Art de la guerre monétaire et économique

Les dessous de la mondialisation néo-libérale; Comment égarer les consciences ! Par Bruno Bertez

Les dessous de la mondialisation néo-libérale; comment égarer les consciences

Les thèmes du conspirationnisme et de l’anti conspirationnisme ont été forgés par la CIA. Ceci a été amplement documenté et corepond à une logique, voire à un besoin.

En effet si vous menez des actions qui sont secrètes, dissimulées, concertées, false flag,  vous ne tenez pas à ce qu’elles soient mises sur la place publique, elles cesseraient d’être efficaces. Vous perdriez  peu à peu votre pouvoir. Il convient donc de préparer la parade pour disqualifier par avance ceux qui se consacrent à dévoiler vos actions. subreptices. C’est la fonction de la stigmatisation du conspirationnisme.

Grace à la disqualification des analystes critiques, des lanceurs d’alerte, des journalistes indépendants, des chercheurs  vous n’avez plus besoin de vous justifier ou même de nier, quand vous êtes attaqués il suffit de lancer: c’est du conspirationnisme.

Un exemple auquel j’ai participé vous éclairera; l’ascension de la secte Moon.

C’est une opération de la CIA soucieuse de lutter contre le matérialisme dialectique par la spiritualité . Elle a monté avec le colonel Bo Hi-pak une organisation « religieuse » qui a fait alliance avec l’extrême droite en divers endroits du monde, dont le FN en France pour lutter contre la subversion communiste. Elle finançait les mouvements étudiants , les officines, les journaux, certains syndicats  etc . Les valises de billets circulaient…Bien entendu si vous abordiez cette question vous étiez taxé de délire conspi.

Plusieurs évènements ont changé le monde en profondeur:

  • -l’abandon de l’accord de Bretton Woods en 1971,
  • -la fin de l’URSS et  la chute du communisme en tant que modèle réel d’abord puis idéologique ensuite
  • -la tendance à l’érosion puis à la chute de la profitabilité du capital
  • -la crise de la dette de 2007

Tout cela a permis et justifié la mise en place d’une révolution que l’on désignée sous le nom de «mondialisation néolibérale» .

La mondialisation néo-libérale est une réponse d’ensemble, cohérente au problème posé par les difficultés du système à se reproduire, à se perpétuer.  C’est en gros une réponse aux risques de bouleversement de l’ordre social établi.

La grande innovation, la découverte des ingénieur sociaux , des idéologues dits de la liberté, les Hayek, les Mises et autres Autrichiens et Suisses a été de dissimuler les personnes et donc l’ordre social derrière l’anonymat des marchés. L’ordre social cesse d’être ce qu’il est c’est à dire une relation entre les personnes et il devient dissimulé derrière des abstractions. Ce ne sont plus les personnes qui ont le pouvoir, qui dirigent ou qui exploitent, non  ce sont les marchés. Le néo libéralisme ne rémunère pas des personnes mais les facteurs de production: le travail, le capital et on cote tout cela sur les marchés, dans anonymat.

Les lois et les règles tombent du ciel  sous une forme pseudo scientifique, sous la forme d’un colossal « il faut » , sous la forme de modèles et de systèmes de gouvernance. Dans le néo libéralisme, le manager accomplit God’s Work, l’oeuvre de Dieu.

Les stratèges sont venus non pas du libéralisme positiviste et de la pensée bourgeoise, non ils sont venus des philosophies du soupçon et de la dialectique , Freud, Marx Nietzsche, Marcuse, Deleuze  …Une grande partie des outils de l’actuelle domination a été forgée directement ou indirectement par les anciens révolutionnaires et libérateurs. Ils savaient de quoi ils parlaient!

