Art de la guerre monétaire et économique

La République, Temple de la Matière

La République, Temple de la Matière

Dans l’imaginaire républicain, un « Etat de droit » est un Etat soumis à un droit supérieur à lui-même, qu’il ne peut violer (naturellement, la République prétend être un « Etat de droit »).

Le droit dont il est question ici est le « droit naturel », tel qu’exposé par exemple dans la déclaration des droits de l’homme, déclaration placée au sommet de la hiérarchie des normes par le régime. Le concept de droit naturel s’appuie sur la conviction que les hommes ont par nature des droits et que ces droits accordés aux hommes par la Nature sont inviolables.

Dans un autre article, nous avions fait remarquer que la nature ne donnait pas plus de droits aux hommes qu’aux blattes ou aux vers de terre. Penser le contraire relève sans doute d’une superstition animiste quand ce n’est pas de l’outrecuidance et d’un anthropocentrisme méprisant. Nous observions d’autre part que les hommes n’ont jamais connu cet « état de nature » propice à l’exercice de leurs hypothétiques droits naturels, puisqu’ils ont toujours vécu en société. De fait, c’est la société, et non la nature, qui de tous temps concède des droits aux individus, en fonction notamment de ses rapports de forces internes. C’est pourquoi le droit varie avec le temps et d’une société à l’autre. C’est également pourquoi il n’existe pas de droit universel (bien que l’objectif du mondialisme soit d’en imposer un).

Le « droit naturel » relève donc d’une croyance. Ce qui caractérise cette croyance est son absurdité délirante. On peut croire en l’existence de Dieu car personne n’a jamais prouvé qu’il n’existe pas. Soit. Mais croire que la Matière a engendré une nature humaine et que dans sa bonté cette Matière a doté cette nature en particulier de droits spécifiques relève de la confusion mentale !

La doctrine du droit naturel pourrait prêter à sourire si, en 1789, de fervents croyants ne s’étaient imaginés pouvoir construire un système politique sur la base de ce droit imaginaire. Si les droits naturels sont possédés en commun par tous les hommes, se sont-ils dits, alors un système politique traduisant ces droits (les « droits de l’Homme ») et ne les contredisant jamais, pourrait être acceptable par tous les hommes. Ce système politique, la République, serait d’application universelle, c’est-à-dire planétaire, et permettrait alors le « vivre tous ensemble ». C’est ainsi que la foi en la Matière a transformé l’abstraction philosophique sur les droits naturels en une réalité aussi concrète que dramatique : le Grand Remplacement !

En fait, toute l’idéologie républicaine ainsi que tout l’agrégat humain faisant république, reposent sur une croyance qui sublime la Matière jusqu’à en faire l’avatar du Dieu de l’Ancien Testament ou du Coran. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière dicte ses commandements, impose sa Loi et détermine un Droit qui doit s’appliquer à tous les hommes, sans exceptions. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière décrit la juste organisation et le juste fonctionnement de la société. Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière promet le châtiment aux sociétés qui bafoueraient son droit (celles qui ne seraient pas « ouvertes », « démocratiques », métissées, LGBTQ compatibles…). Comme le Dieu terrible de l’Ancien Testament ou du Coran, le Dieu-matière est un Dieu unique et jaloux : il n’existe rien en dehors de la Matière.

Tout cela fait que la République est à la fois une Eglise et un système politique théocratique. Les droits de l’homme sont moins une religion qu’un credo. La vraie religion, le culte qui est vraiment célébré ici, est celui de la Matière : c’est Elle, la Nature, qui dispense le Droit. Mais la Matière dont il est question, jusqu’à l’Homme lui-même, est vide de toute âme. Elle ne contient aucun principe spirituel. Et c’est justement en raison du divin qui ne s’y trouve pas que la Matière est divinisée en même temps que désacralisée. Pour les croyants, même un homme n’est qu’un agencement de cellule, ou un poids d’os et de chairs. C’est pourquoi on peut le façonner, le modifier, l’augmenter ou le diminuer, l’aspirer quand il est dans le ventre de sa mère, l’effacer quand il est trop vieux. Paradoxalement, et comme le Dieu du Nouveau Testament, les tenants du nouveau culte croient que la Matière se donne en sacrifice pour nous sauver. Par le « Progrès », sorte de théologie qui permet de comprendre les propriétés de la Matière, les hommes accèdent aux lois qui régissent le cœur de celle-ci. Et ils se servent de cette compréhension pour détruire le Monde ! Le culte de la Matière est un culte de la destruction du monde. C’est un culte qui immole ce qui est objet d’adoration. Le culte de la Matière est un culte sacrificiel dont la victime est la Matière elle-même. C’est-à-dire nous.

La République est l’Eglise d’une religion sans spiritualité. Une nouveauté historique ! Cette religion froide a envahi l’ensemble du monde occidental. Celui-ci semble ne plus pouvoir se justifier autrement que par la Matière. Le Dieu d’autrefois a déserté jusqu’à l’Eglise de Rome et se cache désormais dans les derniers bastions de la Tradition ancestrale. L’athéisme, mot frauduleux qui cache souvent le ralliement au Dieu-matière, est aujourd’hui prépondérant. Bref, la Matière semble l’avoir emporté sur le spirituel. Mais que de crimes pour y parvenir ! Les martyrs se comptent par centaines de milliers, notamment aux temps révolutionnaires. Et que dire de la violence intellectuelle, légale, répressive, discriminatoire qui s’est s’exercée durant de longues décennies, et jusqu’à aujourd’hui ?

