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Qui disait: « Trump ne sera jamais élu! »? Trump, ou la preuve que les élites françaises ne comprennent rien aux dynamiques mondiales

Trump, ou la preuve que les élites françaises ne comprennent rien aux dynamiques mondiales

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Pendant des mois la nomenklatura française n’a pas raté une occasion de dire tout le mal qu’elle  pensait de Trump, et tout le rejet que le bonhomme lui inspirait. Beaucoup juraient même que son élection était impossible (comme le Brexit, d’ailleurs…). Et une fois de plus, les petits marquis des beaux quartiers ont asséné des conneries avec l’air arrogant de tous ceux qui professent la démocratie pour mieux l’exécrer et la refuser.

Ce que BHL disait de Trump

Fidèle à mon habitude, je pioche dans la littérature de ces dernières semaines, et je trouve cet article de BHL sur Trump, datant d’août 2016, qui commence par cette phrase hallucinante:

Le problème, si Donald Trump venait à être élu, ce serait, bien entendu, son insondable vulgarité (l’Amérique a vu bien des choses, mais pas encore un président évoquant la taille de son pénis lors d’un débat télévisé).

Ah! elle est belle, la République et son esprit démocratique. Elle permet de donner des leçons au monde entier sur tout et rien, en expliquant, en exorde de son discours, que seuls peuvent être élus des gens distingués (entendez: appartenant à la nomenklatura des petits marquis). Les gens vulgaires devraient être inéligibles.

Quelques autres BHLeries

J’extrais quelques perles de cet article serpillère pour illustrer comment la suffisance de BHL et cette certitude d’être un intellectuel qui sait tout mieux que tout le monde est emblématique du boulet que la France dans la compétition mondiale: celui d’une élite hautaine qui ne comprend rien aux nouvelle dynamiques mondiales.

le pire du pire, le problème le plus sérieux et le handicap le plus préoccupant pour un homme qui aspire à devenir le chef de la première puissance mondiale, c’est encore le catalogue d’idées simples, voire simplistes, qui semblent lui tenir lieu de vision géopolitique.

Trump ne partage pas la vision géopolitique russophobe et europhile (au sens d’amour déraisonné pour le bidule communautaire) de BHL et des élites françaises, il n’admire pas le libre-échange multilatéral, donc il est simple, et même simpliste.

Les dénis de BHL

On lira en conclusion de l’article de BHL cette phrase impressionnante:

Et il n’est visiblement plus exclu que le parti d’Eisenhower et de Reagan se soit laissé abuser par un démagogue véreux dont le style, la vie et le credo vaudraient trahison, non seulement des idéaux, mais des intérêts du pays.

Encore une considération divertissante. On se référera au livre de Davet et Lhomme pour appliquer la même phrase à François Hollande. Mais ce dernier est russophobe et europhile, il est courbé devant la nomenklatura française, donc il est exclu de reconnaître les innombrables trahisons de nos intérêts auxquelles il s’est livré.

Les élites parisiennes assument de mieux en mieux leur cynisme

Que nous dit BHL lorsqu’il parle de Trump? Que la démocratie file un mauvais coton parce qu’elle n’obéit plus à ses élites. BHL porte haut et fort les réflexes de caste qui expliquent pourquoi, depuis plusieurs mois, les médias subventionnés accablent les Français d’une vision systématiquement partiale et stigmatisante de Trump. Trump est un candidat de rupture, il refuse le multilatéralisme et promeut une nouvelle relation avec la Russie qui inquiète le complexe militaro-industriel américain, que nous pourrions appeler le gouvernement profond.

Et cette perte de pouvoir-là est vécue comme une crime de lèse-majesté par nos petits marquis. Ainsi donc, ce qu’on appelle la démocratie représentative est devenue le faux nez d’une hégémonie exercée sur la société par une élite avaricieuse.

Nos élites ne comprennent pas le changement du monde

Que retirer de cette longue campagne de dénigrement menée en France contre Trump? sinon que nos élites qui orchestrent ce discours, souvent avec efficacité, ne comprennent rien aux nouvelles dynamiques du monde. De fait, depuis vingt ans, la France empile les mauvais choix internationaux.

Il y a d’abord eu ce consentement donné à la reconstitution du Reich (dont l’histoire montre qu’il a toujours été funeste) et à sa domination, avec l’acceptation du traité de Maastricht. Il y a cette obsession du couple franco-allemand. Il y a ce marquage à la culotte par la diplomatie américaine. Il y a ces guerres déclarées à nos alliés arabes historiques: la Libye en partie, la Syrie toujours. Mais on dira la même chose de l’abandon de la Tunisie, de la Palestine, et des chrétiens d’Orient que nous protégions traditionnellement aux côtés des Russes.