Dans le même temps, il y a eu une campagne sans précédent pour repenser le consensus social en Occident. Les penseurs comme Zbigniew Brzezinski ont parfaitement assimilé les idées des révolutionnaires pour les retourner au profit de l’ordre existant. Les soit disant marxistes de la French Theory, ceux que l’on appelait les Chinois,  les Godelier qui sont à la base de la pseudo révolution sociale en faveur des minorités -femmes, LGBT, du genre,  etc- ont mis leur savoir au service du maintien de l’ordre.  Comme quoi qui veut faire l’ange fait souvent la bête.

Une partie de cette stratégie consiste à détourner des problèmes et à égarer les consciences; il faut penser à autre chose  qu’à   la production de richesses, et il faut  amener les populations des pays occidentaux à se concentrer sur des dérivatifs comme le « réchauffement planétaire », la « parité hommes-femmes », « l’égalité des handicapés » et l ‘ »antiracisme ».

Le génie de Zbig par exemple a été de considérer que toute société comportait du positif et du négatif destructeur mais qu’au lieu de laisser le négatif affronter le positif, il fallait le canaliser, l’émietter, il fallait mystifier, disloquer les solidarités, créer une multitude de lignes de partage. Diviser, diviser encore pour régner.

En mettant l’accent sur la politique identitaire, sur  le changement climatique, sur le les tendances au malthusianisme, on gomme, on voile les effets dévastateurs de l’ordre actuel et on détourne des injustices causées par le capitalisme mondialisé,  par  le militarisme et la prédation universelle . En mettant l’accent sur la jouissance, le jeu, le désir , la fête etc on complète la panoplie de contrôle social célèbre depuis le Panem et  circenses, Panem et circenses (littéralement « pain et jeux du cirque)

C’est l’argument présenté par Denis Rancourt, chercheur à l’Ontario Civil Liberties Association, dans un  rapport qui vient d’être rendu public : ‘Geo-economics and geo-politics drive successive eras of predatory globalization and social engineering: Historical emergence of climate change, gender equity, and anti-racism as state doctrines’ (April 2019).

Rancourt est un ancien professeur titulaire de physique à l’Université d’Ottawa au Canada.

Dans ce rapport, Rancourt fait référence à l’ouvrage publié en 1972 par Michael Hudson, intitulé «Le super impérialisme: la stratégie économique de l’empire américain», pour expliquer le rôle essentiel que joue le maintien de l’hégémonie du dollar et l’importance du pétrodollar pour la domination mondiale des États-Unis.

Outre l’importance du pétrole, Rancourt affirme que les États-Unis ont un intérêt existentiel à faire en sorte que les médicaments opioïdes soient commercialisés en dollars américains, un autre produit de base mondial. Ceci explique l’occupation américaine de l’Afghanistan. Il a également souligné l’importance de l’agroalimentaire américain et de l’industrie de l’armement dans la réalisation des objectifs géostratégiques des États-Unis.

Selon Rancourt, depuis la chute de l’URSS en 1991, les campagnes de guerre américaines ont notamment protégé le dollar américain, détruit les pays en quête de souveraineté, sécurisé le commerce de l’opium, renforcé le contrôle sur le  pétrole et freiné l’intégration eurasienne .

En outre, certains pays sont  confrontés à un déluge  de sanctions dans le but de détruire des centres de production d’énergie que les États-Unis ne contrôlent pas, notamment la Russie ou le Vénézuela.

Il décrit également dans les pays occidentaux la perte relative relative du statut économique de la classe moyenne , la montée du sans-abrisme urbain, la décimation de la classe ouvrière industrielle, les méga-entreprises du secteur privé, l’inégalité croissante, le démantèlement du bien-être, la spéculation financière , stagnation des salaires, dette, déréglementation et privatisation.

Face à cette dévastation, il y a une sorte d’alliance  des bourgeoisies des pays développés: les pays occidentaux doivent  fabriquer en continu  du  consentement au sein  de leurs propres populations.

Pour expliquer comment cela a été réalisé, Rancourt met l’accent sur l’égalité entre les sexes, la lutte contre le racisme et le réchauffement climatique en tant que doctrines d’État utilisées pour détourner l’attention des peuples et pour empêcher les consciences de classe de s’enraciner.

