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Douce France : Une magistrature aux ordres ?

Une magistrature aux ordres ?

Depuis quelques jours, les informations qui remontent de toutes les juridictions françaises sont absolument consternantes. La justice a réagi au coup de sifflet du pouvoir Macronien et met en œuvre sans barguigner la stratégie de violence répressive de celui-ci.

Des incriminations délirantes, des procédures expéditives sans respect des formes, des réquisitions incroyablement féroces et des peines tout aussi invraisemblables. Je n’ai jamais vu une chose pareille dans ma pourtant longue carrière, et même en 1968 (je n’avais pas encore endossé la robe). Cette répression est sans précédent, et c’est une catastrophe de voir l’institution judiciaire, se vivant comme un outil de maintien de l’ordre, revenir à ses vieux démons.

Le maintien de l’ordre relève de la compétence de l’État et de son exécutif. Celle de la justice c’est justement de rendre la justice. Dans le respect scrupuleux et absolu de la loi. Hors de cela elle devient illégitime.

 Régis de CASTELNAU

La honte et le déshonneur ?

Que se passe-t-il dans la magistrature française ? Dans le silence obstiné des organisations syndicales, un pouvoir aux abois a instrumentalisé une répression judiciaire sans précédent.

Les parquets déchaînés requièrent des peines folles, et malheureusement de plus en plus, les juges du siège les suivent.

Plus de 5000 arrestations, 1000 condamnations, 350 personnes incarcérées. Et manifestement c’est loin d’être fini.

Comment un corps dont les organisations nous rebattent les oreilles avec l’indépendance et l’impartialité depuis 30 ans accepte-t-il de devenir l’instrument d’un parti de l’ordre à ce point déchaîné ?

Ne serait-il pas temps de se rappeler que la justice statue au nom du peuple français ? Personne pour sauver l’honneur ? Aucun procureur dont la parole est libre à l’audience pour refuser les ordres de Belloubet ? Aucune juridiction pour se rappeler les conditions de sa mission ?

Voilà ce qui vient de se passer au tribunal correctionnel de Paris. Dans une démocratie digne de ce nom on ne peut pas être jugé sans avocat. Comment de telles dérives sont-elles possibles ?

Qu’attendent les ordres d’avocats pour réagir solennellement ?

Régis de CASTELNAU

le procureur regarde ailleurs 

Monsieur Macron, pour faire face à l’insurrection du peuple français a décidé de lancer un soi-disant grand débat national. Tout est bouclé pour qu’il n’y ait surtout pas de vrai débat. Griveaux nous a prévenus « de toute façon on ne changera rien ». Mais attention, il ne faut surtout pas blesser les yeux du monarque. Qui est venu soi-disant lancer son soi-disant débat dans un bled au nom impossible : Grand-Bourgtheroulde. Je le connais et c’est d’ailleurs un bel endroit.

Des journalistes ont constaté, que là-bas, des gendarmes (décidément à quel point ce corps se déshonore aussi) arrêtent les gens, photographient leur pièce d’identité, et leur intiment d’enlever leurs gilets jaunes sous peine d’une amende de 135 € !

Ben dites donc Monsieur le procureur, en voilà une jolie collection d’infractions pénales. Il y aurait eu un arrêté dont personne ne sait de qui il émane mairie ou préfet. Qui est une atteinte évidente à une liberté publique fondamentale celle d’aller venir dans la tenue qu’on souhaite à condition qu’elle ne constitue pas en elle-même un outrage aux bonnes mœurs. Si arrêté il y a eu, il est donc trop tard aujourd’hui pour le faire annuler en référé par le tribunal administratif.

Première infraction pénale Article 432-4 du Code pénal : – « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. » Ça c’est pour le préfet ou le maire. Et bien sûr les gendarmes.

Par ailleurs, les gendarmes s’apprêtaient, en toute connaissance de cause et tout aussi illégalement à dresser des procès-verbaux d’amende de 135 €. Deuxième infraction pénale, le délit de concussion, Article 432-10 du Code pénal : – Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû, est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction. Ça c’est pour le préfet ou le maire, et pour les gendarmes. Enfin le fichage, le Code pénal là aussi y pourvoit dans son article Art. 226-18 : – Le fait de collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.

Bon Monsieur le procureur vous avez tout ce qu’il vous faut. Bien sûr, vous ne bougerez pas. Alors on se contentera de vous rappeler votre serment : – « Je jure de me comporter en tout comme un digne et loyal magistrat intègre, libre, IMPARTIAL, RESPECTUEUX DE LA LOI, des droits de toutes les parties et du secret professionnel. »

Régis de CASTELNAU

Le procureur est surchargé.

Et alors Monsieur le procureur du tribunal de grande instance de Bordeaux, on continue sa sieste ? Ah non, vous êtes occupé à poursuivre des gilets jaunes qui ont commis le crime atroce d’avoir sur eux des lunettes de natation. C’est sûr que ça vous prend du temps. En revanche cette séquence abominable que vous devez avoir vue, elle ne vous intéresse pas ?

On y voit des nervis masqués, munis de brassards, utiliser en dehors de toutes les règles des armes qui peuvent devenir létales, et tirer dans le dos en visant la tête de quelqu’un qui ne présente manifestement aucun danger. Une fois, leur forfait accompli, ils se gardent bien de porter secours à leur victime. Quand on est policier, assistance à personne en danger, on ne connaît pas ?

Ils prétendent pour se justifier qu’ils intervenaient pour éviter un pillage de boutique. C’est bien connu, dès lors qu’il manifeste, un pompier professionnel marié et père de trois enfants fait toujours ça : piller les boutiques. Vous allez continuer à déshonorer le parquet combien de temps Monsieur le procureur ? Vous voulez rejoindre votre collègue de Toulon et nous dire que « la riposte était proportionnée » ? Alors que qualification de tentative de meurtre peut parfaitement être utilisée. En tout cas, il serait impératif que de tels voyous soient immédiatement poursuivis et mis hors d’état de nuire. Je crains que nous attendions longtemps.

Régis de CASTELNAU

EN BANDE SON  : 

5 réponses »

  1. … et pendant ce temps là, on laisse des crimes et délits se commettre impunément dans les « quartiers de non droit », comme on dit! Pas un mot sur les voitures brûlées pendant les fêtes…il est vrai une tradition devenue bien « française »!

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