Art de la guerre monétaire et économique

Mondialisme vs Pangermanisme : Les banques européennes plus que jamais dans la tourmente, une banque après l’autre, puis toutes en même temps ! Par Wolf Richter

Une banque après l’autre, puis toutes en même temps

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By Wolf Richter, www.24hgold.com

Les investisseurs ne trouvent pas la situation amusante.

La crise bancaire européenne ne leur permet plus de souffler. Voilà que les deux plus grosses banques allemandes sont venues faire la une avant même les banques italiennes, en raison de leur taille et des dommages qu’elles pourraient causer au système financier global. Et d’autres banques sont dans une situation plus délicate encore. Certaines se sont déjà effondrées, et des bail-ins et plans de refinancements commencent à être envisagés.

Deutsche Bank a enregistré un lundi très maussade après qu’il a été annoncé vendredi qu’Angela Merkel a refusé de se pencher sur un refinancement de la banque avant les élections générales de l’année prochaine. La popularité de la chancelière a récemment été emboutie, et renflouer les banques du pays avec l’argent des contribuables ne ferait qu’envenimer la situation.

Et il y a aussi Commerzbank, dont le gouvernement possède 16% en conséquence du plan de sauvetage organisé pendant la crise financière, qui serait sur le point de licencier 9.000 employés, soit près d’un cinquième de sa force de travail. Une décision qui lui coûtera, selon certaines sources, environ un milliard d’euros. Pour la financer, la banque devra réduire ses dividendes pour l’année 2016 afin de limiter l’hémorragie et préserver son capital, dans le cadre de ce qui se trouve être un terrible environnement de taux d’intérêt négatifs.

J’aborde depuis un certain temps le sujet de la crise bancaire européenne, qui semble se déplacer sans cesse d’un pays à un autre. Il arrive que je la mentionne de manière amusante, parce que nous devons tous préserver notre sens de l’humour en ces temps de trouble.

Mais les investisseurs qui ont cru en les promesses de Draghi, en la force de Merkel et en leur volonté à tous les deux de faire tout leur possible pour protéger les actionnaires et propriétaires d’obligations des banques, qui ont cru en la reprise de l’Espagne et en le nouveau gouvernement italien, ne rigolent plus.

Pour eux, la situation est devenue un bain de sang. La crise financière globale a été balayée sous le tapis. Et puis la crise européenne de la dette est venue faire s’effondrer quelques banques en périphérie, les contribuables sont venus renflouer les propriétaires d’obligations, et d’autres catastrophes ont elles-aussi été balayées sous le tapis. Mais les problèmes n’ont pas été réglés pour autant. A mesure que l’odeur de décomposition des actifs commençait à émaner de sous le tapis, les investisseurs se sont bouché le nez et ont continué de jouer pendant quelques temps.

Et aujourd’hui, la situation est pire encore. Les investisseurs se demandent ce qui se trouve vraiment sous le tapis – bien qu’ils ne veuillent pas vraiment le savoir, de peur que ce soit vraiment trop moche. A chaque fois que quelqu’un jette un œil, disons aux banques italiennes, un nouveau problème semble s’être métastasé.

Cette crise bancaire a le potentiel de se transformer en une crise financière. Tout ce qu’il faudra sera un effondrement des plus grands. Le flux de crédit se trouverait gelé instantanément. Dans un système économique qui dépend du crédit, un tel évènement représenterait une crise financière.

Le problème ne concerne pas qu’une poignée de banques italiennes ou allemandes. Il est général.

Voici les 29 banques de l’indice ESTX des banques de la zone euro (les banques suisses et britanniques ne sont pas incluses). Il montre le déclin, en pourcentage, survenu depuis leur record sur 52 semaines. Mais pour certaines de ces banques, notamment pour les banques italiennes et portugaises, ce record à la hausse sur 52 semaines était leur précédent record à la baisse sur 52 semaines, tellement leur déclin a été fulgurant. Certaines ont déjà vu leurs actions passer à quelques centimes il y a plusieurs années, et pour elles, en termes d’euros, les plus grosses pertes ont déjà été essuyées. Voici donc ces banques, classifiées par couleur en fonction de leur pays :

Si une banque voit ses actions passer de 0,04 euro à 0,01 euro sur une période de 52 semaines, comme ça a été le cas de Banco Comercial Português, alors elle est en faillite depuis 52 semaines, et ce déclin est essentiellement insignifiant, parce que ses actions ne valaient déjà rien au départ.

Les actions de cinq de ces banques s’échangent pour moins d’un euro. Huit autres s’échangent pour moins de 3 euros. Ces 29 banques représentent une grosse portion du système bancaire européen. Elles incluent certaines des plus grosses banques du monde, comme Deutsche Bank, Société Générale et BNP Paribas. Ainsi que des banques « systémiquement importantes » comme Unicredit, ING et Santander.

Elles sont en difficulté, toutes en même temps. Le comportement attentiste a été écrasé par les taux d’intérêt négatifs.

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-une-banque-apres-l-autre-puis-toutes-en-meme-temps.aspx?article=9284162700H11690&redirect=false&contributor=Wolf+Richter.

2 réponses »

  1. Regardez et surtout écoutez édifiant
    Politique & éco n°105 : les dernières nouvelles de nos amis banquiers avec Pierre Jovanovic

  2. Bonjour,
    la spoliation de l’économie réelle issue de l’argent de l’épargne spolier par le monde financier est la cause de ces problèmes.
    C’était tellement facile pour les banques de taper dans la caisse pour jouer au grand casino qu’aujourd’hui nous sommes dans la merde.
    MERDKEL qui donnait des leçons à l’UE sur les crises grecques, portugaises et espagnoles en refusant d’aider les banques sous prétextes de mauvaises gestions, s’est bien faite rouler dans le mensonge ou pas, car il est possible qu’elle sut que la DB était bien pourrie, et qu’il fallait gagner du temps pour possiblement masquer, tricher, et trouver une solution pour sauver sa peau.

    Aujourd’hui c’est son tour.
    Elle va bien devoir recapitaliser avec de l’argent public, donc de la dette, que la BCE va racheter à coup de QE.
    Cette mécanique pernicieuse conduira inévitablement au carnage.
    Nous sommes bien là dans la privatisation des bénéfices et la mutualisation des pertes.

    Du coup, ce que la loi Sapin prévoit comme par hasard du calendrier, et Jovanovic le souligne, c’est bien d’empêcher les épargnants de récupérer l’argent réel issu de la production, du travail.
    Jean Pierre Chevalier d’ailleurs l’explique bien.

    Comme il dit;
    « A partir du moment où les taux baissaient anormalement et qu’un risque systémique pouvait se présenter sur les assurances-vie en euros, les parlementaires auraient dû prendre l’initiative de voter une loi pour les interdire et pour sanctionner les assureurs (de peines de prison et d’amendes) qui ne la respecteraient pas de façon à défendre les intérêts de leurs électeurs et de la nation. »

    Dans cette affaire, le plus choquant est que c’est un ministre parmi les plus fidèles de ce Président une fois élu qui propose en catimini un amendement à une loi, d’une part pour spolier les épargnants et d’autre part pour sauver les pires banksters et leurs acolytes en les laissant s’enrichir en vendant des produits qu’ils savent être toxiques et en les protégeant de toutes poursuites.

    Je persiste à penser que le BREXIT des anglais n’est pas un hasard.

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