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Humeur de Loup : Toi, ami policier Par T34

giphyToi, ami policier  Par T34

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Tout absorbé que tu étais à ta mission de maintenir la paix civile, tu ne t’es pas rendu compte que ce pays avait changé, pour de bon. Transformé à jamais, malgré tes efforts, ton implication, tes sacrifices, familiaux notamment.

Ce jour-là, à Viry-Châtillon, le cocktail a frappé… Le cocktail de la terreur, la terreur que tentent d’infliger d’implacables “sauvageons”, véritables fauteurs de troubles devenus d’incontrôlables anges de la mort, faute de volonté politique de traiter cette gangrène, ce cancer dont les métastases se révèlent de plus en plus douloureuses au fil des lâchetés politiques et des trahisons qui égrènent l’histoire contemporaine de ce pays.

Tu es encore groggy, incapable de comprendre, d’appréhender cette violence féroce et sanguinaire qui veut te faucher, t’assassiner, t’exécuter…  Toi, le représentant de la force légale légitime, que l’on s’acharne à éliminer. Parce que tu symbolises l’autorité et une société européenne aux antipodes de cette vague barbare et sauvage dont la cruauté est décidément mésestimée.

Poilu des temps modernes, dont la bonne société parisienne ne veut connaître ni reconnaître l’existence, ou le sombre quotidien dénué de sens. Tu arpentes cette première ligne que sont devenus les “quartiers”, jamais à l’abri d’une émeute aussi soudaine qu’inopinée, d’un tir de carabine malavisé ou encore d’un cocktail Molotov lancé pour tuer.

Tes conditions de travail sont déplorables, et ton quotidien pesant. Toi qui partais pour défendre la veuve et l’orphelin, habité de cette mission noble et valeureuse, tu ne sais plus pourquoi tu t’es engagé. Non pas parce que l’ennemi s’est apaisé, mais parce que la société t’a trahi. C’est toujours de l’arrière que vient le coup de poignard, ce coup vil et fourbe qui perce la chair et transperce le coeur. L’ingratitude guette là où tu ne l’attendais pas. Embusquée derrière la bien-pensance généralisée, elle te surprend et te blesse mortellement.

Ne te détrompe pas. Ce n’est pas toi, individu, qui est ciblé. C’est l’idéal que tu incarnes et dont tu demeures animé au quotidien, malgré les pantalonnades de ta hiérarchie et les camouflets de la presse subventionnée. Subissant affront après affront, tu ne cèdes pas à la tentation d’aller les envoyer se faire foutre et d’attendre le jugement dernier. Tu crois à ton combat et, vaillamment, inconsciemment presque, tu poursuis ton engagement coûte que coûte, souvent au prix de ta vie privée. Tu t’es engagé pour la France, tu restes pour les copains. Ces camarades, devenus compagnons et amis. L’esprit de corps de la police.

Esprit de corps qui se délite en raison d’une hiérarchie négligente, lâche et tout occupée à s’acoquiner avec de veules hommes politiques dont l’incurie et l’impéritie menacent sérieusement l’avenir de ce pays. C’est toujours par la tête que pourrit le poisson. Pauvre de toi, tu ne peux même pas compter sur tes sournois camarades syndicalistes, trop accaparés par leurs arrangements et compromis avec la traître direction de la police nationale. Leur promotion passe avant l’intérêt du peuple français et des camarades, n’est-ce pas? Croyais-tu sincèrement qu’ils représenteraient tes intérêts? Je ne les qualifierais pas de syndicats du crime, mais je ne peux m’empêcher de noter qu’ils en défendent indirectement les intérêts en se foutant royalement de tes revendications. Tu souhaites obtenir un cadre juridique assoupli pour user de la légitime défense? Que m’importe! j’ai un pot avec tel ponte de la police, qui pourrait m’envoyer couler des jours heureux dans un DOM lointain et tranquille. Moi, syndicaliste, je te serre la main, te souris et te crache à la gueule. A toi, ami policier, de cesser tes relations avec ces gens-là. Il en relève de ta responsabilité, il en va de ton intégrité.

C’est pour cette raison-là que je t’écris aujourd’hui. Ta révolte est légitime et salutaire. Mais ne te leurre pas, il n’y aura pas de réforme. Lutter contre l’ineptie de la politique de sécurité du gouvernement français s’apparente à remplir le tristement fameux tonneau des Danaïdes. Tu perds ton temps. Tu obtiendras certainement des crédits budgétaires, mais qui seront tellement dilués par les échelons bureaucratiques que tu n’en verras probablement jamais la couleur. Mais tu n’acquerras ni le respect qui t’est dû, ni le soutien moral indispensable à ta mission. Les politiques cèderont toujours devant les droits-de-l’hommistes détenteurs de la vérité universelle.

Mais que faire?, me rétorqueras-tu. Comment contourner l’immobilisme des syndicats et les prévarications de ma hiérarchie?, poursuivras-tu. Je te réponds: quitte la police nationale! Ou alors restes-y, mais comporte-toi différemment. D’abord, efforce-toi de renouer ce lien si nécessaire et vital avec la population locale. Tu es trop souvent employé comme janissaire percepteur des impôts indirects, j’entends les amendes pour conduite irrégulière sur la route, et autres idioties. Combien de Français de bonne foi te mets-tu à dos en appliquant à la lettre cette politique insidieuse?! Ne laisse pas le lien avec le peuple se distendre, c’est le socle sur lequel tu dois t’appuyer pour mener ta mission à bien. Ensuite, cesse de compenser la bêtise et l’incurie de tes supérieurs par le sacrifice de ta vie privée. Tu dois t’occuper de ton conjoint et de tes enfants, c’est le socle de ta vie sans lequel tu ne peux rien faire. Multiplier les sorties de nuit pour contrebalancer le manque d’effectifs ne sert à rien. Cela t’épuise et te rend furieux et misérable, malgré ton attachement au métier. Préserve la flamme de ton engagement et ne deviens pas dégoûté trop vite, tu risques de claquer la porte sans rien achever. Enfin, informe les citoyens de ton pays des maux qui le gangrènent, afin que ces derniers prennent conscience de ce qui les attend. Tu ne peux reprocher aux Français de ne pas prendre fait et cause pour toi si tu ne leur racontes pas ton quotidien, si tu ne partages pas ton expérience avec eux. C’est comme cela que tu contribueras au redressement sécuritaire tant attendu.

Et, lorsque le pays aura appréhendé la tragique situation dans laquelle il se trouve, et qu’il te regardera différemment, pour ce que tu es vraiment, c’est-à-dire le premier rempart contre la barbarie, tu retrouveras alors ta dignité et ton honorabilité.

A toi de jouer, l’ami!

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