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Mondialisme : Les 7 raisons pour lesquelles les « Big Tech » ne peuvent plus être réglementées: elles sont devenues « too big to fail »

Les 7 raisons pour lesquelles les « Big Tech » ne peuvent plus être réglementées: elles sont devenues « too big to fail »

By Dominique Dewitte, fr.express.live mars 22, 2018

La capitalisation boursière des titres regroupés sous l’appellation FANGMAN vient d’atteindre 4000 milliards $

La capitalisation boursière des titres regroupés sous l’appellation FANGMAN atteint dorénavant 4000 milliards de dollars. La valorisation des actions technologiques regroupant (Facebook:FB, Amazon: AMZN, Nteflix: NFLX, Google: GOOGL, Microsoft: MSFT, Apple: AAPL et Nvidia: NVDA) est en hausse de près de 23% depuis le début de l’année 2018 et de 69% sur les 12 derniers mois.

Le dernier scandale Facebook et les projets de l’UE visant à taxer Google, Amazon, Facebook et Apple – ceux que l’on désigne sous l’acronyme GAFA – ont une chose en commun: le fait que personne ne semble contrôler les affaires et la marche de ces géants numériques américains.

Mais est-il encore réaliste de penser que ces entreprises peuvent être contrôlées et/ou réglementées? Lorsque l’on examine ce dossier de plus près, l’on ne peut que parvenir à la conclusion que ce sera très, très difficile.

1. La taille de ces entreprises est devenue si importante qu’elles sont devenues, comme les banques, « too big to fail » (trop grandes pour faire faillite)

Les GAFA ont une valeur marchande cumulée de 3.000 milliards de dollars. À titre de comparaison, s’ils formaient un pays, ils approcheraient le PIB de l’Allemagne. Leur impact énorme sur l’économie mondiale a été révélé lundi lorsque l’action Facebook a perdu plus de 7 % après l’éclatement du scandale concernant Cambridge Analytica, entraînant la totalité du Dow Jones à la baisse. L’indice boursier américain a essuyé une perte de 90 milliards de dollars sur cette seule journée. Pour chaque dollar de valeur perdue par Facebook, trois dollars ont été perdus sur le Dow Jones. Détail intéressant ici: Facebook n’est même pas cotée sur le Dow Jones, mais sur le Nasdaq.

2. Ces entreprises sont maintenant omniprésentes

Qu’il s’agisse de la finance, du marketing, des voitures autonomes, de technologie spatiale ou d’intelligence artificielle – l’économie du futur qui dépendra entièrement des données – ces entreprises sont partout les leaders absolus.

3. « Big Data est le pétrole du futur »

C’est ce qu’écrivait The Economist dans un dossier spécial il y a à peine un an. Des recherches menées par Wavestone montrent maintenant que 95 % de toutes nos données sont monopolisées par les GAFA.

4. Des ressources financières illimitées

Un CEO qui travaille pour une filiale européenne de l’une des sociétés des Big Tech a récemment déclaré: « Toutes ces poursuites judiciaires [avec l’UE], me font presque mal au cœur : nous y allons avec une armée d’avocats provenant des cabinets d’avocats les plus renommés du monde, qui gagnent de l’or en travaillant pour nous à temps plein… A l’autre bout de la table, il y a 3 jeunes diplômés qui doivent gérer 40 dossiers en même temps et sont totalement surmenés. Ils ne sont pas de taille pour nous. »

5. Le « First Mover advantage » (« l’avantage du premier arrivé »)

Toutes ces entreprises américaines bénéficient également du « First Mover advantage », qui décrit l’avantage que le premier leader d’un marché conserve au fil du temps dans un nouveau secteur. Avez-vous déjà entendu parler de Quaero ? Sans doute non, et ce n’est pas difficile à comprendre. Quaero était un projet sponsorisé par l’Allemagne et la France pour concevoir un moteur de recherche européen capable de mettre Google en danger. Les deux pays ont conjointement investi 400 millions d’euros dans l’initiative. A titre de comparaison: Google réalise autant de bénéfices en exactement 15 jours et le budget annuel de R & D du moteur de recherche internet est de… 4 milliards de dollars. Peut-être devrions-nous plutôt chercher la raison pour laquelle certains ont déjà entendu parler de Quaero.

6. Les GAFA sont maintenant aussi les plus grands lobbyistes à Washington

Par exemple, Google est l’une des 3 seules entreprises du top 10 des organisations qui pratiquent le plus de lobbying dans la capitale américaine (les deux autres sont AT & T et Boeing). De même, Amazon, Microsoft et Facebook sont également dans le top 40. Ces lobbies portent bien entendu leurs fruits. On peut dire que tous les démocrates étaient dans la poche des GAFA … jusqu’à ce que Trump gagne les élections.

7. Ils sont trop importants pour la croissance économique aux États-Unis

Enfin, le gouvernement américain ne semble pas trop enclin à intervenir dans « un marché libre » et à réglementer les GAFA – auxquels il faut ajouter Microsoft. Bien que plusieurs politiciens débattent actuellement de cela, l’impact des GAFA sur la croissance économique des États-Unis est tout simplement trop important. Comment pourrait-on parler de monopoles qui nuisent au consommateur, alors que les consommateurs peuvent utiliser gratuitement des services tels que Facebook et Google, et que les prix d’Amazon sont généralement les plus bas?

Conclusion

La dernière fois que le gouvernement américain est intervenu dans une telle affaire remonte au début des années 1990. Microsoft était alors accusé d’imposer son système d’exploitation Windows à ses utilisateurs. Cela a abouti à un règlement à l’amiable entre Microsoft et le ministère américain de la Justice. Et à la naissance de Google…

Lorsque l’on analyse cette affaire, on ne peut parvenir qu’à une conclusion: réglementer les Big Tech? Ce sera très, très difficile.

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EN BANDE SON :

 

4 réponses »

  1. Votre article est très intéressant. Ça rappelle un peu le pouvoir des grandes banques avant la crise de 2007. J’ai cherché à comprendre la stratégie fiscale des GAFA : https://banblog.net/2018/05/01/pourquoi-les-gafa-font-tout-pour-ne-pas-payer-dimpots/ . C’est assez angoissant.
    Je ne partage pas votre fatalisme. Cambridge Analytica marque un vrai tournant. L’Union Européenne a gagné quelques batailles (mais pour l’instant pas la guerre) sur le front fiscal. Et puis les mastodontes perdent en agilité. Regardez IBM.

    • Le problème des GAFAS ce n’est pas tant qu’ils puissent utiliser les données à des fins marketing ou qu’ils pratiquent l’optimisation fiscale c’est qu’ils puissent devenir des collecteurs de données pour les Etats car faut il le rappeler :

      « A la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux qu’eux-mêmes ce qui est profitable. »
      Ludwig von Mises

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