Art de la guerre monétaire et économique

Everything bubble : En dix ans, les dividendes versés dans le monde ont doublé !

« Les dividendes attribués aux actionnaires ont progressé quasi partout dans le monde en 2018. Et devraient encore monter cette année, selon le gestionnaire de fonds britannique Janus Henderson. Par rapport aux montants distribués il y a dix ans, les dividendes sont quasi sur le point d’avoir doublé !

(…)

Les USA en tête

L’Europe est devancée sur le plan mondial par les seuls Etats-Unis. Là-bas, le montant franchit pour la première fois le cap des 500 milliards de dollars, à 509,9 milliards (+ 7,2% sur 2017). Encore moins qu’à Londres, les banques n’ont lésiné sur les moyens pour satisfaire les actionnaires.

Ensemble, l’Europe, le Royaume-Uni et les Etats-Unis représentent quelque 60% des dividendes distribués à travers le monde. Avec 150 milliards de dollars (+ 5%), et 120,9 milliards de dollars (+ 16,9%) successivement, l’Asie-Pacifique et les régions émergentes complètent ce tableau que boucle le Japon avec 79,1 milliards de dollars (+ 13%).

87% plus élevé qu’en 2009 !

Au total, ce sont 1.369,6 milliards de dollars que les 1.200 plus importantes sociétés internationales en termes de capitalisation boursière et suivies par l’indice Janus Henderson, ont consacré à leurs actionnaires. Un montant 9,3% supérieur à celui de 2017 et… 87% plus élevé à celui de 2009 !

Janus Henderson s’attend à ce que les dividendes augmenteront de 3,3% en 2019 pour atteindre 1,414 milliards de dollars. En termes sous-jacents (hors effets de changes notamment), la mesure de croissance de base privilégiée chez Janus Henderson, cela correspond à une augmentation de 8,5% l’an passé. Un taux de croissance qui reste supérieur à la tendance à long terme de 5 à 7%.

C’est le secteur de la finance (329 milliards) qui a été le plus gros pourvoyeur de dividendes en 2018. Il est suivi de ceux de sociétés actives dans l’énergie (129,9 milliards) et de la consommation courante (126 milliards). Du fait entre autres de la taille importante de leurs affaires, Royal Dutch RDSA-0,57% , Apple AAPL-0,81% , Exxon XOM-0,94% et Microsoft MSFT1,67% sont les principaux payeurs.

Parmi les 20 sociétés qui déboursent le plus de dividendes, 10 sont américaines, 6 européennes et 2 chinoises ».

L’Echo.be, le 18 février 2019

La concentration de la richesse ou les inégalités de revenus aux États-Unis n’ont jamais été aussi grandes qu’aujourd’hui depuis les années 1920.

C’est ce qui ressort des recherches menées par Gabriel Zucman, professeur d’économie à l’Université de Californie (Berkeley), sur la demande du National Bureau of Economic Research (NBER). Les 1 % les plus riches possèdent maintenant environ 40 % de toute la richesse. Les 1 % possèdent plus de 40 fois la richesse moyenne d’une famille américaine.

Selon Zucman, les inégalités de revenus que l’on observe de nos jours aux États-Unis ne sont plus comparables qu’à celle de la Russie. « On ne retrouve de tels niveaux d’inégalités des revenus dans aucun des autres pays où l’on mesure ce phénomène ».

Les inégalités de revenus : « la situation est bien pire que ce que montrent les chiffres »

Mais Zucman montre que la situation est bien pire que ce que montrent les chiffres. Selon l’économiste, 8 % de la richesse mondiale se trouve dans des paradis fiscaux.

