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En Russie, avec des médias muselés et un opposant principal, Alexei Navalny, exclu, la réélection de Poutine à la présidentielle est certaine…

En Russie, avec des médias muselés et un opposant principal, Alexei Navalny, exclu, la réélection de Poutine à la présidentielle est certaine…

reinformation.tv mars 14, 2018

Ce dimanche 18 mars, le monde découvrira une nouvelle fois que le président russe Vladimir Poutine a été réélu pour un quatrième mandat de président – car sa réélection est certaine. Selon les sondages, il devrait l’emporter au premier tour de la présidentielle avec 70 % des voix, à peu près comme le président français désigné par l’oligarchie, Emmanuel Macron (66,10 % en 2017). Les observateurs considèrent désormais Vladimir Poutine, 66 ans aux prunes, comme le dirigeant éternel de la Russie, dans le style de ses prédécesseurs communistes. Il est de fait au pouvoir – président ou Premier ministre – depuis 1999, avec des médias muselés, une rhétorique de plus en plus belliqueuse et un opposant principal, Alexei Navalny, exclu de la compétition.

En Russie, quasiment tous les médias diffusent la même rhétorique belliqueuse

Pour beaucoup de Russes, explique Tatiana Christy dans Thenewamerican.com, une Russie forte rime avec un gouvernement centralisé façon communiste. « La psyché russe, écrit notre observateur, considère l’ordre comme une absence de changement » car « tout changement signifie de longue date pour ce pays sang, désordre, terreur et anarchie ». Tatiana Christy explique que « puisqu’il n’y a quasiment plus de médias indépendants en Russie, quasiment tous diffusent le même message, selon lequel la Russie va bien mieux depuis qu’elle a ré-annexé la Crime, ou que l’Ukraine orientale se bat pour son indépendance – alors qu’il est évident que le séparatisme du Donbass est soutenu par les troupes russes ». La culture de masse et l’éducation sont saturés de rhétorique belliqueuse avec, entre autres, l’idée selon laquelle la Russie pourrait envahir à nouveau l’Allemagne. « Artistes et enseignants sont mobilisés pour répandre la vision de Poutine, le chef qui a “remis la Russie sur pied” », dénonce Tatiana Christy. De fait, la période de chaos a pris fin, durant laquelle les entreprises étaient contraintes de pratiquer le troc pour maintenir leurs activités. En 2011, après des manifestations massives contre Poutine et ses mandats à répétition, le Parlement a voté des lois limitant les droits civils. Les manifestations non-autorisées sont punies d’amendes pouvant aller jusqu’à 9.000 dollars. En 2014, Vladimir Poutine a paraphé une nouvelle loi les portant à 28.000 dollars. Le salaire moyen est de 500 dollars. Des peines de prison sont même prévues, au nom de la lutte contre le « radicalisme ».

Instruit par les manipulations étrangères, Poutine réprime ONG et médias

Instruit par les manipulations étrangères sur les manifestants ukrainiens et les diverses « révolutions orange », Vladimir Poutine a lancé une politique de répression contre les ONG, imposant un contrôle gouvernemental permanent sur leurs activités. L’ombre de George Soros plane sur les mouvements supposés indépendants et démocrates. Le président a fait interdire l’entrée de capitaux étrangers au-dessus de 20 % dans le tour de table des médias. L’une des rares télévisions indépendantes, Dozhd (pluie) TV, est émise depuis un petit studio de la taille d’un appartement. La liberté sur internet est affectée, le gouvernement faisant fermer des sites « violant la loi » qui réprime « les incitations à l’émeute », « l’encouragement aux activités illégales ou la participation aux événements publics violant l’ordre établi ».

Une réélection fragile

Vladimir Poutine est assuré d’un raz-de-marée, ses concurrents les plus sérieux étant à ce jour crédités de moins de 10 %. C’est le taux de participation qui inquiète le régime. Un taux d’abstention supérieur à celui de l’élection de 2012 – il s’était élevé alors à 34,43 % plus 1,17 % d’exprimés blancs et nuls – constituerait un revers pour le président, comme la forte abstention en France en 2017 – 34,03 % des inscrits et 8,59 % d’exprimés blancs et nuls – a entaché l’élection de Macron. Selon Tatiana Christy, « Des millions de Russes sont déçus et reprochent à Poutine d’échouer dans sa lutte contre la corruption, de maintenir un gouvernement oligarchique, d’isoler la Russie au niveau international, de tenir un discours militariste ». En dépit des bilans flatteurs publiés par le régime, le pays subit une baisse des salaires sur fond d’inflation élevée.

