank vendredi dernier. La banque est dans une situation suffisamment grave pour entrainer l’Europe dans une crise bancaire effroyable. Avec des répercussions sur le quotidien de chacun d’entre nous.
 
Dans cette situation, non seulement, la tentation de « faire l’autruche » est grande mais je suis d’accord avec Jean-Pierre : sa solution n’est pas mauvaise.
 
L’info seule ne sert à rien,
c’est ce que nous en faisons qui a de la valeur
 
Nous vivons dans un monde saturé d’informations. Il est absolument crucial pour nous d’apprendre à faire le tri.
 
Le problème, c’est que l’être humain n’a jamais été habitué à maitriser un tel flux.
 
Pendant des millénaires, les seules informations en dehors de la vie du village étaient celles que le colporteur voulait bien apporter avec 6 mois de retard, ses trous de mémoire et son imagination.
 
Et le XXe siècle est arrivé qui a vue la naissance de la TSF grand public (l’ancêtre de la radio), l’entrée du téléphone dans les foyers puis de la télévision et enfin de l’Internet.
 
Que de révolutions dans la transmission du savoir en si peu de temps.
 
Le XXe siècle c’est la boulimie d’informations. Comme un petit enfant qui découvre le chocolat après un long jeûne.
 
Résultat : nous sommes en pleine indigestion. L’information nous arrive de toute part et nous ne savons pas comment la gérer.
 
Contre cela, je ne connais qu’une seule règle (si vous en avez d’autres je serais heureux que vous m’en parliez) :
 
Est-ce que je vais changer quelque chose à ma vie maintenant que je sais cela ?
 
Le reste n’a pas d’importance.
 
Par exemple, j’apprends qu’il va pleuvoir demain. Je m’habillerai en conséquence, cette information est utile.
 
J’apprends aussi que Jacques Chirac est hospitalisé. Je ne le connais pas suffisamment pour lui envoyer une boite de chocolats. Je passe.
 
Il y a bien sûr des situations plus ambiguës :
 
la Libye est en état de chaos. Je n’y peux pas grand-chose ; si ce n’est que la guerre a été faite avec l’argent de mes impôts et que 800 000 libyens se retrouvent sur les côtes prêts à traverser la méditerranée sur un mauvais radeau.
 
Ou encore :
 
J’apprends que le cours de Deutsche Bank s’effondre et qu’il y a un risque d’effondrement du système bancaire européen…
 
3 solutions s’offrent à moi :
 
  • Soit j’estime qu’un gouvernement a été élu pour gérer ces problèmes pour moi : je lui fais confiance, cette information ne m’est pas utile (le lien de désinscription est au bas du message) ;
 
  • Soit, comme Jean-Pierre, j’ai bien d’autres tracas dans ma vie en ce moment. Je préfère faire l’autruche. C’est de vous et de ceux qui vous sont chers qu’il vous faut vous occuper en priorité. Quel poids peut bien avoir le système bancaire européen et ses dérives quand votre conjoint est malade ou que vos enfants ont besoin de vous ?
 
  • Soit vous êtes bien portant, sans souci excessif du côté du coeur ou du porte-monnaie. Peut-être alors cela vaut-il la peine de vous intéresser à cette question de notre système bancaire. Pour vous-même mais aussi pour tous ceux qui n’ont pas le luxe de pouvoir s’y intéresser.
 
Comprenez-moi bien.
 
Vous voyez cette photo :
 
 
Vous voyez cette foule en liesse que acclame cet homme à la sortie de l’avion comme jamais un chef d’État n’a été acclamé ?
 
C’est Édouard Daladier à l’aéroport du Bourget. Nous sommes en 1938 à moins d’un an de la Seconde Guerre mondiale et il vient de signer les accords de Munich.
 
La foule attend à la descente de l’aéroport l’homme qui a préservé la paix. Daladier, persuadé qu’il allait recevoir des tomates pour son manque de fermeté face à Hitler aurait eu ce mot : « Ah les cons, s’ils savaient »
 
Regardez bien cette photo et les gens dans la foule.
 
