Commentaire de Marché

Le marché devient, il va devenir politique, un champ de bataille Par Bruno Bertez

Le marché devient, il va devenir politique, un champ de bataille

Même quand on veut se consacrer aux nouvelles, c’est à dire aux faits il est difficile de ne pas introduire des commentaires et des appréciations.  L’actualité étant politique, c’est difficile, mais c’est également dangereux.  Ceux qui vont dans cette direction, prennent le risque que les gardiens du temple, les attendent au tournant, prêts à les  taxer de conspirationnisme.

Le crime de conspirationnisme a été créé justement pour dissuader l’esprit critique et les interprétations gênantes pour les « dominants ». Les « dominants » dominent par la persuasion et l’influence sur l’opinion. Mais ils ont une technique très particulière, qui consiste à ne pas mentir, mais à juxtaposer des vérités partielles sans jamais tracer les liens de causalité. Ce qui finalement contribue à créer un monde faux, un monde Potemkine. Par exemple ils ne nient pas le caractère anormal de la situation économique puisqu’ils reconnaissent la croissance séculaire lente, mais ils refusent d’admettre que ceci est une conséquence directe d’abord de la crise de 2008 et indirecte ensuite des remèdes qui lui ont été portés. Ils refusent   d’admettre qu’ils ont tenté de sauver un ordre social injuste et dépassé au prix du sacrifice de la croissance et de l’élargissement des inégalités. Ils refusent de reconnaitre l’importance de l’excès de dettes et la défaillance structurelle du système monétaire. Bernanke s’est trahi un jour d’ailleurs en le disant dans une réunion avec ses homologues européens. Il avait dû boire un cocktail de trop.

Dans le monde actuel, surinformé, noyé sous les nouvelles, celui qui apporte une valeur ajoutée est celui qui trie, qui hiérarchise, qui relie les causes et les effets, qui interprète et finalement celui qui produit, qui offre le sens. Or celui-là est forcément un rebelle. Pourquoi ? Parce qu’il révèle des liens cachés, des articulations organiques entre les nouvelles disparates et qu’ainsi il met à jour des projets, des stratégies, des logiques cachées ou même inconscientes. Souvent indicibles et indécentes.

Le travail d’informer c’est de l’herméneutique, de la maïeutique, de la mise à jour de ce qui est enfoui, c’est le non-dit ! Vous imaginez bien que ceci est quasi sacrilège ; ce sont les grands prêtres du système, les experts, les élites cooptées ou auto- proclamées qui normalement ont le monopole de ce travail pour et , au profit de la classe   dominante.

Vous, le vulgaire, vous êtes noyé sous les « news » et on vous a même fait ingurgiter la théorie de l’information et des marchés efficaces pour mieux vous gruger, mais eux, les « news » ils s’en tapent, ils savent que c’est l’écume, ce qui les intéresse, c’est le sens. A vous l’accidentel, le court terme, à eux la stratégie, le long terme.

Exemple, on vous abreuve de nouvelles sur les populistes, création tout à fait artificielle des « gauches libérales » qui ont trahi les peuples du travail. Vous entendez quotidiennement des vilénies sur les populistes, vous croyez que ceci correspond à des vérités et que le populisme c’est le mal absolu. Vous tombez dans le panneau des gauches qui vous disent nous sommes les remparts contre le populisme et vous votez pour elles ! Au passage vous ne comprenez même pas que l’on vous a fait voter contre vous même, pour un danger bidon, illusoire, crée de toutes pièces et qu’en réalité votre vote a été un vote pour valider une hausse de votre exploitation en tant que travailleur, valider des réformes scélérates, valider votre laminage, approfondir l’Europe anti démocratique, accélérer votre régression sociale la vôtre, et celle de vos enfants. Voilà comment fonctionne le système.

