1984

Mondialisme vs Souverainisme : Mesure de la guerre civile en cours aux USA – Interview de Doug Casey

Mesure de la guerre civile en cours aux USA

dedefensa.org 23 Mars 2017

Cette interview de Doug Casey, un de ces analystes financiers indépendants d’une notoriété reconnue, comme on en trouve autour de Wall Street et dans la presse alternative/antiSystème; est d’un réel intérêt pour poursuivre le travail essentiel de déterminer la situation actuelle des USA. L’intérêt de l’interview est de constater d’abord avec quelle facilité, avec quelle évidence, ce spécialiste des questions financières et économiques, dès qu’il trouve un biais, passe à une analyse de la situation disons culturelle ou sociétale, ou disons de guerre civile culturelle & sociétale, qui affecte l’Amérique. Il quitte son terrain de prédilection pour s’attacher à ce qu’il juge manifestement comme l’essentiel : l’extraordinaire désordre, la fantastique confusion et le climat de guerre civile qui touchent et embrasent aujourd’hui les USA. Il en arrive à la comparaison avec la Guerre de Sécession, dont il met en cause radicalement et justement à notre sens la dénomination officielle de “Civil War” pour lui substituer implicitement cette dénomination française de “Guerre de Sécession”, et pour mettre en évidence combien on se trouve aujourd’hui’jui, justement, dans une véritable “guerre civile”, et une guerre civile sans merci et paraissant comme sans issue tant ceux qui s’opposent sont absolument incapables de seulement se parler :

« Je n’ai jamais vu de toute ma vie une situation pareille. Il n’y a rien eu de semblable depuis la Guerre entre les États, qui ne devrait pas être nommée “Guerre Civile” parce que ce ne fut pas une guerre civile. Une guerre civile est une situation où deux groupes tentent de s’emparer du gouvernement. C’était une guerre de sécession, où un groupe tente de se détacher du reste. » Aujourd’hui, observe Casey, il y a une guerre civile culturelle, « où les gens des “États rouges” qui ont voté pour Trump, – qui forment une forte majorité géographique des USA, – sont alignés contre les gens qui vivent dans les “États bleus”, sur les deux côtes et dans les grandes villes. Ils ne contentent pas d’être hostiles et d’être en désaccord sur la politique ; ils peuvent même plus se parler. Ils se haïssent les uns les autres, véritablement avec leurs tripes. Ils ont des visions totalement différentes du monde. C’est un affrontement de cultures. » 

Cette sorte de point de vue et de méthodologie ne cesse de se développer chez tous les commentateurs sérieux aux USA. De plus en plus, leurs spécialités, leurs terrains de prédilection pour leurs commentaires, le cèdent au constat de cette situation de guerre civile qui déchire la Grande République. Il faut bien comprendre la puissance de l’expression : “guerre civile”, et non émeutes, contestation, etc. Même s’il n’y a guère de pertes humaines, comme on a l’habitude avec cette sorte de conflits, la psychologie et l’état de l’esprit y sont, et même augmentés exponentiellement à cause de la puissance du système de la communication qui est le champ principal sinon exclusif de ce conflit. L’on mesure alors combien la tension terrible de ces désaccords affectent les psychologies dans une mesure extraordinaire, rendant d’une certaine façon le conflit encore plus indéniable et insoluble, en état constant d’aggravation sans jamais rien qui ne puisse trancher.

L’Europe est encore très loin, à des années-lumière si l’on veut une marque symbolique, d’avoir pris conscience de l’ampleur formidable de cet affrontement qui bouleverse nécessairement tous les équilibres déjà instables, tous les arrangements bricolés et déjà le plus souvent faussaires du reste du monde ; bref, affrontement qui renforce d’un facteur crisique nouveau et sans doute décisif la situation crisique générale du monde. L’Europe est tétanisée par le moindre attentat, comme celui de Londres hier, sans comprendre qu’il ne s’agit que de conséquences indirectes et notablement atténuées, quoi qu’on puisse avoir de regrets du fait de la perte de vies humaines, de la sorte de conflit culturel et métahistorique qui déchire notre contre-civilisation, – sans besoin de terrorisme extérieur et d’origine douteuse pour cela ; et sans voir, l’Europe, que les USA sont aujourd’hui le terrain d’expérimentation le plus extraordinaire de cet affrontement qui est en train de mettre à nu et en plein jour l’état d’opposition inexpiable de deux conceptions métahistoriques existant au sein de cette civilisation-devenue-contre-civilisation, avec l’effet de cet affrontement destiné nécessairement à se manifester dans  son destin (de cette contre-civilisation) pour le bouleverser complètement.

