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Les 12 Salopards Par H

Les 12 Salopards 

Le plus curieux dans cette histoire est que, face à l’extraordinaire montée en puissance de la marine militaire chinoise, si le choix pour les australiens d’acquérir douze (12!!!) sous-marins conventionnels apparaissait fort logique, leur volte-face suscite quelques interrogations et pousse à s’interroger sur la réalité de la menace chinoise. Le contrat avait des limites claires puisque si les bâtiments étaient français (coque et moteur), tout le système d’armes embarqué était américain. L’avantage était que le premier navire devait être livré en 2030, c’est à dire demain et que l’arrivée de sous-marin type Barracuda, excellent programme (son grand frère, le Scorpène, le démontre :

http://www.opex360.com/2021/09/17/un-sous-marin-chilien-a-reussi-deux-attaques-simulees-contre-un-groupe-aeronaval-americain/),

allait quelque peu rétablir l’équilibre dans la région. En plus, la marine australienne, avec ses actuels six sous-marins, maitrisait déjà l’outil dans sa dimension navale. Là, elle se lance dans l’inconnu le plus total

(http://www.opex360.com/2021/09/20/laustralie-pourrait-louer-un-sous-marin-nucleaire-dattaque-aupres-de-la-grande-bretagne-ou-des-etats-unis/).

 Elle était donc en mesure de faire face assez rapidement à la menace chinoise à l’heure où les bruits de bottes n’ont jamais été aussi forts dans cette partie du monde, la Chine ne cachant plus sa volonté de récupérer Taïwan et, par le biais d’une politique géographique très agressive, se montrant menaçante avec les puissances économiques de la zone (occupation illégale des ilots dans la mer de Chine). L’Inde, la Malaisie, l’Indonésie, Singapour, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam d’ailleurs ne s’y trompent pas et renforcent, autant que faire se peut, leur outil militaire en se tournant assez facilement vers … la France (Rafale et sous-marins en Inde, sous-marins et A400M en Malaise, Rafale en Indonésie, etc, sans parler des innombrables prospects en cours). Nos dirigeants, avec beaucoup de retard (devrais-je ajouter comme à l’habitude), ont vraiment pris conscience depuis deux ou trois ans des velléités impérialistes de la Chine et les relations entre les deux pays se sont singulièrement refroidies.

Avec leur « nouveau choix », les australiens repoussent de dix ans la mise en service des nouveaux bâtiments. Il leur faudra attendre 2040 pour pouvoir s’amuser avec leur nouveau jouet et surtout, pour un pays qui n’a aucune expérience en matière de sûreté nucléaire, se forger un outil ad-hoc à la hauteur des craintes manifestées jusqu’à présent vis-à-vis de cette technologie dans ce pays. En plus, l’AEIA (Agence internationale de l’énergie atomique) a un droit de regard sur l’uranium utilisée (dans notre cas de l’uranium enrichi susceptible d’être utilisé pour construire une bombe atomique). Là, il y a beaucoup de travail à fournir car il ne suffit pas de regarder d’un œil discret le manuel de fonctionnement. Vraiment très curieux car la cavalerie n’arrivera-t-elle pas trop tard ? Au sujet des australiens et de leur volte-face, il y a un indice important qui aurait dû mettre la puce à l’oreille de nos mamamouchis. L’armée australienne s’est équipée depuis une bonne dizaine d’année d’hélicoptère français (hélicoptères d’attaque Tigre, hélicoptères de transport et lutte anti-sous marine (déjà!) type NH90). Très curieusement, les utilisateurs de ces matériels, récents puisque mis en service à partir de 2005 pour les premiers, leur ont soudainement découvert plein de défauts (problèmes de corrosion soi-disant irrattrapables (les NH90 appelés aussi Caïman sont en service dans plusieurs marines européennes dont la France), mauvais approvisionnement en pièces détachés (Eurocopter est directement visé), inadaptation aux missions demandées et à l’environnement) qui ont justifié pour les autorités le choix de les remplacer par des appareils de classe équivalente américains (hélicoptères d’attaque Apache et de transport/lutte ASM Black Hawk!!!). On parle assez peu de ce dossier mais je trouve très curieux cette soudaine dénonciation autour de matériels qui, globalement, donnent plutôt satisfaction aux autres utilisateurs et qui, de toute manière, n’ont pas à rougir face à leurs équivalents US surtout qu’en terme de conception ils sont a minima facilement dix ans plus jeunes.

On ne peut que souhaiter que cet épisode dessille les yeux de nos dirigeants et leur rappeler que dans une politique étrangère (lorsqu’on en a une digne de ce nom), les pays n’ont pas d’amis mais que des intérêts. Le succès de la proposition de Lookheed-Martin, sur un dossier explosif outre-atlantique, en dira long sur les intentions réelles de nos grands cousins :

http://www.opex360.com/2021/09/19/associe-a-airbus-lockheed-martin-propose-a-lus-air-force-un-avion-ravitailleur-a330-mrtt-aux-capacites-accrues/

H

« Quand le droit n’est pas la force, il est le mal »

Il n’y a qu’une chose pire que l’Injustice et c’est la Justice sans son épée à la main.

Quand le Droit n’est pas la Force, il est le Mal.

Oscar Wilde – Intentions (1891)

EN BANDE SON :

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3 réponses »

  1. leur refiler des vieux dièsels inadaptés a la surface à surveiller avec un rayon d’action de 300 km les obligeants à faire surface dans cet intervalle pour batteries et renouvellement d’air,autrement dit obsolète par rapport a un snle c’était une belle arnaque ,la parole australiènne vaut l a parole française vis à vis des popovs avec les frégates 1 /1 partout .Un état ne doit vendre en aucun cas ce qui est stratégique et nos sous marins nucléaires d’attaque sont les meilleurs au monde pour l’instant chargés de 96 têtes nucléaires chacun ,a ne céder sous aucun prétexte , ce serait de la trahison

    • Vous confondez SNLE (Sous-marin lanceur d’engin) et SNA (Sous-marin d’attaque). Seuls les premiers sont équipés de missile à tête nucléaire. Ce sont eux qui assurent 24h/24h la dissuasion nucléaire. Les autres sont, comme leur nom l’indique, des chasseurs équipé de torpilles et de missiles à changement de milieu type SM39. Regardez le film « Le chant du loup » pour mieux comprendre la différence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chant_du_loup_(film,_2019)
      Comme je le précise dans le texte, maitriser la partie propulsion nucléaire d’un SNA ne s’improvise pas. Où vous avez raison, c’est que la technologie employée est d’essence stratégique. Dans le cas français, les réacteurs sont petits et très performants et ils ne tenaient qu’aux australiens d’en faire la demande. Ce sont eux qui ont voulu des navires conventionnels. Ces derniers ont, je vous rassure, largement plus de 200 milles d’autonomie.

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