Il y a aussi cette insane politique en Afrique, où nous laissons le champ libre aux Chinois, aux Américains et à d’autres, à force de ne plus assumer l’influence que nous avons exercée sur ce continent.

Partout le monde change, et la France se sclérose. Partout le monde se modernise, et les élites archaïsent la France. Elles demeurent de façon indélébile attachées aux doctrines qu’elles ont apprises dans des écoles compassées qui vivent à côté, à l’écart du progrès.

Le rayonnement français suppose un renouvellement des élites

La conclusion de ce joyeux désordre est bien connue. La France, historiquement, ne parvient jamais à se réformer de façon rationnelle de l’intérieur. Elle a toujours besoin d’un choc exogène suivi d’une implosion pour se régénérer, avec des élites nouvelles.

Allez, on retourne le sablier et on compte les minutes.

Qui disait: « Trump ne sera jamais élu! »?

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Les experts! l’exemple de Nicole Bacharan

Chercheuse associée à la Fondation nationale des sciences politiques (Sciences Po), Nicole Bacharan a notamment tenu ces propos au mois de mai:

À l’heure actuelle, au début de la campagne, il ne peut pas être élu président des États-Unis. Son pari est de ramener aux urnes les électeurs blancs en colère contre le système politique et les élites et qui ne votent pas. Il est possible qu’il y parvienne et gagne des voix dans cet électorat. Mais il s’agit d’une minorité, qui ne permet pas de compenser le rejet qu’il suscite à la fois chez les femmes, les hispaniques, les noirs, les Asiatiques, les diplômés. Il a fait le plein de ses vrais électeurs et aura du mal à recueillir 51 % des suffrages.

Les experts! l’exemple de Pierre Guerlain

Professeur à l’université de Nanterre, Pierre Guerlain a couvert, au mois d’août, Trump d’injures et de vomi. Il a notamment écrit:

Chaque jour, il s’aliène des groupes ou des individus qu’il devrait conquérir ou fidéliser, comme les anciens combattants ou les militaires. Les sondages montrent qu’il dévisse et, à moins d’une surprise d’octobre qui pourrait venir de révélations compromettantes pour Clinton, il a déjà perdu l’élection. Il souffre d’un syndrome d’échec.

Un grand visionnaire, ce Guerlain!

La finance… L’exemple de la Bourse de New-York

Fin septembre 2016, l’ancien vice-président de la Bourse de New York l’assurait: Trump ne pouvait pas être élu!

Georges Ugeux, actuel président de la banque d’affaires Galileo Global Advisors à New York, estime mercredi dans le Journal du matin de la RTS que l’élection est déjà jouée, même si on cherche à dire le contraire. Et de citer le vote des Noirs, des latinos et des femmes pour Hillary Clinton, alors que c’est surtout le « vieil homme blanc » qui va voter pour Donald Trump.

En outre, à ses yeux, si l’on regarde la situation Etat par Etat, Hillary Clinton a déjà dépassé la majorité de grands électeurs et ne peut plus perdre. « Mais personne ne le dit et comme il y a beaucoup d’argent à gagner en maintenant la tension pour les prochains mois, le show va continuer », ajoute-t-il.

Un banquier euro-américain qui s’exprime en Suisse pour exprimer que les jeux sont faits. Une fois de plus, les financiers nous prouvent qu’ils ne comprennent rien à la démocratie.

La gauche bien-pensante! l’exemple des Inrocks

Penser vrai, on le sait, n’est pas l’enjeu de la gauche bien-pensante. Elle préfère le penser comme il faut. Les Inrocks, concernant Trump, ont servi une soupe au diapason de l’incrédulité et du mépris, qui annonçait aussi sa défaite.

Et si Donald Trump n’était qu’une farce depuis le début de sa campagne, et ne désirait pas vraiment devenir Président des Etats-Unis ? Ce scénario, digne d’une comédie hollywoodienne, n’est peut-être pas aussi improbable qu’il en a l’air.

La gauche bien-pensante! l’exemple de Libération

On lira cette perle, dans Libération, qui date… du 17 octobre 2016, c’est-à-dire il y a 3 semaines, sous la plume de Guillaume Gendron:

Isolé, distancé et acculé, Donald Trump semble avoir fait une croix sur la présidence des Etats-Unis. En chute libre dans l’opinion depuis que les accusations de harcèlement et d’agression sexuelle se multiplient à son encontre, il a quasiment officialisé sa défaite tout au long du week-end en hurlant, trois semaines avant le scrutin, à «l’élection truquée».