En effet, cette “guerre civile” de la communication aux USA, faite pour s’étendre évidemment à l’Europe lorsque les dirigeants politiques européens seront obligés de cesser leurs simulacres divers pour écarter l’évidence, constitue le véritable “choc des civilisations” selon la formule qui fit la fortune de Samuel Huntington, mais pas du tout avec les acteurs qu’il mettait en scène. Les religions, les ethnies, etc., sont des espèces de cache-sexes dont on fait grand usage en s’offrant des querelles, justement sur le sexe des anges laïques, qui permettent de croire pouvoir continuer à respirer avec la tête dans le sable. Les USA, au moins, sont proches de la vérité-de-situation révolutionnaire, avec un affrontement qui, même s’il mêle des groupes épars qui n’ont pas tous saisi le sens et l’essence de l’enjeu, déploie au moins les véritables composants de cet enjeu. En fait, il s’agit de la “guerre civile” fondamentale entre les deux axes de notre métahistoire, entre la modernité dans sa phase postmoderne où le Système apparaît pour ce qu’il est, créateur de ce courant déstructurant et entropique, et les forces de résistance nées de la Tradition et opérationnalisées sous une forme antiSystème. Les groupes humains sont moins les instigateurs de cette “guerre civile” que les acteurs au mieux, les figurants le plus souvent ; il s’agit essentiellement, pour eux, de bien s’y reconnaître et de choisir leur camp judicieusement, en comprenant bien ce dont il est question.

Nous sommes ainsi très loin du seul cas de l’élection de Trump, de la personnalité de Trump, etc., même si ces éléments qui ont brouillé notre poiint de vue servent de symboles et de porte-drapeau à cette “guerre civile”…  Casey se dit satisfait de cette élection mais n’exprime pas une estime excessive pour Trump, avec des avis nuancés sur ses idées économiques ; il lui reconnaît “une personnalité complexe” mais ne voit pas en lui autre chose qu’un businessman qui entend conduire le destin des USA comme on dirige une société, donc beaucoup plus un avec l’esprit d’un mercantiliste qu’avec celui d’un philosophe. Mais on voit bien l’importance de ce jugement, lorsque l’interview passe à la question financière, à l’évolution du marché boursier ; Casey admet sans la moindre réticence ne comprendre plus rien à son fonctionnement et à son évolution, sinon de constater que le marché boursier « vit dans une hyperbulle […] Aussi mon sentiment est que l’économie peut s’effondrer… […] Aussi je ne veux jouer aucun rôle ni m’investir dans le marché boursier pour l’instant ».

On comprend alors que tous ces constats, sur Trump et ses incertitudes, sur ce marché boursier enfermé dans son hyperbulle, sur cette “guerre civile” comme jamais vue dans l’histoire des USA, sont reliés entre eux par le fait d’être des composants plus ou moins importants de notre Grande Crise Générale, qui est définie par l’événement de m’effondrement du Système. A cette lumière, tous les faits se relativisent par rapport à la définition qu’on donne d’habitude d’eux : qu’importe la réussite ou la politique de Trump, ce qui importe est qu’il ait été élu, provoquant un événement de considérable déstabilisation du Système, – et cela, quoi qu’il fasse ; et son élection alimentant en un incendie furieux une “guerre civile” dont il importe peu qu’elle ne soit que de communication pour en apprécier la puissance ; là-dessus, que “les marchés” se baladent dans leur hyperbulle, cela donne une touche élégante à l’ambiance générale de l’hôpital psychiatrique en folie… 

L’interview de Doug Casey est conduite par Nick Giamburno, pour InternationalMan.com. Il estégalement repris le 22 mars par ZeroHedge.com.

dedefensa.org 

http://www.dedefensa.org/article/mesure-de-la-guerre-civile-en-cours-aux-usa

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Doug Casey Has “Never Seen Anything Like This”

Doug Casey, auteur de nombreux best-seller dont « Crisis investing » en 1980 lorsque le paysage politique américain était en train de changer puisque passant de l’administration Carter à celle de Reagan. Maintenant, Doug Casey sent qu’une crise se profile dont l’ampleur serait équivalente voire pire qu’une guerre civile. Doug Casey explique ceci: « Aujourd’hui aux Etats-Unis, il semble qu’il n’y ait jamais eu autant d’antagonisme, c’est presque comme si nous étions au bord d’une guerre civile. Actuellement, il y a une atmosphère de haine aux Etats-Unis. Il fut un temps ou les républicains et les démocrates pouvaient être en désaccord, mais ils continuaient de dialoguer et ce même s’il y avait une divergence d’opinion. Aujourd’hui, ces deux groupes politiques se détestent. Et cela se finira mal. »

Doug Casey pense que l’effondrement financier qui se profile sera l’élément déclencheur. Voilà ce que dit Doug Casey: « Ça va mal se terminer. Je suis inquiet à ce sujet, mais nous sommes dans une situation où on a l’impression que le pays est au bord d’une guerre civile. Ce sera plus grave qu’un effondrement financier, et ce sera sans doute déclenché par un effondrement financier « .

Nick Giambruno: Doug, what do you think is the root problem of the US economy and financial system?

Doug Casey: There are several, including incompetence, corruption and, of course, just plain stupidity. But there’s not much you can do about those things; they’re intrinsic to government. But perhaps something can be done about ignorance, which starts in school: What, for instance, do most people learn about economics and finance? Very little. As Mark Twain said, « It’s not what people know that’s the problem, it’s what they think they know that just ain’t so. »

All of the economics that’s taught in the schools—what little that is taught—is completely backward. Plus, almost everything you hear on television is conventional, unsound, and wrong.