Aimeriez-vous en avoir fait partie ?
 
Et pourtant, quelles chances pouvait-il y avoir qu’un deuxième conflit mondial éclate après « la der des der » comme on appelait alors la Première Guerre mondiale.
 
Évidemment, il est facile de regarder les événements charnière du passé et dire:  il suffisait de prendre la bonne décision à ce moment.
 
C’est comme un mauvais conseiller qui vous montre un cours de bourse et vous dit : c’est très simple, il suffit d’acheter quand c’est en bas bas et de vendre quand c’est haut.
 
Regardez le cours de Deutsche Bank depuis un an :
 
 
Il y a au moins 3 moments depuis un an (les cercles verts) où l’on a pu légitimement penser que la banque n’allait pas résister. Pourquoi devrait-elle chuter aujourd’hui plutôt que les 3 dernières fois ? Et cela peut durer encore longtemps comme ça non ?
 
Je travaille tard cette nuit pour vous envoyer cette lettre avant l’ouverture des marchés demain. Avant que l’on sache quelles tractations ont eu lieu ce week-end et dans quel état va se réveiller Deutsche Bank.
 
C’est une lettre qui parle d’incertitude, de ces moments où tout peut basculer mais où… l’on ne sait pas bien quand ni comment.
 
De ces moments où seules la détermination, la fermeté et l’action peuvent nous faire sortir grandis.
 
Oui, à chaque fois que l’homme a joué à créer de l’argent selon son bon vouloir, et ne serait-ce qu’avec le 10e de la folie d’aujourd’hui, de grands maux s’en sont suivis, que ce soit la Seconde Guerre mondiale après la crise de 1929 ou les carnages de la Révolution française après les folies de monsieur Necker.
 
Les livres d’histoire ne retiennent que la détermination des grands hommes dans les moments les plus tourmentés.
 
Mais il en va de même pour le commun des mortels. C’est votre détermination dans l’action qui vous fera traverser les crises mieux qu’un autre.
 
Allez-vous protéger votre famille ? Sortir vos économies, au moins en partie, des comptes en banque où elles sont en danger ? Allez-vous acheter de l’or ? Prendre les mesures de sécurité qui s’imposent pour mettre vos proches à l’abri? ?
 
Ou allez-vous vous complaire dans l’idée que « vous sauriez ce qu’il faut faire » et vous contenter de briller dans vos dîners ?
 
Bien plus encore : les grands hommes que nous acclamons ne sont-ils pas que les créations des peuples qui les ont portés ?
 
Si aujourd’hui nous manquons d’un homme providentiel en France, comme le titrent régulièrement les journaux, c’est que le peuple, c’est-à-dire vous et moi, ne le laissons pas émerger, ne le favorisons pas par nos actions personnelles.
 
Et pour tous les hommes et toutes les femmes qui, comme Jean-Pierre, n’ont pas le luxe de pouvoir se protéger, nous nous devons de le faire nous et de le faire pour ceux qui nous entourent et dont nous avons si ce n’est la charge, du moins la confiance.
 
Ce n’est pas mon habitude d’écrire des lettres comme celles-ci. Je leur préfère d’habitude des sujets plus pratiques et terre-à-terre. Mais je me rends compte que nombreuses sont les personnes que je rencontre qui adhèrent aux idées sans en prendre les mesures. Et c’est à mon sens plus grave qu’il n’y paraît.
 
Dites-moi si vous trouvez que je dépasse ma fonction avec cette lettre.
 
