Etats-Unis

Messianisme : Jérusalem  – Trump simple maillon de l’histoire d’Israël et inversement !

Messianisme : Jérusalem  – Trump simple maillon de l’histoire d’Israël et inversement !

NOTE DU LUPUS

Nous vivons une époque nietzschéenne dans un Monde que se voudrait messianique. C’est devenu pour nous au fil des années une sorte de leitmotiv et une des clefs de lecture du monde d’aujourd’hui.

 Aujourd’hui l’avoir et le savoir-faire, fruit de la tradition, nous ont quitté ontologiquement parlant au profit du savoir être et de représentation emblématique et symbolique : la volonté de puissance…Cette dernière se décline désormais au rythme des conflits  des messianismes religieux (de type monothéiste) et politiques  (de type Fabien et Marxiste) qui rivalisent entre eux pour la prise de pouvoir…L’enjeu : la soumission de l’individu à la vérité officielle de la communauté…Vérité sur les corps mais aussi vérité sur les esprits… Le libertarianisme qui nous anime rend bien évidement à nos yeux caduques toute forme de messianisme au profit d’une recherche individuelle et d’une adhésion volontaire à une communauté d’esprit et de cœur…De ce point de vue là seuls les Etats Unis au travers du 1er amendement ont inscrits constitutionnellement,  et cela grâce aux Pères fondateurs, la défense  des prérogatives individuelles en matière de liberté d’être et cela malgré les attaques constantes et permanentes des messianismes ambiants…Ceci explique bien sûr en grande partie notre atlantisme et notre contestation d’une multipolarité qui deviendrait de notre point de vue le cercueil de l’individualité (A ne pas confondre avec l’individualisme son avatar péjoratif !)

Au regard de tout ce qui précède l’antisionisme dont certains se prévaut et qui ne sert dans bien des cas qu’à masquer un antisémitisme primaire n’est pas plus légitime que l’anticatholicisme dont se prévaut les « laicards » et qui n’est le plus souvent que prétexte à un marxisme lénifiant et rampant…C’est pourquoi nous considérons  l’épisode « Jérusalem capitale d’Israël » comme un épiphénomène au regard de la longue tradition des wasp protestants (dont Trump est l’archétype en tant que représentation politique) cherchant à imposer leur division du monde au reste de la planète, sans que cette dernière trouve fondamentalement à redire  tant le multiculturalisme apparait dans bien des cas pour ce qu’il est : l’oppression d’un messianisme sur un autre en vue de l’éradiquer. Le vivre ensemble se réduisant le plus souvent à une version bobotisé du vivre entre soi…

De ce point de vue-là le texte de Pauline Mille qui suit nous a particulièrement intéressé car elle substitue à la vision traditionnelle du droit international qui consiste la plupart du temps à nous faire prendre  pour des colombes ce qui se révèle être au final des faucons, elle substitue donc à une vision diplomatique une vision messianique qui est celle de la dialectique du rapport de force et de la loi du plus fort….

L’ensemble de ce qui précède présupposerait à notre sens et validerait du même coup la thèse d’une non existence des élites en tant que groupe oligarchique organisé et mettrait à mal bon nombre de thèses complotistes aujourd’hui à tord très en vogue…

LE LUPUS

Jérusalem  : Trump simple maillon de l’histoire d’Israël 

Le saut qualitatif a été franchi. Depuis 1949, Jérusalem était de facto la capitale israélienne. Et depuis le 23 octobre 1995, c’est juridiquement la position américaine. Le Jerusalem Embassy Act disposait que l’ambassade américaine serait transférée de Tel Aviv à Jérusalem au plus tard le 31 mai 1999.

Le texte de 1995, massivement voté, avait été soutenu par l’Organisation sioniste d’Amérique (ZOA), ainsi que par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee, proche du Likoud), afin de cadrer les pourparlers d’Oslo. La loi n’a jamais été appliquée par la succession des présidents américains… jusqu’à Trump, qui met ainsi en œuvre la promesse électorale de tous ses prédécesseurs (excepté Bush père).

http://www.bvoltaire.fr/ambassade-trump-choisit-jerusalem-contre-teheran/

reinformation.tv décembre 8, 2017

 

La communauté diplomatique vilipende Trump pour avoir reconnu Jérusalem capitale d’Israël. Il ne fait pourtant qu’acter une décision prise depuis vingt ans, et que postule toute l’histoire d’Israël et des Anglo-Saxons depuis la déclaration Balfour – dont il n’est qu’un maillon pas plus voyant que les autres. Comme d’habitude Donald Trump est présenté comme un irresponsable boutefeu qui menace la paix du monde, inquiétant mesdames May et Merkel et messieurs Juncker et Macron. Pourtant, la reconnaissance de Jérusalem pour capitale d’Israël est une vieille histoire en Amérique : le Congrès l’a votée en 1995.Certains la jugent scandaleuse pour des raisons religieuses, ils pensent que Jérusalem serait la troisième ville sainte de l’islam. C’est abusif. Il n’y en a que deux. Mahomet, originaire de Médine, priait tourné vers La Mecque. Les controverses autour de l’esplanade des mosquées sont l’exemple typique d’une instrumentalisation du religieux par le politique. D’autres font mine de croire que cette décision ruinera le « processus de paix » au Proche Orient. C’est une blague : les négociations sont arrêtées depuis trois ans. Et, depuis l’occupation de l’est de Jérusalem en 1967, rien n’a jamais marché en la matière. D’autres, enfin, se placent sur le plan du droit international. Ils ont raison, la décision de Trump le bafoue. Le hic, c’est qu’elle n’est pas la seule.

