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Pourquoi le revenu universel de base est une hérésie

Pourquoi le revenu universel de base est une hérésie

By Audrey Duperron, fr.express.live février 13, 2018

Des recherches menées par la Oxford Martin School ont conclu que jusqu’à 47 % des emplois américains, environ 40 % des emplois européens, et bien davantage dans les pays en développement comme la Chine pourraient être supprimés du fait de la robotisation au cours des 20 prochaines années.

Et il ne sera pas possible non plus de se consoler avec l’idée que ces destructions d’emplois s’accompagneront de créations d’emplois plus valorisants, comme c’était le cas lors des révolutions industrielles antérieures. Cette fois-ci, ce sera différent, car l’émergence de ces nouveaux emplois sera plus lente que la destruction des postes existants. En outre, très souvent, ces derniers seront remplacés par des emplois précaires de l’économie du partage, des missions de courte durée, ou des temps partiels.

Les campagnes seront particulièrement touchées par ces évolutions. Mais il sera très difficile de s’installer en ville en raison de l’augmentation des coûts du logement et des frais de déplacement. En conséquence, il y a fort à parier que l’on assistera à une concentration géographique de la pauvreté et des inégalités dans les régions laissées-pour-compte.

Il n’est donc pas si étonnant que la proposition du versement d’un revenu universel de base (RUB) ou d’un revenu minimum soit si souvent débattue. Mais les politiciens qui pensent qu’un revenu universel de base serait la panacée se trompent, affirme Ian Goldin, Professeur de Mondialisation et de Développement à l’université d’Oxford, dans le Financial Times.

Il donne 5 raisons :

Le RUB est financièrement irresponsable
En effet, le versement généralisé d’une somme permettant de vivre décemment coûtera une fortune, même pour les Etats les plus riches. Il faudra alors augmenter les impôts, ou réduire les budgets de certains postes fondamentaux, comme l’éducation.

Le RUB mènera à plus d’inégalités et de pauvreté
Un tel revenu minimum serait versé à tous, même aux millionnaires. Comme il s’accompagnera d’une suppression des aides sociales telles que les indemnités chômage, les aides pour les personnes handicapées ou les aides au logement, cela signifie qu’il conduirait à une réduction des sommes allouées aux plus démunis et aux plus vulnérables.

Le RUB risque de nuire à la cohésion sociale
Le travail apporte non seulement un revenu, mais il confère aussi un statut, des compétences, des réseaux et des amis. Briser le lien entre le travail et le revenu risque d’inciter les gens à rester chez eux, et de ce fait, à miner la cohésion sociale. La criminalité, les drogues, les familles brisées ainsi que les autres phénomènes socialement destructeurs sont plus fréquents dans les zones où sévit un fort taux de chômage.

Le RUB risque de dissuader les gens de travailler
Toute société décente se doit d’offrir un solide filet de protection sociale à sa population. Néanmoins, ces aides devraient être conçues pour aider les gens à participer à la société par leur travail. Les filets de protection sociale devraient être pensés pour permettre aux gens d’avoir des emplois plus intéressants et non pour asseoir leur dépendance à l’égard de la société tout au long de leur vie.

Le RUB risque de dispenser les politiciens de réfléchir à la question de l’avenir des emplois
Or, il est nécessaire de débattre de cette question devrait, en raison du vieillissement de la population dans les pays riches, et des défis posés par l’intelligence artificielle dans les pays plus pauvres. Il faudra plus de contrats à temps partiels, des semaines de travail plus courtes, et des incitations pour favoriser le télétravail, les industries créatives et les activités de soin à la personne.

Et Goldin de conclure :

« Oubliez le revenu universel de base ; pour inverser la montée des inégalités et de la dislocation sociale, nous devons changer radicalement la manière dont nous envisageons le revenu et le travail. »

Le revenu universel, expérimenté par Julien Bayou (EELV) et louangé à Davos, ou le retour de l’Etat-providence socialiste

11 décembre 2017 Reinformation TV

L’Etat-providence socialiste revient sous la pression de l’automatisation à outrance et la volonté de contrôle des foules. Il est désormais incarné par l’idée de « revenu universel ». Cette utopie égalitariste poursuit l’entreprise socialiste, dégageant la technocratie scientiste de toute responsabilité dans la dépossession de ce qui offre à l’homme sa dignité, son indépendance et sa créativité : le travail. Un projet largement évoquée au Forum économique mondial de Davos, cerveau de la globalisation, et expérimentée en France par l’agitateur gauchiste d’EELV Julien Bayou.

Julien Bayou (EELV) récolte des sommes redistribuées pendant un an par tirage au sort

En France, l’association MonRevenuDeBase a lancé une campagne de « financement participatif » pour financer des personnes tirées au sort. Trois se sont déjà vues attribuer un « revenu de base » pour un an. C’est Julien Bayou, d’Europe-Ecologie les Verts (EELV), qui a créé l’association, laboratoire bisounours d’une entreprise qu’il espère voir devenir planétaire. Elle offrira mille euros par mois pendant un an à une personne majeure chaque fois que la collecte aura atteint 12.000 euros. Non point imaginer une activité offrant du travail et plaider pour l’allègement des charges record qui pèsent sur l’activité en France. Non, répartir les bonnes œuvres en maintenant les bénéficiaires dans leur statut de quémandeur. Et cela « sans contrepartie », insiste Bayou, rayant ainsi d’un trait de plume l’essence même de la valeur d’échange.