À votre bonne fortune,

14 réponses »

  1. Non vous ne dépassez pas vos fonctions et merci Nous sommes de plus en plus éloigné de l’action possible et utile, dans un systeme qui sait nous garder amorphe dans notre confort et nos habitudes…ils nous faut des analyses construites, de personnes qui prennent de la hauteur et ont la culture et la pédagogie pour éclairé nos décisions mille merci

  2. Je constate de plus en plus que trés peu peuvent changer leurs grilles de lecture du monde..
    Ils sont enfermés emmurés ..
    Bien sur shootés à mort par la propaganda : »dormez bien les petits »
    Contempler le réel les obligeraient a remettre en question souvent tous les choix fait au cour de leur vie…
    Ainsi ils sont immobilisés /hypnotisés /incapables d’agir car se serait d’abord déconstruire pour trouver les moyens et les ressources intéreures pour résister se battre concrétement ..!
    Ils sont figés …. ..ils seront pulvérisés
    Mais bon avec justesse vous faites le paralléle avec la début de la derniére guerre
    Et les outils du décérébrage n’étaient pas aussi performants ..
    D’un coté des moutons de l’autre des hyénes
    Alors redevenir dabord un guerrier Mais je peux vous assurer que beaucoup aussi se préparent…
    Il n’y a pas d’alternative …
    C’est vrai la lumiére peut aveugler.. merci pour l’éclairage il n’est pas artificiel celui la..
    .

  3. Cher Bruno,

    Ma première réaction est de dire que oui, il faut, si on le peut, se protéger, et par là même, protéger notre famille. Ma réponse pour Jean Pierre serait la suivante:
    Aujourd’hui gérer le quotidien est devenu difficile pour tout le monde. Niveau coeur, comme dirait certains, on ne répare plus, comme avant, mais on jette, alors, explosion des cellules familiales, au détriment de la perte de pouvoir d’achat des familles etc…
    Mais si nous avons des enfants, que recherchons nous pour eux? Régler les tracas du quotidien? c’est à dire s’attacher à la partie émergée de l’iceberg, ou prendre des décisions qui parfois impacteront toute une vie? (partie non visible de l’iceberg).
    La réelle question que je me pose aujourd’hui est : « le timing ».

    A partir de 2009 j’ai commencé à transformer chaque année 50% de mes dividendes en or, en pièce de napoléon en sachet scellés de 10 pièces par sachet. Ainsi je garantissais cet or, et en assurait sa valeur. Entre temps est apparu le principe de la perte de l’anonymat sur l’achat de l’or.
    Quoi qu’il en soit chaque année en mai j’achetai de l’or que je revendai au besoin selon ma trésorerie, et petit à petit, soldant le tout à la vente en mars de l’année suivante; Etant au crédit agricole je craignais les déboires avec la Grèce.
    J’ai également retiré jusqu’à 40 000 Euros en liquide et chaque mois j’en redéposai à la banque pour mes besoins. Autant vous dire que j’ai du signer une décharge au moment de mon retrait, et si mes souvenirs sont bons, ce devait être en 2010 ou 2011. J’ai ensuite stoppé durant la période d’acalmie mes achats d’or, d’autant que nous avions atteint un niveau technique clé, qui en terme de R/R (risk/reward) devenait risqué. Derrière l’or a perdu 25% de sa valeur même plus.

    On a toujours des dispositions à prendre. Acheter une pièce de napoléon chaque mois pour ses enfants si l’on est peu fortuné peut sembler également être une solution, à mon sens, même si on surpaye , mais réellement dans un but long terme bien entendu.

    Reste un souci majeur. Quand prendre la décision de passer à l’acte. Etre dans le bon timing. Avoir les reins solides pour tenir un investissement dit « refuge ».
    La volatilité sur l’or est importante, et malgré l’analyse technique que je fais des cours, il est difficile de prévoir sur le long terme sa variabilité, sans compter les manipulations des ETF, les gens non servis lorsqu’ils demandent la conversion du papier en or, etc… etc…
    Dans la situation actuelle le cours de l’or devrait plus fleurter avec les 1500 que les 1300. Mais l’analyse fondamentale n’a plus réellement de sens.

