Art de la guerre monétaire et économique

Douce France : Les territoires ! La nouvelle langue du mondialisme macroniste

Les territoires. Une sorte de Nouvelle France dont nos hommes politiques et journalistes nous abreuvent depuis qu’une certaine France a choisi de se vêtir en jaune fluo. Il ne se passe pas un seul débat à l’Assemblée nationale ou sur les plateaux des chaînes d’info sans que ce mot sorti de nulle part ne soit utilisé à profusion.

Si je me réfère au bon vieux Larousse, qui donne sur ce terme plusieurs définitions selon qu’il concerne l’anatomie, la chose militaire, le territoire est l’étendue de pays qui ressortit à l’autorité, à une juridiction quelconque comme le territoire français, le territoire d’une commune.

La République étant libre et indivisible selon l’article Ier de la Constitution, la diviser en territoires est une ineptie. On parle des territoires perdus de la République, les cités entourant nos villes. Mais le premier territoire perdu, n’est-ce pas l’Élysée, l’Olympe de la République édifiée pour Madame de Pompadour, qui n’appartient plus qu’à un seul homme. Le président de la République qui, élu au suffrage universel, s’y croit tout permis. Lorsque le roi avait choisi de vivre à Versailles, il avait ouvert son immense château à tous ses sujets. Tous avaient accès au Palais. Les grilles étaient ouvertes en permanence et le plus humble des citoyens pouvait même assister au déjeuner du roi.

Le roi appartenait au peuple, jusqu’au point de l’assassiner par le biais de la guillotine. Aujourd’hui, le palais de l’Élysée est une forteresse bordée de trottoirs interdits aux passants. En état de siège depuis que les gilets jaunes ont modestement demandé à en rencontrer le locataire. Alors, oui, les Français ont perdu ce petit territoire parisien où se décide pourtant leur avenir et leur vie quotidienne.

Mais ces territoires dont on nous parle, quels sont-ils ? Les cités, les banlieues, la périphérie, les villes, les campagnes ? Quand j’entends le ministre de l’Agriculture, que personne ne connaît, évoquer la vie des agriculteurs et agricultrices (par équité imbécile ?) à qui il demande surtout de ne pas manifester, leur a-t-il trouvé les moyens de vivre décemment sur « leur territoire » ? Quand j’entends l’inefficace Castaner déclarer que, sur tous les territoires, il fera régner l’ordre, ne peut-on pas s’interroger sur ce langage inventé pour « faire ENA » peut-être ?

Et puis, la gestion socialiste n’a-t-elle pas engendré une stupidité en partageant la France en treize régions territoriales. Prenons l’exemple de la Nouvelle-Aquitaine, qui relie Biarritz à Poitiers, avec un mélange de paysages marins et paysans, et des besoins si différents. Est-il raisonnable de gérer une région aux intérêts aussi divergents ?

Et ce terme de territoire, suremployé depuis quelques semaines, en est une authentique représentation.

http://www.bvoltaire.fr/__trashed-30/?mc_cid=1d76740c63&mc_eid=b338f8bb5e

5 réponses »

  1. Le terme de territoire est capital en urbanisme et architecture depuis des années (depuis moins longtemps que celui de « projet », fondamental et probablement originel, dans ces métiers – de pouvoir). Il est revenu en force dans le monde politique à la suite de son approfondissement par les professions dédiées et servantes (généralement et en dépit de leur créativité intrinsèque) qui le « manipulent » (d’autres disciplines en usant et abusant, par ailleurs, et parallèlement : géographe, démographe, etc.). Il est fondamental dans une approche aussi théorique et surplombante que terre à terre, extrêmement concrète, et particulièrement touffue, dans mon acceptation professionnelle.
    Les Gilets jaunes ont l’art de le faire parler sur les médias généralistes, là où il restait jusqu’ici à peu près spécialisé, quoique, alors qu’il est essentiel dans les appréhensions, compréhension et projections politiques, de ferme intention comme de simple analyse.
    Il est un peu comme le terme de population face à celui de peuple (territoire contre pays ?) en plus intéressant. Ceci dit méritant plus ample réflexion. C’est une pure proposition personnelle.
    Ce qui est sûr, c’est que le « territoire » est certainement un biais de volonté de reprise en main, abstrait et donc fourre-tout pour ceux qui veulent faire croire leur blabla, mais chargé de possibilité de projection mentale et émotionnelle pour ceux qui l’entendent. Il reste un enjeu, à se réapproprier. Méfiance sûrement, donc.

    • La notion de territoire annonce la fin de l’État Nation et la dissolution de la communauté nationale dans la tribalisation de la société française. Une libanisation avant l’heure qui s’appuie bien évidement sur des éléments géographiques et ethniques, et qui impliquera en interne de nombreux mouvements migratoires.

    • Avec l’émergence de nouveaux Seigneurs de la guerre dont devrait éclore quelques hommes providentiels avec en contrepartie hélas son lot de désolation et de destructions.

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