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LES SCANDALES D’ORPEA (Marc Fiorentino)

LES SCANDALES D’ORPEA

Il n’y a pas qu’un scandale Orpea.

Il y en a plusieurs.

Les médias sont tous focalisés sur le scandale dénoncé par le livre “Les fossoyeurs”.

C’est normal.

Mais il est nécessaire de s’interroger sur les autres scandales.

 

LE PREMIER SCANDALE ORPEA

 

Il s’agit évidemment des pratiques dénoncées par le livre : nous saurons rapidement ce qu’il en est.

Des enquêtes et des audits vont être réalisés.

Nul doute sur le fait qu’on connaîtra la vérité.

Peu de doute sur le fait que les limites ont été largement dépassées.

Nul doute que les mesures nécessaires vont être prises.

Et ça a commencé.

Le directeur général Yves Le Masne vient d’être viré.

Un nouveau PDG, Philippe Charrier, a été nommé avec “effet immédiat”.

REVENONS EN ARRIÈRE

 

Pas besoin de revenir très loin en arrière.

Revenons juste avant la publication par “Le Monde” il y a quelques jours des “bonnes pages” du livre “Les fossoyeurs”.

Avant cette publication, Orpea est une action “must have”.

Une action qu’il faut avoir dans son portefeuille.

Encensée par tous.

AVEC UN INVESTMENT CASE ÉVIDENT

 

Un marché porteur : la dépendance qui ne peut que progresser avec l’allongement de la durée de la vie.

Un “business” rentable : car c’est un business puisqu’Orpea et les autres opérateurs d’EHPAD sont des entreprises privées et non des associations à but non lucratif ou des services publics.

Avec des “marges” confortables.

LE DEUXIÈME SCANDALE

 

C’est donc l’hypocrisie de ceux qui font mine de découvrir aujourd’hui qu’Orpea et les groupes privés d’EHPAD cherchent à faire des profits.

C’est d’ailleurs pour ces profits qu’Orpea et Korian étaient les chouchous de la Bourse.

Or le profit dans un opérateur d’EHPAD consiste à faire une marge entre ce que paie le résident et le service qu’on lui offre, il s’agit donc de rogner un peu sur la qualité du service et rogner un peu sur les salaires payés au personnel de base.

Ce modèle, on ne l’a pas découvert avec le livre.

Et Orpea ne l’a jamais caché puisqu’il expliquait par exemple qu’à chaque fois qu’un résident “partait” (traduisez : mourrait), on pouvait le remplacer par un nouvel arrivant qui payait plus cher.

Et les investisseurs applaudissaient.

LE TROISIÈME SCANDALE

 

C’est le pseudo blanc-seing, la bénédiction apportée par la qualification ESG.

Dans le cas d’Orpea, le consensus des notations ESG était ultra favorable.

Et classait Orpea dans le top des acteurs de son secteur.

14ème sur 90.

Avec des beaux petits schémas qui insistent sur le fait qu’Orpea écrase les autres acteurs du secteur sur :

– la “quality and safety patient”,

– “employees relations and work environment”,

– “health benefits of the product portfolio”.

Ça ne s’invente pas.

CONCLUSION

 

Ce qui s’est peut-être/probablement passé chez Orpea et dans d’autres EHPAD est révoltant et doit être corrigé, au plus vite.

Mais ce qui est également révoltant, c’est la facilité avec laquelle ceux qui ont encensé ces valeurs en fermant les yeux sur ce qui les dérangeait font mine aujourd’hui de découvrir la vérité.

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