Art de la guerre monétaire et économique

De la Joffrinadologie : Le peuple qui souffre, mais qu’il est con !

Le peuple qui souffre, mais qu’il est con !

Je vais essayer de penser comme Laurent Joffrin, le patron de Libération. Vous me direz, ça n’est pas bien compliqué, car, qui peut le plus peut le moins! En effet… Avec cet exercice de style, je n’ai pas l’impression d’avoir à grimper un sommet intellectuel himalayen. 

   Joffrin pense avec deux neurones. Au-delà, il craint la surchauffe… Dans son cerveau, il y a le bien (progressiste) et le mal (populiste). Le bien, c’est qu’il pense à un instant T -car tout dépend de l’instant chez ce monsieur chez qui, le croirait-on, il y eut un instant Chevènement! Il y eut d’autres instants T chez lui. Mais il se cramponne depuis longtemps à l’instant T,  dit « Bernard Tapie » C’est celui du « Vive la crise! ». Souvenez vous, c’était, sous Mitterrand qui se ralliait à la droite, un Joffrin s’y ralliant lui aussi.

   Pour ceux qui en douteraient, le « Vive la crise! » de 1984 a été longuement discuté en conférence de rédaction. Il y avait alors un combat avec ceux qui estimaient que « Salauds de pauvres! » disait plus et mieux la nouvelle ligne de Libération. Mais les cyniques, soutenus dans ce combat par le directeur commercial, le responsable des publicités, le chargé des relations avec la banque, mais aussi par BHL et Yves Montand, DSK et Anne Saint-Clair, Alain Minc et Jacques Attali, Kouchner et Glucksmann père, ont estimé que ce message vraiment trop clair risquait d’entraîner une hémorragie des lecteurs qui se croient encore de gauche en souscrivant aux idées européistes et libérales de Giscard seulement parce qu’ils achètent Libération, un journal fondé par un Sartre qui, déjà à cette époque, adorait les terroristes palestiniens qui butaient du juif à Munich.

  Le mal, chez Joffrin, c’est tout ce qui s’oppose au slogan : « Salauds de pauvre ! ». C’est simple…

   Jean Quatremer semble moins fin que Joffrin, ce qui n’est pas peu dire. Vous me direz, pour être correspondant de Libération à Bruxelles, il faut un cerveau de ce calibre. Ils sont parvenus à le trouver… C’est lui. Lui, par exemple, dit clairement quelle est la ligne de son journal : « Le peuple qui souffre, mais qu’il est con. » Voilà, ça, c’est du Joffrin, le courage de la bêtise en plus ou l’hypocrisie du souci de l’actionnaire en moins…

   Ici commence mon pastiche intellectuel: il va prendre la forme d’un faux syllogisme, car, par sa forme qui en impose, c’est ce qui permet le mieux de faire passer un fond foireux. Pareil sophisme est un prototype des fake news que Libé prétend démonter dans la rubrique même où le journal met les siennes sur orbite…

Jean Quatremer traite de connards les gilets jaunes

Or une femme portant le gilet jaune a été écrasée par une quatremerdienne en 4X4 BMW

Donc Jean Quatremer applaudit l’écraseuse…

   Où l’on voit qu’à penser comme Joffrin, on pense court -haut et court, mais mal… Il vaut mieux, donc, échapper à ces logiques de mirlitons, à ces sophismes mondains, à ces paralogismes parisiens. Quatremer roule clairement pour Macron et pour Joffrin, or Joffrin est le nègre de Hollande [1], donc Libération est donc bel et bien, et depuis longtemps, le bulletin paroissial de l’Europe libérale. Autrement dit : le contraire d’un journal de gauche, mais clairement un média qui nourrit les électeurs du Rassemblement national, ex Front national, qui sont les premières victimes de l’Empire maastrichtien… Un bulletin paroissial, faut-il une fois de plus le rappeler, que le contribuable finance avec ses deniers, taxes essence comprises [2].

   Je me réjouis que cette chronique génère assez probablement une réponse fielleuse dans Libération, une réponse qui fera les choux gras de Claude Askolovitch dans sa revue de presse sur France Inter, une radio du service public elle aussi subventionnée par le contribuable. Il y aura aussi la presse moutonnière (peut-être même, ce serait la gloire, un nouveau bloc-notes de BHL, un mort qui ne le sait pas, mais qui annonce la mort depuis longtemps des plus vivants que lui!), dont chacun voit de plus en plus et de mieux en mieux pour quel patron elle travaille: l’argent des progressistes mais jamais ô grand jamais le peuple des  populistes.

Michel Onfray
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[1] « François Hollande partagerait les droits d’auteur de son livre avec Laurent Joffrin »
https://twitter.com/bfmtv/status/999566293127847936?lang=fr

[2] Quels sont les journaux les plus aidés par l’Etat ? Classement des subventions versées à la presse écrite :
https://actufinance.fr/actu/aides-journaux-subventions-presse-6967604.html

https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/de-la-joffrinadologie

3 réponses »

  1. [youtube=https://www.youtube.com/watch?v=uojRDK1RxYg&w=640&h=360]
    Ardisson traire macron de Gauleiter :
    Gauleiter, c’est a dire fonctionnaire du parti nazi
    On dirait que la garde prétoriennes »avance..

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