Art de la guerre monétaire et économique

Douce France-Fight club : Pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des Gilets jaunes…

Pourquoi le gouvernement ne comprend pas la révolte des Gilets jaunes…

By Alain De Benoistwww.bvoltaire.fr janvier 20, 2019

« Une révolte proprement existentielle, de la part de gens qui, après avoir perdu leur vie à tenter de la gagner, ont découvert que ce qu’ils gagnent ne leur permet plus de vivre et n’ont donc plus rien à perdre »  Alain de Benoist

«Au-delà de l’arrogance du terme, Macron n’a pas compris qui il avait en face de lui. Ceux qu’il a en face de lui sont les gens de l’effort quotidien et pas des glandeurs. Cette erreur d’analyse provoque à chaque fois une recrudescence de colère.» Alain Bauer (Professeur de criminologie)

« J’aimerais bien aller moi aussi à la manif pro-Macron de samedi prochain mais c’est payé combien ? » Anne Sophie CHAZAUD

Guy Debord disait que, si les élections pouvaient changer quelque chose, il y a longtemps qu’elles seraient interdites.

On peut en dire autant du « grand débat » lancé par Emmanuel Macron : s’il était vraiment susceptible de satisfaire les demandes des Gilets jaunes, il n’aurait tout simplement pas lieu.

Quand les parlementaires veulent enterrer un dossier, ils créent une commission.

Pour gagner du temps, Macron propose – c’est à la mode – de « libérer la parole ». Le « grand débat », c’est le divan du docteur Freud : « Allongez-vous et racontez-moi vos misères, après vous vous sentirez mieux ». Discuter plutôt que décider a toujours été la méthode favorite de la classe bourgeoise. Dans le pire des cas, le « grand débat » finira en eau de boudin. Au mieux, la montagne accouchera d’une souris. On fera des concessions ici ou là (taxe carbone, limitation de vitesse à 80 km/h, etc.), mais on ne touchera pas aux questions qui fâchent. C’est-à-dire à celles qui impliquent un véritable changement de société.

Ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir sont incapables de faire face aux demandes des Gilets jaunes, parce que le monde d’en bas leur est mentalement, culturellement, physiologiquement étranger. Ils s’imaginent qu’ils se trouvent devant des revendications de type classique (des « gens pas contents »), auxquelles on peut répondre par des effets d’annonce et des stratégies de communication appropriées. Ils ne voient pas qu’ils sont en réalité confrontés à une révolte proprement existentielle, de la part de gens qui, après avoir perdu leur vie à tenter de la gagner, ont découvert que ce qu’ils gagnent ne leur permet plus de vivre et n’ont donc plus rien à perdre. Au plus fort des manifestations, au moment où un hélicoptère survolait l’Élysée pour exfiltrer Macron en cas de besoin, ils ont pourtant eu peur. Physiquement peur – et cela aussi, on ne l’avait pas vu depuis longtemps. Aujourd’hui qu’ils ont retrouvé leur mépris de classe, même quand ils s’essayent à l’empathie, ils ne pardonneront jamais à ceux qui leur ont fait peur.

Les « Gaulois réfractaires » sont les dignes successeurs de ces « Gueux » (Geuzen) qui, dans les Flandres et les Pays-Bas du XVIe siècle, s’étant fait d’un nom péjoratif un titre de gloire, portèrent contre l’autorité du roi Philippe II d’Espagne un mécontentement populaire qui reçut l’appui de Guillaume d’Orange. La guérilla qu’ils menèrent pendant des années, à partir de 1566, finit par aboutir à la totale libération des Provinces-Unies. Un beau chant néerlandais célébrant leur souvenir s’intitule « Vive le Gueux ! » Il mériterait d’être repris aujourd’hui.

http://www.bvoltaire.fr/alain-de-benoist-pourquoi-le-gouvernement-ne-comprend-pas-la-revolte-des-gilets-jaunes/?mc_cid=da35e0c9a6&mc_eid=b338f8bb5e

EN BANDE SON : 

4 réponses »

    • Recevoir les Oligarques mondialistes à Versailles à la date anniversaire de la mort de Louis 16 ET celle du Comte de Paris voilà qui en dit long sur la mentalité de parvenu du Bourgeois Macron. Le tout au nom d’un économisme paravent théorique à la prédation financière et à la mise au rebut de millions de gilets jaunes. Chacun appréciera !

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