Au jour du premier tirage au sort, 80.000 personnes avaient tenté leur chance. La campagne a permis de réunir 36.000 euros. Si M. Bayou souligne qu’une « personne en France sur cinq cents » s’étant portée candidate, on déduit du résultat que la collecte a permis d’en nourrir une sur… 26.666. Selon une enquête d’une chercheuse au J-PAL, laboratoire de recherche sur la pauvreté, parmi les 80.000 participants, une majorité sont de jeunes actifs qui veulent arrondir leurs fins de mois. Ou, vu sous un autre angle, récupérer les sommes que le système prélève sur le résultat de leur activité pour un service public en sous-productivité notoire.

A Davos, Christopher Pissarides, prix Nobel, se fait l’avocat frénétique de la redistribution par le revenu universel

Cette « expérimentation », à visée bien plus politique que caritative, s’inscrit dans un mouvement venu de haut. En janvier dernier à Davos, Sir Christopher Pissarides, économiste nobellisé et professeur à la gauchisante London School of Economics, vantait le revenu universel. « Le gâteau devient de plus en plus gros et il n’existe aucune garantie que chacun puisse en bénéficier si nous laissons le marché agir seul », avait-il larmoyé, passant par profits et pertes le poids gigantesque du financement des… Etats-providence sur le travail. Et de détailler : « Nous devons donc développer un nouveau système de redistribution, de nouvelles politiques qui redistribueront obligatoirement en prenant à ceux que le marché aura favorisés pour donner à ceux que le marché aura oubliés ». Soulignons-le, M. Pissarides ne parle jamais de mérite mais de « marché ».

L’Etat-providence saigne les classes moyennes, la « bourgeoisie » de Marx, au profit d’un appareil d’Etat démesuré et sous-productif, comme en témoigne en France le coût de gestion des assurances sociales, où l’absentéisme est considérable. Soignant le mal par le mal, Pissarides poursuit : « Le revenu universel est l’une des solutions, si nous savons l’instaurer sans supprimer les incitations au travail aux niveaux inférieurs. » Là est toute la question, car l’automatisation des tâches humaines s’opère à partir des fonctions les plus simples. Au point qu’à Davos certains ont soutenu qu’il était possible de détacher du travail la motivation financière, car « l’on peut travailler juste parce que l’on aime ça, pas seulement parce que l’on veut gagner de l’argent pour survivre ». Un discours copié-collé de ceux tenus par la nomenklatura communiste qui affichait les photographies des ouvriers méritants dans les salles de repos tout en les payant avec une monnaie qui n’achetait rien.

Steve Fuller contre « une vieille idée socialiste de l’Etat-providence » et préfère monétiser les données personnelles

Récemment le professeur Steve Fuller, qui détient la chaire Auguste Comte d’épistémologie sociale à l’Université de Warwick, a débattu du revenu universel à Budapest, lors de rencontres sur « le futur », avec l’économiste hongrois Zoltan Pogasta. Ce dernier s’est dit favorable à ce système de « filet social total » face à l’automatisation du travail. Pour Pogasta, le revenu universel peut offrir aux citoyens « de meilleures conditions, inatteignables par la protection sociale actuelle » qui lie les aides aux cotisations et aux conditions personnelles.

A l’opposé, Steve Fuller a dit son complet désaccord : « Le revenu universel de base est une idée qui pouvait avoir un sens par le passé, quand on voulait construire un Etat fort contrôlant la population et prenant les décisions pour elle. » Or, poursuit Fuller, « ce revenu universel est vicié à la base, c’est une vieille idée socialiste de l’Etat-providence », et non celle d’un Etat arbitre. A l’opposé de l’interventionnisme socialiste, Fuller suggère par exemple une monétarisation des masses de données recueillies sur les citoyens : « Nous pourrions dire à Google, Facebook et ces multinationales opulentes : que les gens qui leur “offrent” des données personnelles pour gonfler leurs profits soient rémunérés. » En un mot, que l’Etat et ses fonctionnaires ne se mêlent pas de gérer l’argent à la place des familles et des entreprises mais qu’ils fassent régner la justice pour que celui qui prend paie et que celui qui offre soit rémunéré. Ce débat a été repris sur le site du Forum économique mondial. Mais c’est encore une proposition qui permettrait d’augmenter la surveillance, en incitant les internautes à partager tous les détails de leur vie privée, de leurs préférences et de leurs achats en échange de rémunération. Pas forcément une bonne nouvelle…

Matthieu Lenoir

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1 réponse »

  1. Ce qui est une hérésie, c’est d’avoir introduit le RSA socle et de le retirer dès que la personne commence à travailler. Ce qui est une hérésie c’est de constater que lorsqu’une personne au RSA se marie avec une autre également au RSA, les deux perdent de l’argent…alors que si elle se marie avec une personne riche alors les deux en gagnent (avec le quotient conjugal). Quant à la faisabilité financière, il s’agit de prendre les personnes célibataires et de regarder la courbe qui associe à leur revenu primaire la différence entre les impôts qu’elles payent et les allocations qu’elles touchent. Cette courbe commence dans les négatifs (-RSA socle à revenu nul). La logique voudrait qu’elle soit croissante, convexe et continue (une droite conviendrait). Si tel était le cas alors il existerait un revenu universel car c’est juste un crédit d’impôt quand la courbe est positive. A ce propos, avez-vous remarqué que pour tous les adultes dont le foyer relève (au moins) de la tranche à 30% d’impôt sur le revenu, la formule de l’impôt distribue déjà le revenu universel (environ un RSA socle par part) ?


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