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Macron annonce la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR: de quoi s’agit-il ?/Bas carbone et créatrices d’emplois : les mini-centrales nucléaires Rolls-Royce reçoivent le soutien du gouvernement britannique

Emmanuel Macron annonce la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR: de quoi s’agit-il ?

Après avoir annoncé à la mi-octobre son intention d’investir dans de petits réacteurs nucléaires (SMR) nouvelle génération, le chef d’État français officialise la construction de nouveaux réacteurs EPR dans les prochaines années. La France mise définitivement sur l’atome pour compléter son offre de renouvelable.

« Si nous voulons payer notre énergie à des tarifs raisonnables, il nous faut continuer d’économiser l’énergie et d’investir dans la production d’énergie décarbonée sur notre sol. » Emmanuel Macron a été très clair dans son allocution d’hier soir. Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050, cela passera par le renouvelable, mais aussi et surtout par le nucléaire, d’où la France tire actuellement l’essentiel de son énergie.

Cette décision fait suite au rapport du gestionnaire de réseau électrique RTE publié il y a deux semaines qui balayait quelque peu une critique récurrente à l’égard des nouveaux réacteurs: leur coût. Le rapport privilégiait aussi la constructions de réacteurs de type EPR.

Réacteur EPR

  • Un réacteur EPR est un réacteur pressurisé européen. Un réacteur dit de 3e génération qui a été conçu et développé dans les années 90 par le français Framatome et l’Allemand Siemens. Il s’agit d’un type de réacteur qui fait appel à de l’eau pressurisée pour le refroidir. D’après ses partisans, ce type de réacteur est plus sécurisé et plus rentable que les réacteurs de précédentes générations.
  • Il n’existe à l’heure actuelle que deux réacteurs de type EPR actifs dans le monde. Ils sont tous les deux situés en Chine avec Taishan 1 et Taishan 2, en 2018 et 2019.
  • Quatre autres projets sont en construction: 1 en France à Flamanville, 1 en Finlande et 2 au Royaume-Uni. À Flamanville, la construction a commencé en 2007. Prévue en 2012, son inauguration aura finalement lieu en 2023. Inutile de dire que la France s’engage donc dans le long terme avec le nucléaire.

Combien et pourquoi ?

  • Un rapport d’EDF au printemps dernier envisageait la faisabilité de construire 6 nouveaux réacteurs de type EPR2. Le tout pour quelque 46 milliards d’euros.
  • Entre temps, la France a prévu la construction de plus petits réacteurs modulables de type SMR. Ce type de réacteurs est plus destiné à l’exportation de l’énergie atomique dans laquelle la France veut jouer un rôle central au sein de l’Europe. Les EPR seront eux destinés à la consommation locale.

En pleine campagne pour la présidentielle, ce nouvel investissement s’accompagne de son lot de critiques, les écologistes et les ONG fustigeant des milliards d’investissements dont aurait pu bénéficier le renouvelable. En tout cas, cette décision est diamétralement opposée à la politique énergétique de l’Allemagne et de la Belgique qui a prévu de fermer tous ses réacteurs 

Des pays comme le Royaume-Uni et le Japon ont également décidé d’adopter le nucléaire pour atteindre leurs objectifs en matière de changement climatique. La Chine a également prévu de construire 150 nouveaux réacteurs nucléaires, comme nous l’avons indiqué il y a quelques jours.

Source: BusinessAM

Bas carbone et créatrices d’emplois : les mini-centrales nucléaires Rolls-Royce reçoivent le soutien du gouvernement britannique

Bas carbone et créatrices d’emplois : les mini-centrales nucléaires Rolls-Royce reçoivent le soutien du gouvernement britannique
Une illustration du projet SMR de Rolls-Royce et le Premier ministre britannique Boris Johnson. (YouTube/Isopix)

Un consortium industriel dirigé par Rolls-Royce, le fabricant de moteurs d’avion, et le contribuable britannique vont injecter ensemble 405 millions de livres (environ 474 millions d’euros) dans le développement d’une flotte de mini-réacteurs nucléaires. L’énergie nucléaire devrait aider le gouvernement britannique à atteindre ses objectifs de neutralité carbone.

Pourquoi est-ce important ?

Chaque mini-centrale nucléaire pourrait produire suffisamment d’électricité à faible teneur en carbone pour environ 1 million de foyers. Contrairement aux centrales nucléaires à grande échelle, le petit réacteur modulaire (SMR) aurait une superficie de seulement deux terrains de football. Mais la grande différence est que, grâce à leur conception modulaire de petite taille, les composants peuvent être construits en usine, prêts à être assemblés rapidement sur le site choisi, ce qui les rend beaucoup moins chers que les grands réacteurs traditionnels.

Rolls-Royce a déclaré avoir obtenu des fonds de la société énergétique américaine Exelon Generation et de la société privée BNF Resources. Cette dernière est un véhicule d’investissement soutenu par les membres de la riche famille française Perrodo, propriétaire du groupe pétrolier Perenco. Les trois partenaires investiront un total de 195 millions de livres sterling sur trois ans dans une nouvelle société, Rolls-Royce Small Modular Reactor.

