1984

Catalogne : comment l’Europe dévore ses propres enfants

Le projet d’indépendance que la Catalogne pousse depuis plusieurs mois constitue désormais une date-clé pour l’Europe entière. C’est son moment de vérité contemporaine: celui où les États-membres comprennent que leur appartenance à l’Union les condamne à disparaître. Au passage, le mythe de l’Europe garante de la paix pour ses peuples prend dangereusement l’eau.

Que les adorateurs de l’Union Européenne ne nous ont-ils servi sur la bienveillance et les vertus pacifiques de cette construction, bureaucratique certes, mais si protectrice de la paix entre les peuples, si vertueuse pour un continent trop agité, si intelligemment fondée sur ses régions, blabla, blabla, blabla? Emmanuel Macron lui-même ne manque pas, dans ses fréquents discours sur l’Europe, de faire l’apologie plus ou moins explicite du fédéralisme. Et chacun sait que ce fédéralisme ne peut reposer que sur les régions européennes et non sur ses bons vieux États-nations désormais cités au ban de l’obscurantisme et de la barbarie.

Et paf! voilà le passage de la théorie à l’examen pratique: une région européenne demande son indépendance dans le cadre de l’Union. C’était donc ça qu’il fallait comprendre dans l’exaltation du traité de Rome? Le début d’un lent et long chemin dont l’étape finale s’appelle désintégration des États-nations, le fourmillement régional jusqu’aux déclarations unilatérales d’indépendance.

L’Europe des régions, ou l’Europe qui dévore ses enfants

Certains ont pu naïvement croire que l’Union Européenne assurait le triomphe des bisounours. L’Europe, c’est l’amour sans nuage entre les hommes. D’un seul mouvement, on peut y dénigrer les nationalismes et les souverainismes, symboles de l’âge de pierre, la paix entre les nations, l’amour des régions et les vertus du fédéralisme. Tout y est beau et pur.

Et puis un jour, les fédéralistes poussent la logique jusqu’au bout et demandent à changer les frontières des États-membres qui fondent l’Union.

La Catalogne est liée à la couronne d’Espagne depuis le XIIè siècle. L’Espagne est entrée dans l’Union en 1986, après son épisode franquiste. Elle n’est pas un État fondateur, mais elle est l’un des plus anciens États-nations européens et un pilier solide de l’Union. Le gouvernement espagnol est plutôt bon élève en matière de politique budgétaire. Il est coopératif et, à la différence de la Hongrie ou de la Pologne, il ne peut être taxé d’euroscepticisme.

Et le voici mis en difficulté par une région qui se verrait bien en situation d’adhésion directe à l’Union. C’est ballot! on rentre dans l’Union, on fait tout ce qu’il faut pour y tenir son rang, et un jour on y découvre que le sol se dérobe sous vos pieds et que vos petits camarades y ont tellement fait la promotion du régionalisme que vous êtes bien seuls pour résoudre la crise.

L’Espagne victime de la bienveillance européenne

Pour comble de malchance, la Catalogne demande son indépendance sous les auspices d’un Roi et d’un Premier Ministre qui méconnaissent gravement la bienveillance, la grande religion européenne du moment. Ces deux canailles ont fait donner la police, et continueront à le faire, façon Franco années 30, pour réprimer les revendications catalanes.

Mais comment? Regardez donc Angela Merkel et sa bienveillance avec le million de réfugiés qui a traversé l’Europe à pied pour se répandre dans la Forêt Noire. Regardez l’Italie et la Grèce qui envoient des bateaux pour repêcher les migrants qui se noient. Partout il faut être bienveillant, dire oui au vivre ensemble, à la diversité.

Et là, le gouvernement d’un État-membre de l’Union viole tous ces beaux principes d’amitié universelle et décide de brutaliser de gentils indépendantistes. Tout cela sent très mauvais: il va falloir expliquer aux Espagnols qu’on ne traite pas comme ça des citoyens sans défense qui aiment l’Europe.

