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A quelle guerre Pékin se prépare-t-elle ?

A quelle guerre Pékin se prépare-t-elle ?

Des soldats se mettent en position lors d’un exercice anti-invasion sur la plage pendant l’exercice militaire annuel Han Kuang à Tainan, à Taïwan, le 14 septembre 2021. (Ann Wang/Reuters)

Ce n’est pas un secret que Pékin se prépare à la guerre.

L’une des principales raisons en est l’effondrement de l’économie chinoise. L’effondrement récent de la société de développement immobilier Evergrande n’est que le dernier d’une série de symptômes désastreux qui alimentent un mécontentement intérieur croissant. La crise de la dette de 8 000 milliards de dollars de l’économie souterraine – plus de la moitié de son PIB – pèse également sur la capacité de la Chine à maintenir son système financier à flot. Une population vieillissante et moins productive, des coûts de production plus élevés et la fuite des investissements étrangers sont autant de facteurs qui entraînent une baisse du PIB.

La puissance de la Chine a atteint son apogée

La réalité est que la puissance économique de la Chine est déjà en train de décliner.

Bien sûr, les statistiques peuvent être ajustées, mais cela ne change pas la réalité. Qui plus est, ce déclin économique généralisé pousse le Parti communiste chinois (PCC) à imposer des mesures encore plus extrêmes et oppressives à l’encontre de sa population et de ses entreprises. La réponse du PCC ne fait qu’aggraver les résultats économiques et les troubles civils.

Parallèlement, Pékin ajuste ses dispositions internes depuis plusieurs années. Par exemple, sa loi sur le transport de la défense nationale est entrée en vigueur le 1er janvier 2017. Cette loi a restructuré son cadre juridique, plaçant toute la navigation commerciale sous l’autorité directe du PCC.

À l’extérieur, l’isolement croissant de la Chine par rapport au monde est clairement évident et souligne son découplage continu de l’économie mondiale et des normes internationales du commerce et de la diplomatie. Cette tendance pourrait bien rendre probable une invasion de Taïwan plus tôt que prévu, ne serait-ce que pour détourner l’attention des problèmes intérieurs de la Chine.

Les experts militaires et navals concluent que Pékin prévoit d’utiliser des navires de transport commerciaux pour aider à transporter jusqu’à 2 millions de soldats lors d’une invasion de Taïwan.

De récents rapports d’actualité semblent confirmer une telle conclusion. La presse officielle chinoise, le Global Times, reconnaît pratiquement l’inévitable, voire l’imminente, invasion de Taïwan. « La Chine est préparée au pire des scénarios – les États-Unis et leurs alliés, y compris le Japon, lancent une intervention militaire totale pour interrompre la réunification nationale de la Chine. »

De toute évidence, la guerre ou la menace de guerre se profile à l’horizon, et toutes les nations de la région Asie-Pacifique le savent.

En réponse à la posture de plus en plus agressive de la Chine, y compris l’accord sur la navigation commerciale, Taïwan et d’autres nations ajoutent davantage de missiles antinavires à longue portée. Le Japon, qui a maintenu pendant des décennies une politique étrangère pacifiste, a également opéré un changement radical dans sa façon de penser, en liant la sécurité de Taïwan à la sienne.

L’impact d’une invasion chinoise de Taïwan ne se limiterait pas à ce pays. Si elle se produit, comme au Japon, elle sera perçue par les États-Unis et d’autres nations comme une menace stratégique pour leur propre sécurité nationale.

Cela est dû en partie au fait que Taïwan fournit plus de 50 % des semi-conducteurs mondiaux nécessaires au traitement avancé des données, aux automobiles, à l’intelligence artificielle et à d’autres technologies de pointe. Mais une invasion menacerait également les nations démocratiques de la région, ainsi que le commerce et les normes juridiques internationales.

