Douce France

Douce France : Conclusions d’une élection tronquée, truquée mais riche de développements futurs…Par Bruno Bertez

Ce texte est un essai: Un essai prématuré certes, mais il n’est pas inutile dès avant la fin du premier tour, car il l’éclaire. Même si il est risqué.

Emmanuel Macron sort  en tête des intentions de vote en vue du premier tour de la présidentielle française devant Marine Le Pen.  François Fillon et Jean-Luc Mélenchon se situent légèrement en retrait, selon un sondage Harris Interactive pour France Télévisions publié jeudi, à trois jours du scrutin.

A moins de biais collectif de tous les instituts, ce qui est peu probable, l’affaire semble pliée. Attention, ne nous faites pas dire ce que nous ne disons pas: un biais collectif n’est pas probable mais il n’est pas impossible. L’expérience  des sondages est fondée sur l’histoire et la répétition, or ici, nous sommes dans une situation inédite sous beaucoup d’aspects: électorat éclaté, fin de la bi polarité,  manipulation éhontée de la campagne par les médias, fluidité de l’électorat etc…Mais il faut admettre que l’unanimité dans les positions relatives est frappante.

Il sera bientôt temps  de tirer les conclusions de cette campagne, la seule qui vaille et qui ait un sens puisque le deuxième tour est pipé. Il n’y a pas de second tour.

  • -le pouvoir en place, malgré ses faiblesses et son désaveu a gagné. l’opération qu’il a montée est un succès, le Hollande réformiste de 2014, va se succéder à lui même. Félicitation, c’est un coup de maître, historique. Peut être que tout cela n’est pas habilité suprème, mais succession de hasards, mais pour l’Histoire, cela peut s’interprêter ainsi.
  • -la gauche a progressé dans le sens  de l’histoire en se fracturant et en réalisant son Bad Godesberg idéologique;
  • -la recomposition est en cours avec des formations ou plutôt des pôles de presque égale importance au niveau des groupes sociaux, pas au niveau des partis : première gauche de Mélenchon et Hamon; gauche sociale demo internationaliste avec Macron; centre social démo internationaliste avec Fillon, lequel devrait disparaître et céder la place à une nouvelle personnalité, droite conservatrice nationale , la France d’abord avec Marine.

Ces pôles font entre 20 et 25% chacun, à la louche. Est ce que cette situation est instable? Peut être, mais ce n’est pas sur.

  • -la droite  dite de gouvernement a confirmé son inexistence intellectuelle, son déficit programmatique et sa désusion placée sous le signe des ambitions personnelles non justifiées par la compétence; il y a un problème de recrutement, de sélection et de financement de ce côté.  Cela manque de fonds, de ressources en tous genres, aucun réservoir de pensée digne de ce nom, aucun vivier intellectuel. Il est vrai que les grands fortunés français sont des prédateurs, ils profitent , se delocalisent, mettent leurs héritages à l’abri à l’étranger, mais ne considèrent la France/Européisée que comme une colonie à piller. Ils n’investissent pas dans le maintien du système, dans son renouveau et sa survie, ils s’en fichent: ils pillent. Nous avons maintenant une grande bourgeoise d’affaires compradore. Voici un axe développement publicitaire que devrait utiliser la droite nationale.

Faute de second tour rassembleur , le corps social va rester meurtri, déçu, frustré, voire haineux.  Le plus probable est un approfondissement des divisions. Le camp de Macron devrait apparaître aux yeux de  plus en plus  de Français comme un camp « collabo ». Nous ne croyons pas à un état de grâce car chacun a le sentiment d’avoir été  trompé et cocu. Le peuple va en vouloir aux gagnants  car ils ont triché; il va en vouloir aux perdants car ils n’ont pas été à la hauteur, le fossé avec les élites va encore se creuser. Le camp dit « du bien » va être haï , d’une vraie haine forte et de plus en plus a priori, une haine divisive, clivante. La vraie cassure du peuple, celle qui se manifeste par exemple aux USA depuis l’élection de Trump, cette cassure va s’approfondir, s’infecter comme une blessure mal soignée. Le phénomène pourra être soit lent soit accéléré en fonction de ce qui va se dessiner en Europe d’une part et de la conjoncture économique d’autre part: la petite reprise conjoncturelle actuelle va-t-elle durer,

La situation qui va s’ouvrir pour les élections législatives sera dans le prolongement du chaos du premier tour, mais elle ne sera significative que sous l’aspect des relations entre la majorité présidentielle nouvelle , hétéroclite, composée de traîtres et professionnels avides de prébendes et de récompenses et la nouvelle opposition.  La nouvelle opposition ne prendra sa configuration que plus tard quand on aura pour une nième fois réglé le problème des chefs et des tendances. c’est à dire quand on aura clarifié ou tenté de clarifier.

Du cote de Marine, on peut espérer ou supposer que la consultation électorale va agir comme un révélateur, mais ce n’est pas sur. La stratégie de Marine, qui en réalité ne méritait  pas vraiment le nom de stratégies, car elle était purement tactique, cette stratégie a échoué. C’est le Père qui avait raison. La dédiabolisation ne sert à rien. Vouloir gagner une élection faite par les médias tout en dépendant de ces médias pour être élu était une connerie sans nom. Une vraie droite conservatrice alternative à l’internationalisme  marchand , est à construire, elle n’existe qu’à l’état latent. il faut la cristalliser, la faire émerger et ensuite l’organiser. Et cela dépasse le stade de la petite boutique personnelle.

BRUNO BERTEZ

Crédité dans cette enquête de 25% des intentions de vote, le candidat du mouvement En Marche ! progresse d’un point en une semaine, alors que le score de la présidente du Front national est stable, à 22%.

François Fillon et Jean-Luc Mélenchon se retrouvent ex aequo à 19%, l’ex-Premier ministre abandonnant un point pour rejoindre le candidat de La France insoumise, au score inchangé sur une semaine.

Le candidat socialiste Benoît Hamon continue quant à lui de reculer, cédant 0,5 point à 7,5%.

Dans les configurations testées pour le second tour, Emmanuel Macron s’imposerait face à Marine Le Pen (avec 66% des suffrages), face à François Fillon (68%) et à Jean-Luc Mélenchon (60%).

Marine Le Pen est également donnée perdante face à François Fillon (qui réunirait 58% des voix) et face à Jean-Luc Mélenchon (60%).

En cas de duel de second tour opposant Jean-Luc Mélenchon et François Fillon, le candidat de La France insoumise l’emporterait avec 58% des suffrages.

Ce sondage, effectué par internet les 18 et 19 avril, porte sur 2.812 inscrits sur les listes électorales issus d’un échantillon de 3.064 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Pour un échantillon de 3.000 personnes, la marge d’erreur est de plus ou moins 1,5 point pour un résultat de 20%, précise l’institut de sondage.

3 réponses »

  1. « La dédiabolisation ne sert à rien. Vouloir gagner une élection faite par les médias tout en dépendant de ces médias pour être élu était une connerie sans nom.  »
    Euh …elle devait faire quoi?Ne pas aller dans les médias?

    • Pas sur les médias traditionnels ou alors en évitant les gauchos habituels et en choisissant ses interviewers…ce qui en réduit considérablement le nombre potentiel….Axer ses interventions plutôt sur réseaux sociaux et sites INTERNET…faire le buzz en permanence de manière en plus à s’assurer la reprise par les médias traditionnels que l’on sait de toute façon adoubéS à la cause Macron-Mélanchon et toute la bande…Ne pas pactiser avec l’ennemi ou chercher à se faire aimer, plutôt chercher à se faire craindre….

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