Douce France

Politique Friction – Douce France : Alain Juppé, symbole d’un monde finissant Par Ivan Rioufol

Alain Juppé, symbole d’un monde finissant

Par Ivan Rioufol le 28 septembre 2016 Le Figaro

La grande révolte populaire contre les dirigeants politiques, dont profite Donald Trump aux Etats-Unis, est un phénomène qui se retrouve en Europe et singulièrement en France. Or cette insurrection civique, support d’une révolution démocratique à venir, persiste à ne pas être prise au sérieux par le monde politique pantouflard et hors-sol, gardien d’une époque épuisée.  

Si, en France, Marine Le Pen est le symbole de ce « populisme » décrié par le Système, Alain Juppé s’est clairement engagé à contre-courant en s’opposant à ce mouvement de fond. Ce faisant, il est devenu l’illustration d’un conservatisme de classe, uniquement soucieux de préserver le magistère des « élites » et leur très contestable savoir-faire. Certes, ce positionnement semble avoir ses vertus puisque que l’ancien premier ministre est donné largement gagnant (sondage Le Figaro de ce mercredi) dans les primaires de la droite. La posture de rebelle de Nicolas Sarkozy, qui dit combattre la pensée unique mais dénonce lui aussi le populisme et soutient la très conformiste Mme Clinton, souffre visiblement de l’ambiguïté qui s’accroche aux convictions de l’ancien chef de l’Etat. Néanmoins, cette photographie traditionnelle ignore les tourments d’une société civile en pleine ébullition. Il serait bon de l’écouter.

Le dégoût et la méfiance pour la représentation politique sont des sentiments ultra-majoritaires chez les Américains comme chez les Français. Chez ces derniers, un sondage Cevipof a montré que 87% estiment que les élus ne se préoccupent que de leur carrière.

Quand Hervé Mariton, défenseur du droit du sang et opposant au mariage homosexuel, choisit ce mercredi de rejoindre Juppé dont il dit apprécier la sincérité, le sérieux et l’optimisme, le député (LR) de la Drôme se plie à des stratégies partisanes qui ne rehaussent pas la stature des opportunistes.

En réalité, Juppé est de ces hommes sans envergure que la politique produit dans ses pires moments. Quand, dans Le Monde de samedi, le candidat se présente crânement en disant : « Je suis le seul qui peut battre largement Marine Le Pen », il confirme qu’il n’a rien compris de l’exaspération de ses compatriotes menacés par la mondialisation et la colonisation islamiste

. Quand, dans ce même entretien, il se félicite de l’enquête de l’Institut Montaigne « qui montre que plus des deux tiers des musulmans de France acceptent les lois de la République », il déforme des conclusions qui pointent le séparatisme en cours.

Et quand, enfin, il assure : « Il faut calmer le jeu ; si nous continuons comme ça, nous allons vers la guerre civile », il laisse comprendre qu’il est prêt à mettre le prix pour acheter la paix civile, menacée par l’islam totalitaire. C’est au nom de l’apaisement que Philippe Pétain avait suivi sa politique de collaboration avec le nazisme. Il est temps d’en finir avec ce monde finissant, sans honneur ni courage.

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/09/juppe-symbole-dun-monde-finiss.html

Le Danger Juppé (H16)

« A contrario, Juppé élu président, c’est l’arrivée au pouvoir d’un candidat qui sera quasiment porté par la ferveur populaire (ou au moins, une ferveur construite et relayée par les médias enamourés). C’est l’assurance d’un gouvernement « d’union nationale », synonyme de compromis voire de gloubiboulga infâme, sans la moindre colonne vertébrale idéologique, avec comme plus petit dénominateur commun entre les différents étatistes de droite et de gauche, … l’étatisme. Youpi.