Et c’est parce qu’il fonctionne comme cela que le travail d’informer est devenu un travail de décodage, un travail de décryptage. Il faut montrer, faire toucher du doigt ce qu’il y a derrière. Vaincre la barrière de l’enfumage, du doute et du « non ce n’est pas vrai, cela ne peut pas être comme cela, ils n’oseraient pas » . Un travail passionnant mais dangereux car conflictuel.

Si vous, vous tracez les liens, si vous approchez de la vérité alors, là ils sortent les censeurs et proclament que vous êtes conspirationniste, raciste, « déplorable » et pourquoi pas facho, même si vous luttez contre le fascisme.

Nous faisons ce développement, non pour nous, car personne ne nous attaque pour conspirationnisme, tant il est évident que nous luttons contre lui, (et puis notre pensée est un peu trop complexe pour eux); nous faisons ce développement car nous le soutenons tactiquement en ce moment . Beaucoup de bonnes choses qui paraissent dans la presse ces jours-ci peuvent prêter le flanc à cette critique de conspirationnisme : elles tracent des lignes là où il n’y a que des pointillés, elles remplissent des blancs.

Ce qui se passe aux USA n’a de sens que si on comprend qu’après avoir voulu empêcher la nomination de Trump, la stratégie suivante est de le délégitimer, de le neutraliser puis de le pousser à la porte par une sorte d’empeachment.

Le marché financier est l’un des théâtres d’opération. La hausse de la Bourse, le Trump Rally ont protégé Trump pendant un certain temps et nous avons pu suivre quotidiennement les commentaires, les évolutions soi-disant objectives qui ont accompagné le mouvement. Le rally boursier a fait beaucoup pour protéger Trump et lui faire des alliés de circonstance.

Le rallye boursier est à la fois une protection pour Trump et en même temps son risque : si le rally se transforme en débandade alors Trump perd un rempart. Sa popularité déjà faible, autour des 30%, va chuter et il deviendra un « lame duck ». Un canard boiteux. Mais pour que la baisse soit sanglante, il faut d’abord que l’on monte et que les cours soient devenus vulnérables. C’est la technique dite des Rothschild : ils emballaient les cours des titres de leurs adversaires avant de les faire chuter en boule de neige.

Les cours sont-ils déjà assez élevés maintenant ? La question se pose car nous avons vu passer des banderilles, des signes avant-coureurs. Mais notre conviction n’est pas faite. La surévaluation est encore discutée.

Ce qui est sûr c’est que l’on prépare le terrain. On parle et on publie beaucoup de choses sur la surévaluation. On relie le rally boursier aux futurs rabais fiscaux, on lie le succès de la réforme du Healthcare aux futures réformes fiscales ; si Trump échoue le test du Healthcare, il échouera dans les baisses d’impôts et les grands travaux etc. Le tapis sera d’autant plus tiré sous ses pieds que Yellen a entamé la normalisation monétaire.

En attendant on essaie de faire le vide autour de lui, de le priver de ses conseils, de ses soutiens. Qui a remarqué que Trump lâche et abandonne des soutiens, il croit se protéger en les abandonnant et il ne se rend pas compte que ce faisant, il fait ce que veulent ses adversaires, il s’isole et s’affaiblit. On dessine un paysage, on balise un champ dans lequel vont venir s’inscrire les évènements futurs, on dessine le futur champ de bataille.

Au niveau des intermédiaires, des médiations de la démocratie, Trump a peu de soutiens, il a été élu quasi en direct grâce à des couches sociales spécifiques, pas grâce à des corps intermédiaires. Il ne contrôle ni le parti républicain, ni son organisation. Encore moins son financement. Les conservateurs, les « conservatives » font un bout de chemin avec lui, mais ils le soutiennent comme la corde soutient le pendu, ce n’est pas un des leurs.  C’est ce que l’on voit avec les frères Koch, le Cato Institute, la Heritage Foundation. Les corps intermédiaires vont chercher à profiter de Trump : les banques ne l’attaqueront pas tant qu’elles  n’auront pas obtenu les réformes qu’elles souhaitent, les industries traditionnelles ne le pilonneront pas  tant qu’elles espèreront des mesures protectionnistes, tout cela est évident, mais sur le fond Trump est isolé, et les autres, tous les autres sont en embuscade.

