Douce France

Douce France : Gouvernement Philippe II – du rêve Macron à la réalité minable : Bayrou, ou le moralisme pour les Nuls !

Bayrou, ou le moralisme pour les Nuls

Ce n’est plus de la tartufferie, mais de la guignolade. Il est hilarant d’observer les donneurs de leçons de morale, François Bayrou en tête, recevoir en boomerang les conseils qu’ils entendaient prescrire aux autres. La démission, ce mercredi, du ministre de la Justice, porteur de la loi rebaptisée entre temps « rétablissement de la confiance dans l’action publique », vient après celle de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, et de Sylvie Goulard, ministre des Armées, qui avait pris courageusement les devants dès mardi. Ces trois ministres issus du MoDem ont à répondre de soupçons sur le financement d’assistants parlementaires européens. Jusqu’alors, seul le FN était accusé de telles pratiques. Dès 2014, Corinne Lepage avait pourtant dévoilé les arrangements douteux tolérés par le parti présidé par Bayrou. Pour sa part, Richard Ferrand, qui s’était illustré dans ses attaques féroces contre la moralité du candidat François Fillon, a été exfiltré par le chef de l’Etat lui-même pour être placé à la tête des députés de La République en marche. Sarnez devrait semblablement prendre la tête du groupe MoDem (42 élus) à l’Assemblée. Cet épisode croquignolesque, qui entache le sérieux du macronisme, a une allure de fable sur la sagesse. Le moralisme pour les Nuls est le degré zéro de la politique quand celle-ci n’a rien d’autre à dire.

Le camp du Bien, qui avait repris des joues ces derniers temps au contact de la Macronie, mérite toutes les moqueries de l’arroseur arrosé. Les Intouchables, qui s’auto-promeuvent exemplaires depuis des décennies, font partie des impostures qui fleurissent dans cette république des faux gentils. J’en avais dénoncé les tares en 2004 dans un essai, qui mériterait depuis le rajout de nombreux autres chapitres. Mardi, dans Le Figaro, l’universitaire Anne-Marie Le Pourhiet s’étonnait à son tour que ce projet de loi prétendument audacieux de Bayrou n’avait pas jugé utile, par exemple, « d’imposer la publication des noms, des fonctions, et des montants des donateurs français et étrangers aux partis comme aux candidats, afin que les citoyens sachent envers qui nos gouvernants sont redevables ». J’avais moi-même déploré en mai, ici, que Macron ne dise rien de son réseau d’amis banquiers, responsables du Cac 40, créateurs de start-up, hommes d’influence qui ont financé sa campagne jusqu’à 15 millions d’euros. En fait, comme le démontre Le Pourhiet, la moralisation de la vie politique n’est qu’un vulgaire « plan « com » populiste ». Une bulle, parmi d’autres bulles qui forment la constellation cheap de la Macronie. Celle-ci vient d’éclater. A qui le tour ?

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2017/06/ce-nest-plus-de-la.html

Gouvernement Philippe II : du rêve Macron à la réalité minable


Pas de gouvernement resserré pour ce deuxième essai d’Edouard Philippe, départ de ministres menacés par les affaires, technocratie croissante, dosages subtils : le rêve de changement agité par Macron se heurte à la réalité des vieilles recettes politiciennes. Minable.

On ne va pas citer Lampedusa à tous les coups, mais enfin la vieille maxime se vérifie encore : il faut que tout change pour que rien ne change, et l’on dirait que Macron a été prévu par l’auteur du Guépard, quoiqu’il soit un peu moins photogénique qu’Alain Delon et Burt Lancaster.

Il avait promis un gouvernement de 15 personnes, elles furent d’abord 23, elles sont 30 maintenant. Il avait promis un remaniement technique pour cette deuxième version du gouvernement Philippe, c’est un véritable chambard, après le jeu de chamboule tout que provoquent les départs des piliers de la réussite de Macron que sont Richard Ferrand et François Bayrou. Dans le nouvel équilibre des vieux partis, le Modem, malgré les soupçons qui pèsent sur lui, conserve sa place, même si le PS augmente la sienne.

