Etat Profond

Trump dans un piège à néocon : Après Jérusalem, maintenant le Golan, bientôt la Cisjordanie ?

Depuis la création de l’État d’Israël, les États-Unis ont fait de sa sauvegarde un principe absolu et l’axe majeur de leur politique au Proche-Orient. Mais une prudence diplomatique habillait toujours cette politique afin de ne pas froisser les susceptibilités des pays arabes alliés. Car là comme ailleurs, il y les bons (Arabie saoudite, Qatar, Jordanie) et les méchants (Iran, Syrie). Pour ces derniers, le mieux serait de changer de régime, mais ça ne marche pas toujours…

Trump a décidé de casser ces codes en vigueur depuis 1948. Plusieurs présidents avaient promis, pendant leur campagne électorale, de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem afin de satisfaire les électorats juifs et évangélistes. Une fois au pouvoir, ils s’empressaient d’oublier cette promesse afin de ne pas rompre un équilibre précaire dans la région la plus instable de la planète. Trump l’a fait et a mis dans l’embarras ses alliés arabes, les obligeant à condamner mollement voire à accepter l’inacceptable. On peut d’ailleurs, en passant, regretter la grande discrétion de l’Église sur une décision qui remet en cause le statut international de Jérusalem et donc les droits des catholiques.

Avec le Golan, c’est un autre tournant : il s’agit d’une terre syrienne conquise en 1967 lors de la guerre des Six Jours, puis annexée en 1981. La communauté internationale n’a jamais accepté cette annexion, y compris les États-Unis qui, pour le principe, la condamnaient.

C’est évidemment par un tweet que le président américain a annoncé le changement à venir : « Après 52 ans, il est temps pour les États-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’État d’Israël et la stabilité régionale. » C’est également par un tweet que son ami Benyamin Netanyahou l’a chaleureusement remercié de ce cadeau en pleine campagne électorale où la victoire est incertaine en raison des multiples accusations de corruption qui pèsent sur le Premier ministre israélien.

Côté arabe, ce n’est évidemment pas la même musique. La Syrie a vigoureusement protesté en rappelant habilement le caractère syrien mais aussi arabe du Golan, obligeant ainsi ses voisins à se positionner. C’est ce qu’ils ont dû faire : l’Égypte, la Jordanie et toutes les monarchies du Golfe ont rappelé qu’en effet, le Golan était une terre syrienne et arabe.

Au-delà de cette nouvelle violation du droit international (mais chacun sait que les Américains ne l’utilisent que lorsque cela les arrange), cette décision aura des conséquences. Un des objectifs diplomatiques des États-Unis était de normaliser définitivement les relations entre Israël et leurs alliés arabes. En contraignant ces derniers à prendre la défense de la Syrie et en rejoignant l’Iran et la Turquie dans une unanimité régionale rarement vue ces derniers temps, la reconnaissance de l’annexion israélienne du Golan va retarder ce processus.

Mais c’est surtout vers la Cisjordanie que les regards se tournent maintenant. Car ce territoire palestinien destiné à être un futur État est progressivement rongé par des colonies israéliennes. Ce processus, contraire lui aussi à tous les traités, est encouragé par Netanyahou. Des voix s’élèvent maintenant en Israël pour une annexion au moins partielle de la Cisjordanie. Le précédent du Golan ne peut qu’encourager les Israéliens dans cette voie qui sonnerait le glas d’un futur État palestinien et jetterait ses habitants dans le désespoir.

http://www.bvoltaire.fr/apres-jerusalem-maintenant-le-golan-bientot-la-cisjordanie/

Pour les élections israéliennes d’avril, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui fait face à une série d’accusations de corruption, peut compter sur le soutien du président américain Donald Trump. En visite ce lundi 25 mars à la Maison Blanche, l’homme fort israélien devrait recevoir de la part de Donald Trump l’officialisation de la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien, occupé en 1967, puis annexé par l’Etat hébreu. Cette acceptation de l’annexion de terres conquises serait sans précédent dans l’histoire américaine moderne et irait à l’encontre des principes fondateurs des Nations-Unies, souligne le quotidien britannique The Guardian.

