1984

Etats – Unis : Après « George W. Trump » (politique étrangère), serait-ce l’irruption de « Hillary Trump » en politique économique ?

Reprenons : Trump, soit par fatigue, soit pour survivre, soit par tactique, a choisi de rejouer le film Wag the Dog (« Des hommes d’influence »), qui décrit l’invention d’une fausse guerre afin de sortir le président américain d’un mauvais pas. Ça a marché : le vice-président et le ministre des Armées ont su canaliser Rex Tillerson (Affaires étrangères) sur la Russie, cependant qu’ils s’occupaient eux-mêmes de la Corée. Laissant à Trump le soin de régler les urgences de la politique intérieure, entre deux discours martiaux. Sa cote est remontée.

Trump, irrité de voir Steve Bannon, son « haut conseiller et chef de la stratégie », mis en valeur en couverture du Time Magazine, avait choisi de l’humilier publiquement, inaugurant ainsi le 7 avril un cycle « George W. Trump ». Ian Bremmer, fondateur du think tank hégémoniste Eurasia, expliquait lundi sur Fox News (« The O’Reilly Factor ») que les initiatives récentes du nouveau président (Syrie, Afghanistan, Corée) répondaient « très exactement » au message de sa campagne (« America First ») car le président allait de l’avant, interventionniste, sans se préoccuper d’« alliés » régionaux qui, de toute façon, n’avaient pas de tripes. Bref, en quelques jours, « Trump » avait fait plier la Chine et la Russie, ce qu’Obama n’avait pas su faire. Et surtout, en préparant la chute de la Corée du Nord, le président couperait l’Iran de toute logistique nucléaire. La journaliste Dana Perino, ancienne attachée de presse de George W.

Bush, était aux anges…

C’est maintenant en matière de politique économique que Trump déconcerte. Le « nationalisme économique » pro-croissance et pro-PME de Steve Bannon combinait une « politique de l’offre » (investissement + baisse des impôts + déréglementation = croissance, donc équilibre budgétaire) à une renégociation des traités commerciaux multilatéraux. Or, cette politique est remise en question depuis la semi-disgrâce de Bannon… Tout comme l’ascension des « démocrates new-yorkais » de la Maison-Blanche : Jared Kushner, Ivanka Trump, Gary Cohn, Steven Mnuchin. Goldman Sachs de tous les pays…

La « trahison » de Trump pourrait, ici, lui coûter très cher. C’est une chose, avec quelques gestes symboliques, de manipuler les électeurs au nom du patriotisme. C’en est une autre de revenir sur les stratégies populistes de croissance économique qui ont fait l’élection. Après « George W. Trump » (politique étrangère), serait-ce l’irruption de « Hillary Trump » en politique économique ?

Cette question est répétée à l’envi par les médias sociaux (encore) pro-Trump, ou par certains journalistes économiques de CNBC et Fox Business, déçus du retard pris par le marécage washingtonien, cause de l’effritement boursier. Trump est donc sous pression, d’autant que McCain le tient en courte laisse (il ne le lâchera pas sur la Russie) et qu’une partie des démocrates le harcèle toujours sur ses « collusions » avec la Russie. L’impeachment reste vivace…

Le président semble réagir depuis Pâques, recadrant son discours sur l’économie et l’emploi, et dispose d’une nouvelle arme pour aiguillonner les parlementaires peu pressés : deux récentes élections partielles dans des fiefs républicains où la catastrophe a été évitée de justesse. Et soudain Bannon redevient utile… Alors, le retour de Trump ?

http://www.bvoltaire.fr/donald-trump-retour/?mc_cid=edf865b4f4&mc_eid=b338f8bb5e

Trump a signé un décret pour « acheter US, embaucher US »

KENOSHA, Wisconsin (Reuters) – Donald Trump a signé mardi un décret censé inciter les entreprises à « Acheter américain et embaucher américain », en changeant notamment un programme de visa temporaire utilisé pour recruter des travailleurs étrangers hautement qualifiés.

Ce décret, signé à l’occasion d’une visite au siège de Snap-On, un fabricant d’outils du Wisconsin, matérialise le mot d’ordre « America First » sous lequel Trump a placé sa présidence dès son discours d’investiture, le 20 janvier dernier.

Ce nouvel « executive order » réclame aussi que les départements d’Etat, du Travail, de la Justice et de la Sécurité intérieure renforcent les mesures contre « la fraude et les abus » dans le système migratoire pour protéger les employés américains.

Les quatre départements devront proposer des réformes du programme de visas H-1B, afin de garantir que ces laissez-passer ne soient octroyés qu’aux plus qualifiés et aux mieux payés des travailleurs étrangers.

Les visas H-1B sont destinés aux étrangers dans des métiers « spécialisés » requérant des diplômes de l’enseignement supérieur. Ils concernent notamment des scientifiques, des ingénieurs et des programmeurs informatiques.

Le gouvernement utilise un système de loterie pour allouer chaque année 65.000 visas de ce type, et en octroyer 20.000 autres à des travailleurs étudiants.

« A l’heure actuelle, les visas H-1B sont attribués par une loterie totalement aléatoires et c’est mal. Ils devraient au contraire être donnés aux postulants les plus qualifiés et les mieux payés et ne devraient jamais, jamais être utilisés pour remplacer des Américains », a déclaré Trump.

Les entreprises disent utiliser ces visas pour attirer les meilleurs talents mondiaux. Plus de 15% des employés de Facebook aux Etats-Unis disposaient en 2016 d’un visa de travail temporaire, selon un décompté mené par Reuters d’après des rapports du département du Travail.

Mais certains estiment que les entreprises utilisent ces documents de séjour pour employer des travailleurs étrangers à des postes technologiques subalternes, pour des salaires moindres.

(Steve Holland; Julie Carriat et Henri-Pierre André pour le service français)

 

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