Une analyse brillante! on comprend pourquoi le ministère de la Culture file autant de millions à ce journal que plus personne ne lit, mais qui continue à infliger des leçons d’indépendance d’esprit à la planète entière.

La gauche bien-pensante! l’exemple du Monde

Si le Monde a évité de prendre trop de risques dans ses pronostics, on relira avec surprise cet éditorial (non signé) qu’il a produit le 10 octobre 2016, dont voici les meilleurs extraits:

Voilà un homme qui a érigé son ignorance crasse de tous les dossiers en preuve de sa non-appartenance aux « élites », situation qui lui conférerait une supériorité naturelle sur ses concurrents ! Voilà un homme qui ment tellement qu’il a en quelque sorte neutralisé la notion même de mensonge : dans l’univers de Donald Trump, les faits eux-mêmes sont « élitistes » et ne doivent pas venir entraver la vision du monde que veut nous imposer ce roi de la télé-réalité. (…)

Il s’agit de capter l’attention en repoussant toujours plus loin les limites de la vulgarité. Au nom du « parler vrai » et de la lutte contre le « politiquement correct », on fait reculer le seuil de l’inacceptable. (…)

Trump normalise l’obscénité et banalise la violence verbale en politique. C’est toujours « pour rire », bien sûr, et toujours au nom de la lutte contre la pensée unique. (…)

Les Etats-Unis sont l’une des plus vieilles et la plus grande des démocraties du monde. Ce qui s’y passe préfigure souvent ce qui va arriver ailleurs. Trump en campagne a dégradé la démocratie américaine. A la Maison Blanche, il ferait plus encore, il la menacerait.

La démocratie selon Le Monde, l’objet des gens bien élevés menacés par les gens vulgaires. Bien sûr!

Les politiques français l’estimaient «stupide», ils devront lui donner du «Mister President»

cw1aoufweaegklv© Christian Hartmann Source: Reuters

Clairvoyance, tact, discernement : trois mots qui n’auront pas été de tous les jugements des politiques français durant la campagne électorale américaine. Il va désormais falloir composer avec un homme qu’ils ont largement méprisé.

Pendant la campagne américaine, les hommes politiques français, et au premier chef les membres du gouvernement et du camp socialiste, n’ont pas été avares en commentaires sur le candidat républicain qui a pris possession de la Maison Blanche.

Le président de la République française avait ainsi résumé sa vision du nouveau président après une polémique entre ce dernier, alors candidat, et le père d’un soldat américain mort en Irak en 2004, estimant que Trump se livrait à des «excès [qui] finiss[ai]ent par créer un sentiment de haut-le-coeur».

Un sentiment partagé par son ancienne campagne et ministre de l’Environnement Ségolène Royal qui, se refusant à envisager une victoire de Donald Trump, avait affirmé à l’AFP : «Pas seulement en France, mais dans le monde entier, on souhaite de tout cœur la victoire d’Hillary Clinton.»

Pour Ségolène Royal, Hillary Clinton « sera une excellente présidente » http://fb.me/4q06juHSe 

Le Premier ministre Manuel Valls, avait jugé, dans une émission de la chaîne Public Sénat, que le milliardaire républicain était un «petit […] et un mauvais homme, sans doute». Une petite et mauvaise personne avec qui Manuel Valls va pourtant devoir composer dans ses grandes batailles.

Monsieur Trump, comme d’autres, entretient la haine et les amalgames : notre SEUL ennemi, c’est l’islamisme radical.

Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères qui, en juillet 2016, confondait le président syrien Bachar el-Assad avec feu le dictateur irakien Saddam Hussein, avait estimé en septembre de cette année que le programme de Trump en termes de diplomatie était «très confus». Prenant ensuite moins de risques, le locataire du Quai d’Orsay avait affirmé en octobre que les propos de Trump sur les femmes étaient «sordide[s] et révélateur[s] du personnage».

Et, à l’instar de Pierre Moscovici, ils doivent se réveiller ce 9 novembre, avec un seul mot à la bouche : «Damn!». En effet, le Commissaire européen twittait le jour même de l’élection «L’Amérique a le choix entre le meilleur – une femme présidente- et le pire- un populiste provocateur à la Maison Blanche. J’ai confiance.»  

