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Historique ! (Marc Fiorentino)

HISTORIQUE

Il faut une fois de plus utiliser ce mot.
Historique.
Jamais un pays de l’importance de la Russie n’a été frappé de sanctions financières aussi puissantes.
Et il a fallu un temps record, à peine 3 jours, pour que les “alliés” se mettent d’accord, un exploit.

LES SANCTIONS

Débrancher les principales banques russes du système de paiements Swift.
Interdire les transactions sur la dette russe.
Mais surtout, et c’est peut être la mesure la plus inattendue, geler les réserves étrangères de la Banque centrale russe.
On ne peut plus parler de “gesticulation” de l’Europe et des États-Unis et de sanctions symboliques.
Ce sont des sanctions massives.

LA RUSSIE

s’était préparée à une situation de guerre.
Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et le train de sanctions qui a suivi, la Russie a amassé des réserves.
Un véritable trésor de guerre dont la progression s’est accélérée depuis la flambée des cours du pétrole et du gaz.
Ces réserves sont les réserves de la Banque centrale russe.

630 MILLIARDS DE DOLLARS

c’est l’estimation des réserves de la Banque centrale russe.
Des réserves constituées de devises étrangères, d’or, d’emprunts d’Etat étrangers et de placements dans des banques.
Plus de 40% de ces réserves sont placées en Europe et aux États-Unis.
Et ces 40% sont désormais gelés.

CONSÉQUENCES DIRECTES

La Banque Centrale a moins de munitions pour :
– défendre le rouble
– aider les entreprises touchées par les sanctions économiques
– garantir les dépôts bancaires des ménages russes.
Dès l’ouverture des marchés, le rouble s’est effondré de 30% et la Bourse russe est en panique.
Les Russes se sont précipités tout le week-end pour retirer leur argent des banques.
La Banque centrale russe a dû remonter son taux principal de 9.5% à 20% ce matin pour défendre le rouble.

VOILÀ

pour la guerre financière.
La Russie peut répliquer en cessant ses ventes de pétrole et de gaz ce qui provoquera une envolée spectaculaire des cours et de l’inflation.
Le pétrole a déjà progressé de plus de 5%.

L’AUTRE TOURNANT HISTORIQUE

L’Allemagne.
L’Allemagne qui a tergiversé pendant des décennies face à Poutine.
L’Allemagne qui depuis le début du conflit hésitait à rompre brutalement toutes les relations avec un partenaire commercial vital.
L’Allemagne qui depuis la seconde guerre mondiale n’a pas investi dans sa défense ni fourni des armes à un pays en conflit.
L’Allemagne qui prend deux décisions historiques.
Livrer des armes à l’Ukraine.
Mais surtout consacrer 100 milliards d’euros, dans un premier temps, à sa défense.
HISTORIQUE!

L’IMPACT DES SANCTIONS

a été immédiat.
Rappelons que ces sanctions sont d’une ampleur inédite.
La Russie s’attendait à des mesures de rétorsion mais n’avait pas imaginé que les Européens et les Américains se mettraient d’accord aussi rapidement pour prendre des mesures aussi radicales.

LE ROUBLE

En chute libre à l’ouverture des marchés lundi.
Une baisse de 30 %.
La baisse la plus importante depuis la crise de 1998 qui avait touché la Russie.
Des contrôles de change très stricts ont été imposés.
Obligation pour les entreprises détentrices de devises étrangères d’en céder une large partie.
Interdiction pour les particuliers d’acheter des devises étrangères.

LA BOURSE

La Russie a préféré ne pas ouvrir son marché boursier.
Mais certaines actions russes sont cotées à l’étranger et notamment à Londres.
La banque Sberbank a vu son cours chuter de 74%.
Gazprom a perdu 53%.
Rosneft a perdu 42%.
La liste des investisseurs, comme le fonds souverain norvégien, et des entreprises qui se sont engagés à céder leurs participations dans les actions russes s’est allongée.
La Russie va être également sortie des indices d’actions de pays émergents dans lesquels elle a un poids de 2.7%

LES TAUX

Ils se sont envolés.
La banque centrale a remonté les taux courts de 9.5% à 20% pour défendre le rouble.
Et les taux à long terme ont dépassé les 20%.
Les créanciers de la Russie et des entreprises russes ont peu de chances d’être remboursés un jour: un remake de l’emprunt russe.

LES PARTICULIERS

russes vont subir de plein fouet cette crise et ces sanctions.
Ils se sont rués dans les banques pour retirer de l’argent mais les banques n’ont pas les moyens de faire face aux retraits massifs.
Les prix vont s’envoler.
L’inflation va devenir dévastatrice.
Les Russes ne peuvent plus utiliser Apple Pay et Google Pay qu’ils utilisaient notamment pour prendre le métro.

LE PARADOXE DES MATIÈRES PREMIÈRES

Certes les cours progressent.
Surtout les cours du gaz.
Mais malgré les sanctions, la Russie continue à vendre du pétrole et du gaz.
Pour la Russie, c’est le seul moyen de faire encore entrer des devises.
Pour les Européens c’est le seul moyen d’éviter une crise énergétique de l’ampleur des chocs pétroliers des années 70.

EN RESUMÉ

La Russie est économiquement et financièrement pratiquement coupée du monde.
Face à de telles sanctions, son économie va s’effondrer.
Une partie de son salut dépend de la Chine qui, évidemment, n’a pris aucune sanction contre la Russie et profite même de la situation pour accroître ses réserves d’énergie.
Même Monaco a pris des sanctions économiques contre la Russie…
La Suisse aussi. Selon la Banque des Règlements Internationaux, un tiers de la fortune des riches familles russes est en Suisse.

MARC FIORENTINO

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4 réponses »

  1. Oups…le cobalt,l’aluminium and russe vendu à qui? Le système des brevets désormais ignorés et la permission de facto de copié tout et d’échanger avec la Chine et l’Iran? Le gel des avoirs occidentaux en Russie..Mwouai…Wait and see !

  2. Rien de surprenant tout ces « pays  » sanctionneurs » n’en font qu’un :le deep-state Us qui sentant sa mort prochaine met le paquet contre un des deux réfractaires la Russie ,restera la Chine de Ping,bien entendu c’est voué à l’échec quelque soit le moyen employé,les Us en sont au chant du cygne et seront pulvérisés si ils insistent un peu via leurs sbires européens.La méthode Al Capone a atteint ses limites et les garçons vachersvont devoir a moins de disparaître apprendre ce que négociation veut dire

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