REBLOG

France : La Sécurité sociale au bord du gouffre

Les confinements ont un double coût : celui de la perte d’activité économique et celui des aides publiques, notamment la Sécurité sociale. Cet organisme monopolistique au bord du gouffre se plait à croire que tout est encore possible.

Et toc, encore quelques dizaines de milliards qui partent en fumée. Eh oui, le chômage partiel, les aides aux entreprises, les soins médicaux,… tout cela a un prix.

Un confinement ça coûte cher. Combien, vous demandez-vous peut-être  ?

La crise sanitaire aurait déjà coûté en 2020 plus de 160 milliards d’euros selon le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt mais la facture n’est pas définitive. Comme la comptabilité publique prend son temps, nous n’aurons pas de réponse officielle avant … un certain temps.

L’iFRAP a de son côté calculé dès le mois de janvier 2021, les coûts des différents confinements subis en 2020 en séparant bien les pertes d’activité économique (puisqu’on empêche les gens de travailler normalement ) et les dépenses publiques supplémentaires.

Petite précision à l’usage des fonctionnaires et grands planificateurs omniscients : les humains étant mortels, le temps leur est compté. C’est même le capital le plus précieux. À l’échelle de l’individu, une perte d’activité n’est jamais récupérable toutes choses égales par ailleurs.

Coût hebdomadaire en perte d’activité économique

16 milliards pour une semaine de confinement dur (mars-avril 2020)

7,5 milliards pour une semaine de confinement adouci (novembre 2020)

Coût hebdomadaire en dépenses publiques supplémentaires

4 à 5 milliards pour une semaine de confinement dur (mars-avril 2020)

2 milliards pour une semaine de confinement adouci (novembre 2020)

Certains ont évalué le coût du récent confinement partiel de 16 départements à 1,2 milliard.

Selon Le Figaro, le ministère public évalue ce reconfinement partiel – qui occasionne la fermeture de 150 000 commerces – à 11 milliards d’euro par mois. Ce chiffre ne recouvre que les dépenses publiques : fond de solidarité, chômage partiel, exonérations de charges.

Une chose est certaine, la fermeture des écoles entrave l’activité des parents qui travaillent (encore).

D’où vient l’argent pour payer tout ça ? Bonne question. Un fonctionnaire vous répondrait qu’il vient du « budget ». Car voyez-vous, dans l’administration, on ne gagne pas d’argent. On a un budget.

Évidemment, ce budget ne tombe pas du ciel : il provient de l’argent pris aux contribuables ou de sommes empruntées. L’embêtant est qu’à ce rythme, il risque de rester bien peu de contribuables solvables. D’où la dette et ça tombe bien puisque la BCE a anesthésié les Allemands et les autres tenants de la rigueur monétaire. La dette ne coûte donc rien et même moins que rien par la magie des taux négatifs.

Point d’étape avant le naufrage

Rassurez-vous, notre valeureuse bureaucratie n’est pas sans rien faire (contrairement aux restaurateurs). La Sécurité sociale nous gratifie donc d’une « note d’étape sur les finances sociales après la crise Covid-19 ». C’est la Sécurité sociale qui ne s’intéresse donc qu’à son budget social. Mais on sent sourdre une toute petite pointe d’inquiétude.

En italique la prose officielle.

Par un courrier en date du 7 décembre 2020, le Premier Ministre a demandé au HCFiPS de travailler sur la soutenabilité et la cohérence du système de protection sociale, dans le contexte induit par la crise sanitaire

Il y aurait donc un doute sur la soutenabilité de nos merveilleuses protections sociales que tout le monde nous envie mais que personne ne copie ?

Le rapport parle de « situation la plus grave des finances publiques au moins depuis la deuxième guerre mondiale »de « déficits jamais atteints depuis la création de la sécurité sociale ».

Va-t-on tenter d’amender le système ? Comment ? Suspens insoutenable…

en travaillant sur les conditions d’acceptation du prélèvement social, élément central à la pérennité du système.

Zut, déception : la bureaucratie pense plutôt à travailler au corps le contribuable pour arracher son acceptation car c’est la condition pour que ce système qui nous ruine survive encore et toujours. On comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron nous vantait que l’URSSAF était notre amie.

La présente note constitue un point d’étape sur ces travaux. Elle repose notamment sur les échanges engagés dans le cadre des séances plénières du Haut Conseil, entre ses membres et les personnes auditionnées (démographes, sociologues, économistes).

Evidemment, tel que c’était parti, on n’allait pas interroger les contribuables, les artisans et les employés de PME empêchés de travailler, les rentiers pleurant leurs loyers impayés (a-t-on jamais vu qu’un éleveur demande à un cochon la permission de le saigner). On interroge donc des démographes, des sociologues et des économistes. C’est plus sûr, eux aussi ont des métiers subventionnés. Les intérêts convergent.

La réflexion doit se poursuivre d’ici la fin du premier semestre, avec pour enjeu, notamment de réfléchir à la conciliation des objectifs stratégiques, du cadre démocratique et de l’efficience du système de protection sociale

Bigre ! La situation est si grave qu’il y a désormais un enjeu démocratique.

L’arrachement du consentement risque cette fois d’être un peu violent !