Le rêve de la moralisation a fait élire Macron

Macron, malgré son habileté tactique et ses talents de communicateur, ne peut empêcher la réalité de s’imposer, et le gouvernement Philippe est obligé de se plier aux obligations de la bonne vieille politique politicienne, malgré les rodomontades d’En marche et le rêve qu’elles avaient suscité chez certains naïfs.

Quelle est la réalité politique ? Pour être au deuxième tour, dans un paysage politique où la gauche était démonétisée, méprisée et haïe, Emmanuel Macron a dû tuer François Fillon et freiner Marine Le Pen : pour cela il a dû apparaître nouveau, bien qu’étant l’héritier de Hollande, et il a dans ce dessein enfumé l’opinion avec des promesses de moralisation de la vie publique et les scandales des assistants parlementaires (qui n’avaient pas grande consistance mais ont occupé le chaland grâce à un tam tam bien organisé par les médias aux mains des amis de Macron).

La recette minable du gouvernement Philippe

Or il apparaît maintenant clairement que les pratiques reprochées à certains pour faire monter Macron sont assez communes à toute la classe politique, et qu’elles touchent en particulier ses plus fervents soutiens. Le socialiste Ferrand fut dès l’origine le secrétaire général d’En Marche et l’alliance avec le Modem de François Bayrou a lancé la dynamique Macron. Au-delà de ces personnalités, plusieurs députés et candidats d’En marche se trouveront bientôt poursuivis par la justice. C’est un retour minable à la réalité. La moralisation de la vie politique écarte ceux qui prétendaient l’incarner, l’arroseur est arrosé et Macron, pour être « exemplaire » doit sacrifier ces féaux : merveille de la politique politicienne, en ce qui regarde Bayrou, ça l’arrange en plus, il s’en débarrasse comme d’un « vieux torchon ». On est là au cœur de la plus minable tartufferie républicaine.

La réalité de Macron et Philippe, c’est le mépris du parlement

Que dire d’autre ? La proportion des ministres « issus de la société civile » a encore augmenté : en pratique, ce sont des ministres qui n’ont jamais été élus, des technocrates nommés par le fait du prince, qu’il se nomme Philippe ou Macron. Cela manifeste un peu plus le mépris de l’institution parlementaire et de la démocratie électorale. Un autre signe en est le destin prévu d’Edouard Ferrand et de Marielle de Sarnez. L’une est soupçonnée dans une affaire d’assistants parlementaires, l’autre de faits beaucoup plus graves, pour une histoire immobilières pas nette.

La justice tranchera. Mais s’ils sont coupables, ce n’est pas mieux, loin de là, que ce qui était reproché à Fillon. Or, non seulement ils ne sont pas traînés dans la boue comme lui, mais on parle de les bombarder l’un et l’autre chefs de groupes parlementaires à l’assemblée nationale. Ce n’est pas seulement une façon de leur assurer l’immunité parlementaire, c’est aussi le signe d’un mépris abyssal de l’exécutif à l’égard des députés. Cette réalité Macron ne change pas par rapport à la réalité d’hier, et n’incite pas au rêve.

Pauline Mille

http://reinformation.tv/gouvernement-philippe-reve-macron-realite-minable-mille-71743-2/

EN BANDE SON : 

2 réponses »

  1. Vendredi 23 juin 2017 :

    Emplois fictifs présumés au MoDem : « François Bayrou ment », accuse un ancien assistant parlementaire.

    Un ancien assistant parlementaire européen, qui a passé cinq ans à Bruxelles au Parlement auprès d’un eurodéputé centriste, affirme avoir été le témoin d’un système d’emplois fictifs au sein du Mouvement démocrate.

    http://www.francetvinfo.fr/politique/modem/assistants-parlementaires-du-modem/info-franceinfo-un-ancien-assistant-parlementaire-modem-francois-bayrou-ment_2250543.html

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