    Il reste un moyen de ne pas se faire préempter son compte. Y limiter les liquidités.
    Pour ma part la solution reste:
    1- L’immobilier en terme de rentabilité de placement. compte tenu des taux d’intérêt, quel placement vous rapporterai plus que la pierre en locatif? D’autant qu’un bien immobilier bien choisi, propre, bien entretenu, dans un secteur recherché trouvera toujours locataire, car les gens auront toujours besoin d’un toit. Cela permet d’assurer un revenu de « fond » non négligeable.
    2- 10 à 15% de nos avoirs en or physique.
    3- une partie en recherche de rentabilité TCT sur les marchés financiers. Cfd sans levier, ou contrat futur sans levier, réservé aux initiés, on ne s’improvise pas tradeur ou gestionnaire.
    4- Une partie en liquide sonnant et trébuchant, environ 50K.
    5- Ne pas hésiter à emprunter avec les taux bas, et ne pas acheter cash un bien à 100%. Ventilé par exemple 70% d’apport et 30% en crédit, permettant ainsi d’acheter « plus de biens » auto financés.

    On peut toujours faire l’Autruche, et attendre que « ça passe » mais l’autruche quand elle prendra un coup de pied au cul , qu’elle verra le trou se remplir d’eau pour la noyer, elle sera obligé de sortir la tête du trou, et il sera trop tard.

    Reste je le redis, cet impondérable, le timing.

    A suivre.

    Olivier

  4. Qui aujourd’hui, dans notre société de consommation a imaginé un jour voir son super marché avec des rayons vides ? A mon avis très peu de gens… C’est ce jour là que la population va réagir.

    • j’ai connu les rayons se vidant à la vitesse de l’éclair et je ne suis pas centenaire! 🙂 en 68 à paris quand cela petait grave sur le boul mich et que la rumeur courait qu’il y avait les blindés aux portes de paris.. je peux vous dire que les rayons alimentations bougies et autres trucs de premiere nécessité ont été vidés à la vitesse de l’éclair et vous avez beau être raisonnable…vous finissez par suivre le mouvement..

  5. Sur l’affaire des rayons vides, cela va aller à toute allure, car les supermarchés n’ont presque plus de stocks, et quand les intermédiaires ne seront plus solvables, tout le système va se gripper quasi instantanément (cf. l’affaire des bateaux coréens…). La suite est assez facile à prévoir: pillage des stocks, émeutes, et maintien de l’ordre public sans doute aléatoire, par débordement…
    Combien de temps faudra il pour mettre en place des structures de distribution alternatives…Un certain temps comme dirait l’autre…Dans l’intervalle en effet, il faudra aller s’approvisionner avec des pièces (de préférences d’argent, à la valeur unitaire moins élevée) chez le maraicher du coin…Si il en reste…
    La nature ayant horreur du vide, ce type de situation ne peut pas durer indéfiniment…Ce qui est certain en revanche, c’est que le déclenchement sera extrêmement brutal. Donc se préparer c’est stocker des sacs de sucre, riz ou de patates dans un endroit sec et aéré, et disposer de quelques liquidités (or et argent)….en priant pour que le désordre ne dure pas trop longtemps…

    • Argentine, Vénézuela….c’est le jeu des chaises musicales, l’Histoire abonde de famines et autres calamités.

    • Et c’est la qu’ils vont venir nous sauver car la population occidentale est trop molle et trop habituée au confort pour être combative. Ils invoqueront des privations de libertés collectives pour mieux nous manipuler en échange de la promesse de la sécurité. Et tous le monde dira oui sans conditions.

