Art de la guerre monétaire et économique

Les Etats-Unis en passe de dominer le marché mondial de l’énergie grâce au gaz et au pétrole de schiste (Avec Note du Lupus)

NOTE DU LUPUS

Les Etats-Unis bientôt indépendant énergiquement et en passe d’être exportateur de gaz et de pétrole de schiste voilà qui explique  une bonne partie des bouleversements géopolitiques en cours : une Europe centrale qui se le veut moins centrale  et plus atlantiste qu’eurasienne et surtout un lâchage en bonne et due forme par les Etats-Unis  des pétromonarchies, ces dernières se voyant contraintes « à toute bombe » à un rapprochement avec l’autre versant de la Chine-América : la Chine avec la naissance d’un pétro yuan dollar en remplacement d’un pétrodollar devenu désormais obsolète….et avec à la clef l’abandon par l’Arabie Saoudite du wahabisme doctrine islamisme devenue inutile et inopérante diplomatiquement  ave la Chine..     

Selon un rapport de l’agence internationale de l’énergie (AIE) repris par Bob Adelmann dans The New American, la croissance de la production d’énergie devrait doubler aux Etats-Unis au cours des huit prochaines années comme elle a déjà doublé au cours des huit années écoulées. Ce rapport, publié mardi, montre que c’est le développement de l’exploitation des gaz et pétrole de schiste qui permet à la superpuissance mondiale d’atteindre un niveau de production combinée de gaz et de pétrole de 50 % supérieur au meilleur niveau jamais atteint par un autre pays. Déjà exportateurs nets de gaz, les Etats-Unis deviendront exportateurs nets de pétrole à la fin des années 2020. Du coup, les Etats-Unis contribueront pour 80 % de l’accroissement de la production de pétrole dans le monde et permettront de maintenir les prix du pétrole entre 50 et 70 dollars le baril au moins jusqu’en 2040, selon l’AIE. C’est donc principalement l’Amérique qui satisfera la demande supplémentaire liée, entre autres facteurs, à l’augmentation de la population mondiale, de 7,4 milliards d’habitants aujourd’hui à 9 milliards en 2040 selon les projections.

Les Etats-Unis doivent leur domination du marché mondial de l’énergie au gaz et au pétrole de schiste

Non contents d’être la première puissance industrielle et militaire, les Etats-Unis sont ainsi appelés à dominer le marché mondial de l’énergie pour les décennies à venir, d’autant que le secteur du pétrole de schiste offre un potentiel de croissance encore très important, les progrès technologiques rapides donnant à l’industrie américaine la capacité de réagir rapidement aux fluctuations des prix. On retrouve là le schéma bien connu des économistes et qui invalide toutes les prédictions apocalyptiques d’épuisement des ressources naturelles : quand une matière première vient à se raréfier, les progrès technologiques induits par cette pénurie permettent d’exploiter des gisements jusqu’alors non rentables et multiplient souvent par dix les réserves exploitables. Ces mêmes progrès technologiques permettent aussi souvent d’utiliser des produits de substitution.

L’impact économique et géopolitique

Quel sera l’impact de cette domination américaine sur le marché de l’énergie ? Tout d’abord, l’OPEP ne peut que continuer à perdre de son influence, sans compter que les pays membres de cette organisation vont devoir revoir leurs budgets avec un pétrole à moins de 60 dollars le baril sur la durée. Certains d’entre eux risquent la faillite, comme c’est déjà le cas pour le Venezuela, et dans ces conditions la domination américaine sur le marché de l’énergie pourrait pousser certains dictateurs comme Maduro vers la sortie. Dans le cas du Venezuela, si cela arrive, la compagnie pétrolière nationale pourrait peut-être alors être à nouveau correctement gérée et le Venezuela pourrait à son tour contribuer à une augmentation de l’offre de pétrole, ce dont l’AIE ne tient pas compte dans son rapport. L’autre impact positif consistera en une baisse des prix à la consommation. Ceci ne vaut pas seulement pour les carburants, mais aussi pour quelque 6.000 produits de grande consommation à base de pétrole. L’expansion américaine dans le secteur du gaz va aussi remettre en cause certains monopoles et oligopoles dans le monde, et l’on voit déjà du gaz naturel américain alimenter les terminaux gaziers de l’Europe centrale et orientale, une région qui était jusqu’ici très dépendante du gaz russe.