La question de l’émigration et des mouvements de population, le fameux remplacisme  ONUsien,  est bien sur montée en épingle pour les même raisons, il  s’agit de paupériser d’une part  et de faire en sorte que les consciences sociales et politiques régressent d’autres part.

Extrait libre d’une interview de Denis Rancourt. 

Colin Todhunter via Counterpunch.org,

CT: Pouvez-vous parler un peu de vous et de la manière dont vous avez rédigé ce rapport? Qu’est-ce que cela veut dire?

DR: Je suis un ancien professeur de physique, scientifique en environnement et défenseur des droits civils. Je travaille actuellement en tant que chercheur pour l’Ontario Civil Liberties Association (ocla.ca).

Bien que les intellectuels et les experts recrutés ne manquent pas pour orienter nos perceptions de manière erronée, mes recherches démontrent un lien entre le  renforcement de l’exploitation des populations nationales et  l’accélération d’une mondialisation agressive et exploiteuse.

CT: Dans votre rapport, vous avez décrit les conséquences de l’abandon de Bretton Woods et de la dissolution de l’URSS en termes d’hégémonie du dollar, de militarisme américain et des effets dévastateurs de la «mondialisation néolibérale», à la fois pour les États-nations et pour les citoyens.

Il ne fait guère de doute que les analystes russes et chinois comprennent bien ce que j’ai exposé dans mon rapport.

Par exemple, annonçant la guerre commerciale de Trump, le discours d’avril 2015 du major-général Qiao Liang au Comité central du Parti communiste chinois et au bureau du gouvernement comprenait les éléments suivants:

«Depuis ce jour [la dissolution de Bretton Woods], un véritable empire financier a émergé, l’hégémonie du dollar américain a été établie et nous sommes entrés dans une véritable ère de monnaie papier. Il n’y a pas de métal précieux derrière le dollar américain. Le crédit du gouvernement est le seul soutien du dollar américain. Les États-Unis drainent le profit du monde entier. Cela signifie que les Américains peuvent obtenir des richesses matérielles du monde en imprimant un morceau de papier vert. […]

CT: Vous discutez de la nécessité pour les États d’obtenir leur consentement: la nécessité de pacifier, d’hypnotiser et d’aligner les populations pour une mondialisation continue; plus précisément, la nécessité de détourner l’attention de la violence structurelle des politiques économiques et de la violence actuelle du militarisme. Pouvez-vous dire quelque chose sur la relation entre la question du réchauffement climatique et cette question?

DR: Indépendamment du fait que la prétendue « crise climatique » peut être soit réelle, soit exagérée ou fabriquée, il ressort clairement des données de mon rapport que l’éthique du réchauffement planétaire a été conçue à l’échelle mondiale et profite à ceux qui profitent  de la carbone-économie et, plus indirectement, l’Etat.

L’une des études que j’ai passées en revue montre par exemple que les médias grand public ont multiplié les reportages sur le réchauffement climatique au milieu des années 2000, partout , en même temps que les financiers et leurs acolytes Al Gore ont décidé de créer et de gérer l’ économie mondiale du carbone. Cette campagne médiatique s’est poursuivie depuis et l’ethos du réchauffement climatique a été institutionnalisée.

Les programmes liés au  carbone ont dévasté les communautés locales sur tous les continents . Les projets de l’idéologie  carbone – des parcs éoliens à la récolte de biocarburants, en passant par la production de batteries industrielles, la production  d’installations à cellules solaires, l’extraction d’uranium jusqu’à la construction de barrages hydroélectriques gigantesques, etc. – ces projets ont accéléré la destruction de l’habitat.

Pendant ce temps, la guerre économique et militaire fait rage, le glyphosate est déversé dans l’écosphère à une vitesse sans précédent , des génocides actifs sont en cours comme au Yémen, les États-Unis se retirent unilatéralement des traités nucléaires et forcent à la  course aux armements avec les armes  de la prochaine génération.