Cela n’a pas de sens d’étudier les chiffres sur la concentration de la richesse sur la base de données publiques et de déclarations fiscales. Les riches ont de nombreuses possibilités d’évasion et de fraude fiscale. Tout va également dans ce sens, puisque le secteur du conseil fiscal n’a fait que croître depuis le début de la mondialisation dans les années 1980. Les données traditionnelles sous-estiment constamment le niveau et la croissance de la concentration de la richesse. »

La richesse des 1 % a augmenté de 9 % depuis 1989, selon Zucman. Au cours de la même période, le capital des 90 % les moins pourvus sur l’échelle des revenus a diminué proportionnellement.

EN BANDE SON :

6 réponses »

  1. Et c’est mal que les dividendes versés augmentent ? après tout ce sont des investisseurs qui risquent leur épargne, non ? peut-être même des fonds de pension qui payent des retraites aux gens … alors c’est quoi le problème avec l’accroissement des dividendes ? si c’est mal on les interdits, sinon, pourquoi ils n’auraient pas le droit de croître ?
    Est-ce vraiment la dividendes qui sont la première source d’inégalités ? d’après mes recherches, en n°1 et 2 ce sont l’héritage et l’état les premières sources pas les dividendes … mais je veux bien les papiers la dessus pour confirmer on infirmer.

    • Un dividende est une rémunération versée par une entreprise à ses actionnaires. Ceux-ci le reçoivent sans contrepartie et demeurent propriétaires de leurs actions, sans quoi il s’agirait d’un rachat d’actions.

      A quoi sert un manager dans une entreprise cotée ?

      Réponse : à faire monter le cours des actions de son entreprise afin de servir de généreux dividendes à des actionnaires initiés (crony capitalism, capitalisme de connivence)) qui ont emprunté sur les marchés de l’argent prêté gratuitement par les Banques centrales c’est ce que on appelle chastement coté investisseurs : la dette sur marge (margin debt) et ce qui permet l’effet de levier : cout d’emprunt minimum mais profit maximum. Et c’est justement la grande spécialité des fonds de pension et autre hedge funds.

      Comment s’y prend notre manager pour faire monter le cours de ses actions :

      -il les rachète (buybacks) via de l’argent emprunté sur les marchés et prêté gratuitement par les banquiers centraux
      -Il licencie via des délocalisations ou-et robotise tout ce qui peut l’être
      -il favorise les LBO c’est-à-dire le rachat-rapprochement d’autres entreprises via la dette (les fusions acquisitions la spécialité de Macron quand il était Banquier d’affaires chez Rothschild)

      Les floués : les rentiers, l’investissement productif et le bon peuple car un seul adage pour le capitalisme des copains et coquins : privatisation des profits et socialisation des pertes.

      Interdire ?

      En socialisme de marché il est interdit d’interdire tant que c’est pour la bonne cause : celle de la ploutocratie étatique et financière.

      • Merci BEAUCOUP pour l’explication, je comprends mieux.
        Mais il y a aussi de vrais actionnaires non ? on parle de quelle proportion de dividendes « escroqués » par ces mécanismes de connivence ?

        Si j’ai bien compris, le point de départ de cette affaire ce sont principalement les taux faibles des banques centrales, non ?

        • Les actionnaires auxquels vous faites références sont les actionnaires dit stratégiques et les petits épargnants qui privilégient l’investissement long terme. D’une manière générale le système a été dévoyé depuis 2008 et l’intervention des Banques centrales pour sauver les banques d’investissement, banques centrales devenues par là même préteur de dernier ressort, il en fut de même avec les Etats au travers des fameux QE, quantitative easing et de la monétisation des dettes publiques c’est à dire le fait de racheter pour une banque centrale des titres de créances émis par les Trésors publics nationaux et de les porter directement à son bilan.Tout ceci n’aurait bien entendu pas pu se faire sans que les Banques centrales ne maintiennent artificiellement bas leur taux courts ce qui a permis à l’ensemble des acteurs économiques de s’endetter à moindre coût favorisant ainsi un système d’enrichissement rapide de certains au détriment de tous les autres. L’inter connectivité aidant il sera désormais difficile désormais de faire machine arrière sauf à mettre le système à terre et le too big to fail risque de régner longtemps.

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