Se met ainsi en marche la grande machine à broyer l’État-nation. Ce sont les États-nation qui ont créé l’Europe, mais ils sont priés d’accepter pacifiquement leur propre disparition au nom d’un idéal qu’ils ont forgé.

La résolution complexe d’un paradoxe mortel

Pour les europhiles tendance Macron, l’indépendance de la Catalogne est un moment douloureux à passer.

Soit on condamne le gouvernement espagnol, et à ce moment-là on importe le problème en France. Dire qu’il ne faut pas réprimer les Catalans, c’est se tirer une balle dans le pied, parce que le moment venu, on ne pourra pas réprimer les Calédoniens, les Corses, les Basques, les Catalans de France qui voudront rejoindre leur nouvel État, les Bretons, et autres pièces rapportées du puzzle français. Et même que toutes ces pièces rapportées se sentiront pousser des ailes si l’État central montre sa fameuse bienveillance vis-à-vis des indépendantistes.

Soit on soutient le gouvernement espagnol, mais alors foin des beaux discours sur l’Europe. Au moment où Emmanuel Macron pédale dans le sens du fédéralisme européen, un soutien aux Bourbons d’Espagne aura l’effet du frein torpedo. Notre Président aura lui-même brutalement étouffé dans l’oeuf toute crédibilité à ses grands projets continentaux.

Bref, mesdames et messieurs les fédéralistes, vous avez désormais le nez dans votre propre purin. À force d’expliquer que le souverainisme, c’est le repli populiste sur soi, et que l’intelligence humaine, c’est forcément l’Europe fédérale, vous voilà avec une sacrée crise sur les bras. Le moment est venu de nous montrer ce que vous avez dans le ventre, et jusqu’où vous êtes prêts à aller dans le détricotage des États-nations qui construisent votre belle Europe depuis soixante ans.

Car il va bien falloir briser le silence sur la crise espagnole. Vous avez beau aujourd’hui regarder le bout de vos chaussures, Rajoy et son petit roi vont vous contraindre à réagir, avec leur choix d’en découdre par la force…

L’implosion européenne toute seule comme une grande

Pour l’Europe, l’indépendance de la Catalogne est un moment de vérité. Disons même qu’elle est la vérité de la construction communautaire, celui où le bashing permanent contre l’État-nation trouve son débouché naturel dans l’affirmation des volontés indépendantistes. Pour la France, c’est un laboratoire grandeur nature, comme pour plein d’autres États européens: la Corse en France, la Flandre en Belgique, la Lombardie en Italie, la Bavière en Allemagne, sont les prochains candidats sur les listes.

La Catalogne est l’aporie européenne. Elle montre l’impossibilité finale d’une construction qui repose sur les États mais qui les appelle à disparaître.

Cette épreuve du feu aura une vertu: elle montrera aux amoureux de l’Europe qu’ils sont dans l’erreur lorsqu’ils confondent l’ambition européenne et sa réalisation communautaire. On peut être Français, aimer l’Europe, et nourrir pour celle-ci un autre projet que celui qui s’étale sous nos yeux.

http://eric-verhaeghe.entreprise.news/2017/10/04/catalogne-comment-leurope-devore-ses-propres-enfants/

Éric Zemmour est connu pour régulièrement défendre le jacobinisme à la française, rappelant souvent dans ses écrits et prises de paroles son attachement à l’assimilationnisme et à la République une et indivisible.

Les événements du weekend (lire ici) en Catalogne n’ont, sans surprise, pas échappé à celui qui tient une chronique quotidienne sur les ondes de la radio RTL. À travers un billet de trois minutes dans l’émission matinale On n’est pas forcément d’accord du mardi 3 octobre, Éric Zemmour pourfend l’indépendantisme catalan. Il met en garde par la même occasion contre une « propagation » du phénomène dans les territoires à forte identité de l’Hexagone.