  6. Croire que le peuple peut participer à son destin est malheureusement une illusion entretenue par le catéchisme que nous avons appris à l’école : la révolution de 1789 a chassé le tyran et donné le pouvoir au peuple, depuis nous sommes en démocratie etc.. Dans toutes les révolutions en France le peuple a perdu : en 1789 nous avons remplacé la noblesse par la grande bourgeoisie et nous l’avons conforté par la suite en 1730 et 1748 série conclue par la « boucherie » de la Commune en 1871 ; le peuple bien agité avant de s’en servir- Talleyrand.
    Quand M Daladier exprimait a posteriori sa pensée à son arrivée de Munich : Ah les cons.. ce n’est pas neutre ; d’une part c’était pour lui une façon de se dédouaner de sa responsabilité en faisant valoir qu’il n’avait fait que répondre au souhait exprimé par le peuple (en fait le souhait inculqué par la propagande) et d’autre part il nous a démontré implicitement que nos élites politiques ne sont pas au service du peuple mais d’intérêts supérieurs apatrides situés entre Wall Street et la City. La récente révélation au sujet de Rocard stipendié par une puissance étrangère, nous prouve que le système se perpétue. Depuis 1789, la seule période où le politique a été au service du peuple a été assurée par le Général De Gaulle, accident de l’histoire de notre « démocratie ».
    Maintenant que puis-je faire à mon niveau pour influencer la politique en France : rien !
    Ce système est un peu plus malin que le communisme : au lieu de nous présenter un seul candidat, nous en avons une dizaine pour nous donner le sentiment de liberté de choix. Dans cette troupe 2 ou 3 candidats sont promus par les médias et recevront ainsi l’essentiel de nos bulletins qui nous sembleront confortés par les débats bidons entre candidats avec les tirades théâtrales pour émoustiller : les yeux dans les yeux, vous n’avez pas le monopole du cœur, je ne suis pas votre élève etc..
    Soyez assurés que les campagnes à venir vous promettront de changer l’eau en vin et la multiplication des pains. L’abstention, le système s’en balance des élections sont validées même avec 80% d’abstention.
    Autour de moi, si j’essaye d’évoquer la situation actuelle au-delà du décor de théâtre, j’ai des gens campés dans l’attitude de Jean-Pierre. Et il faut les comprendre, évoquer l’état profond c’est comme vouloir annoncer que vos parents veulent vous empoisonner, on serait effrayés à moins…
    Alors ma petite liberté est réduite à placer une partie de mes avoirs en or, aider mes enfants à acheter un toit, isoler mon logis (regardez l’augmentation des factures depuis 2 ans et ce n’est pas fini), manger bio, acheter chez le producteur, faire du sport, profiter des bons moments et de ma famille, ne pas vouloir être le plus riche du cimetière, éviter les médias et la pub, lire et je crois que c’est à peu près tout…
    L’avenir ? On en sait rien, la priorité de nos gouvernements est de gagner du temps : planches à billets, propagande et falsifications des chiffres avec en litanie : ça va mieux.
    Nous vivons le livre 1984 de Orwell, Estasia contre Oceania autrement dit mafia sino-russe contre mafia de Wall Street. Autre livre prophétique hélas en grande partie écrit en langage abscons : La société du spectacle de Guy Debord.
    Je vous conseille de lire le livre lumineux, La guerre des monnaies de Hongbing Song disponible sur Internet gratuitement en Pdf : pour comprendre l’histoire du monde suivez l’argent….

    • Hors de l’autruche, point de pigeon?

      Vous avez raison, l’or est un très bon refuge mais encore faut-il avoir fait un long travail d’investigation concernant les risques liés à notre époque et y incluant le role et le sens de la monnaie, sur quoi elle repose, de quoi est elle la valeur… On peut etre chartiste, scruter les variations, analyser les vagues d’Elliot, considérer le trend haussier des années 1974-1980 en prenant connaissance des moteurs de hausse comme de baisse, pousser le parallèle sur la formation en cours du marché initié depuis 1999 et déceler une formulation géométrique fractale qui reprendrait à son compte les 3 phases majeures et leurs ratios d’amplitude qui nous rassureraient sur le fait, constatable, qu’il y a bien similitude et que ce qui diffère c’est l’écrétage des vagues qui semble plus élevé puisque c’est la valeur du dollar qui a changé.

      L’or est une sorte d’assurance face à une quasi-certitude: le système monétaire et ses afférents vont connaitre un chaos biblique et il est bon de traduire le fruit de notre travail, ses excédents, en un support valable qui ne soit pas intégré au système dont on sait qu’il n’est pas viable dans le temps, ni fiable intrinsèquement.

