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Un déficit américain à 590 milliards pour une dette qui augmente de 1,2 trillion… La magie des chiffres ! Par Mish

Article de Mike Shedlock, publié le 17 octobre 2016 sur son blog MishTalks.com (traduction condensée) :

« Le déficit américain a augmenté de 590 milliards de dollars (durant l’année fiscale précédente), donc on pourrait croire que la dette américaine a augmenté du même montant, ou du moins d’une somme similaire. Pourtant, la dette américaine a augmenté de 1,2 trillion de dollars. Que se passe-t-il ?

Pour faire bref, on parlera de mensonges sur le déficit. Pour être plus précis, on citera de nombreux postes hors budget comme « la sécurité sociale ne compte pas dans le déficit », mais qui pourtant creuse bel et bien la dette.

Lacy Hunt a couvert ce sujet en détail dans la revue trimestrielle 2016 de Hoisington Management :

« De 1956 jusqu’au milieu des années 80, les évolutions de la dette fédérale brute étaient toujours très proches du déficit (graphe 1). Cependant, durant les 30 dernières années le montant de la dette a excédé le déficit à 27 reprises, ce qui a permis de cacher à quel point la situation fiscale fédérale se détériorait. L’énorme différence entre le déficit et la dette de 2016 illustre la nature complexe de la comptabilité gouvernementale. »

Pour mieux comprendre cet écart, j’ai examiné une analyse récente du déficit du budget fédéral de Louis Crandall de Wrightson ICAP :

L’augmentation de la dette est supérieure à 1,2 trillion de dollars tandis que le déficit enregistré est de 524 milliards, ce qui correspond à une différence d’environ 700 milliards. Cet écart peut être expliqué ainsi :

  • 109 milliards de dollars s’expliquent par une modification de la balance du Trésor, une variable bien connue.
  • 270 milliards découlent de l’utilisation de diverses astuces comptables durant l’année fiscale 2015 afin de réduire artificiellement le montant de la dette pour ainsi postposer l’arrivée du plafond de la dette. Ces 270 milliards ne sont donc que la prise en compte de ces transactions, qui ont artificiellement fait baisser la dette en 2015 et qui sont désormais comptabilisées.
  • 93 milliards ont été empruntés par le Trésor pour accorder des crédits étudiants, ce qui est intéressant car les crédits étudiants étant considérés comme des investissements, ils ne sont pas inclus dans le calcul du déficit. Pourtant cet argent a bel et bien été emprunté et la dette augmente (note : et les impayés sur les crédits étudiants ne cessent de monter alors que le recouvrement est plus que laxiste, pour ne pas dire inexistant).
  • Dans la même veine, 70 milliards ont été empruntés par le Trésor pour augmenter les dépenses sur les autoroutes et les systèmes de transit de masse. Ils n’ont pas été inclus dans le déficit même s’ils ont fait augmenter la dette.
  • 75 milliards ont été empruntés pour la sécurité sociale afin de combler le trou entre les contributions et les dépenses de la sécurité sociale, de Medicare et d’Obamacare. Ce qui ne devrait qu’empirer au fil du temps.
  • Et pour conclure, les 82 milliards restants sont composés de dépenses variées et non identifiables.

Déficit et croissance : la théorie et la pratique

Historiquement, la théorie économique affirme que les dépenses publiques dopent la croissance économique par un effet multiplicateur. De ce fait, les dépenses à crédit ont toujours été considérées comme étant positives pour la croissance économique. Si la croissance dure suffisamment longtemps pour créer de l’inflation, les rendements obligataires doivent augmenter selon l’équation d’Irning Fisher.

La recherche académique a cependant démontré que les déficits publics ont un effet multiplicateur qui est en fait négatif, ce qui signifie qu’un dollar de dépense ralentit l’activité économique. L’explication rationnelle derrière ce fait est que le gouvernement doit trouver l’argent, que ce soit via la fiscalité ou le crédit. Ce dollar dépensé est donc retiré au privé.

Une croissance en perte de vitesse

D’un point de vue fiscal et keynésien, on aurait dû connaître en 2016 une accélération de la croissance économique. Aucune crise n’a impacté le budget 2016. Aucun accord majorité/opposition n’a débouché sur l’augmentation du budget militaire ou de dépenses civiles. Cela confirme à nouveau l’existence de ce multiplicateur négatif des dépenses publiques.

Malheureusement, l’horizon économique 2017 présente le risque de voir la dette et les déficits augmenter de concert. Le résultat inéluctable sera une croissance économique plus faible et des taux en baisse, sur base de ce que nous avons connu en 2016. »

« Stimulations fiscales » : entre la théorie et la réalité

Ce qui se passe dans les faits, lorsque l’État augmente ses dépenses, est exactement l’opposé de ce que Paul Krugman, Larry Summers et toutes les banques centrales croient. »

http://or-argent.eu/un-deficit-americain-a-590-milliards-pour-une-dette-qui-augmente-de-12-trillion-la-magie-des-chiffres/

Il s’agit ici d’un record historique. C’est aussi plus de deux fois la taille de l’économie globale.

Mais le problème, c’est que ce n’est pas assez.

Comment est-ce que je le sais ? C’est ce que nous disent Paul Krugman, Larry Summers et autres économistes keynésiens.

Pas assez de dette

Selon Paul Krugman, la dette est une bonne chose.

Krugman nous dit ceci : « Croyez-le ou non, de nombreux économistes sont d’avis que l’économie a besoin d’une certaine quantité de dette publique pour bien fonctionner. Mais quelles quantités de dette sont suffisantes ? Peut-être plus que ce que nous enregistrons aujourd’hui. Il est raisonnable de croire que l’une des raisons pour lesquelles l’économie du monde souffre aujourd’hui est que les gouvernements ne sont pas suffisamment endettés. »

Trop d’épargne

Larry Summers nous parle de l’âge de la stagnation séculière :

« Le problème principal de la stagnation séculière est que les taux d’intérêt neutres sont trop bas. Ces taux, en revanche, ne peuvent pas être accrus au travers de politiques monétaires. En effet, si l’argent facile fonctionne en accélérant les investissements et en tirant la demande vers l’instant présent, il finit par réduire les taux d’intérêt neutres. C’est pourquoi la responsabilité primaire de la stagnation séculière doit être donnée aux politiques fiscales. Des politiques fiscales expansionnistes peuvent réduire l’épargne nationale, rehausser les taux d’intérêt neutres et stimuler la croissance. »

Voilà donc le problème : malgré une dette de 152 trillions de dollars, nous avons trop d’épargne.

De quelles quantités de dette avons-nous besoin ? C’est difficile à dire. Peut-être que 200 trillions supplémentaires suffiraient. Mais par souci de commodité, mieux vaut peut-être prévoir un quadrillion de dollars de nouvelle dette.

Krugman et Summers sont-ils  coincés dans un pays des merveilles économiques ou dans un univers parallèle ?

Ceux d’entre nous qui vivent encore dans le monde réel devraient réfléchir à la possibilité que la dette soit le problème plutôt que la solution.

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-nous-avons-besoin-d-encore-plus-de-dette-.aspx?contributor=Mish.&article=9357093088H11690&redirect=False

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