Nos enfants endoctrinés font des dépressions nerveuses en essayant de faire «agir» les gouvernements sur le «climat».

Au début des années 90, une conférence mondiale sur l’environnementalisme climatique s’est tenue, elle constituait une réponse explicite à la dissolution de l’Union soviétique. Cela faisait partie d’un projet de propagande mondiale destiné à masquer la nouvelle vague de globalisme prédateur accéléré qui s’est déchaînée grâce à l’URSS définitivement à l’écart.

CT: Vous parlez également de l’émergence de l’égalité entre les sexes (féminisme de la troisième vague) et de l’antiracisme en tant que doctrines d’État. Pouvez-vous dire quelque chose à ce sujet?

DR: Dans mon rapport, j’utilise des registres institutionnels historiques et des données sociétales pour démontrer qu’une triade de «religions d’État» a été générée à l’échelle mondiale et a émergé peu après la dissolution de l’Union soviétique.

Cette triade comprend:

  • -un alarmisme climatique,
  • -une vision outrancière sur l’équité entre les sexes et
  • -une campagne antiraciste centrée sur la manipulation des pensées, du  langage et des attitudes.

Ces idéologies d’État ont été conçues et propulsées par les efforts de l’ONU et les protocoles signés qui en ont résulté.

Les universités occidentales ont adopté et institutionnalisé les programmes avec enthousiasme.

Les médias traditionnels ont défendu religieusement l’ethos nouvellement créé.

Les partis politiques ont largement appliqué des quotas élevés d’élus et d’élues.

Ces processus et ces idées ont servi à apaiser, et à occuper l’esprit des occidentaux , en particulier parmi les classes moyennes et supérieures, ainsi que dans les classes de la bourgeoise supérieures des territoires économiquement dominés.  Mais ils n’ont rien fait pour atténuer les formes les plus violentes et les plus répandues de racisme et de vraie violence dans le monde.

Ironiquement, les atteintes globales à la dignité humaine, à la santé humaine et à l’environnement se sont révélées  proportionnelles aux appels systématiques et parfois criards à l’égalité des sexes, à la lutte contre le racisme et à l’action climatique.

L’ensemble de l’édifice de ces «religions étatiques» ne laisse aucune place aux vrais conflits de classe  et compromet radicalement  toute remise en question des mécanismes et des conséquences de la mondialisation.

EN BANDE SON :

4 réponses »

  1. Dans les évènements que vous notez comme ayant changé le monde en profondeur, vous oubliez 2 évènements essentiels pour étayer et parfaire votre analyse:
    – l’arrivée de la consommation de masse après la seconde guerre mondiale et
    – la décrue vertigineuse de la foi en Dieu (n’oublions pas que c’est cette foi en Dieu qui a fait la grandeur de l’occident sur 15 siècles…)

    • « n’oublions pas que c’est cette foi en Dieu qui a fait la grandeur de l’occident sur 15 siècles…) »

      C’est vrai que l’héritage egypto-helleno-latino comparé c’est de la bouillie pour cathos ayant perdu la mémoire ou souffrant d’Alzheimer

    • « n’oublions pas que c’est cette foi en Dieu qui a fait la grandeur de l’occident sur 15 siècles…) »

      15 siècles d’obscurantisme, de falsification historique et de martyrisation des corps et des esprits n’ayant rien à envier à la barbarie islamiste , de chasse aux hérétiques : cathares, templiers , protestants …sans oublier 15 siècles d’antisémitisme ! Joli bilan en effet pour une religion d’amour et de paix !

      Et après l’on s’étonne du manque de spiritualité de nos sociétés alors que l’on a tout fait pour la tuer au nom du dogme !

      Sans oublier qu’il ait fallu stopper la capacité de nuisance de l’église en France avec la loi de 1905 et procéder à une épuration idéologique après la 2eme guerre mondiale au vu de sa collaboration honteuse avec l’ennemi !

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