Et c’est ce qui va être déterminant sur l’évolution des marchés financiers.

6 réponses »

  1. A propos des patriotes et des souverainistes :

    Les patriotes – souverainistes ont le choix :
    1- Ceux qui sont de droite peuvent voter pour le Front National.
    2- Ceux qui sont de gauche peuvent voter pour l’UPR.

    Concrètement : que proposent-ils pour l’après-euro ?

    Concrètement : tout le monde a maintenant compris que l’euro est un échec total. La question est : QUAND l’euro va-t-il exploser ?

    Toujours concrètement, la question suivante est :

    Quand cette monnaie de tarés explosera, il faudra imprimer des nouveaux billets en francs.

    L’UPR a déjà choisi quels personnages de l’histoire de France illustreront les nouveaux billets de 10 francs : Rouget de Lisle, et au verso un sans-culotte.

    Billet de 20 francs : Léon Gambetta, et au verso Jean Jaurès.

    Billet de 50 francs : les membres du réseau Manouchian.

    Billet de 100 francs : Charles de Gaulle, et au verso Félix Eboué.

    Billet de 200 francs : la statue de la République, et au verso la statue du Génie de la Liberté, place de la Bastille.

    http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2010/11/upr-tract-sortie-de-leuro-26-novembre-2010.pdf

    Conclusion :

    Le choix de ces futurs billets montre l’opposition totale aux idées de l’extrême-droite.

    Selon François Asselineau lui-même, la majorité des adhérents de l’UPR sont de gauche.

  2. les patriotes souverainistes ne sont ni d’une fausse droite ni d’une fausse gauche ,ils sont anti mondialistes et anti mondialisme point , car ils savent depuis longtemps que les différences de tout ordres quelques qu’ils soient entre les pays sont irrémédiables et qu’il faut être complètement crétin comme les socialistes ou salauds comme les financiers apatrides poury croire pour les premiers et le vouloir pour les seconds,alors peu importe la forme que prendront les futurs talbins,c’est discuter du sexe des anges,il serait plus judiceux de savoir contre quoi cette devise s’adossera

  3. Et le billet de 500 francs ? Avec François Hollande sur une fesse ?
    Pardon, UNE FACE scusez et Mitre rang à l’envers ?
    Ça d’vrait plaire et peut-être déclencher des cons version ?

    Hein ? Ben tsé ….

  4. « Dans le monde actuel, surinformé, noyé sous les nouvelles, celui qui apporte une valeur ajoutée est celui qui trie, qui hiérarchise, qui relie les causes et les effets, qui interprète et finalement celui qui produit, qui offre le sens. »…. La résistance à l’oppresseur implique beaucoup de travail personnel, une vocation pour la quête de vérité proportionnée au dégoût du mensonge et de la manipulation. La mission d’un résistant s’accompagne d’un sens aigu pour l’insoumission face à la dictature culturelle qui s’applique à nous faire aimer notre servitude dans le meilleur des cas, sinon à nous étouffer en clôturant la pensée critique et faire de nous des parias psychopathes dangereux à enfermer et/ou redresser ou plus simplement de gentils demeurés qu’il faut traiter par la plus stricte indifférence… tendance, ceci dit, qui commence à passer de mode -décodex faisant foi-
    QUE LA LUTTE CONTINUE! LA FOI EST A LA VÉRITÉ CE QUE LE CŒUR EST A L’AMOUR… SANS COMPROMIS QUANT AUX ACTES… EN PLEINE CONSCIENCE ET RESPONSABILITÉ.
    Merci pour votre travail lumineux.

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