Art de la guerre monétaire et économique

Pourquoi il faut lutter contre ce libéralisme : le néo libéralisme tue le libéralisme, le macronisme tue le capitalisme Par Bruno Bertez 

Pourquoi il faut lutter contre ce libéralisme

Par brunobertezautresmondes brunobertez.com 3 min 19 Novembre 2019

« Le libéralisme s’avère défavorable à la liberté car il ignore les restrictions que la liberté doit s’imposer afin de ne pas se détruire elle-même. » — Nicolás Gómez Dávila, Carnets d’un vaincu [Sucesivos escolios a un texto implícito]

« Si un grand peuple cesse de croire qu’il est le seul capable, grâce à sa vérité, de rénover et de sauver les autres peuples, il cesse aussitôt d’être un grand peuple et devient une simple matière ethnographique. » — Fiodor Dostoïevski, Les Démons (1871)

Il fut un temps ou le libéralisme s’incarnait dans les groupes de ce que l’on appelait les « Nouveaux Economistes ».

Ils expliquaient, défendaient et popularisaient l’idée de l’économie de marché, de choix, de responsabilité. Ils étaient un peu plus attirés par Friedman que par Mises, Rothbard ou Hayek, mais ils avaient de l’allure.

Je me souviens avoir été particulièrement enthousiasmé par le combat contre le Tiers Payant; cette gangrène de nos sociétés.  Ce n’est pas que je ne suis pas généreux, mais il m’était apparu très tôt dans mes réflexions que le système du Tiers Payant n’avait rien de généreux ou de charitable et que c’était un moyen d’acheter les élections ou les honneurs sur le dos des autres. Le Tiers Payant est une mamelle qui nourrit la destruction de la souveraineté du peuple et conduit sur la route  de la servitude. C’est le vice travesti en morale et charité.

J’ai toujours lutté contre la sociale démocratie et les fabiens  presque par honnêteté pourrait on dire: en effet laisser le système produire des inégalités et des iniquités pour les corriger ensuite par la redistribution étatique m’a toujours semblé scandaleux! Pourquoi laisser le système produire des dysfonctionnements pour les corriger ensuite? Autant modifier radicalement le système et faire en sorte qu’il produise du bien plutôt que du mal.

Et puis dès lors que vous donnez à quelqu’un la mission de corriger le système de ses défauts vous donnez à ce quelqu’un le Pouvoir, la Puissance, vous créez une classe dominante.  Qu’elle soit administrative, enaniste ou politicienne c’est la même chose, vous mettez des gens au dessus, vous créez une clique auto proclamée, auto reproduite, auto cooptée. Vous lui donnez la possibilité d’imposer  ses opinions, ses intérêts, ses vues et donc vous lui  conférez un statut qui aboutit à une société de maîtres, de sujets sachants.

C’était le bon temps et en tant patron d’un groupe de presse à vocation économique et financière  je les aimais bien. Je me souviens avoir lutté férocement à leurs cotés contre les nationalisations idéologiques et les politiques keynésiennes imbéciles qui ont conduit à l’humiliation de la France en 1982 , 1983 et à la montée du Front National propulsé par l’infâme Mitterrand. à titre de diversion.

Leurs théories avaient un lien incontestable avec la liberté individuelle, la vérité, la responsabilité et la morale. Il y avait un aspect épique, un aspect « loup ».

Le libéralisme repose sur un postulat: le marché doit pouvoir fournir les signaux qui guident les décisions de tous. Vérité des prix, vérité des coûts, vérité des signaux. Vous ne pouvez faire fonctionner un système dit libéral si vous empêcher la formation de tous ces signaux. Les gouvernements, les fonctionnaires, les syndicats , les élites, les medias, les intellectuels, les agents économiques etc sont en concurrence et tous doivent concourir, pour éclairer l’avenir et par leurs antagonismes  ils exercent une fonction indispensable.

On nous dit souvent que tous les maux actuels viennent du libéralisme !

Mais jamais système n’a autant tourné le dos au libéralisme tout en en portant l’étiquette! Les signaux les plus importants sur le taux d’intérêt, la quantité de monnaie, le statut de la monnaie, les prix des biens et des services, tout est fait à la main, manipulé, « rigged », trafiqué. Tout est imposé, contrôlé, piloté.

La conséquence en est que les « marchés » ont cessé d’être des espaces ou s’expriment les préférences des agents economiques, mais qu’ils sont devenus des cours de prison, des champs clos de barbelés,  ou les dominants et les maîtres imposent leur volonté, leurs diktats  et leur vision de l’avenir. Et comme c’est leur intérêt: ils détruisent le futur, ils en font une montagne de peur .

