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Etats-Unis / Prix Nobel du pet : Sanctions russes – une bénédiction pour Trump ?

30 Décembre 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus Chroniques du Grand Jeu

Les trois prochaines semaines risquent d’être rock&roll, tant Obamaboul semble décidé à laisser le déluge derrière lui. Humilié d’être totalement marginalisé dans le dossier syrien par la prise en main des trois boss (Russie, Iran, Turquie), régulièrement giflé par Poutine sur la scène internationale, mortifié par l’hilarante débandade de la présidentielle, il nous sort un pet du cerveau dont il a le secret.

La « confidence » d’un « responsable anonyme » de la CIA s’est, par la magie de l’effet boule de neige médiatique, transformée en « piratage de la démocratie » par Poutine. Ah d’accord… Comme pour le Boeing de la Malaysian Airlines au-dessus de l’Ukraine, on attend encore le moindre début de soupçon de preuve, mais le camp du Bien n’en a cure : ce qu’il dit est d’or et ne doit pas être discuté. Des preuves ? Mais voyons, que chantez-vous là, croyez-nous sur parole, le reste n’est que propagande russe

La journaloperie a embrayé au quart de tour, du moins ce matin, car le barrage de critiques des lecteurs a obligé les rédactions à mettre de l’eau dans leur vin. Un ahurissant article du Fig à rot hurlant à la « menace russe sur la démocratie américaine et européenne » (pourquoi pas jupitérienne tant qu’on y est) a disparu corps et bien pour faire place à des analyses plus honnêtes. Est également réapparu le mot « présumé » piratage.

Qu’il soit vrai ou faux – nous nous étions posé la question en juillet -, ce « hackage » est bénin en comparaison des multiples coups d’Etat, changements de régime et autres révolutions de couleur perpétrés par Washington. Comment dit-on l’hôpital se fout de la charité en anglais ?

La mise à disposition du public d’informations véridiques auparavant cachées devrait également être applaudie par les parangons de la liberté de la presse. Ce qui, à une époque, aurait été appelé avancée démocratique est aujourd’hui qualifié de « menace russe » et de fake news. Orwell, nous voilà ! La guerre, c’est la paix… et la vérité, c’est le mensonge.

N’ayant plus que 20 jours à tirer, Barack à frites ne s’arrête pas à ces détails. Pour torpiller encore un peu plus les relations russo-américaines et savonner la planche à son successeur, il expulse 35 diplomates russes et leur famille, et confisquedeux « retraites » russes sur le territoire US. C’est sans doute ici que les perfides agents du KGB préparaient la fin du monde :

Ironisant sur la « paranoïa » d’Obama et « l’agonie anti-russe » (dixit Medvedev), Moscou l’a ensuite joué tout en finesse. Réponse de Poutine : il n’expulse personne, souhaite au président états-unien une bonne année et invite les enfants des diplomates américains à Moscou à venir fêter le Noël orthodoxe au Kremlin ! La Maison Blanche doit verdir de rage…

En ne « s’abaissant pas à faire de la diplomatie de cuisine » et en prenant une posture gandhienne, Vladimirovitch a gagné la bataille médiatique face à l’agité du bocal de Washington.

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Obama est-il un saboteur ou un « allié objectif » du trumpisme ? En quelques jours, le monarque sortant s’est révélé hyperactif, donnant l’impression de bloquer la future administration Trump.

Il a d’abord, usant d’une loi de 1953, banni de façon « permanente » le forage dans de vastes zones maritimes arctiques et atlantiques, puis il a usé d’une antique loi de conservation de la nature (1906) pour transformer 700.000 hectares dans le Nevada et l’Utah en parc naturel, interdisant ainsi toute concession de forage. Tant mieux pour les Navajos. Ou tant pis ?

À cela, il faut ajouter le démantèlement du National Security Entry-Exit Registration System, système mis en place par G.W. Bush après le 11 septembre pour pister les immigrants en provenance de foyers ou États terroristes. Un système tombé en désuétude, qui cependant n’attendait que la future administration Trump pour se révéler utile.

Il y a eu, bien sûr, la demande faite aux services secrets de produire une information (en attente) sur le piratage électoral russe, puis la récente mise hors la loi d’Israël, et maintenant les sanctions contre la Russie pour son rôle joué « dans le processus démocratique » (WikiLeaks s’était simplement substitué au défunt journalisme d’investigation américain).

Bref, ces mesures régaliennes (le régime présidentiel américain est aussi l’héritier d’une monarchie) semblent interdire à Trump de mettre en place sa politique d’indépendance énergétique, prélude à une réorganisation des alliances en vue de lutter contre le terrorisme de l’islamisme radical comme contre celui du libre-échange mondialiste.

La perpétuation du désordre, en somme. Sauf que…Sauf que l’adversaire principal de Donald Trump est incarné par les républicains. Pas ceux de l’industrie pétrolière, ses nouveaux amis… mais ceux des industries de l’armement, bellicistes aujourd’hui bousculés budgétairement par Trump, ou ceux des chambres de commerce, pro-immigration. Un aréopage représenté par des parlementaires qui s’accrochent : John McCain et Lindsey Graham (récemment en tournée dans les pays baltes) et les leaders des deux chambres : Paul Ryan, Brutus en herbe, et Mitch McConnell, Talleyrand sans la classe. Des génies ancrés dans le passé, incapables de comprendre les infections virales du nouveau siècle, et toujours prompts à sortir de la bouteille.

Or, en quelques jours, Obama vient de rendre un immense service à Trump. Il lui permettra d’abord de clarifier le débat, rassemblant les élus républicains et démocrates de la base, laissant les caciques sur la touche, avec un choix clair : entre une politique de croissance économique (avec une série de réorganisations juridiques, industrielles, financières, politiques, culturelles, diplomatiques, idéologiques) et le chaos mondial (en maintenant un statu quo géré par des arrivistes incompétents qui mènent les peuples vers le précipice).

Obama offre, de plus, à Trump un certain bornage, lui permettant désormais de négocier avec l’industrie, en particulier pétrolière, en échange de rectifications politiques.

Mais surtout, en lançant des sanctions molles contre Poutine, Obama permettra à Trump de contenir « ses » russophobes et d’enterrer la polémique, à moins que les « preuves » à venir de l’ingérence russe ne lui soient extrêmement dommageables. Peu probable…

Poutine ne s’est ainsi pas trompé, s’abstenant de toute mesure de rétorsion… pour l’instant.

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http://www.bvoltaire.fr/andrearchimbaud/sanctions-russes-une-benediction-pour-trump,303221?mc_cid=21eca5280b&mc_eid=b338f8bb5e

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EN BANDE SON : 

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