Toujours selon The Guardian, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, un protestant évangélique, aurait contribué à amplifier la tendance de Benjamin Netanyahou à présenter la séquence politique actuelle comme un écho à des épisodes bibliques au cours desquels la survie même des Juifs était en jeu. Ainsi, interrogé par un média évangélique pour savoir si Donald Trump était la reine Esther des temps modernes – une héroïne biblique célébrée comme sauveuse des Juifs pendant la fête de Pourim, qui a eu lieu la semaine passée – Mike Pompéo a répondu : «En tant que chrétien, je crois certainement que c’est possible.»

«Le langage théologique commun – souvent apocalyptique – a contribué à créer une alliance avec les évangéliques américains, ce qui est essentiel pour l’influence de Benjamin Netanyahu dans la politique américaine», poursuit le quotidien britannique. Mike Pompeo, de son côté, a souligné le symbolisme de cette coalition en visitant le Mur des Lamentations à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, devenant ainsi le premier haut responsable américain à visiter la vieille ville accompagné d’un homologue israélien.

Avant les élections incertaines d’avril, lors de sa visite à Washington, Benjamin Netanyahu pourrait revendiquer une autre victoire diplomatique. La Première ministre roumaine Viorica Dancila a promis dimanche que son pays allait déménager son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, malgré l’opposition du président roumain Klaus Iohannis.

http://www.evangeliques.info/articles/2019/03/25/israel-donald-trump-reine-esther-des-temps-modernes-19696.html?utm_source=Sociallymap&utm_medium=Sociallymap&utm_campaign=Sociallymap

EN BANDE SON :

7 réponses »

  1. Il y a bien le découpage de la Géorgie, l’Anschluß de la Crimée, voire Königsberg, du Tibet et des iles de la mer de Chine,, entre autres . . . mais ce sont des pacotilles !

    • Le cœur du problème c’est qu’en échange d’un abandon des charges du procureur Muller contre lui et sa famille, Trump a vendu son électorat aux néocons, trahit toutes ses promesses et par le biais d’un pacte faustien va tenter d’assurer sa réélection en 2020. L’art du deal et du dealer dans toute sa splendeur ! Les Évangélistes sont aux anges et les Sionistes au Nirvana !

  2. Bonjour . Pour qu’il y ait un abandon des charges encore aurait-il fallu qu’elle soient étayées, ce qui n’était pas le cas . Les sous-merdes démocrates mondialistes sont coutumieres de ce type de procés stalinien reposant sur du vent . Si vous avez des éléments factuels irréfutables pour asseoir votre accusation, n’hésitez pas à nous en faire part, il est toujours interessant de s’instruire .

    • Je ne suis pas ici pour faire votre éducation et compte tenu de votre prose si pleine de certitudes je crains que ne soit pour vous un peu tard !

    • Quelques pistes cependant pour ceux que cela intéresse : le russian gate est bien évidement de la poudre aux yeux et tous ceux qui sont déjà tombés, en fusibles bien utiles, le furent en rapport du business et imbroglio familial de Trump…

  3. Il faudrait aussi rappeler que l’annexion de la Cisjordanie par la Jordanie entre 1948 et 1967 était illégale, et reconnue par seulement 2 états (le Pakistan et la Grande Bretagne), et que ce territoire faisait partie de la Palestine Mandataire donc destinée à y créer un état juif.
    C’est un territoire disputé mais en aucun cas la Judée et la Samarie ne sont des terres arabes!
    Israel doit conserver le Golan car c’est un plateau abrupt d’où les Syriens bombardaient à leur guise les kibboutz de la plaine pendant des années.
    Israel n’a aucune intention d’annexer la Cisjordanie-Judée Samarie

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