Alexei Navalny, pro-occidental, exclu de la compétition présidentielle

L’exclusion de la compétition présidentielle d’Alexei Navalny, rival le plus sérieux de Poutine, par la justice, a réactivé le mécontentement. Navalny, avocat pro-occidental qui critique la corruption des élites et les abus de pouvoir, a été condamné pour détournement de fonds, condamnation qu’il affirme avoir été téléguidée. Bien qu’il n’eût aucune chance de l’emporter, le soutien des catégories éduquées, jeunes et urbaines aurait affaibli Vladimir Poutine. Navalny appelle à boycotter le scrutin, ce qui confirme l’importance stratégique du taux d’abstention. Trois des sept autres candidats méritent l’attention. Le chef d’un des deux partis communistes, Pavel Grudinin, 57 ans pourrait arriver second à 7 %. Il critique l’élite et propose de transformer les entreprises privées en entreprises « sociales ». Le candidat attendu troisième est Vladimir Jirinovski, nationaliste de droite à la rhétorique militariste anti-occidentale, ancien membre de l’establishment politique, autour de 5 %. Enfin, la riche Ksenia Sobtchak, 36 ans, très critique envers Poutine mais fille d’un ancien maire de Saint-Pétersbourg mentor du président, propose un programme libéral à l’occidentale qui pourrait séduire l’électorat jeune de Navalny, est créditée de 2 %. Elle s’est fait une réputation en lançant un verre d’eau à la figure de Jirinovski lors d’un débat télévisé. Notons que Vladimir Poutine n’a jamais participé à aucun débat public avec ses concurrents, envoyant des partisans plaider pour lui. Vladimir Poutine sera réélu par une Russie dont ce scrutin sous influence ne fera probablement pas baisser la pression. C’est probablement là le principal risque pris par le président sortant…

http://reinformation.tv/presidentielle-russie-reelection-poutine-navalny-medias-museles-lenoir-81858-2/

Face à Poutine, sept candidats: six hommes et une femme. Pavel Groudinine (du Parti communiste de la Fédération de Russie), Vladimir Jirinovski (du Parti libéral-démocrate de Russie – extrême-droite, LDPR), Ksenia Sobtchak (candidate libérale protestataire anti-Poutine), Grigori Iavlinski (du parti démocrate libéral, Labloko), Boris Titov (du Parti de la Croissance, libéral et conservateur), Maxime Souraïkine (du parti des Communistes de Russie) et Sergueï Babourine (de l’Union du peuple russe, parti conservateur).

Poutine présente le Kinzhal, missile nucléaire volant à dix fois la vitesse du son, et des armes à propulsion nucléaire

En cette veille d’élection présidentielle russe, Vladimir Poutine joue la montée aux extrêmes en matière d’armement, alors que le sentiment antirusse est violemment attisé par les médias aux Etats-Unis. Dans un discours prononcé au début du mois, le président de la Russie a affirmé qu’il pouvait gagner une guerre mondiale grâce au tir d’un nouveau missile nucléaire capable de voler à plus de dix fois la vitesse du son, soit quelque 12.400 km/h. Son nom : le « Kinzhal » ou « dague ». Dimanche, la Russie a fait savoir qu’elle avait procédé avec succès à un tir de cette arme à propulsion nucléaire, qui se joue des armes anti-missiles de l’Occident.

Vladimir Poutine, qui dévoilait sa batterie d’armes de nouvelle génération début mars, avait affirmé que le Kinzhal était une « arme idéale ». Ce missile air-sol est capable de parcourir plus de 2.000 km. Lors de l’essai, il a été tiré d’un MiG-31 supersonique intercepteur qui avait décollé d’un aérodrome du district militaire Sud. Le ministère de la Défense a fait savoir que « le tir avait été conforme au programme » et que « le missile supersonique avait atteint son objectif ». Il a publié une vidéo montrant deux pilotes courant vers un bombardier équipé d’un gros cylindre sous son ventre. Quelque 250 vols ont été réalisés pour tester des tirs de jour et de nuit dans toutes les conditions météorologiques. Le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine a précisé qu’un unique MiG-31 supersonique avait été adapté pour porter le Kinzhal.