I’d like to believe anybody that’s reading this right now that has at least heard of the « Austrian school of economics, » understands the value of gold, and knows a bit of basic economic theory and history. Without at least some fundamentals, people stand to suffer a huge drop in their standard of living if the economy goes sideways.

When the current financial crisis started, in 2007, it was the leading edge of the huge financial hurricane that hit in earnest in 2008 and 2009. Now we’re in the eye of this hurricane, but we’re going into the trailing edge of the storm, and it’s going to be much worse and much different than what happened in ’08 and ’09. Or, for that matter, in the 1930s. So hold onto your hat.

Nick Giambruno: Can President Trump fix this mess?

Doug Casey: Everybody is talking about Donald Trump. He’s a complex individual. I actually made money bets that he would win the election. But that’s not the only reason I’m glad he won.

Is Trump a good thing or a bad thing? They say, « Oh he’s a racist. » « Oh he’s a sexist. » « Oh he’s a homophobe. » « Oh he hates Muslims. » Frankly we should analyze those things, but I think they’re basically all lies. In fact, he’s just a businessman, flying by the seat of his pants. He doesn’t have a core philosophy.

What’s going on in the US now is a culture clash. The people that live in the so-called « red counties » that voted for Trump—which is the vast majority of the geographical area of the US, flyover country—are aligned against the people that live in the blue counties, the coasts and big cities.

They don’t just dislike each other and disagree on politics; they can no longer even have a conversation. They hate each other on a visceral gut level. They have totally different world views. It’s a culture clash.

I’ve never seen anything like this in my lifetime. There hasn’t been anything like this since the War Between the States, which shouldn’t be called « The Civil War, » because it wasn’t a civil war. A civil war is where two groups try to take over the same government. It was a war of secession, where one group simply tries to leave.

We might have something like that again, hopefully nonviolent this time. I don’t think the US should any longer remain as one political entity. It should break up so that people with one cultural view can join that group and the others join other groups. National unity is an anachronism.

Nick Giambruno: What would that look like?

Doug Casey: Well look, my ideal situation politically is this… right now the world is divided into about 220 different nation states, different countries. That’s a very bad idea, because almost all of these nation states are trying to weld together people of different views, philosophies, languages, religions, ethnicities, and races, and it doesn’t work.

This is a major reason why Africa—which I’m pretty familiar with—just hasn’t gone anywhere. Every one of those countries, as well as every one of the countries in the Mid-East, Central Asia, and I’ll include India, they’re not real countries. They were put together arbitrarily in the boardrooms of Europe in the 19th century, and they have no internal consistency. So different groups in those countries try to take over the government so they can use it to steal.

Instead of 220 nation states we should ideally have about seven billion. Everybody should be a sovereign individual.

Nick Giambruno: What does Trump mean for the stock market?

Doug Casey: Trump is associated with the free market, even though he understands nothing about economics. He’s not really a free market guy, he’s an authoritarian, not a libertarian. And he has some disastrous economic ideas—like putting up import barriers and replacing Obamacare. He’s trying to run the country as if it were his privately owned company.

He also has some good economic ideas. Cutting regulations, wonderful, and he’s doing it. Cutting taxes, fantastic. This is very good.

But he appears to want a weak dollar: What he’s really doing is destroying American savings and making imported goods more expensive. This is horrible. I mean this could actually be the straw that breaks the camel’s back. A Smoot-Hawley tariff lookalike.

I applaud the fact he also despises Progressives, Cultural Marxists, Social Justice Warriors, the media, academics, and the like. But, again, he’s no libertarian.

Nick Giambruno: Where do you think the stock market is headed?

Doug Casey: Well, anything is possible. I really believe that. So will the Dow go to 40,000? Yeah, it’s possible, but it’s highly unlikely.

I wrote Strategic Investing back in 1982. At the bottom of the bond market, when rates were 15%. When the Dow was under 1,000. I wrote, « The Dow’s going to 3,000, » and everybody said, « You’re completely insane, that’s a triple of the Dow. » Well it went to 3,000, and then it went to over 20,000 over the next generation.

All I can say about the stock market is, by any traditional parameters of value—price-earnings ratio, price-to-book ratio, dividend yields—it’s now very overpriced. And bonds aren’t just in a bubble. They’re in a hyperbubble.

The economy itself is head-over-heels in debt. What does « debt » mean? It means that some people borrowed money and owe it to other people who are going to want it back. When you borrow money two things usually happen. First, you’re taking capital that others saved in the past, and are probably using for consumption, not to create more wealth. And second, you’re mortgaging your future, which makes you a serf when you have to pay it back. All that debt is a ticking bomb.

So my feeling is the economy can collapse, and with it earnings on the stock market, and with it prices of stocks. So I want no part of the stock market right now.

[…]

Nick Giamburno & Doug Casey

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