D’autres points de rupture

Mais Taïwan n’est pas le seul point de rupture. La Chine menace également les îles Senkaku inhabitées de la mer de Chine orientale, que le Japon considère comme son territoire. Ces îles sont également revendiquées par la Chine et Taïwan, et pourraient devenir un point de départ de guerre. L’administration Biden a récemment assuré au nouveau Premier ministre japonais, Fumio Kishida, que les États-Unis défendraient les îles Senkaku en cas d’attaque de la Chine.

Et comme indiqué dans un article précédent, le PCC a déjà mis l’Australie en garde. Si Canberra devait acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire auprès des États-Unis dans le cadre de la récente alliance militaire AUKUS, la Chine ajouterait l’Australie comme cible légitime d’une attaque nucléaire.

La Corée du Sud a exprimé une opposition claire aux ambitions de Pékin à Taïwan. Dans une déclaration conjointe avec les États-Unis, et pour la première fois, les deux nations se sont engagées à défendre les règles et normes internationales en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan. La franchise inhabituelle de ce message est une reconnaissance de la menace imminente que la Chine fait peser sur Taïwan et la région Asie-Pacifique.

Plus loin, la récente escarmouche militaire entre la Chine et l’Inde sur les hauteurs himalayennes de la vallée de Galwan a alerté New Delhi sur le fait que la Chine cherche à asseoir son hégémonie sans ambiguïté sur ses voisins, dont l’Inde. Cela a conduit l’Inde à s’aligner stratégiquement sur l’alliance AUKUS dirigée par les États-Unis. Sa récente participation aux exercices navals conjoints Malabar au large du territoire américain de Guam, du 26 au 29 août de cette année, a envoyé un message clair à Pékin.

La clé de voûte de tous ces arrangements est, bien entendu, les États-Unis. Ils conservent un avantage naval important sur la Chine. Mais ce qui est moins sûr, c’est la volonté politique de l’administration Biden de donner suite à ses engagements militaires. Avec le retrait des États-Unis d’Afghanistan, l’administration Biden est perçue comme faible et plus préoccupée par les questions économiques et sociales intérieures que par la projection de la puissance américaine pour protéger l’ordre international. Dans le monde entier, la confiance dans le leadership américain est au plus bas.

Pékin est certainement conscient de ces faits, et cela peut influencer sa stratégie à l’égard de Taïwan et de la région dans son ensemble. Les dirigeants chinois ont peut-être conclu que la faiblesse de l’administration Biden offre une occasion unique de tester la détermination des Américains dans la région.

De telles perceptions contribueraient à expliquer les nouvelles et plus grandes menaces à l’égard des États-Unis qui émanent de Pékin. Mais le leadership personnel de Xi Jinping et la propriété du PCC, associés aux échecs intérieurs croissants de la Chine, sont très certainement des facteurs qui y contribuent également.

La Chine préférerait éviter la guerre, du moins jusqu’à ce qu’elle puisse égaler la puissance militaire américaine dans la région. Mais il est un domaine dans lequel elle devance les États-Unis : la technologie des missiles hypersoniques antinavires. Plutôt que d’entrer en conflit avec ses voisins, le PCC pourrait-il planifier une attaque contre les forces navales américaines afin de chasser les États-Unis de la région ?

Dans ce cas, comment les États-Unis réagiraient-ils ? Comment la région réagirait-elle ?

Si les États-Unis ne réagissaient pas pleinement à une attaque chinoise, l’alliance de sécurité Asie-Pacifique dirigée par les États-Unis cesserait immédiatement d’exister. Il appartiendrait alors à chaque nation de faire sa propre paix avec Pékin, si tant est que cela soit possible.

Cela conviendrait parfaitement au PCC.