« Pignon sur rue à Bruxelles » ?

Éric Zemmour s’en prend tout d’abord à la décentralisation, phénomène engagé il y a une vingtaine d’années dans divers pays européens, de façon très inégale toutefois. Ironique, il juge qu’à cette époque, « l’Espagne était donnée en modèle de démocratie, d’efficacité, de modernité ». Avant de poursuivre sur le même ton en considérant que ce pays fraîchement sorti du franquisme fût alors « un exemple à suivre pour nous autres, pauvres Français, engoncés dans un jacobinisme désuet ».

Puis le polémiste évoque le cas des Generalidades espagnoles, « ces énormes régions avec leurs pouvoirs étendus» qui « faisaient rêver les régions françaises » selon lui. La suite de l’histoire a démontré que le rêve n’est pas devenu réalité puisque les pouvoirs des régions françaises sont restés très limités. Surtout en comparaison des Generalidades ou des Länder allemands. Le « jacobinisme désuet » ironisé par Éric Zemmour semble donc toujours d’actualité.

Il aborde ensuite une supposée coalition entre ces grandes régions et les instances dirigeantes de l’Union européenne : « Elles avaient pignon sur rue à Bruxelles, qui leur accordait un statut de quasi État ». 

« Le ver régionaliste » en France

Se tournant vers la situation en France, Éric Zemmour fustige « nos élites de gauche comme de droite, d’Alain Juppé à Martine Aubry ». Des élites qui auraient favorisé l’émergence de grandes régions et « ne jureraient que par elles ». Avant de poursuivre son attaque contre le régionalisme : « Avec sa réforme constitutionnelle qui a fait de la France une nation décentralisée, Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, a mis le ver régionaliste dans le fruit national ».

Le journaliste du Figaro s’en prend ensuite aux conseils régionaux, et notamment leurs présidents. Ces derniers abuseraient de leurs pouvoirs selon lui : « Tous les présidents de région traitent les préfets comme des valets. Depuis le big bang de 1982, la décentralisation a provoqué une explosion des structures administratives et des dépenses« . Là encore, certains faits viennent contredire les affirmations d’Éric Zemmour. L’actualité a notamment prouvé récemment que l’autorité des préfets n’a jamais été réellement mise à mal (lire ici et là).

Corse et Bretagne dans le viseur

Inquiet pour l’avenir du vivre ensemble à la française, Zemmour s’alarme et annonce que « l’exemple espagnol écrit notre avenir si nous ne rebroussons pas chemin. La nature a horreur du vide. Le nationalisme catalan a remplacé le nationalisme espagnol dans le cœur des foules comme la langue catalane a remplacé le castillan sur les panneaux routiers et les livres d’école».

Éric Zemmour en vient enfin aux cas corse et breton en évoquant « les indépendantistes corses » qui « ont pris la région et parlent ouvertement d’indépendance » tandis que « les Bretons ont réussi à faire plier l’État central sur l’écotaxe ».

« Que dirons-nous aux Catalans français, aux Corses, aux Bretons, quand la Catalogne espagnole sera devenue indépendante ? », interroge-t-il en guise de conclusion.

Nul doute que l’évolution de la situation au sud des Pyrénées sera déjà un début de réponse.

