Art de la guerre monétaire et économique

Splendeur et Décadence des Banquiers Centraux : La FED capitule pour Trump et Wall Street, Draghi pour les Banquiers et la City

Splendeur et Décadence des Banquiers Centraux : La FED capitule pour Trump et Wall Street, Draghi pour les Banquiers et la City

Comme prévu, la banque centrale américaine (Federal Reserve, ou FED) a décidé de laisser inchangés les taux d’intérêt américains. La FED ne mentionne pas non plus la poursuite d’une hausse progressive des taux d’intérêt. Cela n’a rien d’étonnant : le président Donald Trump a critiqué à plusieurs reprises la hausse constante des taux d’intérêt. Selon lui, ce serait mauvais pour l’économie.

 

Traduction du tweet de Geert Noels (ci-dessus) : « Après Greenspan, Bernanke, Yellen,… c’est au tour de Powell de tomber dans le piège : la Fed est l’amie de Wall Street. Les banques centrales deviennent les amies des 1 % les plus riches et sont moins indépendantes ».

Traduction du tweet de Donald Trump (ci-dessus) : « Le Dow Jones vient de franchir la barre des 25 000 points. Quelle nouvelle formidable ! »

Aux États-Unis, la Fed est en train de capituler et de faire marche arrière face au risque imminent de krach, d’où les cocoricos triomphants des médias sur l’envolée récente à Wall Street, qui repose en fait sur du sable. La Fed met fin à la politique annoncée de l’augmentation des taux d’intérêt actuellement à 2,25 %-2,50 % et envisage même, l’année prochaine, l’arrêt de la politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers, voire même, si nécessaire, une reprise de la création monétaire et, donc, de l’augmentation de ses actifs. La Fed a acheté des centaines de milliards d’obligations de 2008 à 2015, au point d’avoir quintuplé, à 4.500 milliards dollars, la taille de son bilan. Face aux « contre-courants » possibles évoqués par Jerome Powell, la Fed, comme au Japon, n’hésitera pas à condamner la monnaie, à réduire les taux d’intérêt pour prolonger la vie du Système .

Et en zone euro avec Mario Draghi, rebelote et même dilemme qu’aux États-Unis, qu’au Japon ! Mario Draghi continue la politique de la fuite en avant, promettant de ne pas augmenter le coût du crédit en 2019, de réinvestir à l’échéance les 2.600 milliards d’euros déjà accumulés par la BCE lors des rachats d’actifs. La BCE s’est engagée à maintenir « un degré élevé de soutien monétaire ».

La BCE envisage même des opérations de refinancement LTRO à 4 ans pour les banques dans une situation délicate, ce qui aura aussi pour conséquence d’accroître la masse monétaire et de faire baisser les taux d’intérêt sur les marchés.  Les taux d’intérêt négatifs pour les banques pourraient passer, fin 2019, du taux ridiculement bas de -0,4 % à un taux maximum tout aussi ridicule de -0,2 %… en visant 0 % en 2020 ! une nouvelle vague de refinancements « LTRO » des banques qui permettent à ces dernières d’obtenir des ressources garanties à un taux fixe et faible sur quatre ans, indépendamment des aléas des marchés. Les banques d’Italie, d’Espagne, de Grèce ont déjà abondamment souscrit chaque trimestre de juin 2016 à mars 2017. Le renouvellement en 2020 est vital pour de nombreuses banques italiennes en quasi-faillite.

 La politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers n’est même pas envisagée. L’emprunt OAT français est à 0,58 %, le Bund allemand à 0,18 % et le taux italien à 10 ans à 2,66 %.

Le Japon continue, lentement mais sûrement sans espoir de sortir du cercle vicieux dans lequel il s’est installé. La politique d’assouplissement quantitatif continue de plus belle, avec impossibilité absolue de faire marche arrière. La très faible inflation empêche la dévalorisation de la dette publique et l’archipel nippon, face au protectionnisme mondial, a enregistré pour la première fois un déficit commercial en 2018.

En octobre 2018, le bilan en augmentation constante de la BCE se montait à 4.632 milliards d’euros, soit 41 % du PIB de la zone euro. Aux États-Unis, le bilan de la Fed, qui totalise 4.000 milliards de dollars, en constante diminution depuis peu de temps de 50 milliards de dollars par mois, représente 22 % du PIB. Mais avant la crise financière de 2007-2009, le bilan de la Fed ne s’élevait qu’à 900 milliards de dollars. Le même ratio est de 101 % au Japon, le pays étant sauvé jusqu’à ce jour de la faillite par les détenteurs de la dette, car japonais et patriotes !

EN BANDE SON : 

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