Traduction de The Epoch Times par Aube Digitale

« Cette révolution éternelle, cette suspicion maintenue à travers les siècles, vous l’appelez (en vague moderne) la doctrine du progrès […] ; je l’appelle par ce qu’elle est : la Chute. » — Gilbert Keith Chesterton, Orthodoxie (1908)

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5 réponses »

  1. La Chine devient un pays moderne et développé. A la différence des Américains et des sinologues français les Chinois sont très intelligents! La réunification du pays se fera dans la paix. La Chine ne menace personne. il n’y a pas de sous-marin chinois sur les côtes américaines mais beaucoup de navires de guerre américains, anglais et même français en mer de Chine!!! La sinophobie n’est pas un signe d’intelligence mais le plus important est que les chiens aboient mais la caravane passe!!!

  2. LA CHine décline ?
    disons que sa progression décline.
    Ce qui laisse qqs marges de progression.

    Attaquer taiwan ?
    certes c’est l’occasion avec le Biden
    mais Biden n’est qu’une marionnette
    et les dirigeants chinois au courant.

    certes c’est l’occasion avec les remous internes au plus haut de la direction chinoise.
    la guerre pour faire taire les dangereux opposants,
    une méthode éprouvée de longue date partout.

    Ce serait le début offensif violent de la Chine sur son monde puis le monde…
    A l’image des etats-unis le faisant depuis plus de 100 ans…

    Certes se serait l’occasion.
    Empires des fous

    va peut-etre falloir creuser des abris anti atomique
    pour prolonger de qqs heures nos vies deja compromises..

  3. Prétendre que la Chine est de plus en plus isolée est faire montre d’une mauvaise foi époustouflante.
    Certes elle a des différends avec les USA, mais très limités. Les USA ont bien trop besoin de la Chine pour que le conflit s’envenime trop. Par ailleurs si ce ne sont des postures toujours molles des Européens la Chine se trouve chaque jour en relation plus étroite avec le reste du monde. Cela bien à l’inverse des USA.
    Ce texte que je perds mon temps à commenté est pure propagande à l’intention des New-yorkais, petit rats des villes embourgeoisés et narcissiques égoïstes à l’instar des Européens occidentaux dont la seule préoccupation est la peur pathologique et obsessionnelle de leur propre ombre (mais il est vrai, Astérix craignait déjà que le ciel lui tombe sur la tête, on est bien dans le fantasme historico-scientifique irrationnel des bobos).

  4. Les roulements de tambours entre les faux frères ennemis chinois et américains ne visent qu’à flatter la fibre nationaliste des 2 camps. Et puis c’est aussi un excellent moyen pour les gouvernements en place de faire diversion quant aux réels problèmes économiques des uns et des autres.

    La réalité veut que depuis 1972, et les accords signés entre Nixon et Mao, la Chinamerica soit lancée et constitue alors le véritable moteur de la mondialisation qui prendra son essor au début des années 80 et le début de la complète financiarisation de l’économie suite à l’abandon de l’étalon Or par les Etats-Unis en 1972, décidément une date fatidique. Entre la Chine et les Etats-Unis c’est : Partenaire un jour, partenaire toujours, à la vie, à la mort !

    Depuis la convergence entre les 2 grands est totale, si bien que l’on ne sait guère qui déteint sur l’autre au fur à mesure que les Etats Unis ressemblent de moins en moins à un régime démocratique et la Chine de moins en moins à un régime communiste.

    Reste que pour les 2 grands il y a un impératif : faire tourner le complexe militaro-industriel pompe à fric et générateur de brevets de recherche mais surtout véritable soutient de leur monnaie respective et fondation de leur Ponzi économique. Cela sert à cela la course aux armements : s’inventer des ennemis pour que le business puisse continuer à se faire, et à ce jeu là les Chinois ont bien retenu la leçon américaine.

    Et même si les Néoconservateurs ne diraient pas non à une petite guerre de tranchées en Mer de Chine, le véritable ennemi à abattre comme toujours reste la Russie en faisant pourquoi pas un petit détour par l’Iran ! D’une pierre 2 coups…

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