Renzi comme Cameron a mis son poste de premier ministre  en jeu, comme cela s’est passé pour le Brexit. Selon les sondages il s’acheminerait vers une défaite. Cela augmenterait la confusion européenne et mondiale. Draghi a deja dit qu’il achèterait les dettes de l’italie en cas de pertubation sur les marchés. Il n’a pas le choix car compte tenu de la situation des banques, gorgées de papier du gouvernement, si il ne le faisait pas, ce serait la debandade. Draghi va donc soutenir les banques italiennes et indirectement les banques françaises, si le besoin s’en fait sentir .

La situation Italienne se caractérise par le chaos, l’incertitude et la confusion depuis des décennies. l’Italie, économiquement est dans une longue dépression. La croissance a disparu depuis longtemps et on s’installe dans la régression.

Le problème le plus immédiat est bien sur celui des banques : elles ont plus de 400 milliards d’euros  de prêts non performants, c’est un minimum car tout est faux. Cela représente plus de 20% du GDP Italien.  Tout est imbriqué, les banques, les déposants, l’état.

Les prêts non performants de l’italie représentent un tiers des NPL européens. En fait l’Italie vient en tête des pestiférés parmi les pays capitalistes et parmi les européens. L’investissement net a disparu, la productivité stagne ou regresse, le taux de profit a chuté de 30% depuis 2004.

Avec une économie en regression, un taux de profit en chute, des banques décapitalisées, l’Italie est un « modèle ». On ne compte pas moins de 8 grandes banques candidates à la faillite. Sur la base d’une comptabilité normale, les banques italiennes n’ont plus de fonds propres, il faudrait au moins 50 milliards dont 13 pour Unicrédit. Le Fonds Atlante monté pour aider les banques en difficulté n’a pas de ressources et c’est un Ponzi à peine déguisé. L’Allemagne veut faire rendre gorge aux Italiens, elle voudrait que  ce soient eux qui paient pour les pertes et recapitalisations des banques. Politiquement cela est à notre avis impossible. Mais il est politiquement impossible pour l’Allemagne de revenir sur ses positions car cela augmenterait la popularité des eurosceptiques comme AfD.

Si Renzi venait à perdre le referendum et à tenir sa promesse de démission, ce qui est maintenant beaucoup moins sur, les élections générales pourraient bien appeler au pouvoir le mouvement populiste Five Stars. Nous avons suggéré en son temps que Five Stars était moins populiste qu’il n’y parait car il est en sous mains financé par une fraction des élites. Five Stars est une sorte d ‘autre fer au feu.

BRUNO BERTEZ