Le problème majeur, si vous lisez comme je le fais les notes des banques centrales, leur problème majeur n’est pas de laisser le marché exprimer sa vérité, découvrir  les prix, faire émerger les optimums, mais au contraire c’est de le maitriser et de faire en sorte qu’il soit un espace de soumission, un espace de transmission.

Le mot, le mot qui commande le système est lâché, c’est le mot « transmission ». Ils se plaignent du déficit de transmission. Pour eux, nous sommes des rouages récalcitrants, des empêcheurs  de dominer  en rond,

Nous sommes des courroies. Des courroies dont la fonction, pour les élites est d’animer l’engrenage dans lequel leur volonté de puissance imbécile veut nous broyer.

BRUNO BERTEZ

Non le capitalisme ne tue pas. Mal désigner, c’est déjà mentir.

Le système actuel n’a rien à voir avec le capitalisme et tous les observateurs de bonne  foi le reconnaissent.

C’est un avatar pervers du capitalisme dont le nom est « Capitalisme Monopolistique d ‘Etat Crony et de Banque Centrale Réunis ». Il réunit à la fois les vices du capitalisme pervers et celui socialisme pourri.

Le fascisme a été le moyen de résoudre la crise du capital dans les années trente, la leçon  a été comprise par les intellectuels mercenaires  du « capitalisme », ils essaient de le sauver par une  autre voie, pseudo libertaire,  semi-socialisante, impérialiste  et financialisée. 

Le capitalisme est en crise , une  crise intrinsèque, non reconnue, qui se nomme crise de sur accumulation: trop de capital accumulé cherche à se mettre en valeur et à survivre, pour pas assez de profit.

Donc ce capitalisme ayant pris le contrôle des gouvernements avec la complicité des corps intermédiaires comme les partis, les syndicats, les médias, il tente de se sauver par :

  • -la création monétaire au seul bénéfice du capital
  • -l’impérialisme militaire
  • -la surexploitation des salariés
  • -le retour en arrière sur les avantages  acquis
  • -le confiscation des gains de productivité
  • -les manipulations sociétales divisives 
  • -la violence d’état
  • -la massification/fascisation

Le néo capitalisme n’est pas le capitalisme pas plus que le communisme réel de l’Union Soviétique n’était le socialisme dont les révolutionnaires avaient rêvé.

Lordon désigne le mauvais  adversaire, il devrait d ‘abord et avant tout désigner ce qui permet à ce « capitalisme » qui n’en est pas un, il devrait désigner la finance, la banque, les banques centrales, les Bourses , les  oligarchies, les mercenaires de la Com etc.

L’autre erreur  de Lordon est de considérer que l’on peut changer par les émotions, par la publicité, le spectacle, il abandonne le matérialisme; par ailleurs Lordon n’a pas compris que la revendication trotskiste de l’internationalisme et de l’universalisme  fait le jeu du capital pervers, elle  le met à l’abri car les rapports de forces sont totalement disproportionnés au niveau global tandis qu’ils sont bons au niveaux nationaux.

Le changement c’est d’abord à l’intérieur des frontières pas dans le rêve trotskiste.

Ce rêve est d ‘abord financé on le sait, par le grand capital comme diversion. Ensuite qui sait que les penseurs des néo-cons aux USA sont des trotskistes d’origine?

Enfin la fonction des soi disants partis de gauche comme le mélenchonien est de diviser le peuple, de l’empécher d’accéder , l’empêcher de s’unir et de devenir hégémonique. 

Le trotskisme et universalisme sont les  alliés du Très Grand Capital Pervers.

Ma conclusion: le néo libéralisme tue le libéralisme, le macronisme tue le capitalisme. 

« Il a toujours profondément méprisé la nature humaine, en raison même de l’échantillon que lui renvoyait son miroir. »

« Aristocrates et paysans acceptaient que leurs fils allassent à la mort. Le bourgeois, lui, “planque” ses enfants car le courage ou l’obéissance héroïque ne sont pas son lot. » — Jean Cau, Les Écuries de l’Occident (1973)

EN BANDE SON :

5 réponses »

    • Bruno c’est comme avec un diamant il suffit de quelques coup de taille au bon endroit pour rendre à la matière tout son rayonnement…

  1. Bel article qui tombe a pic et colère légitime éclairée par les illustrations, ce jour de célébration du culte de la marchandise, les gilets jaunes devraient s’appuyer sur l’argumentation développée ici pour contrer les frères de l’ombre..merci a vous deux pour ce travail de Maîtres et d’orfévrés en la matière!..

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