Le Kinzhal peut se jouer des systèmes de défense anti-missiles

Ce développement survient quelques jours après que le président russe a affirmé qu’il déchaînerait une « catastrophe globale » si une troisième guerre mondiale éclatait et menaçait son pays. Vladimir Poutine fait ainsi monter la pression avant l’élection présidentielle du 18 mars, garantissant à ses citoyens une victoire en cas de guerre. Il a affirmé que le Kinzhal pouvait se jouer des systèmes de défense anti-missile, visant directement le projet de bouclier américain. Durant son intervention, un montage vidéo montrait l’impact potentiel du Kinzhal, avec des bombes s’abattant sur la Floride. Poutine a ajouté que la Russie avait testé toute une batterie de nouveaux vecteurs nucléaires « invulnérables » face aux systèmes d’interception. Parmi eux, un autre missile et un drone sous-marin, tous deux à propulsion nucléaire.

Vladimir Poutine a martelé que les efforts occidentaux pour empêcher le développement militaire de la Russie se soldaient ainsi par un échec : « Je dis à tous ceux qui ont nourri la course aux armements ces 15 dernières années, espérant acquérir des avantages unilatéraux sur la Russie, à tous ceux qui ont décrété des sanctions illégales destinées à handicaper le développement de notre pays, à tous ceux-là je dis : tout ce que vous vouliez empêcher par vos manœuvres a pourtant eu lieu. Vous avez échoué à contenir la Russie ».

Un nouveau missile et un drone sous-marin, armes à propulsion nucléaire

Evoquant le nouvel arsenal russe, Vladimir Poutine s’est félicité du fait que le nouveau missile à propulsion nucléaire testé l’automne dernier possède un rayon d’action illimité, une vitesse élevée et une grande manœuvrabilité, lui permettant de se jouer de tous les systèmes de défense antimissile. Quant au drone sous-marin, il aurait selon lui un rayon d’action « intercontinental » et possède la capacité de transporter une tête nucléaire apte à atteindre les porte-avions comme les installations côtières. Il a ajouté que sa profondeur opérationnelle et sa vitesse lui permet de percer les interceptions ennemies, ajoutant : « C’est vraiment fantastique ! » Les noms du missile à propulsion nucléaire et du drone sous-marin n’ont pas encore été arrêtés. « Personne dans le monde ne possède ce genre d’engins », a-t-il ajouté, et s’il en apparaît, « alors nous développerons quelque chose de nouveau ». Vladimir Poutine a par ailleurs déclaré que son pays avait testé un nouveau missile balistique intercontinental lourd, le « Sarmat », doté d’un nombre de têtes supérieur à celui de son prédécesseur de l’ère soviétique, connu à l’Ouest sous le nom de « Satan ».

Poutine affirme que la Russie répond au projet américain de bouclier antimissiles

Poutine a félicité la nouvelle génération d’ingénieurs russes qui travaillent sur ces nouvelles armes, les appelant « héros de notre temps ». Il a insisté sur le fait que ces avancées en matière d’armes nouvelles n’avaient pas d’équivalent à l’Ouest. Il estime que la Russie répond ainsi au retrait des Etats-Unis d’un traité signé durant le Guerre froide, qui bannissait les défenses antimissiles et à la volonté américaine de développer un tel bouclier : « Personne ne nous a écoutés. Maintenant, ils n’ont plus le choix. »

Tout en assurant ensuite que ces nouveaux armements participeraient à l’équilibre diplomatique, Vladimir Poutine avait auparavant assuré que si la Russie était frappée par une bombe nucléaire et menaçait d’être anéantie, alors le monde ne s’en remettrait pas. « J’espère que cela n’arrivera jamais, et notre doctrine pour l’usage de ces armes reste celle des représailles, de la contre-attaque », a-t-il nuancé. « La décision d’utiliser une arme nucléaire ne pourra être prise que si notre système d’alerte-missiles a détecté non seulement un tir, mais fournit aussi une prédiction confirmée de leur plan de vol et de l’instant où les têtes tomberont sur la Russie », a-t-il complété, assurant qu’il s’agirait « d’un droit légal de riposte ». Certes, a-t-il conclu, ce serait « une catastrophe mondiale pour l’humanité, pour le monde » mais, « comme citoyen de la Russie et chef d’Etat, je pose cette question : pouvons-nous concevoir le monde sans la Russie ? »

Matthieu Lenoir

http://reinformation.tv/russie-missile-propulsion-nucleaire-kinzhal-vladimir-poutine-lenoir-81726-2/

OK+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN BANDE SON :

1 réponse »

  1. Des missiles à propulsion nucléaire ? Ça me rappelle le super cannon de l’irak, dont le journal « La Suisse » avait publié une photo. Ressemblant étrangement à un tuyau en fonte!

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