Pour Ségolène Royal, Hillary Clinton « sera une excellente présidente » http://fb.me/4q06juHSe 

Enfin, le maire de Paris Anne Hidalgo, s’étant rendue auprès du maire de Londres Sadiq Khan, s’était désolée de la stupidité du nouveau président américain en assurant, avec un joli accent «so french» : «He is stupid, he is very stupid».

COMMENT PEUT ON ÊTRE AUSSI BÊTE?

BRUNOBERTEZ.COM Le 9 Novembre 2016

La déclaration ci dessous disqualifie Valls, rien que cela montre qu’il n’ a pas la carrure pour être chef de l’état.

Cette déclaration prouve:

-qu’il n’a aucun respect pour le peuple américain

-pour la fonction présidentielle elle même

-qu’il est incapable de sortir de ses analyses étriquées de préau d’école

Le choix de Trump, son accession,  doivent conduire tout prétendant au poste suprême à une remise en cause de ses analyses , à une vision nouvelle du phénomène dit  populiste; il ne se rend même pas compte que la victoire de Trump bouleverse l’appréciation et l’interprétation du populisme. Déja il aurait du comprendre après le vote Brexit, hélas,  rien appris, rien compris.

Au passage honte à ses communicants. 

« La France n’est pas à l’abri d’une victoire des peurs et de la démagogie, a déclaré mercredi Manuel Valls, promettant « de travailler sans relâche » pour rendre fierté et espoir aux Français.

A moins de six mois de l’élection présidentielle française, la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis a relancé l’hypothèse de succès électoraux futurs du Front national. »

3 réponses »

  1. Nicole Bacharan est présentée comme spécialiste des USA! C’est à en rigoler. Il ne faut jamais oublier sa position et ses commentaires quand Bush fils a déclencher sa guère basée sur des mensonges contre l’Iraq. Elle a attaqué la position de la France de ne pas le suivre dans son entreprise folle.

  2. Pendant 60 ans, leur propagande a bien fonctionné, quand on disait  » attention, c’est un facho, un macho, un réac » la très majorité des gens le croyait. En fait les gens avaient peur de dire qu’ils votaient pour un type comme ça.
    La grosse nouveauté, c’est que la propagande ne fonctionne plus. Les gens ne croient plus ni les médias officiels ni les sondages qui donnent leur candidat largement perdant, c’était le cas du Brexit, pour Trump et en France et on nous refait le coup avec le plésiosaure Juppé qui doit largement gagner.
    Les gens ont bien raison de ne plus les croire car les médias, les sondages ne servent qu’à orienter les gens dans le sens que veulent ceux qui tirent les ficelles.
    Autre chose qui ne fonctionne plus, c’est les promesses d’un avenir radieux à travers les grands projets de société comme l’Europe.
    On disait  » Avec l’Europe les gens vont devenir plus riches, la vie sera meilleure, ce sera la prospérité pour tous » mais à la fin seuls ceux qui volé l’argent du peuple sont plus riches, patrons des grands groupes ou haut fonctionnaires européens. Les autres sont plus pauvres et moins libres.
    Le problème est que l’écart entre la réalité, de ce que les gens voient dans leur vie de tous les jours et ce qui était annoncé est devenu tellement important que tous ces journalistes qui avaient annoncé la victoire certaine de Clinton ne sont plus écoutés du tout, ils sont complétement discrédités. Les gens vont s’informer sur internet, sur les réseaux sociaux mais aussi de visu. Dès qu’une mauvaise nouvelle est annoncée sur le net, les gens appellent leurs amis, en parle à leurs voisins. Un contre-système c’est mis en place et c’est lui qui a fait gagné Trump.
    A l’arrivée, Clinton a plus de voix mais si on tient compte de la fraude des machines Soros, il n’est pas impossible qu’en réalité ce soit Trump qui ait le plus de voix.
    Les manifestants d’extrême gauche peuvent manifester, comme le dit Pau Joseph Watson qui me fait un peu penser à Boris Le Lay, remettre en cause l’élection, c’est remettre en cause la démocratie. Ce qui est amusant car cela fait 60 ans que l’on nous dit que les fachos ce sont les gens de droite, mais c’est pourtant toujours les gauchistes qui se conduisent comme des fachos et cela aussi va prendre fin assez rapidement.
    Il me tarde de voir le duo Trump-Poutine à l’action. Hollande qui a insulté copieusement les deux ne doit pas dormir très bien, Merkel non plus, le début de 2017 va être rude.

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