1984

Etats Unis – Trumpisme : les Mercer veillent au grain ?

Trump est sous observation. Il s’était hissé au pouvoir en déjouant l’immense machine de guerre Clinton née d’une prétendue fondation caritative (deux milliards), suivie d’une organisation de campagne gérée comme une multinationale (deux autres milliards). Avec seulement 375 millions, il a su déchiffrer le code d’une élection organisée par et pour le « deep state ». En gagnant massivement le collège électoral. Retour sur investissement…

Il n’aurait pu le faire sans la « galaxie Mercer ». La victoire de Trump aux primaires sut convaincre Robert Mercer (et sa fille hyperactive Rebekah) que le moteur religieux venait de fusionner avec son jumeau oublié, le populisme des cols bleus déchus.

Cette famille richissime (fortune financière) prit les choses en main, investissant des fonds, recommandant une directrice de campagne chevronnée (Kellyanne Conway), offrant les compétences de leur réseau de sociétés spécialistes en mercatique électorale.

Mais c’est d’idéologie qu’il était surtout question. Selon Institutional Investor (« Robert Mercer’s Trade of the Century », 13 décembre 2016), les Mercer avaient poussé pour la nomination de Flynn (Sécurité, Défense), puis celle de Jeff Sessions (Justice), mais surtout celle de Steve Bannon, l’idéologue anti-néocon et antimondialiste de la droite alternative américaine. Un Steve Bannon qui avait fait des merveilles pour Trump avec son groupe de presse en ligne Breitbart.Cette « trinité » a été tuée dans l’œuf et Trump fut privé de ses moyens : début janvier, exécution de Flynn par le vice-président Pence puis, début mars, castration de Jeff Sessions (les deux pour russophilie), enfin, début avril, éjection de Bannon du National Security Council de la Maison-Blanche par le général McMaster (le remplaçant de Flynn).

Les dominos tombent depuis janvier, annonçant une reprise en main par le « deep state » de la stratégie internationale (McCain-Graham-Rubio-Haley) comme de la politique économique (doctrine Goldman Sachs, incarnée par Gary Cohn, conseiller économique du président, et proche de son gendre Jared Kushner). Et, comble de l’insulte, Bannon, toujours conseiller stratégique, se fait ordonner ce week-end par Trump de rencontrer Kushner, « afin qu’ils règlent leurs différends… avant que je le fasse moi-même ».

Bannon s’était opposé aux frappes syriennes et s’en allait claquer la porte… lorsque survint Rebekah Mercer. Selon Politico (« Megadonor urged Bannon not to resign », 5 avril 2016), les Mercer, qui venaient de lancer un vaste plan publicitaire afin de redresser l’image d’un Trump en panne depuis la mi-mars, auraient convaincu Bannon d’avaler la couleuvre afin de garder le fort, invoquant « un jeu à long terme ». Possible. Mais il n’est pas exclu qu’il soit « démissionné »…

Car la panoplie des nouveaux amis de Trump est prête : maxi-sanctions contre la Russie (pour complicité au récent crime de guerre syrien, et autres actes de guerre dans l’élection américaine), résurrection de la « Free Syrian Army », envoi d’un contingent en Syrie, budget d’un Maïdan Russe, version 2018…

Trump doit-il s’opposer à ce tsunami néocon, quitte à détruire sa vie et ses affaires ? Ivanka, démocrate, Jared Kushner, démocrate, Gary Cohn, démocrate, ont déjà la réponse. Et lui ?

http://www.bvoltaire.fr/trumpisme-mercer-veillent-grain/?mc_cid=c11595c3a6&mc_eid=b338f8bb5e

Sous l’impulsion de Stephen Bannon, Trump a prêché le protectionnisme, le retour à l’identité face au péril de la globalisation. Il allait contrer la Chine, en finir avec les traités de libre-échange, destructeurs d’emplois américains, mettre fin aux aventures militaires et restaurer les relations avec la Russie. Ces promesses lui ont acquis le décisif vote des catégories populaires blanches dans trois Etats-clés, le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie.

Chaises musicales 

L’inflexion a commencé avec le limogeage du pro-russe Michael Flynn, conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale. A suivi la mise à l’écart de Bannon, la semaine dernière, du Conseil de sécurité nationale (NSC), alors qu’un autre conseiller du même courant, Stephen Miller est en perte de vitesse. « Envoyé sur toutes les chaînes pour défendre le décret anti-immigration (muslim ban), il y a quelques semaines, relève le spécialiste des Etats-Unis Corentin Sellin, il a quasiment disparu de la scène publique. » Dernière victime de ce rééquilibrage, l’ex-animatrice de Fox News K. T. McFarland, congédiée du NSC par son nouveau patron, le général McMaster.

La frange nationale identitaire est marginalisée par le réseau « new-yorkais » proche de Jared Kushner, gendre de Trump, et de l’équipe des anciens de Goldman Sachs rassemblés autour du chef du conseil économique national, Gary Cohn.

Syrie, Chine, Alena… Retour à l’orthodoxie républicaine?

Les frappes contre le régime syrien constituent le plus spectaculaire des revirements de Trump, mais elles ne sont pas les seules: assouplie la rhétorique sur le libre-échange, oubliée la promesse de droits de douane de 45% sur les importations chinoises. Alors qu’il avait dit pendant sa campagne vouloir offrir un McDo au président chinois s’il le recevait, Xi Jinping a eu droit à un dîner de gala arrosé de crus des meilleurs vignobles la semaine passée dans sa résidence de Mar-a-Lago. « Ce n’est probablement pas un hasard si Bannon, obnubilé par la menace chinoise, a été rétrogradé à la veille de la visite de Xi Jinping », relève Corentin Sellin.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/comment-trump-prend-ses-distances-avec-la-droite-nationaliste-identitaire_1897555.html

EN BANDE SON : 

3 réponses »

  1. Ca ne sent pas bon,
    à la longue, c’est TRUMP lui meme qui va passer à la Trappe …!!!

  2. Bonjour, en complément des informations de Lupus, nous vous proposons avec son autorisation notre Revue de presse quotidienne :

    Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mardi 11 avril 2017

    Est disponible dans la section Revue de presse de Crashdebug.fr

    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse

    Et toujours des moments détentes mémorables :

    Moment détente. L’imposture « Emmanuel Macron » démasquée sur Canal Plus
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/13205-moment-detente-l-imposture-emmanuel-macron-demasquee-sur-canal-plus

    Merci Lupus,

    Amicalement,

    f.

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