Alors que 700.000 manifestants défilaient dans les rues de Barcelone paralysée par une grève générale contre les « violences policières » consécutives au référendum d’autodétermination, le roi d’Espagne Felipe VI a prononcé une allocution historique accusant les dirigeants catalans de s’être mis « hors la loi » en organisant cette sécession républicaine. L’Union européenne pour sa part semble nue face à cette crise qui secoue l’un de ses Etats membres les plus fidèles, craignant d’ouvrir la boîte de Pandore de micro-Etats qui sortiraient de jure de l’Union par leur indépendance. Carles Puigdemont, le chef du gouvernement de l’autonomie catalane, Etat régional qui dispose déjà de compétences supérieures aux autres régions espagnoles, a fait savoir mardi qu’il prononcerait une allocution décisive « à la fin de cette semaine ou au début de la suivante ». Les partisans du divorce avec l’Espagne, dont la popularité est toute récente (25 % en 2010, 57 % en 2017), attendent la déclaration d’indépendance d’une « république » catalane. Le chef catalan a implicitement menacé d’une insurrection en affirmant qu’une intervention du gouvernement central « changerait tout ». Il a fait cette annonce juste après l’allocution du roi et au lendemain de la publication des résultats du référendum illégal donnant « 90 % » de votes favorables à la sécession. 

Le roi Felipe VI dénonce « l’inadmissible déloyauté » des chefs catalans, « d’eux-mêmes hors la loi »

Felipe VI venait d’exiger des dirigeants catalans qu’ils cessent « leur inadmissible déloyauté » envers l’Etat, soulignant qu’ils s’étaient « placés d’eux-mêmes hors la loi ». L’intervention du souverain est d’autant plus notable que le séparatisme catalan est d’essence républicaine et ravive le souvenir d’une Catalogne terreau, avant-guerre, du républicanisme anticlérical et sanguinaire. Une république catalane avait été proclamée en 1931 par la gauche et la région resta fidèle au camp républicain collectiviste jusqu’en 1939. Felipe VI a accusé le gouvernement catalan de mettre en danger la stabilité de toute la nation espagnole, et mis solennellement en garde contre une déclaration d’indépendance illégale. Il a assuré que l’Etat assurerait « l’ordre constitutionnel ». Les dirigeants catalans « ont brisé les principes démocratiques de toute règle de droit et compromis l’harmonie et la coexistence dans la société catalane elle-même », a lancé le roi. « Ils ont tenté de briser l’unité de l’Espagne et la souveraineté nationale, incarné par le droit de tous les Espagnols de décider démocratiquement ensemble », a-t-il poursuivi, induisant que toute évolution du statut catalan devait être avalisée par l’ensemble des citoyens d’Espagne. Felipe a promis à ceux qui, en Catalogne, s’inquiètent d’une partition, qu’ils ne resteraient « pas seuls ».

Les loyalistes inquiets, la Guardia Civil exige des renforts face aux « agressions » de type basque

Ces mots n’ont pas suffi à rassurer les loyalistes, submergés par le traitement partial des médias qui martèlent que le gouvernement central a « fait 900 blessés », sans trier blessés légers et graves. Un syndicat de policiers de la Guardia Civil a demandé des renforts d’urgence, accusant le gouvernement de Madrid « d’abandonner » les fonctionnaires face au « agressions » qui, selon lui, ont atteint le niveau de celles des indépendantistes basques terroristes de l’ETA lors des périodes les plus sombres. L’issue de ce qui pourrait se transformer en véritable guerre de sécession et ravive le cauchemar basque interpelle la totalité des pays européens et, bien sûr, l’Union européenne. La Commission européenne, si elle a fait savoir que la force n’était pas la solution, s’est gardée de condamner les violences policières de dimanche. Une partition du royaume aurait des conséquences désastreuses pour le château de cartes européen, affaiblissant l’un de ses maillons forts.

Pour l’Union européenne, l’Espagne est le meilleur soutien, mais son rétablissement est fragile