Ce financement débouchera sur un engagement de 210 millions de livres sterling de la part du gouvernement, annoncé par le ministre des Affaires étrangères, Kwasi Kwarteng, mardi.

« C’est une occasion unique pour le Royaume-Uni d’utiliser plus que jamais une énergie à faible teneur en carbone et de garantir une plus grande indépendance énergétique », a déclaré M. Kwarteng au Financial Times.

Jusqu’à 40.000 emplois

Rolls-Royce estime qu’au moins 16 SMR pourraient être installés sur des projets nucléaires opérationnels et déclassés au Royaume-Uni. Dans le cadre de la phase de développement, l’entreprise identifiera également des sites de production potentiels pour les modules SMR.

La société a déjà déclaré qu’elle s’attendait à ce que les cinq premiers réacteurs SMR coûtent 2,2 milliards de livres chacun, puis 1,8 milliard de livres pour les unités suivantes. L’entreprise estime que le programme pourrait créer jusqu’à 40.000 emplois au Royaume-Uni d’ici 2050.

Révolution industrielle verte

Le Premier ministre britannique Boris Johnson soutient cette nouvelle technologie en cours de développement: elle fait partie du plan en dix points pour une « révolution industrielle verte » qu’il a lancé l’année dernière.

Cette technologie est considérée par le gouvernement comme un moyen de renforcer la sécurité énergétique du Royaume-Uni et de créer des emplois dans le secteur manufacturier.

D’autres pays occidentaux, dont les États-Unis et la France, cherchent également à mettre au point leurs propres technologies SMR pour les utiliser sur leurs marchés nationaux et comme nouvelle source d’exportation. Les mini-centrales nucléaires font d’ailleurs également leur apparition en Pologne.

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7 réponses »

  1. *** Il n’existe à l’heure actuelle que deux réacteurs de type EPR actifs dans le monde. Ils sont tous les deux situés en Chine avec Taishan 1 et Taishan 2, en 2018 et 2019. ***

    Sauf que (parait-il, le nucléaire c’est secret) des pbs de résistance des crayons des barres de combustible du coeur semblent
    fuir au point de devoir arrêter les réacteurs.
    Vous prendrez bien un peu de Pu pour se requinquer !
    Un millionième de gramme tue. Il y en a donc largement pour chaque humain, durant 100 000 ans…..
    et les 2 autres EPR embourbés dans des méandres ahurissants.
    Mais les constructeurs ? Ils gagnent des MILLIARDS !

    le rapport de l’audit sur l’EPR de Flammanville 3 est hilarant.

    un peu moins nos impots pour cette catastrophe.
    Heuresement Mcron a compris : si construire pour le nucléaire est aussi calamiteux, il faut foncer.
    La garde meurt mais ne se rend pas.
    Ce n’est pas de l’autisme c’est du banditisme, du racket.
    Les gueux payent !
    et les escrocs encaissent.

  2. D’après les calculs d’un ingénieur, pour satisfaire à la demande propre aux seuls véhicules électriques il faut un EPR standard pour un parc de 3 millions de véhicules.
    Faites les comptes avec 36 millions de véhicules privés et 6 autres millions de véhicules utilitaires légers roulant en moyenne 2 fois plus que la moyenne des véhicules privés. On arrive donc à un total de 36 millions + 6*1.5 millions équivalents => 45 millions=> 15 réacteurs EPR….
    Même en admettant que le développement des énergies renouvelables — dont certaines au détriment des terres agricoles et/ou à leur vocation non alimentaire — viendraient à couvrir les pénuries d’offre en électricité faisant suite à la fermeture progressive de la partie la plus obsolète du parc actuel des centrales nucléaires, chose peu probable même dans l’absolu, qui va financer ? et avec quoi comme monnaie de singe ??

    • Bonjour
      Si toute les voitures deviennent électriques, il y a de grande chance pour que tout le réseau soit à refaire, il ne tiendrait pas la surcharge. Les gens rentrent chez eux après le travail, ils mettent la bagnole en charge, et puis la clim ou le chauffage électrique, tous en même temps …
      Il n ‘y a aucune indépendance énergétique à l’uranium pour nous car nous devons l’importer. Certe nous signons des contrats …. Mais avons nous les moyens de faire respecter ces contrats, voir l’épisode Australien, pour comprendre comment certains pays peuvent nous imposer leur puissance.

  3. La France n’a jamais réussi à en faire fonctionner un. Celui de flamand ville, 20 ans qu’ils sont dessus et il ne fonctionne pas, et est jugé trop vieux pour être mis en route. Il a couté 20 fois ce qu’il aurait dû couter. Et il veut refaire la même chose? Encore de l’argent dilapidé. Et il ne faut pas croire qu’il est zero carbone, car pour extraire l’uranium, il faut des camions énormes et ces machines fonctionnent au mazout, sans compter le transport….

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