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American Nightmare (Vincent Chapin)

American Nightmare

Quand on examine l’Europe dans son évolution, il est évident qu’elle devient un Léviathan bureaucratique absolument étouffant, et que les espaces de liberté se réduisent, comme les espaces d’ombre dans un désert rocheux à l’approche de midi. L’Europe libérale devient un État totalitaire géant sans révolution, sans incendie du Reichstag, sans dictateur, mais avec une idéologie dominante, une intense propagande, une nomenklatura. La Pandémie a été un grand clic de plus dans un processus de fond visible depuis longtemps.
C’est pourquoi la lutte contre le libéralisme, le néolibéralisme, ont été des chimères à la mode de gens de gauche ou de droite des dernières années, qui se sont aveuglés sur la réalité des évolutions bureaucratiques postérieures à la chute du mur de Berlin, et n’ont pas su voir ce qui était pertinent chez les libéraux. Ces derniers comprennent beaucoup mieux la réalité bureaucratique et totalitaire du monde moderne, mais ils sont désormais politiquement sans bases.
Quand à la lutte contre le libéralisme, l’excès de liberté individuelle, aujourd’hui, cela paraît une curiosité du passé, comme tous les mirages du passé. Elle a été le vivier des idiots utiles de l’administration générale de la vie humaine qui s’avance aujourd’hui comme un beau Titanic.
L’URSS a été modernisée.
Il est dit fièrement que l’obéissance n’est pas une porte de sortie du totalitarisme. Quand on examine l’histoire de l’URSS, il est évident que la révolte irréfléchie n’est pas une porte de survie non plus.
En réalité, les gens du peuple sont habitués à céder aux puissants, avec fatalisme et ironie. La question, en Russie comme ailleurs, se résume à celle-ci : qui porte le knout ? Le révolté s’isole alors des masses et devient aussi inutile que s’il était prisonnier : il se garde lui-même pour le régime, enfermé dans un personnage marginal et inaccessible au peuple.
Le totalitarisme en cours d’autoproduction est réellement dangereux. Je ne crois plus depuis longtemps que la révolte sur les réseaux sociaux soit une solution. La révolte sur les réseaux sociaux est une partie du problème. De manière analogue, le besoin de révolte dans les universités chinoise a été le ferment de ce formidable tour de vis du totalitarisme qu’a été la révolution culturelle.
L’indignation permanente des réseaux sociaux nous a fait accepter par avance la violation des libertés individuelles au motif de situations exceptionnelles. Et cette violation massive et habituelle est tout simplement devenue réelle. La réalisation violente des rêves est en réalité un cauchemar et une grande sottise de l’humanité.

Vincent Chapin via Facebook

« Aux vrais amis, tout est commun »

Tu m’entraîneras avec toi dans ta ruine ; car entre amis tout est commun.

[Συγκατασκάπτοις ἂν ἡμᾶς κοινὰ γὰρ τὰ τῶν φίλων]

Euripide – Oreste (408 av. J-C.)

 

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2 réponses »

  1. D’autant que pour Robinet bidon ça se passe mal le Wisconsin vient de décertifier l’élection présidentielle

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