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Dont fight the Fed : Le Donald et le rappel à l’ordre américain ! Par Nicolas Bonnal

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Le Donald et le rappel à l’ordre américain

Le 05 Janvier 2020

Un petit coup et puis s’en va. Les menaces suffiront à dissuader les petits malins de réagir à la claque. Car il vaut mieux se faire humilier que se faire exterminer, ce n’est pas vrai ?

Alors, ces armes russes ? Alors, ces armes chinoises ? Alors, ce déclin impérial ?  J’ai été le premier à l’évoquer, comme tous les crétins antisystèmes. Ici nous sommes rappelés à l’ordre et à la réalité non numérique. La force physique reste encore américaine. Et la Chutzpah, et l’ubris, qui n’ont jamais fait défaut à cette puissance tératologique depuis la guerre hispano-américaine de 1898.

Pendant dix ans, après les excès de l’ère Bush qui amenèrent un kenyan musulman au pouvoir, nous avons vécu dans l’idée maintenant illusoire que l’empire US était à l’agonie. La dette, la désindustrialisation, le refus des armes, le recours à la guerre hybride (remarquable pourtant), tout a été utilisé par les antisystèmes, et par la Chine et la Russie, pour nous faire croire que les USA s’était terminé ; que la ferraille US n’avait plus rien à faire au Moyen-Orient ; et que l’ubris s’était émoussée, muée comme en Europe en Némésis.

Eh bien visiblement ce n’était pas le cas. Avec un drone de drame et une dizaine de morts, le Donald, élu pour éviter les aventures militaires, fait aboyer tout le monde mais taire la réponse. La Chine et la Russie, qui s’y croyait après son intervention syrienne autorisée par Obama, se sont faites toutes petites, et les claques successives aux iraniens auront calmé toute la basse-cour. Troisième guerre mondiale ? L’Iran se prendra la bombe atomique de tel sous-marin nucléaire et tout le monde rentrera chez lui la queue basse. Les larves de l’ONU continueront de diviniser cet empire décidément intouchable, sauf quand il fabrique son 11 septembre…

En réalité avec son PNB espagnol, qui n’est même pas celui du seul Texas, la Russie se tient et va se tenir à carreau. Les bons esprits comme Korybko et Shamir auraient dû calmer depuis longtemps les adorateurs de Poutine, dont j’étais. Les chinois aussi, enrichis par les investissements américains, qui ont installé leurs usines en terre du milieu, ne vont pas trop provoquer l’aigle, qui se défoule sur l’Iran maintenant, comme sur des dizaines d’autres. Korybko l’a rappelé : rien n’est moins courageux que Poutine, et il faut croire que les experts du pentagone sont moins convaincus qu’Orlov et consorts du bien-fondé et de l’existence des super-armes hypersoniques de Moscou. De toute manière il n’a jamais été question depuis 1945 de faire la guerre à la Russie sinon de l’utiliser et de la manipuler –chose si facile avec le Poutine – pour continuer de contrôler l’Europe et de la militariser via l’OTAN. Poutine joue depuis le début son gentil rôle d’opposant contrôlé. Et puis merde, on se rappellera avec le sénateur McCarthy dans son adresse sur le général Marshall, que la Russie soviétique comme la Chine maoïste sont des créations des services secrets américains.

Or ces Golems ne se sont jamais révoltés, c’est le moins qu’on puisse dire. Ils sont des pets, des animaux domestiques, comme dit mon ami Preparata dans son livre sur Hitler, lui aussi créature anglo-saxonne créé pour détruire l’unité de l’Europe continentale, et ils ne vont pas faire de mal au patron, qui continue de mener le bal avec son dollar, ses déficits, sa dette et ses paires de claques gracieusement distribuées à droite et surtout à gauche de l’échiquier politique.

En parlant des arabes du temps où ils faisaient mine de résister encore (après avoir été armés par le Rumsfeld pour tuer de l’iranien), Jean Baudrillard disait que leur défi n’était que symbolique. Eh bien la patience impériale là aussi a ses limites et le Donald a décrété ne plus vouloir même de menace. A charge pour les kalachnikovs et les soi-disant super-armes des huns et des autres de s’interposer. Les iraniens se sont déjà calmés, et ils savent trop bien le faire ! Nous pouvons tuer n’importe qui, comme dit Pacino dans le Parrain, et c’est dommage qu’ils ne s’en soient pas rendus compte à temps. Le reste peut continuer à cliquer et à patauger dans la réalité crée par cet empire dont comme Amédée, on ne se débarrasse pas comme ça.

Dont’ bet againt America, a dit un beau jour Warren Buffet, qui s’y connaît un peu en fortune boursière et qui faisait le compte des succès US depuis deux bons siècles.

NICOLAS BONNAL

« Il y a là, semble-t-il, un procédé de justification des guerres particulièrement fécond de nos jours. […] il est nécessaire qu’elles discréditent l’ennemi dans les catégories morales et autres pour en faire un monstre inhumain […]. » — Carl Schmitt, La Notion de politique

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