Allemagne

Angela Merkel renonce : vers la fin de l’infernal couple franco-allemand ?

Le couple franco-allemand ? Arlésienne de la vie politique française en forme d’éternel feuilleton, dont un nouvel épisode vient de se clore avec la décision d’Angela Merkel de ne pas se représenter, les 7 et 8 décembre prochains, à la tête de son parti, le CDU, et de ne pas briguer un cinquième mandat de chancelière en 2021. Dans l’histoire de tous les couples, il y a des hauts et des bas. Celui qui liait Paris et Berlin, parti de très haut, n’en finissait plus de tirer France et Europe à la fois vers le bas.

Après tant de bas – la Seconde Guerre mondiale –, c’est vers le haut que le mariage se noue, dans la cathédrale de Reims, entre le général de Gaulle et Konrad Adenauer. Qui, mieux que des hommes de guerre, peuvent conclure une paix honorable, en ces temps où la notion même de « repentance » n’a aucun sens ? Le Général a les brevets qu’il faut. Le chancelier aussi, ayant à la fois été patriote allemand et antinazi conséquent. Déjà, à l’époque, les USA ne l’entendant pas de cette oreille bloquent toute velléité de puissance européenne. Pour plus de détails sur ces manipulations venues d’outre-Atlantique, prière de se reporter à L’Ami américain, essai d’Éric Branca, ancien patron de Valeurs actuelles, souvent cité en ces colonnes.

Après le couple de Gaulle/Adenauer, celui de Mitterrand/Kohl. Les deux hommes ont, eux aussi, connu les affres de la dernière déflagration mondiale tout en ayant vécu dans le souvenir de la première. Lorsqu’ils se tiennent par la main, à Douaumont, en 1984, ils savent de quoi ils parlent et cette union demeure encore à l’équilibre. Avec la chute du mur de Berlin, François Mitterrand pressent qu’une Allemagne retrouvant ses frontières de jadis pourrait bien revenir à ses démons pangermanistes. Il accepte donc la réunification, du bout des lèvres ; mais obtient d’Helmut Kohl la création de l’euro, monnaie censée enserrer l’Allemagne en une sorte de carcan économique et politique. Déjà, le couple se fissure. À l’origine, la France est un géant, à la fois politique et économique, alors que l’Allemagne ne brille que par sa seule puissance économique. En 1998, quand Gerhard Schröder, premier homme politique allemand d’envergure à n’avoir pas connu la guerre, devient chancelier, les rapports de force s’inversent. L’Allemagne est toujours un géant économique, mais est désormais en passe de devenir aussi un géant politique, alors que la France n’est plus ni l’un ni l’autre.

Après ? Après, le couple franco-allemand se résume à un dialogue entre Angela et Merkel, sachant que l’inamovible chancelière aura vu passer pas moins de quatre Présidents français. Soit plus de temps qu’il n’en faut pour tisser sa toile et asseoir sa puissance. L’euro est devenu un mark qui ne dit pas son nom. Les pays de l’Est sont les ateliers d’arrière-cour de l’industrie allemande. Ceux du Sud – Grèce, Espagne et Italie – sont tenus pour quantité négligeable. La France, elle, continue de parler, mais plus personne ne l’écoute ; surtout pas à Berlin. Bref, la stratégie de François Mitterrand s’est retournée contre la France. Ce couple n’en est plus un et le dialogue franco-allemand se limite à un dialogue de sourds.

Outre-Rhin, tout allait donc pour le mieux du monde, jusqu’à ce que survienne la « crise des migrants ». Sûre de sa toute-puissance économique, Angela Merkel a cru pouvoir traiter le problème en de seuls termes économiques. Cette masse d’immigrés allait fournir une main-d’œuvre qualifiée à un complexe industriel handicapé par une démographie vieillissante. Mieux : elle allait contribuer à financer un système de retraites au bord de l’explosion. Mais la vie n’est pas faite que d’économie, il y a la politique, aussi. Cela, Angela Merkel paraît l’avoir compris trop tard, d’où la raison de son départ.

D’où la raison, encore, de l’inquiétude régnant actuellement à l’Élysée. Le fameux couple franco-allemand n’était plus qu’une chimère, ça commençait d’ailleurs à se voir ; sauf que là, ça se voit vraiment. Comment combler un vide déjà aggravé par le départ de l’Angleterre ? Paris pourrait, certes, réactiver un autre couple, celui liant la France et l’Italie. Il n’est pas sûr qu’Emmanuel Macron soit aujourd’hui le plus indiqué pour mener à bien ce chantier.

OK++++++++++++++++++++++++++++++++++

http://www.bvoltaire.fr/angela-merkel-renonce-vers-la-fin-de-linfernal-couple-franco-allemand/?mc_cid=2788d7679f&mc_eid=b338f8bb5e

1 réponse »

  1. démerden sie siche! démerdez vous… ça pue, ils se barrent tous comme en france gérard Collomb. » »Je dirais que, d’ici à 5 ans, la situation pourrait devenir irréversible. Oui, on a cinq, six ans, pour éviter le pire. Après… » » » Gérard Collomb.
    propos exhumés datant de ?

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