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L’État aurait dépensé un milliard et demi pour des cabinets de conseil : et pour quoi faire ?

L’État aurait dépensé un milliard et demi pour des cabinets de conseil : et pour quoi faire ?

Premier problème, personne ne sait trop ce que ça (nous) coûte. Ministre de la Fonction publique,  a dû réfléchir longtemps pour avancer le chiffre de 145 millions d’euros sur deux ans. Mais pour les enquêteurs de L’Obs, qui ont rapproché les chiffres de la Cour des comptes et ceux des organisations professionnelles, ce serait plutôt un milliard et demi par an…

Et ce, pour quoi faire ? Si Olivier Véran, par exemple, ne nie pas avoir eu recours à des cabinets de conseil, il assure qu’à aucun moment ils ne lui ont fait prendre une décision sur les masques, les vaccins, etc. Force est donc de conclure que ces consultants extérieurs n’auraient servi qu’à l’éblouissante communication de Sibeth Ndiaye, puisqu’on peine à énoncer la litanie des acronymes des organismes déjà chargés de gérer notre sécurité sanitaire. Mais au total, l’État aurait versé plus d’argent pour des cabinets de conseil que pour la recherche sur le vaccin.

Bercy semble également en manque de cerveaux, puisque Caroline Michel-Aguirre révèle que pour réorganiser TRACFIN – les super-limiers de Bercy qui traquent les financements douteux -, c’est un cabinet de consulting qui s’en est occupé.

Quant à l’Éducation nationale, c’est pour « évaluer les évolutions du métier d’enseignant » qu’elle a signé un contrat de 498.600 € à McKinsey. Interrogé sur les fruits de sa réflexion par une commission d’enquête du sénat, le directeur associé parisien de l’entreprise au bureau a eu du mal à ânonner une réponse plus qu’évasive…

Et que dire de la mission facturée 920.000 euros par McKinsey, en 2019, à la Caisse nationale d’assurance vieillesse pour réfléchir à… la réforme des retraites. On pouvait pourtant légitimement croire qu’au bout de quarante ans, on avait fait le tour du sujet !

Remarquons, par ailleurs, que ces organismes recyclent souvent d’anciens hauts fonctionnaires, mieux placés que personne pour suggérer à leur ancienne administration comment pallier les effets toxiques des mesures défaillantes qu’ils ont eux-mêmes contribué à mettre en place.

Il n’y a, bien sûr, rien d’illégal, ni même de choquant, pour une administration de faire ponctuellement appel à une aide extérieure. Mais dans un pays qui compte autant de  par tête d’habitant (89 selon l’OCDE en 2015, contre 70 aux États-Unis) et auxquels il faut ajouter les « para-fonctionnaires » des associations subventionnées, faux nez de l’État, la banalisation de ce mode de fonctionnement pour déterminer des politiques publiques devient intolérable.

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