L’indépendance énergétique contre le mondialisme ?

Du point de vue américain, le fait de devenir un exportateur net de pétrole et de gaz permettra aussi, selon Bob Adelmann, de mettre fin à la nécessité d’une « “coopération internationale” par le biais d’organismes mondialistes odieux comme les Nations unies ou d’accords de “libre-échange” bidons orchestrés par les internationalistes ». De son côté, la France a, rappelons-le, volontairement choisi de renoncer à l’exploitation de ses propres gisements sous prétexte d’écologie.

Olivier Bault

http://reinformation.tv/etats-unis-energie-schiste-gaz-petrole-bault-77283-2/

L’événement est présenté en Pologne comme une étape historique pour mettre fin à la dépendance de la Pologne et de l’Europe centrale et orientale vis-à-vis du gaz russe. La compagnie gazière polonaise PGNiG a annoncé le 21 novembre la signature avec Centrica LNG Company Ltd d’un contrat de cinq ans pour la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) au nouveau port gazier polonais de Świnoujście sur la mer Baltique. Le contrat porte sur l’envoi de neuf méthaniers sur la période 2018-2022. Le gaz proviendra du terminal à GNL Sabine Pass de Cheniere Energy en Louisiane. PGNiG avait reçu sa première livraison de gaz américain en juin dernier, mais c’était un achat ponctuel sur le marché au comptant. Ce premier achat avait précédé la visite du président américain Donald Trump à Varsovie où il avait parlé gaz avec les dirigeants de plusieurs pays d’Europe centrale réunis dans le cadre de l’Initiative des trois mers.

Ne voulant plus dépendre du gaz russe, la Pologne diversifie ses contrats pour l’achat de gaz

Côté diversification, la Pologne achète, outre le gaz naturel russe livré par gazoducs dans le cadre d’un contrat portant jusqu’à 2022, du GNL qatari également livré par le terminal de Świnoujście en vertu d’un contrat de longue durée, et aussi du gaz sur le marché au comptant. La compagnie polonaise PGNiG a encore fait une offre de réservation des capacités du gazoduc Baltic Pipe qui reliera en 2022 les gisements marins norvégiens à la Pologne. Le contrat pluriannuel pour la livraison de GNL américain, issu des gisements de gaz de schiste, est le premier contrat d’importation de gaz américain en Europe centrale et orientale.

Le GNL américain va réduire le poids politique et économique de la Russie en Europe centrale et orientale

Pour le média du gouvernement russe Sputnik, la décision d’acheter du gaz américain est politique et il est improbable que la Pologne puisse réaliser son projet de revendre une partie du gaz à d’autres pays de l’UE dans la mesure où le gaz russe livré par gazoducs serait meilleur marché. Mais les médias polonais affirment au contraire que le gaz russe, qui couvre environ les deux tiers de la demande polonaise, leur est vendu plus cher que le gaz naturel liquéfié américain, même si PGNiG n’a pas indiqué son prix d’achat dans le cadre du contrat qui vient d’être signé avec Centrica LNG Company Ltd. Du fait du contrat peu favorable signé par le gouvernement de Donald Tusk en 2010, la Pologne est contrainte d’importer une quantité déterminée de gaz russe indépendamment de ses besoins réels et elle doit le payer plus cher que la plupart des autres pays européens. En diversifiant ses fournitures avant l’expiration du contrat russe en 2022, Varsovie se place en bien meilleure position pour négocier avec Moscou ses futures conditions d’achat. De fait, le gaz de schiste américain pourrait bien changer rapidement la donne géopolitique en Europe centrale et orientale.

Olivier Bault

http://reinformation.tv/contrat-gaz-gnl-americain-pologne-bault-77554-2/

C’est en 1859, à Titusville, Pennsylvania, que jaillit le premier puits à vocation industrielle, destiné à l’éclairage. Le succès est immédiat et la spéculation, la course à la production et au transport sont déjà à l’œuvre. En 1870, Rockefeller fonde la Standard Oil Company et construit un véritable empire.

Historique

Au tournant du siècle, les Etats-Unis assurent les deux tiers de la production, devant la Russie, le Mexique, la Roumanie. En Europe, les ressources sont relativement rares et la prospection se fait en direction de nouveaux pays, au Moyen-Orient, en Iran, en Turquie.