Résolution 242 : les Anglo-Saxons au secours d’Israël

Voilà cinquante ans tout ronds, lors de la guerre des Six jours, Israël fichait une rouste aux pays arabes et s’octroyait un bon peu de leurs territoires, dont l’est de Jérusalem. La photo du général Dayan pleurant de joie sur le mur des Lamentations a fait le tour du monde. Le 22 novembre 1967, après d’âpres négociations, le conseil de sécurité de l’ONU votait sa résolution 242, qui obligeait Israël à se retirer des territoires occupés au cours du conflit, en échange d’une paix durable assorties des garanties nécessaires. La version originale française précisait bien « des (de les) territoires », elle était reprise et corroborée par les versions rédigées dans les autres langues officielles de l’ONU, espagnole, russe, arabe, russe et chinoise. Mais, profitant d’une imprécision (sans doute volontaire) de la version anglaise (« occupied territories », sans article, peut signifier les territoires ou des territoires) les pays anglo-saxons permirent à Israël de se maintenir dans la partie orientale de Jérusalem, dans le Golan, et d’autres territoires occupés. Les Anglo-Saxons avalisaient ainsi en fait le droit de conquête, interdit par la communauté internationale : ils devaient faire un prétexte de cette interdiction pour entrer en guerre contre Saddam Hussein en 1991.

Jérusalem capitale : moins risqué que la création d’Israël par l’ONU

On retrouve le même mépris du droit international dans le plan de partage de la Palestine voté par l’assemblée générale de l’ONU le 29 novembre 1947. Comme le monde entier suivait un mouvement général vers la décolonisation, l’émanation de la communauté internationale, l’ONU, décidait de donner un Etat aux colons juifs, Israël, alors que les Arabes sur place en combattaient l’idée depuis des décennies, les armes à la main, et que les pays avoisinant n’en voulaient pas. Or cette décision fut soutenue par quatre fées marraines, les quatre grands d’alors unanimes (Angleterre, Etats-Unis, France, Russie). On peut la juger généreuse, ou juste du point de vue moral, mais elle était infiniment plus risquée et dangereuse que la reconnaissance de Jérusalem pour capitale d’Israël par Trump. Et elle n’avait aucun fondement en droit international.

La déclaration Balfour, histoire très simple et très compliquée

Que dire enfin du premier maillon de cette histoire, la déclaration Balfour du 2 novembre 1917, par laquelle le gouvernement de sa majesté britannique promettait à Lord Lionel Rothschild et à la fédération sioniste un foyer national pour les Juifs en Palestine ? En pleine grande guerre, elle entendait capter au profit de l’Entente le soutien des communautés juives, notamment dans les empires centraux, traditionnellement favorables à ceux-ci et opposées à la Russie. Elle exprimait aussi à la sympathie sioniste que Balfour tirait de l’histoire des religions. Mais, du point de vue du droit international, elle surprend : l’une des puissances en guerre, sans attendre la mort de l’ours austro-allemand, prétendait vendre et distribuer la peau de son allié ottoman, de son propre chef et à son seul profit. Cela surprend d’autant plus que, vu d’Europe, la protectrice des lieux Saints et des chrétiens d’Orient était, depuis au moins François premier (la première tradition en remontait à Pépin le Bref), la France. Il fallut d’ailleurs un puissant lobbying et la complicité du laïciste anglophile Clemenceau pour que la Grande Bretagne obtienne le mandat sur la Palestine. C’est donc par un double déni de l’histoire et du droit que la déclaration Balfour put prendre effet et jeter les fondations de l’Israël actuel.

Face à l’islam, Trump maillon modéré de l’histoire

On voit que Trump n’est qu’un maillon d’une longue histoire. Nettement plus modéré que les autres. On lui reconnaîtra le sens de la chronologie et du symbole. Il a pris sa décision cent ans après la déclaration Balfour, soixante-dix ans après le vote de l’ONU créant Israël, cinquante ans après la guerre des Six jours et la résolution 242. Si son geste est un violent camouflet à l’ONU et à la « communauté internationale », raison profonde des condamnations quasi unanimes qu’il reçoit, il n’est pas du tout sûr que son acte mène à une aggravation du conflit. Au contraire, des négociations vont peut-être s’ouvrir : en échange de Jérusalem, Netanyahou peut donner des garanties à un futur Etat palestinien. Il faut toujours se méfier des faucons, ils finissent parfois en colombes extrêmes parce qu’ils peuvent se le permettre, voir De Gaulle en Algérie. Notons une dernière chose : la Tchéquie elle aussi reconnaît Jérusalem pour capitale d’Israël. Son président Milos Zeman avait déclaré en janvier 2016 que la vague des migrants vers l’Europe avait été « organisée par les frères musulmans ». Une coalition Trump-Israël-Europe de l’Est est en train de se dessiner contre l’extension de l’islam.

Pauline Mille

http://reinformation.tv/jerusalem-israel-trump-maillon-histoire-anglo-saxons-declaration-balfour-mille-78042-2/

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