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Souverainisme vs Mondialisme : Marine Le Pen à Moscou…sous influence Bannon

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Marine Le Pen à Moscou…sous influence Bannon

Je sais que vous représentez un spectre politique en Europe qui croît rapidement», a déclaré le président russe à la candidate au parti anti-Europe et anti-immigration du Front national.

Le Pen a retourné l’admiration publique, disant que  Poutine représente une « nouvelle vision » du nationalisme conservateur et de la souveraineté, tout comme Donald Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi.

Il y a un commentaire extérieur (non-français) intéressant, parce que sorti du contexte écrasant d’emportement et de médiocrité des batailles internes et franco-françaises ; il est d’Alexander Mercouris, commentateur de haute tenue, expérimenté et favorable conditionnellement à Poutine, et à Le Pen d’une certaine façon, dans les deux cas selon des argumentations extrêmement structurées et sans la moindre concession démagogique. Mercouris juge cette visite de Le Pen comme “très risquée” et comme “extraordinairement courageuse” (d’un point de vue électoral) :

« Marine Le Pen was in Moscow at the invitation of the State Duma.  Her decision to travel to Moscow during the election and to meet with Putin there is however an extraordinarily brave one, since it is bound to open her up to more charges that she is Putin’s stooge.  As it is Le Pen – like Donald Trump during the US election, but far more trenchantly and far more consistently – has repeatedly made known her support for good relations between France and Russia, has repeatedly spoken of Crimea as part of Russia, and has made crystal clear her opposition to the sanctions the EU has imposed on Russia. »

Mercouris ajoute que la stratégie choisie par Le Pen en allant voir Poutine, vise éventuellement à se concilier les votes des agriculteurs français qui soutiennent une levée des sanctions contre la Russie (cela au détriment de Fillon, juge Mercouris) : « If so then it is a high risk strategy, but with Marine Le Pen battling against heavy electoral odds, it is clearly one she is prepared to risk. »

Nous serions assez proche de cette appréciation de Mercouris mais nous aurions une explication plus précise, quoique n’allant pas nécessairement dans le sens qu’il suggère, d’un point de vue tactique et à condition d’aménager le terme “stratégie” pour un terme plus long que l’élection. Lorsque Mercouris écrit que Le Pen “se bat contre de très fortes résistances électorales”, et que pour les vaincre, elle a choisi une “stratégie à haut risque”, nous pourrions orienter la même logique selon une approche un peu différente, et tactiquement très différente.

Nous avons déjà suggéré que Le Pen est extrêmement préoccupée par la situation qu’elle affronterait si elle était élue. D’une certaine façon, cette “stratégie à haut risque” que suggère la rencontre avec Poutine pourrait être appréciée également comme étant une façon de réduire ses chances de l’emporter sans paraître ne rien céder ni laisser croire à un tel dessein, et tout en affirmant une stature internationale pour l’après-7 mai. Cela reviendrait à écarter une victoire dont elle ne saurait que faire en se préparant à d’autres événements.

(D’un point de vue politique rationnel prenant en compte les considérables difficultés qu’elle affronterait si elle était élue, la meilleure issue pour Le Pen serait, selon notre point de vu, d’être battue avec un pourcentage maximal [plus de 40%], ce qui la mettrait dans une position de quasi-non-représentation démocratique selon le système électoral et les coalitions “républicaine” de ses adversaires pour stopper le FN à tout prix, alors qu’elle représenterait près de la moitié des Français, – une situation politique quasiment intenable pour le nouveau président… Cela, en attendant 2022, ou bien avant, et même bien avant…)

http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-la-transversale-des-fureurs-ultimes

Eric Zemmour

L’égérie de l’Alt right

 

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