Extraction dentaire – Attribué au Caravage

Suit un long délayage sur un « pilotage par les soldes » : en langage vulgaire, on compare les recettes (pardon, budgets) aux dépenses. Ne me demandez pas comment ça marchait avant , le rapport ne le dit pas. Que va apporter de nouveau ce « pilotage par les soldes » ?

« Le pilotage par les soldes permettant de fixer les trajectoires financières de court et moyen termes, il rend lisibles les (dés)équilibres financiers, et permet ainsi de responsabiliser les acteurs du système. Ces trajectoires donnent la possibilité de mesurer les marges de manœuvre ou les efforts à effectuer et donc de guider l’action des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs du système des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs du système, à la fois pour chacune des branches et, globalement, pour l’ensemble de la sécurité sociale, en créant une capacité d’arbitrage : cette faculté doit s’exercer au sein de chaque branche, mais aussi entre branches, ce à la fois en dépenses et en recettes, et ouvrir la possibilité à des réaffectations de ressources qui qui doivent être explicites et partagées entre les acteurs de la protection sociale. »

Là vous comprenez, cher lecteur, que ce n’est pas gagné ! Pas vraiment de mieux à espérer. Mais, ce n’est pas tout. Il semble, hélas, que ça pourrait empirer. Surtout quand on lit cette phrase figurant en gras dans le rapport :

« Quelles que soient les réformes, souhaitables, menées, il ne sera pas possible de rééquilibrer l’assurance maladie rapidement par la seule maitrise des dépenses, même avec des hypothèses favorables. ».

Les hypothèses en question sont des hypothèses économiques et démographiques. Il est vrai qu’un peu plus haut on parle d’une croissance à 3% !

Un faux postulat : la charrue qui tire les boeufs

On peut aussi lire une ineptie :

« La crise sanitaire nous rappelle avec force qu’une population en bonne santé est à la fois un des objectifs majeurs des politiques publiques et une des conditions sine qua non de tout développement économique. »

Non : la santé n’est pas le préalable au développement économique. C’est l’inverse. Lorsque les pays sont sortis petit à petit de la misère d’une économie de subsistance, ils ont pu développer les soins.

Car arrêtons les pleurnicheries moralisatrices. Oui, la vie (ou la mort) n’ont pas de prix surtout pour la personne concernée et ses proches. Mais les soins, eux, ont un prix. Ils se payent et pas en monnaie de singe ou en belles promesses.

À l’aube d’un week-end pascal, on peut méditer – quelle que soit sa foi, son athéisme ou son agnosticisme – la parabole du bon Samaritain.

Le bon Samaritain trouve sur son chemin de voyageur un homme qui – victime de bandits qui l’avait dépouillé et roué de coups  – git à moitié mort. Des prêtres et des lévites (les bien-pensants de l’époque) étaient passés sans intervenir. Mais le Samaritain (personnage considéré comme infréquentable car hérétique) s’émeut. Il soigne le blessé, le charge sur sa monture, le dépose chez un aubergiste, le veille. Le lendemain, le Samaritain donne deux pièces d’argent à l’aubergiste en lui demandant de continuer à prendre soin de son protégé.

Le Samaritain ne soigne pas avec rien – il a fourni pansements huile et vin, indique la parabole – et il paye l’aubergiste pour les soins futurs. Il paye ces soins avec son argent de riche. De l’argent déjà gagné pas celui qu’il promet à l’aubergiste de gagner dans le futur si jamais sa santé lui permet de travailler…

Revenons en ce XXIème siècle.

À un moment, il faudra bien parler des vraies réformes de la Sécurité sociale : mise en concurrence des assurances maladie, chômage, vieillesse, âge de la retraite. Plus, horreur et abomination,  retraite avec une dose de capitalisation (comme les fonctionnaires) et non pas 100% répartition.

Nous allons bientôt y arriver à parler de ces vrais sujets. Car chaque jour qui passe montre que l’État ne nous protège plus. L’obèse est impuissant. Même piloté par les soldes…

SIMONE WAPLER

Source : La Sécurité sociale au bord du gouffre

Catégories :REBLOG

Tagué:

2 réponses »

  1. Dites moi si je me trompe mais je vois la chose ainsi :

    Le sujet est plutôt, on ne survit que grâce à de la dette.
    La dette (les dettes) est en quelque sorte est une forme de dévaluation évitée, au lieu d’acheter plus cher ce dont on a besoin immédiatement pour ne pas crever, on l’achète plus cher pour plus tard, avec intérêts.
    Bon je sais pas d’intérêts. Mais qqun paye ce temps ou alors le capitalisme n’est plus qu’une vieille légende…
    Qui paye ? De gentils crétins qui ont peur de perdre plus qu’en ne plaçant pas à quasi perte, et/ou des crétins qui acceptent notre monnaie de singe, puisque sa valeur se dilue dans un océan de dettes sans contrepartie – la monnaie circulante augmente sans contrepartie de richesse échangeable.

    Donc un jour, ou plutôt une nuit, un GROS, par exemple un chinois dira : stop.
    Et nous irons brouter l’herbe pour calmer notre faim, ou, par clémence, nous deviendrons de très heureux esclaves de la Chine.
    Je ne vois pas d’autre scénario sinon le sang.

    Merci QUI ?

Laisser un commentaire