Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito de Bruno Bertez : Le couvercle du cercueil se soulève. History is again on the move!

Le couvercle du cercueil se soulève. History is again on the move!

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Brunobertez.com Le 11 Novembre 2016

J’ai choisi d’insister sur ce que j’ai tendance à considérer comme un tournant, une nouvelle phase. Cela n’est pas sûr à 100%, je prends des risques en étant aussi clair. Je passe en quelque sorte à la limite. Vous savez que j’écris en caricature.

Mais la probabilité est bonne, sinon forte, que j’ai raison. Attention cela ne veut pas dire que “c’est gagné”, loin de là, mais si ce n’est pas maintenant, ce sera la prochaine fois. La brèche est faite dans la calotte glacière. Un coin est enfoncé dans le cercueil.

Changeant d’angle d’interprétation, je mets de côté la finance qui n’est qu’un signe, un imaginaire et je reviens à l’essentiel, l’Histoire, les forces de l’histoire.

Depuis 35 ans, et singulièrement depuis 2008, “ILS” sont arqueboutés pour résister, pour faire en sorte que l’Histoire s’arrête avec leur système. Les imbécillités de Fukuyama en sont le reflet complaisant. La taupe des contradictions inhérentes, internes au système, fut-il financiarisé, c’est à dire propulsé dans le monde des signes et de la disjonction, continue cependant de creuser.

Alors qu’en 2007 ”ils” étaient persuadés de réussir, voilà qu’ils rencontrent le mur, les limites. Le truc, le trick qu’ils ont utilisés pour entretenir les illusions, bégaie : le cycle du crédit bute sur le surendettement privé. Qu’à cela ne tienne, ils transfèrent sur le Public, ils socialisent. Cela les oblige à l’austérité populaire, et peu à peu la machine se grippe : faute de revenus, faute d’acheteurs ils rencontrent ce que Bernanke appelle l’insuffisance de la demande globale, autrement dit la surproduction, comme dans les années 30.

Et peu à peu tout s’enchaine, pour tenir malgré tout, ils “printent” de la fausse monnaie, ils privatisent à leur profit les banques centrales, les ultra riches s’enrichissent encore plus, les inégalités insolentes deviennent de plus en plus visibles et le cynisme des élites de plus en plus scandaleux.

Le populisme commence à monter, à enfler, à prendre son essor. Les parades s’avèrent misérables, elles aggravent le fossé : ils font la bêtise de rabaisser le peuple, de le démoniser, de l’insulter, “les “déplorables” les “braillards” se rebiffent. Ils prennent conscience d’eux même.

J’analyse les conditions financières, non pas en termes financiers, mais presque en termes historiques ou sociologiques ou mieux encore et plus audacieux, psychologiques.

 J’ai toujours suggéré que le recours à l’endettement avait à voir avec le global, avec le systémique, avec l’histoire. La dette est un truc pour arrêter l’histoire. La dette, c’est ô temps suspend ton vol. Pas de jeu de mots sur le mot ”vol” s’il vous plait.

Ce qui recouvre l’idée suivante : le cycle d’humeur déflationniste (résignée) des peuples touche à sa fin, les peuples font sauter les limites “rétentionnistes”, mortifères, imposées par la bourgeoisie pervertie par la finance, par la bien-pensance qui n’est rien d’autre que le costume de la répression.

Les forces de vie reprennent en quelque sorte le dessus sur les forces de mort. L’équilibre entre les braillards et les classes constipées se modifie. Les braillards sont loin d’avoir gagné, mais ils ont enfoncé les portes de la citadelle.

Les hommes en gris et costumes trois pièces vont ils résister ? La victoire des peuples, qui incarnent et mettent en œuvre les forces de vie est en train de tenter  de venir à bout, de soulever  les couvercles que les élites voulaient clouer sur leurs  cercueils .

Les populistes feraient bien de ne pas se tromper d’analyse : pour gagner il leur faut parler aux braillards, les conduire, les unir, les galvaniser, il faut surfer sur cette vague d’énergie et d’irrationnel.

Surtout il ne faut pas essayer d’endosser le costume des « hommes en gris », surtout pas essayer de devenir « respectable ».  Ici je pointe les erreurs de certains, suivez mon regard. Ce qui compte c’est l’instinct, la force du courant de la révolte, pas les contenus.

Celui qui gagne, ce n’est pas celui qui met son drapeau dans sa poche, qui se bat sur le terrain choisi et balisé par ses adversaires, non, celui qui gagne c’est celui qui impose son terrain, son champ de bataille.

Les adversaires se sont défendus au nom du politiquement correct, c’est le sens de toutes les parades, celles contre le Brexit, celles contre Trump, celles contre les soulèvements populistes et ce sera encore le sens, on le voit ces dernières heures, ce sera les sens du combat présidentiel français de 2017.

On va continuer de jouer non pas les Misérables, mais les Déplorables contre le politiquement correct, contre la déférence, contre la victimisation, contre le-droit-de -l’hommisation, contre la repentance, j’en passe dans ce registre, mais vous m’avez compris. On va jouer le pouvoir des “Pussy” comme le dit l’excellent Clint Eastwood, contre “the basket of deplorables” de Clinton. Clint contre Clinton ! On va vous jeter au visage tous ces “isme” qu’ils ont monté en épingle, perverti, privé de sens : racisme, sexisme, colonialisme, homophobisme, islamophobisme. Quand on y sera, n’oubliez jamais : tout cela est un truc ! Un truc pour que vous montriez de la repentance, de la déférence, et que vous confiez le pouvoir à ceux qui se posent en … rédempteurs de vos fautes !

Ils vous salissent pour se poser comme ceux qui vous blanchissent. Ils bombardent, massacrent les islamistes mais ils les importent afin que leur jeu scélérat puisse continuer. Ce n’est qu’un exemple. Ces soit disant progressistes, soit disant modernes, soit disant rédempteurs ne sont intéressés que par une chose : le pouvoir.

N’oubliez jamais ceci : la victimisation, la défense des victimes ce n’est plus rien d’autre qu’un moyen utilisé pour la conquête du pouvoir. Les victimes ils s’en foutent, ils les créent, s’il n’y en a pas assez, ce sont eux qui misérabilisent les sans-dents. Ils produisent le chômage et la régression pour pouvoir se poser comme luttant contre !

Les peuples ont de l’intuition, et c’est cela qu’ils ont sinon compris, du moins ressenti.

BRUNO BERTEZ

EN BANDE SON : 

2 réponses »

  1. Remarquable article! Il y a une ou deux choses que je n’y comprends pas, mais quelques vérités! Dont une m’a rappelé un des préceptes que Don Juan Matus a donné à Carlos Castaneda. Je signale au passage que toute la niaiserie, pâmée devant le surnaturel et les états de conscience modifiée, n’y a vu que du feu! « ne t’aventure jamais sur le territoire de ton ennemi, laisse le venir sur le tien! »

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