      Vous dites: « un bien immobilier bien choisi, propre, bien entretenu, dans un secteur recherché trouvera toujours locataire, car les gens auront toujours besoin d’un toit. Cela permet d’assurer un revenu de « fond » non négligeable. »

      Ce qui, philosophiquement d’abord, me gène est ce « toujours » car il repose sur une chimère quand il échappe aux faits, c.à.d que ce « toujours » est une perception erronée de la réalité en tant qu’elle aurait cette possibilité de rester figée alors que tout suit un cycle naturel qui se traduit comme « mouvement ».
      C’est une persuasion naive et dangereuse, je vais vous expliquer pourquoi: Vous recherchez un « revenu de fond », je vous comprends bien, mais en cela vous recherchez tout ce que bon investisseur recherche: de la rentabilité. La rentabilité est gagée sur l’expertise d’une situation qui n’est pas entièrement liée à la sphère de réalité qui lui est propre: le marché immobilier. En l’occurrence, vous achetez de l’or pour assurer la valeur travail qui est, alors, traduite en once d’or. Celle-ci vous permettra de vous soustraire aux effets de dévaluations de la monnaie, du bail-in… bref du climat financiaro-économique, mais, considérant la possibilité d’un effondrement systémique global, son amplitude destructrice financière, économique et sociale et ce qu’une telle situation chaotique laisse augurer pour les populations, vous misez sur une rentabilité future de ce bien immo pour l’unique raison qui vous sert de pivot adaptatif que: « les gens auront toujours besoin d’un toit. »… C’est bien vrai que l’on désire toujours un toit plutot qu’une tente quecha sous le pont d’Austerlitz, mais trouverez vous ce locataire fidèle payeur pour ce bien que le cas contraire vous auriez à en supporter le cout ?. Il y a une différence abyssale parfois entre vouloir et pouvoir.

      Encore une fois, tout est mouvement, les certitudes d’hier sont les désillusions de demain et s’endetter longuement est un sacré pari risqué qui vous engage grandement, vous et à sa suite votre éventuelle famille. La rentabilité est comme la girouette, elle suit la tendance du vent de la conjoncture… et la rentabilité suit visiblement une loi d’entropie: le rendement marginal décroissant… ce qui dans votre situation peut se traduire ainsi: « plus vous désirez conserver la valeur d’une rente plus celle-ci risque de vous filer entre les doigts, jusqu’à vous échapper » .

      Je mettrais quand meme un petit bémol, dans le cas où ce bien serait déja payé… mais le poids de l’impot croissant (courbe de Laffer) couplé à celui des droits du locataire qui ne favorisent en rien le propriétaire dans le cas de non paiement.

      Encore une fois, demain ne sera jamais autre chose que l’esprit d’hier, l’Histoire n’est pas un processus linéaire, il existe des ruptures et en général c’est plutot douloureux. Ces ruptures sont des coups de pieds au cul des certitudes.

      Je vous rejoins par contre dans votre conclusion: On peut toujours faire l’Autruche, et attendre que « ça passe » mais l’autruche quand elle prendra un coup de pied au cul , qu’elle verra le trou se remplir d’eau pour la noyer, elle sera obligé de sortir la tête du trou, et il sera trop tard. »

      « Reste je le redis, cet impondérable, le timing. »
      C’est meme l’inconnue par excellence dans l’équation à laquelle nous avons affaire…. mais les paramétrages doivent etre solides en amont et là, la messe n’est pas complètement dite.

      • Duquesnois… j’adhère à vos propos… de dissident, glissons vers la résistance.

  7. « L’or est une sorte d’assurance face à une quasi-certitude: le système monétaire et ses afférents vont connaitre un chaos biblique et il est bon de traduire le fruit de notre travail, ses excédents, en un support valable qui ne soit pas intégré au système dont on sait qu’il n’est pas viable dans le temps, ni fiable intrinsèquement… »

    Tout en or alors? Vu l’évolution de la situation..Ou diversifier aussi avec des devises comme le suggére Bruno Bertez par ailleurs?

    francs suisse /dollars?

    Ne pas rester dans les banques ok être en cash ok ..mais pas rester sur l’euro ..

    J’essaye de réagir step by step au fur et a mesure des événements ..

    Pas facile …!!

    ..

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