Par la violence, cette nouvelle religion a imposé un type de société qui contient en elle-même le principe de sa propre destruction comme le culte de la Matière suppose à terme la destruction de la Matière. Si le Droit de la Matière implique en effet la société ouverte, alors la société ouverte implique la cohabitation avec l’islam, c’est-à-dire la confrontation !

La confrontation sera d’autant plus radicale que par certains aspects ces deux religions se ressemblent plus qu’elles ne diffèrent. Les deux religions se réfèrent à un droit fondamental qui demande une soumission totale sous peine de sanctions : la charia ou les droits de l’homme. Les deux religions affirment que ce droit n’a pas été posé par des hommes mais révélé par une transcendance : Dieu ou la Nature/Matière. Les deux religions affirment une forte dimension politique : elles organisent et règlent le fonctionnement de la société selon les lois qui leur ont été révélées. Les deux religions relèvent de l’universalité : elles doivent s’imposer bientôt à la terre entière. Les deux religions règlent les rapports des hommes entre eux : par la praxis chariatique ou par le progressisme sociétal. Les deux religions utilisent la violence et théorisent la « guerre juste » : au Bataclan ou en Syrie. Etc.

Qui des deux l’emportera ? Pour l’emporter, les fidèles de la Matière devront employer face à l’islam un niveau de violence terrible, qui suppose l’extermination de plusieurs centaines de milliers d’individus. La Matière, les Autochtones européens de France en savent quelque chose, ne l’emporte sur le spirituel qu’au prix de massacres sans nom. Mais aujourd’hui, la République, ce Temple de la Matière, est-elle en capacité d’exercer sur les musulmans la violence qu’elle exerçât autrefois sur les chrétiens ? Face aux Mohammed Merah qui foisonnent dans les Cités, où sont désormais les Robespierre, les Saint Just ou les Marat ? Je n’en vois plus beaucoup : le culte de la Matière aurait-il détruit les hommes de matière en même temps que la Révolution dévorait ses enfants ?

Antonin Campana

http://www.autochtonisme.com/2020/01/la-republique-temple-de-la-matiere.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

« Le grand ennemi de l’Europe […], l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche ; le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme. » — Joseph de Maistre, Sur le protestantisme (1798)

EN BANDE SON :

7 réponses »

  1. Toujours la même rengaine : j’ai droit, j’ai droit, j’ai droit, disent-ils en sautant comme des cabris, le mot devoir n’existe pas dans la langue marxiste et déviantes d’icelle.

  2. « Et puis ça amuse beaucoup les prêtres.
    Et puis cela permet de savoir beaucoup de choses, de contrôler et teniri localement ce joyeux petit monde ! »
    Trève de micro-drôlerie, ces nouveaux articles de Campana sont excellents. Merci le Lupus.

  3. L’état a des devoirs, en principe il n’aurait aucuns droits sauf quelques exceptions, les citoyens ont eux des droits étendus et un certain nombre de devoirs restreints.
    La confusion droit/devoir date de 1793 où l’assemblée constituante a refusé que le mot devoir équilibre le mot droit.
    ref. Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen de 1795, approuvée par référendum le 5 fructidor an III (22 août 1795) mais non validée par la convention.

  4. Ce n’est pour rien que la république soit né chez la fille aînée de l’église. Il y a une continuité entre la république et l’église catholique, ce sont les même principes / axiomes exprimés de manière sécularisée : culte de l’individu (qui est censé exister à cause de son « libre arbitre » découlant lui même de la théologie du péché). La seule chose qui soit libre (à de rares exceptions près) c’est « le groupe », la tribu ou le clan, une personne n’est libre de rien … mais elle a l’illusion dans le bac à sable de l’état de droit républicain. La seule chose qui « pense » c’est la encore le groupe. L’humain ne sait pas penser seul, il a trop de biais pour ça (moi le premier). La république c’est le christianisme sans les dogmes originaux détruits par la science moderne : le mythe de l’homme « libre » parce qu’il appartient à lui même (c’est juste une variante de la théologie chrétienne qui dit que la création appartient à Dieu, et que le corps de l’homme « appartient » a son « âme » véhicule du libre arbitre). Et donc l’homme est égal, en droit, en dignité. De la découle tout le reste, démocratie, droit de vote, état de droit, humanisme, etc…

    • La république n’est pas la fille de l’église catholique elle est la fille de la réforme protestante, Luther et Calvin en tète, revue et corrigée par la suite par les penseurs anglo saxons du 17 et 18eme siècles. L’usure et le capitalisme ont à voir avec le protestantisme pas avec le catholicisme qui comme l’islamisme est une théologie communautaire.

      • La république est française, et la France était la fille aînée de l’église. La république est née sur le sol de la fille aînée de l’église. La république c’est le christianisme sécularisé, c’est un matérialisme différent de celui des protestants.

  5. La Notion de « VIVRE ENSEMBLE » est contre Nature pour des Espèces différentes,
    Elle génère des Situations Très Souvent Dramatiques, surtout pour « Les Moutons-Citoyens »….
    –>La Suite des réjouissances à venir qui nous sont imposées « de force » par nos « Zélites »,
    le démontrera, hélas…
    Sauf à virer ces « Zélites » rapidement ….
    Se souvenir de la Fameuse Phrase qui fera date, je cite :
     » Aujourd’hui nous vivons cote à cote, Demain ce sera Face à Face… »

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