L’Australien avait initialement reçu la citoyenneté équatorienne en janvier 2018 dans le cadre d’une tentative ratée du président de l’époque, Lenín Moreno, un fervent partisan d’Assange, de le faire classer comme diplomate afin qu’il puisse sortir en toute sécurité de l’ambassade d’Équateur.

Cette tentative a bien sûr échoué, puisque le 11 avril 2019, la police britannique a été invitée à entrer dans l’ambassade après que son asile a été brusquement révoqué. Il est resté à Belmarsh depuis lors, après ses sept années passées à se terrer dans l’ambassade, au terme desquelles il s’était fréquemment heurté au personnel et aux fonctionnaires équatoriens.

Julian Assange aurait été informé de la nullité de sa naturalisation dans une lettre. Mercredi, l’organisation WikiLeaks a promis de contester cette décision, car elle a été prise sans représentation et sans procédure régulière, selon son équipe juridique. « À la date où (Assange) a été cité, il était privé de sa liberté et en crise de santé dans le centre de privation de liberté où il était détenu », a déclaré l’avocat d’Assange dans un communiqué de presse.

L’Équateur aurait fondé sa décision sur ce que les autorités gouvernementales considèrent comme une possible fraude dans la manière dont les documents de naturalisation ont été préparés. Auparavant, un ennemi politique déclaré d’Assange, le ministre des affaires étrangères de l’époque, José Valencia, avait accusé de « fausses déclarations » dans les documents de demande de naturalisation.

« Une naturalisation est considérée comme préjudiciable lorsqu’elle est accordée sur la base de la dissimulation de faits pertinents, de faux documents ou d’une fraude », écrit The Associated Press à propos de la position du gouvernement. « Les autorités équatoriennes affirment que la lettre de naturalisation d’Assange comportait de multiples incohérences, des signatures différentes, la possible altération de documents et des frais impayés, entre autres problèmes. »

Assange est toujours confronté à une extradition potentielle après que le procureur américain a pu faire appel de la décision antérieure d’un tribunal londonien qui a refusé l’extradition, le juge britannique ayant déclaré qu’il serait confronté à des conditions « oppressantes » et peut-être torturantes à l’intérieur d’une prison supermax américaine dans laquelle il se retrouverait probablement. Les États-Unis ont depuis cherché à assurer au tribunal de Londres qu’ils ne l’enverraient pas dans un établissement supermax.

Cet appel ne fera que faire traîner les procédures judiciaires et, dans le même temps, il restera en prison, ce qui, selon les partisans de WikiLeaks, est précisément le but recherché : faire traîner les choses indéfiniment pendant que le flou juridique le maintient sous les verrous.

SOURCE AUBE DIGITALE