Autrement dit, on se retrouvera avec à la tête du pays un septuagénaire revanchard de toutes ces années passées en exil et dans le désert politique, flanqué d’un gouvernement qui aura de larges marges de manœuvres pour toutes les bêtises sociétales et non-réformes médiatiques turbulentes qui lui passeront par la tête. Les médias seront tendrement bienveillants, Juppé incarnant l’idée même de consensus mou sans aucune aspérité, capable d’adouber aussi bien les abrutissantes niaiseries écolos que les délétères lubies collectivistes de tous bords.

juppé - le renouveau c'est maintenant

Arrivé au pouvoir alors qu’il n’aura plus rien à prouver et seulement des claques à distribuer, qu’il aura même des risques non nuls de claboter en exercice, Juppé n’aura strictement aucun intérêt à se démener, et ce d’autant plus que personne ne lui en voudra d’avoir pris le bébé obèse et malade avec l’eau trouble du bain.

Non seulement, la France ne sera pas à l’arrêt, mais tout indique qu’elle foncera, tête baissée, dans les directions impulsées par Hollande et Sarkozy d’un État toujours plus présent et toujours plus envahissant. Autrement dit, Juppé risque bien d’être pire que Hollande et Sarkozy réunis et ce alors même que la situation en Europe (depuis le Brexit jusqu’aux déboires de la Deutsche Bank) n’aura jamais été aussi tendue, et la situation économique française, aussi mauvaise.

Décidément, ce pays est foutu. »

http://h16free.com/2016/09/29/55801-le-danger-juppe

EN BANDE SON : 

2 réponses »

  1. Si la France a touché le fond avec Hollande, elle n’en sera pas très loin avec Juppé qui n’a pour seul mérite d’avoir gagné la mairie de Bordeaux, mairie qui était à droite depuis la fin de la guerre.
    Juppé a été premier ministre et pas un des plus populaires.
    C’est surtout le candidat que les médias essaient de nous imposer coûte que coûte en nous faisant croire qu’il est le seul à droite à pouvoir battre MLP, ce qui est faux bien sûr.
    Les médias nous avaient déjà imposé Hollande en tapant tous les jours sur Sarko avec l’aide de leurs copains magistrats, tous membres de la même mafia gauchiste.
    Juppé a tout pour plaire à cette gauche bobocratique, c’est un social-démocrate, comme l’aile droite de la gauche, il adore les musulmans, l’Europe et les idées gauchistes. C’est d’ailleurs le seul qui pourrait gagner la primaire des 2 côtés même s’il aurait plus de chances de la gagner à gauche.
    Ce que la gauche essaye de nous préparer pour 2017, c’est l’ UMPS tant évoqué par Marine Le Pen. Il est fort probable qu’avec la poussée des partis anti-mondialistes, ni Les républicains, ni les socialistes ne seraient majoritaires. Dans ce cas il y aurait un gouvernement issu d’une fusion d’une partie de la droite et celle de la gauche dans un grand parti social-démocrate pro-migrant et pro-Europe.
    Juppé, c’est la machine à perdre qui fera perdre la droite dans tous les cas. Un face-à-face Juppé/Le Pen serait dramatique.
    Il existe deux espèces de bobos, le gauchiste qui adhère à la gauche car il pense que les idées gauchistes sont plus vertueuses et son cousin le bobo de droite ou plutôt, je devrais dire de la fausse droite tant elle ressemble à sa cousine gauchiste. Ce sont des gens qui refusent le fait d’être de gauche mais aussi d’être trop à droite. Ils font tout pour, tout en restant de droite, a être le plus possible à gauche pour qu’on ne les confondent pas avec cette droite anti-Europe. Ils sont généralement anti-Trump et pro-Europe et pourraient presque rentrer dans le moule des personnages de la chanson de Renaud.
    C’est d’eux que viendra le danger car ils voteront massivement pour Juppé, le candidat de droite le plus à gauche de France.

  2. vous espérez quoi vous attendez quoi pour 2017 un sauveur de la France ?
    NE RÊVEZ PAS
    ce n’est qu’après avoir toucher le fond que l’on pourras rebondir !
    il n’est le seul a pouvoir nous y mener le seul risque avec lui c’est qu’une fois au fond il creuse !

Laisser un commentaire