L’Espagne est en effet considérée comme un modèle de « transition démocratique » par des caciques européens qui ont depuis longtemps rangé Francisco Franco au rang d’un tyran fasciste, alors même que l’Espagne franquiste demeura neutre pendant la Seconde guerre mondiale, facilitant l’exfiltration d’innombrables opposants au Reich. Et qu’elle fut ensuite un allié sûr pour le camp occidental face au communisme totalitaire. Le pays a été bénéficiaire d’une flot de subventions européennes qui lui ont permis, en particulier, de construire un réseau de lignes ferroviaires à très grande vitesse supérieur en longueur à celui de la France, alors que la surface du pays est 25 % inférieure et que sa population compte 20 millions d’habitants en moins. Du coup, 62 % des Espagnols, selon un récent sondage, sont favorables à l’Europe, ce qui en fait les champions de l’europhilie. L’UE redoute d’autant plus une déstabilisation du royaume que sa sortie de la terrible crise de la dette et de la bulle immobilière des années 2000 pourrait être remise en cause par une sécession de la Catalogne, région qui affiche le 4e PIB nominal sur 19 après le Pays Basque, Madrid et la Navarre, tout en affichant le 3e endettement public le plus élevé d’Espagne à 75,4 milliards d’euros, classé en catégorie spéculative.

France, Belgique, Italie, Royaume-Uni redoutent une flambée de séparatismes régionaux en cas de sécession de la Catalogne

L’Union européenne compte par ailleurs plusieurs Etats membres soumis à des tensions séparatistes. La France connaît une crise larvée en Corse, dont le chef indépendantiste Jean-Guy Talamoni était à Barcelone dimanche. La Belgique fait face au séparatisme flamand, le Royaume-Uni à celui de l’Ecosse, l’Italie à celui de la Padanie et, moins connu, à celui du Trentin-Haut Adige ou SüdTyrol. L’Espagne, sur son flanc ouest, reste confrontée à celui des Basques, qui concerne aussi marginalement la France. Notons aussi qu’en France la revendication identitaire, méconnue par la citadelle parisienne, de la « Catalogne du Nord » (le Roussillon), trouvera dans l’agitation barcelonaise un carburant important. C’est paradoxalement la doctrine européiste d’abaissement des nations qui aura in fine nourri le réveil des identités sous certaines formes régionales. Avec la Catalogne, le grand paradoxe est que ses chefs séparatistes républicains qui dirigent la région ont favorisé une immigration arabo-musulmane massive afin de s’en constituer une clientèle. Les attentats des Ramblas et de Cambrils les 17 et 18 août derniers, qui ont fait 16 morts et 136 blessés, n’ont pas ouvert les yeux de leurs partisans.

Matthieu Lenoir

http://reinformation.tv/secession-catalogne-roi-felipe-union-europeenne-espagne-lenoir-75364-2/

EN BANDE SON :

3 réponses »

  1. Dans la mythologie grecque, Prométhée vola le feu aux Dieux pour le donner aux hommes. Pour se venger, Zeus ordonna à Vulcain de créer une femme faite de terre et d’eau. Elle reçut des Dieux de nombreux dons : beauté, flatterie, amabilité, adresse, grâce, intelligence, mais aussi l’art de la tromperie et de la séduction. Ils lui donnèrent le nom de Pandore, qui en grec signifie « doté de tous les dons ». Elle fut ensuite envoyée chez Prométhée. Epiméthée, le frère de celui-ci, se laissa séduire et finit par l’épouser. Le jour de leur mariage, on remit à Pandore une jarre dans laquelle se trouvaient tous les maux de l’humanité. On lui interdit de l’ouvrir. Par curiosité, elle ne respecta pas la condition et tous les maux s’évadèrent pour se répandre sur la Terre. Seule l’espérance resta au fond du récipient, ne permettant donc même pas aux hommes de supporter les malheurs qui s’abattaient sur eux. C’est à partir de ce mythe qu’est née l’expression « boîte de Pandore », qui symbolise la cause d’une catastrophe.


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  2. Une Espagne « bis » fera le plus gd bien a l’Espagne.
    Une Espagne « bis » incitera l’un ou l’autre de sortir de son état de PIGS.
    Une Espagne « bis » attirera les talents et les génies espagnols.
    Une Espagne « bis » permettre de dire de tout son âme oui ou non.
    Une Espagne « bis » formulera ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas.
    Etc.


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