L’industrie pétrolière de l’Arabie saoudite est issue des explorations par des sociétés américaines, qui permirent de découvrir les plus gros gisements de pétrole du monde.

Jusque dans les années 30, sous les sables immobiles de l’est arabique, reposaient, insoupçonnées, les plus grandes réserves mondiales de cet or qu’on dit noir.

  • En 1933, le roi, par l’intermédiaire de St John Philby, attribua à la SOCAL (Standard Oil of California) les droits exclusifs de prospection et d’exploitation du pétrole dans la région Est de l’Arabie, ainsi que des droits spéciaux dans d’autres régions du royaume, ce pour une durée de 60 années, qui furent portées à 66 par la suite.
  • Une nouvelle entité, la California Arabian Standard Oil Company (CASOC), détenue à 50 % par la Socal (qui devint par la suite Chevron) et (à partir de 1937) à 50 % par la Texas Company (future Texaco), devint propriétaire de la concession en 1934.
  • En 1944, la Casoc fut renommée Arabian American Oil Company, mondialement connue sous son acronyme d’Aramco.
  • En 1948, la Standard Oil Company of New Jersey (qui prit par la suite le nom d’Esso puis celui d’Exxon) et la Socony-Vacuum Oil Company (l’ancêtre de Mobil) rejoignirent le capital de l’Aramco.
  • Les quatre compagnies, toutes américaines, restèrent jusqu’en 1973 les chevilles ouvrières du développement pétrolier en Arabie saoudite.
  • En 1973, l’Arabie saoudite s’arrogea 25 % des droits et des propriétés de l’Aramco. Cette réappropriation du patrimoine national conduisit le gouvernement à la prise de contrôle de l’Aramco dont elle acquit 60 % en 1974, puis 100 % en 1980. Officiellement renommée Saudi Arabian Oil Company ou Saoudi Aramco en 1988.

L’Arabie saoudite devient alors le premier producteur mondial de pétrole (devant la Russie et les États-Unis). Le pays détenant les deuxièmes plus grosses réserves mondiales.

Entre 1973 et 2002, l’Arabie Saoudite a reçu 2 000 milliards de dollars de revenus pétroliers.

Guerres de l’Occident au Moyen-Orient pour contrôler le pétrole « en vain »

Le pétrole, matière hautement stratégique, est fréquemment associé aux affrontements internationaux depuis le début du xxe siècle.

  • Dans les années vingt, le président américain Calvin Coolidge suggérait dès cette époque: « Il est probable que la suprématie des nations puisse être déterminée par la possession du pétrole. »
  • Au début de la Seconde Guerre mondiale, il fait déjà l’objet de tous les enjeux. Quand ils entrent en guerre, l’Allemagne et le Japon sont défavorisés du point de vue de l’accès aux ressources en pétrole et c’est ce qui détermine la stratégie du Blitzkrieg, cette « guerre-éclair » destinée à obtenir rapidement la victoire sur des pays producteurs. La défaite de Stalingrad va couper la route des Allemands vers les champs pétrolifères du Caucase.

Les années 50 voient s’intensifier les luttes d’influences dans les nouveaux pays producteurs.

  • La mise à jour de richesses pétrolières fabuleuses au Sahara a constitué la véritable raison de la guerre d’Algérie en1954.
  • Le 9 janvier 1968, le Koweït, la Libye et l’Arabie saoudite, trois États pétroliers arabes conservateurs, fondent l’OPAEP à Beyrouth, nouvelle organisation de coopération qui vise alors à séparer la production et la vente de pétrole de la politique d’embargo menée par certains pays arabes contre Israël lors de la guerre des Six Jours de 1967.

L’utilisation du pétrole comme arme dans la lutte contre Israël est régulièrement proposée lors des congrès des pays pétroliers arabes, mais il faut cette guerre pour que la décision soit votée.

  • En février 1971, le président Boumediène décide unilatéralement que l’Algérie est actionnaire majoritaire dans les sociétés françaises opérant sur son territoire et transforme les oléoducs en biens d’Etat. Des mesures semblables sont prises en Irak et en Libye.
  • Octobre 1973 est un tournant pour l’OPAEP lorsque les forces conjointes de l’Égypte et de la Syrie tentent d’envahir l’État d’Israël lors de la guerre de Kippour.
  • Dix jours après le début de la guerre, le 16 octobre 1973, le Koweït organise des réunions séparées entre la Ligue arabe et les membres de l’OPEP (dont l’Iran).
  • L’OPAEP décide alors de réduire sa production de pétrole de 5 % par mois « jusqu’à ce que les forces israéliennes soient complètement évacuées de tous les territoires arabes occupés lors de la guerre de 1967 ».
  • L’embargo va durer environ cinq mois avant qu’il ne soit levé en mars 1974 lors du Washington Oil Summit.
  • Les séquelles économiques vont se faire sentir pour le reste de la décennie (premier choc pétrolier).

Pour les pays exportateurs de pétrole, l’embargo est le premier signe de leur capacité à tirer parti de leur production à des fins politiques. Un certain nombre d’entre eux utilisent maintenant ce sentiment de puissance afin de renégocier les contrats passés avec les entreprises qui ont découvert et exploité leurs ressources. Ironiquement, les revenus ont augmenté considérablement, attestant de la dépendance des pays occidentaux vis-à-vis du pétrole.

  • A partir de 1975, l’URSS cherche à augmenter son influence dans les pays concernés par les grandes artères du transport pétrolier (Afrique de l’Est, Sud Yémen, Afghanistan), probablement en prévision de conflits ultérieurs. Mais l’écroulement du bloc de l’Est et la fin de la guerre froide à la fin des années 80 mettent fin à cette stratégie. Cet échec, ainsi que la chute de la production en Russie est sans doute à l’origine du maintien de sa souveraineté en Tchétchénie.
  • En mars 2003, la seconde guerre du Golfe permet à beaucoup d’entreprises européennes et américaines de profiter du pétrole irakien, prendre le contrôle des puits de pétrole du 4e détenteur de réserves; il s’agirait donc d’une raison motivée par les analystes de la géopolitique du pétrole.

Chantage pétrolier et corruption politique

On se souvient du scandale du programme “Pétrole contre nourriture » en 2004. Le quotidien irakien Al Mada publiait une liste de 270 personnalités au niveau mondial, parmi lesquels 21 Français, ayant reçu ce qu’il appelait des « coupons de pétrole de Saddam Hussein » pour aider l’Irak à obtenir la levée de l’embargo imposé par les Nations unies.

  • En 2011, le journal Libération révèle l’accord secret passé entre le CNT (Conseil national de transition) et la France, à savoir « l’attribution de 35% du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent aux rebelles contre les troupes du colonel Kadhafi. Les réserves de Pétrole en Libye frôlent les 44 milliards de barils, les premières du continent africain.
  • Aujourd’hui, le Qatar, qui gère le plus grand fonds souverain de la planète, QIA (Qatar Investment Authority), dont les avoirs des différentes entités approchent les 700 milliards de dollars, aime tellement la France qu’il a décidé de se la payer (classe politique, grandes entreprises, fiscalité, grandes écoles, patrimoine immobilier, footballeurs…)

L’ère du pétrole arabe touche à sa fin

En 2014, la nouvelle est passée presque inaperçue : les États-Unis ont levé les restrictions sur les exportations de pétrole américain, et dès les premiers jours de la nouvelle année, ont commencé à exporter leur pétrole dans le monde.

Personne ne croyait que cela arriverait si vite, mais les États-Unis sont déjà le plus grand producteur de pétrole dans le monde, plus grand que l’Arabie Saoudite, grâce à la technologie du schiste bitumineux qui a changé le monde de l’énergie.

  • Chaque année, les États-Unis devraient exporter environ un million de barils de pétrole par jour et en produire 12 millions par jour.
  • L’Iran, pour comparer, produit environ un million et demi de barils par jour, malgré la baisse des prix.
  • Cela signifie que les prix du pétrole vont continuer à baisser, alors que les États-Unis sont déjà en concurrence avec d’autres producteurs.
  • En conséquence, la Russie sera écrasée, l’Arabie Saoudite et le reste des pays du Golfe vont tomber tête par terre, le cartel va s’effondrer, et toutes les dictatures qui étaient essentiellement basées sur le pétrole, comme l’Iran, devraient faire face à un avenir sombre.
  • Conscient de ce problème, en 2016 le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane présente un vaste programme de réformes pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années. Ce plan est destiné à diversifier l’économie saoudienne qui dépend à plus de 70 % du pétrole au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.
  • Selon lui, le pétrole pourrait s’arrêter d’ici 2020.

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